Donald Trump |
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Entendons-nous bien: contester les résultats d’une élection n’est pas illégitime en soi même dans une démocratie s’il existe de réels soupçons de fraudes ou même simplement de dysfonctionnements.
Mais ce que fait Donald Trump depuis la clôture du scrutin de la présidentielle américaine est inacceptable.
Car son dessein, au-delà de remporter l’élection en la volant littéralement, est de salir à dessein la démocratie.
Une volonté qui existe depuis bien avant ce 3 novembre et qui remonte même à une époque où il n’était pas encore à la Maison blanche.
Pour ce faire, il ne recule devant rien, démontrant exactement ce que l’on pensait de lui, qu’il préférait le chaos total de son pays s’il devait perdre, une indignité totale qui montre à quel point il est abject.
Ses appels incessants à s’opposer par tous les moyens à la victoire de Joe Biden et à se proclamer faussement vainqueur est une honte.
Mais elle l’est tout autant pour tous ceux qui le soutiennent et qui ne se désolidarisent pas de lui et en remettent souvent une couche supplémentaire dans l’ignominie.
Apparait ainsi dans toute sa hideuse réalité crue, le trumpisme pour ce qu’il est et n’a jamais cessé d’être, un populisme démagogique de bas étage flirtant allègrement avec l’autoritarisme, le racisme, la misogynie, la xénophobie et le complotisme, qui remet en cause toutes les valeurs sur lesquelles se base la démocratie et la république avec, à sa tête, un personnage nauséabond que nous pensions ne pas pouvoir voir dans les régimes démocratique républicains évolués parce que nous croyions, béatement et stupidement, que, si ceux-ci pouvaient en générer, ils étaient capables de les empêcher de prendre le pouvoir et, surtout, d’être soutenus par une grande partie de la population.
Rappelons tout de même que Trump n’est pas un électron libre apparut tout d’un coup: star de la téléréalité, il s’inscrit dans la lignée des Nixon, Reagan et W. Bush, mais dans une version triviale et obscène de ceux-ci, et de cette lente mais constante dérive du Parti républicain vers une droite radicalisée et antidémocratique.
Il en est l’héritier tout en en étant un phénomène paroxystique mais n’oublions jamais que les républicains ont déjà contesté la légitimité des victoires des centristes Bill Clinton et de Barack Obama en leur temps.
Cependant, la différence est qu’il n’y avait pas encore une telle remise en cause du système démocratique.
Désormais, c’est fait!
Ces élections américaines, tout cas, nous enlèvent les dernières illusions que nous pouvions avoir en la matière quel que soit le résultat final.
Elles posent des questions vertigineuses sur l’avenir de la démocratie républicaine et les valeurs humanistes qui la fondent partout dans le monde.
Et, parmi toutes les images invraisemblables qui défilent en ce moment sous nos yeux, on n’oubliera pas celles – qui seraient lunaires et ridicules si elles ne suscitaient pas une forte inquiétude – de ces fanatiques de Trump où on les voit venir déverser leur haine devant les bureaux de dépouillement en hurlant de ne plus compter les bulletins de vote dans les Etats où il est en tête et de continuer à le faire dans ceux où il est distancé!
Une sorte de résumé de la démocratie selon Trump…
Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin
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