Dans le dernier film de Sasha Baron Cohen, alias Borat, son héros qu’il incarne est le véritable propagateur de la covid19, un virus que les autorités du Kazakhstan lui ont inoculé pour se venger de lui et en faire un épouvantable criminel.
Voilà une théorie fantaisiste qui n’est pourtant pas plus abracadabrantesque que celle qui veut que ce soit les autorités chinoises qui ont inventé le virus pour le répandre dans le monde et se venger des Etats-Unis et de l’Europe tout en devenant la première puissance mondiale, une des théories complotistes préférées des fans de Trump.
La rapide explosion chez les humains d’un virus qui crée une telle pandémie est évidemment un terreau pour tous ceux qui voient le mal partout mais aussi une interrogation légitime de tous les habitants de la planète pour comprendre ce qui se passe même si ce virus comme tous les autres existent depuis des millions d’années et qu’il a décidé un jour de venir nous contaminer comme ce fut le cas avec celui du Sida pour prendre une exemple récent.
C’est pour cela que l’on cherche également des coupables qui n’auraient pas fait ce qu’il faut pour éviter cette pandémie mondiale et ses millions de morts – sachant que les chiffres officiels sont bien en dessous de la vérité du fait des mensonges de certains Etats et de l’incapacité de beaucoup d’autres d’avoir des services sanitaires efficaces.
Ici et là, on désigne qui on veut et qui on peut: les gouvernements, les services publics, certains élus ou médias, telle ou telle catégorie de la population, les jeunes ou les vieux, les riches ou les pauvres, tels ou tels commerçants, les joggeurs ou les fêtards de la nuit, voire les scientifiques ou les médecins, liste loin d’être limitative.
Mais il n’y a pas un coupable, ni même des organisations, des groupes professionnels ou sociaux qui doivent être les seuls à être blâmé car nous le sommes tous, ensemble et collectivement.
Oui, c’est vrai, certains Etats ont tenté de nier qu’ils étaient touchés par la covid19 et n’ont pris aucune mesure ou pratiquement aucune pour lutter contre elle.
Oui, c’est vrai, les gouvernements ont parfois failli et pris de mauvaises décisions, souvent par ignorance d’un virus que l’on découvre, voire ont envoyé des messages rassurants ou ont complimenté leurs citoyens alors même qu’il aurait fallu faire le contraire.
Oui, c’est vrai, les scientifiques et les médecins se sont parfois trompé, tout au moins certains d’entre eux.
Oui, c’est vrai, des élus par ignorance, par populisme, par volonté de s’opposer au pouvoir central, par idéologie ont nié la réalité voire ont désobéi aux mesures sanitaires de protection.
Oui, c’est vrai, les médias ont parfois raconté n’importe quoi ce qui n’a pas toujours permis de donner l’information pour agir de la bonne manière et se protéger.
Oui, c’est vrai, certains professionnels n’ont pas respecté les règles sanitaires.
Oui, c’est vrai les jeunes, les joggeurs, les fêtards, les vieux, les pauvres, les riches, les ménagères de moins de cinquante ans comme les citadins ou les ruraux ont souvent fait fi de toute précaution.
Oui, nous sommes tous coupables et nous continuons à l’être!
Et c’est parce que nous sommes tous coupables que nous nous en sortirons tous ensemble ou pas.
Nous devons tous réaliser que nous sommes dans le même bateau et que le virus