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dimanche 1 novembre 2020

Propos centristes. France – La laïcité n’a jamais tué personne; Covid19 et irresponsabilité de certains élus; confinement et fermeture des commerces; hommage à Samuel Paty; rentrée scolaire; attentats terroristes; les ennemis de la France; état de l’économie…


Voici une sélection, ce 1er novembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)

- La laïcité n’a jamais tué personne.

- Je n'accepterai jamais qu'on puisse justifier la violence. Nos libertés, nos droits, je considère que c'est notre vocation de les protéger.

- Des extrémistes enseignent qu'il ne faut pas respecter la France. Ils enseignent que les femmes ne sont pas l'égal des hommes, que les petites filles ne doivent pas avoir les mêmes droits que les petits garçons. Je vous le dis très clairement: pas chez nous.

- J'ai vu trop de mensonges, je veux être clair : ce que nous sommes en train de faire en France, c'est combattre le terrorisme qui est fait au nom de l'islam, pas l'islam. Il a coûté la vie à plus de 300 de nos concitoyens!

- On m'a fait dire: «Je soutiens les caricatures humiliant le prophète». Moi, je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays. C'est un droit, ce sont nos libertés. Je comprends que ça puisse choquer, je respecte cela, mais il faut en parler.

- Contrairement à ce que j'ai beaucoup entendu et vu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notre pays n'a de problème avec aucune religion. Elles s'y exercent toutes librement! Pas de stigmatisation : la France est attachée à la paix et au vivre-ensemble.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- La première façon de gagner une guerre, c'est que la communauté nationale soit unie, soudée, fière des ses racines, de son identité, de notre liberté.

- C'est fini. Plus aucune complaisance d'intellectuels, de partis politiques. Il faut que nous soyons tous unis derrière nos valeurs.

- Parce que je sais que le contexte dans lequel nous vivons est très compliqué et pour vous tout particulièrement. Quand on a 15, 20 ou 25 ans, ne pas pouvoir profiter pleinement de son âge c'est difficile. Nous sommes et serons à vos côtés.

- En ce jour de Toussaint, mes pensées accompagnent tous les catholiques de France, si durement éprouvés par l'odieuse attaque terroriste perpétrée à Nice. Je l'ai redit hier à Rouen et Saint-Étienne-du-Rouvray : l'État est à leurs côtés et assurera la protection qui leur est due.

- Il y a une lutte que les Français ne voient pas qui est celle du renseignement. (...) Jamais un gouvernement n'avait renforcé autant les effectifs affectés au renseignement. Depuis 2017, 32 attentats ont été déjoués : près d'un attentat par mois.

- Le plan Vigipirate a été élevé au niveau urgence attentat, 7000 militaires de la force Sentinelle patrouillent partout dans le pays pour protéger les lieux sensibles, des réservistes de la gendarmerie seront mobilisés ainsi que des forces de la police.

- Un ennemi a déclaré la guerre à la France. Cet ennemi est nommément désigné et connu : c'est l'islamisme politique et radical. Il nous trouvera, toujours, sur son chemin. C'est lui notre cible.

- Ce terrorisme, il ne gagnera pas. Il nous trouve face à lui et nous y mettrons tous les moyens nécessaires, et le débat législatif permettra d'examiner si des propositions complémentaires peuvent être adoptées.

- Il faut attaquer le mal à la racine : par quoi ces terroristes s'infiltrent-ils? (...) Les écoles clandestines, nous en fermons et nous allons continuer. Les fausses associations, nous allons les dissoudre.

- Il faut que nous apportions des réponses opérationnelles et répressives. (...) Nous avons augmenté les forces de sécurité intérieure pour protéger nos concitoyens.

- [Covid19] Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées. Il faut que nous respections ce confinement, il en va de notre santé collective.

- [Covid19] Je comprends la lassitude de nos concitoyens. (...) Mais il s'agit de lutter contre une épidémie qui a pris des proportions dramatiques.

- C'est un problème de justice. (...) J'ai décidé d'ajouter une disposition interdisant, dans les grandes surfaces, la vente des produits qui ne peuvent pas être vendus dans les commerces de proximité.

- Je dis aux commerçants, comme à tous les autres : mieux vous respecterez les règles aujourd'hui, plus vite nous pourrons en sortir. (...) Ceux qui gagneront, ce sont tous les Français et toutes les Françaises.

- On va voter 20 milliards de crédits supplémentaires pour venir au secours des gens qui ferment. (...) On va travailler avec les commerçants pour voir, si la situation s'améliore, comment ils pourront sortir de cette situation.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- Vive la République! Vive nos professeurs ! Vive notre école!

- [Rentrée scolaire] Unité autour des valeurs de la République et pour la France.

- Merci à nos amis européens pour leurs réponses à ma demande de s’associer demain et tout au long des prochains temps à l’hommage à Samuel Paty.

- Le 2 novembre, nous rentrons avec un nouveau protocole sanitaire qui renforce les mesures de protection et nous rendons hommage à Samuel Paty. L’école, au cœur de la vie de notre pays.

- Hommage à Samuel Paty. Lundi et tout au long des prochaines semaines, nous lui rendrons hommage et nous renforcerons le séances d’éducation morale et civique. Avec des ressources de référence.

- [Hommage à Samuel Paty] La minute de silence aura bien lieu, tout comme la lecture de la « Lettre aux instituteurs et institutrices » de Jean Jaurès. L'heure d'enseignement moral et civique consacrée à l'attentat est prévue avant la minute de silence. Mais elle pourra se faire à un autre moment, si un professeur estime qu'il a besoin de davantage de temps pour la préparer.

- [Lecture d’une lettre de Jean Jaurès] Elle fait partie des documents de référence. Elle résume bien l'esprit de la République et l'esprit de l'Ecole de la République. Un extrait avait déjà été lu lors de l'hommage à Samuel Paty dans la cour de la Sorbonne.

- [A Conflans-Sainte-Honorine, où s'est noué le drame, la rentrée des élèves est décalée d'une journée] Nous voulions permettre aux professeurs de se retrouver et d'avoir le temps d'échanger sur tout ce qui s'est passé et de préparer la venue des élèves le lendemain. Je me rendrai sur place avec le Premier ministre lundi pour accompagner les équipes en ce moment forcément difficile.

- Soyons parfaitement clairs : nous n'accepterons pas que la minute de silence ne soit pas respectée. S'il y a des problèmes, les équipes « Valeurs de la République », qui viennent aider le personnel à prévenir les atteintes à la laïcité, se rendront dans les établissements concernés pour aider à les régler.

- Dans les documents pédagogiques qui ont été transmis aux professeurs, il y a des propositions sur les manières de faire et de nombreux documents de référence mis en ligne ce week-end. Nous avons enregistré des vidéos de plusieurs personnalités, comme l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter expliquant les enjeux de la transmission des valeurs de la République, et j'ai proposé via Noël Le Graët à l'équipe de France de football de témoigner des valeurs de la République et du soutien des professeurs: ils nous ont livré une très belle vidéo. Nous avons beaucoup travaillé pour que cet hommage ne se limite pas à la journée du 2 novembre, et qu'il se prolonge tout au long du mois.

- Il est évident qu'on ne reculera sur rien qui constitue les valeurs de la République, à commencer par la liberté d'expression, qui doit être pleine et entière en France.

- Nous devons renforcer l'enseignement moral et civique, notamment en termes de nombre d'heures de cours. Et nous le ferons dès la rentrée prochaine. Il y aura également une réforme du brevet dont le principe sera de valoriser l'engagement civique des élèves. Par exemple, quand ils s'engageront dans les Cadets de la République avec les policiers ou avec les gendarmes, quand ils participeront au nettoyage d'une forêt ou aideront des personnes âgées, cela comptera.

- Nous avons déjà choisi de valoriser l'engagement civique des lycéens à travers Parcoursup. Au collège, c'est particulièrement important. Les adolescents sont à un âge clé, où il y a souvent des tentations de tous genres : violence, fondamentalisme, drogues… Il faut, au contraire, les diriger vers autrui, vers l'intérêt général, vers l'engagement et les valeurs de la République.

- Notre but est d'avoir un climat apaisé. Mais c'est très important de nommer les problèmes. Il ne doit pas y avoir de complaisance avec l'extrémisme, la radicalité dans notre société. Ceux qui n'ont pas cette complaisance n'ont pas à se sentir visés par ce que j'ai dit. Dire cela, à mon sens, c'est au contraire, contribuer à l'unité nationale. Les Français veulent que nous soyons fermes sur ces questions.

- [Renforcement de la sécurité autour et dans les établissements scolaires] Le sujet était à l'ordre du jour de conseil de défense qui s'est tenu vendredi et où nous avons pu y travailler, avec les ministres de l'Intérieur et des Armées Gérald Darmanin et Florence Parly. Comme vous le savez, le plan Vigipirate-Alerte attentat a été enclenché et permet de renforcer la sécurité. Nous avons aussi un plan de sécurisation pour chaque établissement scolaire de France. Indirectement, le confinement du reste de la société les protège aussi.

- On a besoin de références claires et d'actions concrètes sur le plan pédagogique et pour la vie des établissements. Nous avons élaboré des références claires il y a trois ans, en créant le Conseil des sages de la laïcité. Dès le début, il a précisé la position de l'institution en matière de laïcité et de faits religieux. Cela donne aux professeurs une plus grande assise, de meilleurs points de repère. Ce travail est actualisé en permanence. Sur les actions concrètes, nous avons créé les équipes « Valeurs de la République » pour épauler les enseignants, sur le terrain.

- [Un pourcentage important d'enseignants s'autocensure, évite parfois les sujets liés à la laïcité] La principale réponse à cela, c'est la clarté de la demande institutionnelle. Nous n'escamotons pas l'enseignement moral et civique et les valeurs de la République, au contraire. Il faut ensuite une bonne formation, que certains professeurs ont jugée insuffisante dans ce domaine. Nous avions déjà prévu de renforcer la formation initiale, mais nous allons aussi renforcer la formation continue. Il faut ensuite que le professeur ne soit pas seul, d'où l'importance du travail en équipe au sein de chaque établissement, et au-delà, avec les équipes «Valeurs de la République». (…)Nous progressons pas à pas. Nous avons inversé la vapeur, et les professeurs savent qu'ils sont soutenus. Il y a parfois de l'autocensure, parfois encore des peurs, je peux le comprendre, c'est pour cela que je réaffirme de manière plus forte ce soutien à chacun. Je lance aussi cet appel à la société: il faut que les parents d'élèves soient toujours dans le respect du professeur.

- Il faut rappeler qu'il y a eu un très gros travail de tous pour réussir la rentrée de septembre, et je veux en remercier les professeurs et tous les personnels qui y ont contribué. Cette rentrée s'est déroulée en suivant un protocole qui a permis de limiter fortement les contaminations en milieu scolaire. C'est sur cette base que nous faisons cette rentrée de novembre. Nous ne changeons pas la nature du protocole sanitaire, nous en renforçons les modalités selon un schéma que nous avons préparé depuis juillet sous l'inspiration du Haut Conseil de la Santé publique. Et parce qu'il faut être souple, nous nous donnons la semaine pour le mettre en œuvre complètement.

- [Seuils de fermeture des classes] Ces seuils, qui sont définis avec les autorités de santé, restent les mêmes pour le moment. Je rappelle qu'ils sont déjà extrêmement exigeants, avec une fermeture prévue dès qu'il y a trois cas positifs dans une classe.

- [Port du masque dès 6 ans] Tant que nous pouvions l'éviter, on l'a évité. Mais dans la mesure où il y a une intensification de la circulation du virus, cela fait partie des mesures de barrage. C'est une contrainte pour un enfant jeune, j'en ai conscience.

- Le principe reste le même : ce sont les parents qui équipent leurs enfants [en masques]. Mais nous continuons à avoir une action sociale auprès des plus démunis. Nous avons distribué gratuitement 9 millions de masques depuis la rentrée. Nous avons aussi des stocks disponibles pour les élèves qui, pour une raison ou une autre, l'auraient oublié ou perdu.

- La Société française de pédiatrie et le Haut Conseil de la santé publique le disent : il y a plus d'avantages à maintenir les écoles ouvertes qu'à les fermer, que ce soit d'un point de vue éducatif, social, psychologique ou sanitaire.

- La France a augmenté sa capacité à dépister pour atteindre près de deux millions de tests par semaine, et nous avons décidé que les professionnels de l'éducation seraient prioritaires. Il y aura autant de tests que nécessaire, dès qu'un personnel le demandera. Cela pourra être fait sur place ou à l'extérieur.

- Les déplacements sont nombreux au lycée, c'est vrai. Cela génère des brassages d'élèves qu'il faut limiter autant que possible. C'est pourquoi nous avons laissé la possibilité aux proviseurs de limiter le brassage par niveau plutôt que par classe, voire d'organiser des cours à distance. On ne l'encourage pas, mais ceux qui le souhaitent peuvent le faire. Toutes les ressources et outils sont à leur disposition pour cela.

- Sur la cantine, nous sommes obligés d'avoir de la souplesse localement parce que la situation est très différente d'un endroit à un autre. Toutefois une série de réflexes s'est installée, que ce soit en mai-juin ou en septembre-octobre. C'est ce sens de l'adaptation des acteurs sur le terrain qui va se mettre à l'œuvre. Nous prévoyons aussi, dans le protocole, la possibilité de prendre des repas dans les classes plutôt que dans les réfectoires. Mais ces modalités sont forcément locales.

- Nous savons que le confinement est source d'inconvénients importants chez les enfants et les jeunes. Nous voulons leur éviter cela. Ils sont notre priorité absolue et c'est pourquoi ils sont la grande exception du confinement que nous faisons. C'est en ayant, en permanence, le souci de l'intérêt des élèves que nous prenons toutes ces décisions. Il vaut mieux un confinement ciblé tenant compte d'une situation sanitaire locale plutôt qu'un confinement généralisé pour les enfants. C'est ce que nous avons su faire en septembre et octobre, avec en moyenne 0,15 % d'établissements ou de classes fermés, à partir de critères sanitaires objectivés.

- [Revalorisations de salaire des enseignants] Nous les avions préparées avant la crise sanitaire donc elles ne sont pas directement corrélées. Covid ou pas, nous savons que les enseignants jouent un rôle essentiel dans notre société. Toutefois, il est vrai que les premières mesures que nous sommes en train de prendre pour cette revalorisation des salaires en 2021, dans le cadre du Grenelle de l'Education, sont également un signal de reconnaissance qui leur est envoyé dans ces circonstances si difficiles. Le message est clair : la Nation aime ses professeurs, elle a besoin d'eux pour son ossature républicaine et pour l'avenir de ses enfants.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- En ces temps difficiles, je veux saluer l'esprit de responsabilité et l’esprit de résistance de l’immense majorité des Français qui font face à une crise sanitaire, une crise économie et une menace terroriste extrêmement élevée.

- Je dénonce cette poignée de maires irresponsables qui prennent des arrêtés contraires aux décisions prises par l’État. Ces derniers pensent soutenir les commerçants mais en réalité ils menacent la santé des Français.

- Je comprends la colère des commerçants et je veux leur apporter mon soutien. Un seul mot: équité. Tout le monde doit être traité de la même manière que vous soyez un petit commerçant ou une grande surface.

- Nous avons décidé que le chiffre d’affaires généré par le retrait commande ne rentrera pas en compte dans le calcul du montant du fonds de solidarité auquel les commerces fermés ont tous le droit.

- Si vous pouvez commander vos produits chez votre commerçant de proximité, faites-le! Soutenez vos commerçants et vos artisans!

- Commerçants, vous pouvez poursuivre votre activité grâce à la vente à emporter. Vos clients peuvent commander tous vos produits par téléphone, par mail ou sur Internet. La nouvelle attestation prévoit le retrait de commande directement dans vos magasins.

- Je comprends la colère des commerçants. Je la comprends d'autant plus que les fêtes de Noël approchent et que beaucoup ont constitué des stocks. C'est un vrai coup dur. Mais nous ne laisserons tomber personne. Nous apportons à ces commerces fermés un soutien économique massif, encore plus puissant que lors du premier confinement.

- Je me bats tous les jours pour apporter des solutions concrètes aux commerçants. Mais je veux être très clair : la solution n'est pas d'enfreindre les règles dont dépend la sécurité sanitaire de tous. Plus nous respecterons les règles, plus nous pourrons reprendre une vie normale.

- Ceux qui sont aujourd'hui les plus durement touchés, ce sont les commerçants et les artisans. Ils ne peuvent pas continuer leur activité alors qu'ils pensaient pouvoir la relancer avec les fêtes de Noël. Sur le sujet particulier des magasins d'outillages et de vente de matériaux, que ce soit les grands magasins comme Leroy Merlin, ou bien des petits commerces d'outillages, nous les laissons ouverts pour que les TPE-PME du bâtiment y aient accès et que les chantiers ne s'arrêtent pas d'un coup. Le secteur du BTP, comme plus généralement la vie économique, doit continuer de fonctionner.

- Sur mon intervention, et celle de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, Fnac-Darty et la grande distribution ferment leur rayon livres et culture.

- [Magasins de jouets] Nous permettrons à ces commerces de faire du «click & collect». Chaque particulier pourra téléphoner ou passer une commande sur Internet — si le magasin en a un — pour commander le jouet qu'il souhaite. Il sera ensuite autorisé à se déplacer pour aller chercher sa commande dans la boutique ou bien la faire livrer. En mars, ce n'était pas possible car vous n'aviez pas le droit de sortir pour ce motif. Avec la nouvelle attestation, c'est désormais possible. J'invite tous les Français à faire preuve d'un comportement patriotique et à favoriser le commerce de proximité.

- Un magasin sur trois seulement a un site Internet ! Il faut que ça change. Nous voulons donner les moyens aux commerçants de se numériser. 100 millions d'euros du plan de relance seront débloqués pour accompagner les chefs d'entreprise dans leur digitalisation, via une aide directe ou un crédit d'impôt. Ce doit être le plus simple et le moins coûteux possible. J'ai donc demandé au directeur général de La Poste d'accompagner toutes les communes à mettre en place des plates-formes digitales — appelées Ma Ville, Mon Shopping — sur lesquelles vous pouvez trouver l'ensemble des commerces de votre ville et acheter en ligne des produits. Ensuite, il faut que chaque commerce ait son site Internet. Nous mettons donc à disposition, sur la page « Offre préférentielle commerçants » du site economie.gouv.fr, une liste permettant à chaque commerçant de savoir quel est l'outil le plus adapté à son développement digital.

- [TPE-PME] Notre soutien est encore plus massif que celui de mars. En novembre, nous allons dépenser 15 milliards d'euros d'aides. Le fonds de solidarité va être porté jusqu'à 10 000€ mensuel pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés fermées administrativement. Chaque commerçant pourra cumuler cette somme avec l'aide sur les loyers et avec les exonérations de charges. L'Etat a toujours répondu présent et continuera de répondre présent. Ils pourront faire leur déclaration sur le site impots.gouv.fr début décembre et toucheront l'aide dans les jours qui suivent. Ceux qui ont été impactés par le couvre-feu peuvent se déclarer dès le 20 novembre. Nous veillerons à ce que les versements soient rapides. Enfin, un numéro spécial d'information sur les mesures d'urgence économiques, sera disponible à compter de lundi à 9 heures : le 0806 000 245.

- Le choix du soutien économique massif doit nous permettre d'éviter la situation des Etats-Unis, avec des vagues de centaines de milliers de licenciements. Oui, beaucoup d'entreprises sont fragilisées et c'est pour cela que nous renforçons de manière considérable les aides d'urgence. Cela donne des résultats : nous avons protégé les entreprises lors du premier confinement, nous avons maintenu les emplois et l'économie a pu rebondir très fortement. Au troisième trimestre, l'économie française a redémarré de façon spectaculaire, avec + 18,2 % de croissance. L'Allemagne a fait + 8,2 %.

- Certains secteurs ont été fauchés net par le Covid. Je pense aux petits commerces, à la restauration, aux hôtels, aux bars, à l'événementiel, au sport, au cinéma, au théâtre… Ensuite, il y a l'aéronautique qui a perdu entre 35 et 45 % de son activité. Et qui n'a pas de perspectives pour l'instant… Enfin, la métallurgie est aussi très touchée car très dépendante de l'aéronautique et de l'automobile. Nous allons donc soutenir tous ces secteurs. (…) Ces dépenses supplémentaires, ce sont des investissements, qui nous permettront de rebondir très vite et d'accélérer la transformation de l'économie française pour la rendre plus compétitive. Mais, c'est vrai, ces 15 milliards d'euros supplémentaires pour le mois de novembre vont augmenter le niveau de la dette française. Nous avions prévu pour 2020 un niveau d'endettement de 117,5 % du PIB. Ce chiffre va passer à 119,8 %.

- Dans le quatrième projet de loi de finances rectificatif, examiné en Conseil des ministres mercredi, nous proposerons d'inscrire 20 milliards d'euros de crédits supplémentaires. Pourquoi 20? Parce qu'il est indispensable d'avoir une réserve de précaution de 5 milliards d'euros supplémentaires pour faire face à d'éventuelles nouvelles dépenses. Le virus nous a suffisamment pris par surprise, on doit faire preuve d'anticipation. Je tiens à rappeler que nous n'avons aucune difficulté à nous financer sur les marchés. (…) La sagesse recommande de revoir aussi les montants du projet de loi de finances pour 2021. Nous examinons les différentes options, on ne peut rien écarter. Mais je suis sûr que 2021 sera l'année du rebond de l'économie française.

- Nous soutenons déjà massivement la demande! Nous avons dépensé plus de 22 milliards d'euros avec le chômage partiel. Le Premier ministre a également annoncé des mesures de soutien, comme le versement le 27 novembre de l'aide de solidarité à 4 millions de foyers, aussi une aide de 150 euros pour les jeunes de moins de 25 ans qui touchent les APL ou une bourse. Sur 2020, une famille au RSA avec trois enfants aura bénéficié de 1200 euros d'aide supplémentaires. Sans oublier depuis deux ans la baisse des impôts, la suppression de la taxe d'habitation, l'augmentation de la prime d'activité… Cette année, le PIB français va chuter de 11 %, mais le pouvoir d'achat des Français de 0,5 % seulement. Mais vous avez raison, derrière ces chiffres, il y a des réalités. Des millions de Français se sont retrouvés dans une immense difficulté. Nous avons fait beaucoup, mais s'il faut faire davantage pour les populations précarisées par la crise, nous le ferons.

- Notre politique consiste à inciter chacun à trouver un emploi ou une formation. Ce doit être la priorité pour nos jeunes. Je préfère mettre l'argent public sur la prime à l'apprentissage, qui va nous permettre d'avoir le même nombre d'apprentis en 2020 qu'en 2019, plutôt que de le dépenser dans une allocation pérenne pour les moins de 25 ans.

- [Associations caritatives qui viennent en aide aux plus fragiles] Elles sont vitales, personne ne peut remplacer leur travail sur le terrain. Nous les soutenons fortement. Je rappelle que le plan de relance prévoit 100 millions d'euros dédiés au soutien des associations de lutte contre la pauvreté. S'il faut leur apporter un soutien financier supplémentaire en ces temps de grande difficulté, avec Olivia Grégoire, nous y sommes favorables. Et j'invite les Français, toujours très généreux, à participer encore aux collectes de fonds. Je rappelle que 87 milliards d'euros ont été épargnés depuis le confinement de mars.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- En cette journée de la Toussaint, je tiens à apporter tout mon soutien et toute ma solidarité aux catholiques de France.

- La France est dans un état de guerre avec le terrorisme, à l’extérieur et à l’intérieur de nos frontières.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Avec une croissance en hausse de 18,2% et un chômage qui était reparti à la baisse, notre économie a très bien rebondi au troisième trimestre. Cela doit nous donner confiance : si l'on applique bien les règles du confinement, nous saurons nous relever rapidement.

- Pour toutes les activités qui le permettent, le télétravail est une obligation. Si 100% des tâches peuvent être faites à distance alors le salarié doit télétravailler 5 jours / 5. Les employeurs le savent et le respectent dans leur grande majorité.

- Un Français meurt de la Covid19 toutes les 4minutes. Les quelques maires qui prennent des arrêtés illégaux en appelant à ne pas respecter les règles ne sont pas responsables. Quel message envoient-ils aux soignants ? Qu'il ne faut pas respecter le confinement ?!

- Je comprends le désarroi des commerçants. Mais contrairement au printemps, ils peuvent vendre tous leurs produits à emporter. Les Français qui veulent les soutenir peuvent le faire en passant commande par téléphone, mail ou internet.

- Pendant le confinement, l’ensemble des acteurs du service public de l’emploi et de la formation resteront mobilisés pour permettre à tous ceux qui en ont besoin de poursuivre leur formation ou de bénéficier d'un accompagnement vers l'emploi.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)

«La tolérance n’a jamais excité de guerre civile, l’intolérance a couvert la terre de carnage» (Voltaire). Tels sont l’héritage d’un certain esprit français et la promesse de notre République : le droit fondamental à la liberté d’expression, d’opinion, de conscience, de religion.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Oui, le confinement est une épreuve pour tous les Français. Mais je rappelle que le covid19, c’est: 1 malade toutes les 2 secondes, 1 hospitalisation toutes les 30 secondes, 1 mort toutes les 4 minutes. Respectons ce confinement, soyons solidaires. L'État protégera, et accompagnera.

- Plus on respecte le confinement, moins il sera long, c'est la règle. Plus on est attentif, plus on réduit ses contacts sociaux, moins le risque est grand de contaminer les autres et d'être soi-même contaminé. Même si la situation est très critique, le virus circule légèrement moins vite qu'au printemps et avec une accélération moins forte que chez certains de nos voisins. Si le freinage est réussi, le nombre de nouvelles contaminations pourrait baisser dans les prochains jours, entraînant, dans deux semaines, une baisse de celui des nouveaux cas graves. Nous disposerons également, dans deux ou trois jours, des premiers éléments permettant d'évaluer l'impact des mesures de couvre-feu. Tout ça peut nous permettre d'atteindre un niveau de circulation du virus compatible avec la reprise de certaines activités. Par contre, si le confinement n'est pas bien respecté, il faudra prendre des mesures complémentaires.

- Nous cherchons à créer les conditions pour vivre un Noël le moins contraignant possible. Hélas, comme ailleurs dans le monde, ce ne sera pas une fête normale. C'est difficile d'envisager de grandes soirées pour le réveillon du 31 cette année. Mais notre but est que la pression épidémique retombe pour qu'on puisse faire des courses à temps, se préparer dans la joie, pour que soient créées les conditions permettant aux familles de se retrouver.

- A mesure qu'on l'observe, on comprend mieux comment fonctionne ce virus. Nous faisons face à une deuxième vague ; les Etats-Unis à une troisième. Il y aura vraisemblablement des vagues successives. Comparaison n'est pas raison, et le Sars-CoV-2 n'est pas la grippe espagnole de 1918-1920, qui a fait plus de 50  millions de morts, avec une deuxième vague beaucoup plus meurtrière que la première. Un virus s'arrête en général de circuler quand il ne peut plus trouver d'hôte pour se diffuser. Il peut alors arriver qu'il circule pendant plusieurs mois ou années sans faire de vagues ni contaminer des milliers de personnes. D'autres, comme le Sras, font une seule vague puis disparaissent.

- Elle n'est pas aussi parfaite qu'on le dit : Melbourne, en Australie, sort de trois mois de confinement ; la Corée du Sud a dû reconfiner une partie de sa population. Et puis il y a des différences de culture, d'acceptabilité sociale des mesures sanitaires. Dans ces pays, les gens sont contraints de s'isoler sauf à encourir de lourdes amendes s'ils sortent sans autorisation. Ce n'est pas aujourd'hui le cas en France. Comme l'a évoqué le Président mercredi soir, il faut que nous ayons un débat démocratique pour pouvoir réfléchir à des mesures d'isolement plus contraignantes. Mon espoir, c'est que cette épidémie qui dure nous ait fait collectivement évoluer.

- En plus de notre capacité à faire presque 2  millions de tests PCR par semaine, des millions de tests antigéniques, qui n'existaient pas cet été, sont en train d'être déployés, chez les généralistes ou dans les pharmacies. Ils serviront à poser en quelques minutes des diagnostics individuels. Et ils seront aussi utilisés lors d'opérations de dépistage, en prévention, dans les universités, les Ehpad ou les aéroports. Des tests salivaires, pour lesquels le prélèvement est plus simple, pourraient être bientôt au point. Nous fondons beaucoup d'espoirs sur l'innovation.

- Nous avons fait le choix de maintenir ouvertes les écoles car l'éducation de nos enfants est une priorité, y compris pour des raisons de santé. C'est un choix que j'ai défendu et je l'assume pleinement. Pour ne pas casser la vie économique - ce qui aurait pour conséquence de mettre des centaines de milliers de gens au chômage -, nous demandons aussi aux Français de continuer à travailler. Mais le message est clair : il faut absolument limiter les déplacements et les contacts. Restez chez vous autant que possible. Je suis confiant sur le fait que ce confinement-ci, plus actif, pourra avoir un impact très fort sur l'épidémie.

- Commerces, écoles, lycées… Chaque point a fait l'objet de discussions, et c'est normal. Et le Président de la République a précisé que, dans deux semaines, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire, nous pourrions faire évoluer certaines règles.

- Ne refaisons pas l'histoire. Nous avons pris les décisions quand il le fallait, en Guadeloupe, en Mayenne, à Marseille, à Bordeaux… Depuis des mois, on nous accuse d'en faire soit trop soit pas assez. Ce qui m'importe, c'est que les décisions puissent être prises et qu'elles soient ensuite comprises. Alors même que la situation ne le nécessitait pas à cette date, imposer un couvre-feu aux Français en septembre n'aurait pas été accepté.

- Si on observe une décrue du nombre de nouveaux cas dès la semaine prochaine, alors la période la plus intense pour nos hôpitaux aura lieu dans les deux ou trois prochaines semaines. L'Institut Pasteur prévoit 9.000  malades du Covid-19 en réanimation à la mi-novembre. Nous espérons que les mesures mises en place avant même le confinement permettront de ne pas atteindre ce chiffre, mais il est encore trop tôt pour le savoir.

- Si les modélisations les plus dures se confirmaient, alors la tension serait extrêmement forte dans les hôpitaux et les services de réanimation. Nous faisons tout pour éviter d'en arriver à cette extrémité, notamment en augmentant nos capacités de prise en charge des patients. Nous sommes montés à 6.400  lits de réanimation. 85 % d'entre eux sont aujourd'hui occupés, dont 60 % par des malades du Covid. Comme nous savons mieux les soigner, il y a moins de malades sous assistance respiratoire, et les personnes hospitalisées en réanimation y restent un peu moins longtemps.

- Aucune ressource ne sera perdue; tous les médecins volontaires seront les bienvenus! Mais la médecine de ville a aussi un rôle indispensable à jouer dans cette deuxième vague. C'est le résultat de la mobilisation des médecins de ville que je salue. On innove en permanence. Aujourd'hui, entre le suivi ambulatoire des patients Covid, la pratique élargie à de nombreux acteurs des tests, c'est l'ensemble du système de santé qui se dresse contre le virus.

- Nous suivons la situation des Ehpad avec une extrême attention, car le nombre d'établissements touchés augmente fortement. Les consignes données aux directions d'établissement visent à trouver un équilibre entre la sécurité et le lien des résidents avec leurs proches, mais j'insiste : ça ne tiendra qu'à la condition que les familles respectent totalement les gestes barrière et le port permanent du masque. Si ce n'est pas le cas, les directeurs sont fondés à prendre des mesures plus dures, si c'est nécessaire pour protéger la santé des résidents. C'est suivi de très près au niveau local. Il y a une grande vigilance sur le terrain.

- Vacciner toute une population, c'est un défi en soi. Mais là, plusieurs vaccins devraient arriver, très différents les uns des autres, en matière de conditions de stockage, de transport et d'utilisation. Par exemple, un des vaccins sur lesquels travaille un grand laboratoire se conserve à - 80 °C. Ça implique une logistique très particulièr ! Nous travaillons à anticiper toutes les situations pour être prêts le moment venu.

- Je suis modérément optimiste sur notre capacité à avoir un vaccin dans les prochains mois. Les laboratoires n'ont pas encore publié les données cliniques qui nous permettront de nous forger une conviction sur l'efficacité des différents produits et sur leur sécurité.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

Stop aux discours anti-asiatiques qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux. Je condamne ces incitations à la haine et à la violence. Nous devons combattre toutes les formes de racisme.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)

- L'économie française est résiliente, comme l'a montré le rebond spectaculaire de la croissance au troisième trimestre. Et la révision de la prévision de récession pour 2020 est limitée : elle passe de -10 à -11%. Nos mesures de soutien inédites nous permettront de faire face. Ce n'est pas de l'optimisme, mais du réalisme. La prudence de nos estimations a d'ailleurs toujours été soulignée.

- [Commerçants au bord de la faillite] Nous comprenons leur désarroi et leur colère. Ces hommes et femmes n'ont qu'une envie, vivre de leur travail, exercer leur profession. Nous serons présents. Nous renforçons nos dispositifs d'aides. Chaque mois de confinement nous coûtera désormais 15 milliards d'euros, puisque le fonds de solidarité est renforcé, le chômage partiel est pris en charge à 100% pour les entreprises fermées administrativement et celles des secteurs les plus touchés (hôtellerie, restauration, culture, sport…), et les exonérations de cotisations sociales seront reconduites. Tout cela se traduit par une enveloppe additionnelle de 20 milliards d'euros dans le quatrième projet de loi finances rectificative, présenté mercredi en conseil des ministres.

- Les arrêtés pris par les maires sont illégaux et ils le savent. Cependant c'est un sujet sur lequel nous devons tous travailler, avec tous les acteurs, pour trouver les bonnes solutions en gardant en tête que la santé publique doit primer. C'est l'objectif des rendez-vous à 15 jours que nous avons fixés.

- [20 milliards supplémentaires pour le Budget] Avec cet argent, nous avons de quoi finir l'année, quelle que soit l'évolution de la situation sanitaire. Nous augmentons notamment les crédits du fonds de solidarité, qui passe de 8,5 à 19,4 milliards, et les exonérations de charges nous coûteront 8,2 milliards, contre 5,2 milliards budgétés jusqu'à aujourd'hui. Ces 20 milliards, c'est le coût estimé de la crise pour le mois de novembre ainsi qu'une provision pour finir l'année.

- Depuis mars dernier, le Covid nous a coûté 186 milliards d'euros: 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d'activité, et 86 milliards de mesures d'urgence sanitaires et économiques, dont les trois quarts engagés dès la première vague. Nous acceptons de dégrader massivement nos finances publiques, mais en veillant à ce que ce soit temporaire : les mesures d'urgence et de relance ne seront pas pérennes, seules celles du Ségur de la Santé et la baisse des impôts de production dureront. (…) Environ 66 milliards ont été prévus: 31 pour le chômage partiel, 8,5 pour le fonds de solidarité, 5,2 pour les exonérations de charges, 10 de dépenses exceptionnelles de santé, environ 900 millions pour l'aide aux ménages en mai, le reste correspondant à divers dispositifs de soutien financés par l'État. Les 20 milliards d'euros supplémentaires correspondent au coût anticipé des mesures prises pour faire face à la seconde vague.

- [Déficit public] Il est prévu à 248 milliards d'euros en 2020, soit 11,3% du PIB, quand nous l'estimions à 53,5 milliards au début de l'année. L'essentiel de l'effort est porté par l'État, dont le déficit sera de 223 milliards cette année. C'est absolument considérable.

- [Dette] Elle atteindra 119,8% du PIB. Ce niveau de dette n'a jamais été atteint. Il est supérieur aux perspectives de septembre mais reste moins mauvais - je n'ose pas dire meilleur - que nos prévisions de juillet. Cela s'explique parce que nos recettes fiscales ont été meilleures que prévues, notamment au cours des mois de déconfinement, ce qui est un autre indice de notre capacité de rebond.

- Je le dis sans cesse: une dette, ça se rembourse. Ceux qui prétendent le contraire sont des irresponsables. Nous tenons bon parce que l'État français est capable d'emprunter dans des conditions favorables. Ensuite, nous nous donnons les moyens pour que la relance soit au rendez-vous. (…) Le remboursement se fera dans la durée, sur plusieurs années, grâce aux réformes, à la croissance et une maîtrise de la dépense publique.

- Les impôts n'augmenteront pas] car c'est la meilleure façon de sortir de la crise. Entre 2018 et 2021, nous avons baissé les impôts de 45 milliards d'euros, pour moitié pour les entreprises, pour moitié pour les ménages, et nous ne reviendrons pas sur cette politique. La baisse de l'impôt sur le revenu concerne par exemple 17,3 millions de foyers : pour eux, c'est en moyenne un gain de 300 euros. Et pour 18 millions de foyers, la promesse du président de la République de disparition complète de la taxe d'habitation se concrétise cette année, pour un gain de 572 euros en moyenne.

- [Prévisions de croissance pour 2021] Avant le reconfinement, nous prévoyions +8%. Il est trop tôt pour dire s'il faudra revoir ce chiffre.

- [Les enveloppes d'aides aux entreprises ont-elles été entièrement utilisées?] Non, pas tout à fait. Sur le dispositif d'activité partielle, par exemple, 22 sur 31 milliards d'euros ont été décaissés, parce que l'activité s'est maintenue à un niveau plus élevé que prévu. Le fonds de solidarité a bénéficié à 1,7 million d'entreprises ; 75.000 ont fait des demandes de bienveillance fiscale ; 584.000 ont eu recours aux prêts garantis par l'État.

- En plus du combat contre la pandémie, je participe à celui contre le terrorisme islamiste, conséquence de l'islam politique. On assiste à une inversion subreptice des valeurs au niveau mondial : le modèle multiculturaliste progresse, c'est une défaite de la pensée. C'est considérer que la société n'a plus rien de commun. L'État doit alors être encore plus efficace, présent, parce qu'il devient le seul point de repère, au service d'une seule communauté, la communauté nationale. C'est pour ça qu'au-delà de la mobilisation et du renforcement des moyens opérationnels de nos services, nous portons avec Bruno Le Maire des propositions pour assécher les financements du terrorisme, en contrôlant davantage les avantages fiscaux aux associations et en les retirant lorsqu'il s'avère qu'elles poursuivent des intérêts contraires à ceux de l'État, ainsi qu'en renforçant le contrôle des financements provenant de l'étranger.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

15 Mds€ vont être débloqués pour accompagner entreprises et salariés, notamment dans les commerces fermés. Nous les incitons à maintenir leur activité grâce au «click & collect», en prenant des commandes par téléphone ou internet. Pensons à nos commerces de proximité!

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- [Violences conjugales pendant le confinement] Nous avons recommencé à travailler en partenariat avec l'ordre des pharmaciens pour que les forces de l'ordre puissent être appelées depuis les pharmacies.

- [Sanctions en cas de perturbations de l'hommage à Samuel Paty] Je ne suis pas CPE, il ne m'appartient pas de décider d'un barème de sanctions. (...) Nous serons en soutien des équipes éducatives.

- [Niveau de la menace terroriste] Le niveau est élevé, mais cela fait un moment qu'on le dit. (...) Les forces de l'ordre seront mobilisées pour sécuriser cette rentrée scolaire.

- Notre volonté est totale pour mieux surveiller les détenus radicalisés au moment de leur sortie.

- [Etat d'urgence terroriste] Rien n'est exclu à partir du moment où c'est efficace.

- Nous sommes dans une actualité doublement terrible qui nécessite beaucoup de mobilisation : cette semaine, ce sont 3 conseils de défense qui ont été réunis.

- Des étrangers qui sont en France et qui sont radicalisés n'ont rien à faire en France [...] 231 ont déjà été identifiés et sont reconduits.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Samuel Paty] Nous avons mobilisé nos homologues pour qu’il y ait dans le maximum d’écoles d’Europe un hommage. C’est plus qu’un symbole. La France n’est pas seule dans son attachement à la liberté d’expression. Ce sont des valeurs européennes communes.

-Terrorisme] Il faut de la solidarité mais il faut surtout des actions européennes. Beaucoup de cas de radicalisation se font par la diffusion de contenus terroristes en ligne. La bonne échelle d’action c’est l’Europe. Nous allons réussir. 

- [Turquie] La France n’est pas isolée. Les mots européens de solidarité sont des gestes politiques forts. A l’égard de la Turquie, l'Europe sort de ses illusions, elle a réagi de façon rapide & unanime.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

Je tiens à remercier tout particulièrement les professionnels de crèches, assistants maternels, gardes à domicile, et les professionnels de la protection de l’enfance qui poursuivent leur activité pour permettre à la Nation de continuer à vivre.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)

- Si vous dites: il y a un confinement, mais on laisse tout ouvert, vous aurez mécaniquement beaucoup plus de monde dans les rues.

- Entre le début et la fin de cette émission, statistiquement il y aura eu 120 hospitalisations et une quinzaine de décès.

- [Dissolution de Génération Identitaire] La question se pose, dès lors qu'on a des preuves qu'il y a un appel à la violence ou à la haine.

- On veut travailler avec tout le monde, retenir des propositions constructives faites par d'autres organisations politiques, mais encore faut-il qu'elles soient faites.

- [Hommage à Samuel Paty dans les écoles] Si on constate qu'il y a une contestation du principe de cette minute de silence, qu'il y a des propos inacceptables sur l'attentat, évidemment qu'il faut sanctionner.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

- On se bat! Les forces de sécurité, les élus, les soignants, et bien d’autres : chacun est à son poste pour faire face. Ne cédons rien aux terroristes qui veulent nous diviser pour nous affaiblir. Faisons bloc.

- Nous sommes tous sous le choc de l’épouvantable convergence de la crise sanitaire et des attaques terroristes. L’épreuve est extrêmement douloureuse. Et non, on ne coule pas. On se bat ! Les forces de sécurité, les élus, les soignants, et bien d’autres : chacun est à son poste pour faire face. (…) Nous ne sommes pas impuissants. Nous nous battons contre ces attaques. Jeudi, un radicalisé armé d’un long couteau a été interpellé à la gare de Lyon-Perrache, avant un probable passage à l’acte. La menace est continue et très élevée depuis 2014. Les gouvernements successifs - et c’est une preuve d’unité - ont donné d’importants moyens aux services de sécurité. Cela a permis de déjouer plus de 30 attentats depuis 2017, plus de 60 depuis 2014. Subsistent encore des vides juridiques. Comme les difficultés à dissoudre un groupement de fait, ou une association prônant ou imposant le respect de règles religieuses avant les lois de la République. Nous examinerons ce projet de loi contre les séparatismes, tout début janvier.

- [Les terroristes] veulent nous diviser, nous opposer pour nous fragiliser. Ne leur cédons rien! Faisons bloc pour soutenir ceux qui sont aux responsabilités, comme nous l’avons toujours fait. Et l’unité nationale n’interdit pas le débat, ni n’étouffe les libertés, y compris celle de critiquer. C’est justement cela, la démocratie.

- Nous devons nous adapter, mais jamais renier nos principes républicains. Ce serait un cadeau aux ennemis de la démocratie.

- Par sa propagande islamo-nationaliste, le président Erdogan tente de faire oublier à sa population qu’il a plongé son pays dans de grandes difficultés économiques. Quant au second, il s’agit d’un presque centenaire qui surfe sur la même vague idéologique… Contre ceux qui tentent d’importer sur notre territoire de vieux combats - je pense à la tentative d’expédition punitive contre des Arméniens menée par des ultranationalistes turcs, près de Lyon, mercredi soir, et à leur manifestation à Dijon aux cris de « Allahu Akbar », le jour même de l’attentat de Nice, la répression est fermement organisée. Ne stigmatisons ni un pays, ni une religion. Nous combattons une idéologie mortifère, antirépublicaine, pas la pratique d’une religion. Hier, un imam affirmait « Aujourd’hui, on est tous chrétiens ». Nous sommes tous horrifiés par ces actes terroristes, et horrifiés que la religion musulmane soit ainsi travestie et souillée.

- [Covid19] Le monde entier est pris en otage par ce virus. Cette deuxième vague était attendue partout en Europe. Nous avons tous été surpris par la fulgurance de sa propagation. On s’attendait à une marée montante, pas à un tsunami. Oui, des scientifiques ont été très alarmistes. D’autres, dits « rassuristes », évoquaient « des rebonds épars » ! La majorité des scientifiques anticipaient une hausse plus lente de l’épidémie. Et c’est en se basant sur leur avis que les nouvelles mesures, avec le couvre-feu, ont été prises. Qu’aurait-on entendu si, en septembre, en prévision d’un hypothétique tsunami, un reconfinement avait été décidé ! L’idée, c’est d’adapter, en fonction de la menace, les restrictions aux interactions humaines. Celles-ci restent, dans l’attente d’un vaccin ou d’un traitement, les seuls remèdes contre cette maladie…

- [Covid19] J’ai discuté avec les habitants de ma circonscription, et d’autres Finistériens. Je leur ai dit que l’État mesure leurs efforts, leurs craintes pour l’avenir et qu’il sera à leurs côtés. Le confinement n’est pas une remise en cause de leur sérieux, et surtout pas une punition. C’est une nécessité préventive, pour sauver des vies ! N’oublions pas non plus tous ceux, de tous âges, qui sont frappés et conservent des séquelles invalidantes. Plus les gens se rencontrent, plus le risque d’attraper cette maladie est important. Il suffit d’un moment d’inattention, d’un geste, d’un postillon. Seul un équilibre, très difficile, peut juguler l’angoisse de la maladie et de la mort, et l’angoisse de perdre son emploi. C’est pour cela que le travail doit continuer, et le télétravail être mis en place quand c’est possible.

- La bonne méthode, c’est d’adapter les mesures aux réalités. Des points d’étapes auront lieu mi et fin novembre. Si une amélioration très nette est constatée, on pourra desserrer le confinement. Si ce n’est pas le cas, il faudra le renforcer.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

L'Etat assume ses responsabilités comme le démontre l'annonce de Bruno Le Maire: le chiffre d'affaires réalisé en "click & collect" restera entièrement aux commerçants. Il ne rentrera pas en compte dans le calcul du montant du fonds de solidarité auquel ils ont droit.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Etrange moment quand on ne parle plus des vies sauvées mais des inconvénients des mesures prises pour sauver des vies. Il faut du courage dans cette période, sinon on perdra et les vies et les moyens de les sauver.

- Le confinement est éprouvant, notamment pour les commerces. Nous connaissons la situation sanitaire, et nous devons être solidaires aujourd’hui, pour rouvrir demain.

- Contre les raccourcis ou l'incompréhension; face aux appels à la violence et l'horreur du terrorisme, Emmanuel Macron explique les fondements de notre modèle Républicain qui protège le droit de croire ou non, de critiquer, de dessiner, de caricaturer, indissociable de la liberté.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

Sauver des vies et sauver notre vie économique. Nos commerces de proximité peuvent poursuivre leur activité en "click and collect": appelons, commandons, réservons en ligne. Le chiffre d'affaires réalisé à cette occasion ne sera pas décompté pour le fonds de solidarité.

 

●MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

Bonjour Uber, Amazon, Deliveroo: pourquoi ne pas mettre vos réseaux de distribution au service des librairies et des petits commerces fermés pendant la durée du confinement acte 2?

 

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

Il nous revient à chacun, en citoyen et en consommateur responsable, de ne pas céder aux sirènes des GAFA pour faire les courses sur internet. Commander, sur internet ou sur rdv, chez nos commerçants plutôt que sur Amazon. C’est la meilleure façon de leur montrer notre soutien. Face au péril sanitaire, la question n’était pas de rouvrir des commerces pour provoquer encore plus de flux dans les rues et les files d’attente. Mais de fermer les rayons qui distribuaient les mêmes produits en grande surface. Avec les mêmes risques et en concurrence déloyale. Les grandes surfaces pourront vendre que des produits de première nécessité. Merci au Premier ministre d’avoir pris cette décision d’équité vis à vis de nos commerces de proximité. Les députés MoDem avaient défendu cette mesure de justice et la soutiendront.

 

Bruno Millienne (député)

Garants des valeurs républicaines qu'ils transmettent à chaque instant à nos enfants, les professeurs sont de dignes représentants du service public français. Ils méritent l'union de toutes les forces républicaines pour les soutenir et les protéger. Or, grâce au protocole sanitaire défini dès juillet, ce sont seulement 293 classes qui ont dû être fermées depuis la rentrée, soit 0,06% des classes françaises. Le ministère de l’éducation nationale assure avec efficacité la protection de nos enseignants et de nos élèves et continuera à le faire. Dans le cadre du reconfinement, ce protocole est encore renforcé avec le port du masque dès 6 ans. Chaque école disposera de masques pour aider les familles les plus précaires ou simplement en cas d'accident. Tout est fait pour limiter la circulation du virus!

 

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

- [Encouragement aux maires UDI à prendre un arrêté autorisant les commerces de proximité à ouvrir] La mesure de fermeture des commerces de proximité – dits non essentiels – crée une concurrence déloyale entre les grandes enseignes autorisées à rester ouvertes et les commerçants indépendants, tout en augmentant le risque sanitaire puisqu’elle encourage les Français à se rendre dans des lieux où la fréquentation est beaucoup plus élevée que dans des commerces de centre-ville. (…) Aucune étude scientifique n’a démontré que les petits commerces sont des lieux de contamination particuliers; à tout le moins pas davantage que les centres commerciaux ou les transports en commun qui demeurent ouverts. La mesure est donc disproportionnée par rapport à l’objectif sanitaire.

- Inquiétant retour de propos anti-chinois sur les réseaux sociaux depuis le reconfinement. L’UDI condamne et appelle nos concitoyens à garder la tête froide. La recherche absurde de boucs émissaires n’a jamais protégé ni soulagé personne.

 

●Mouvement radical

Laurent Hénart (président)

Le gouvernement doit élargir la liste des commerces autorisés à ouvrir lors du confinement.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- L’impunité pour les crimes commis contre les journalistes doit être combattue en Europe et hors d’Europe. Renew Europe a demandé et obtenu que la plénière du Parlement européen y consacre un débat le 11 novembre. Protéger la presse, c’est protéger nos démocraties.

- Prétendre sans nuance que la liberté d’expression «ne s’applique pas sans limite», c’est céder à l’oppression sans combattre. C’est aussi ce que disent tous les autoritaires du monde. C’est parler comme Poutine, Xi, Khamenei, Erdogan.

- La laïcité n’est pas un fanatisme et elle ne tue pas. Le terrorisme islamiste et le combat pour la laïcité ne peuvent pas être renvoyés dos à dos.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)

Le Président a raison d’expliquer, au monde musulman, le message de La France. C’est son rôle mais c’est courageux.

 

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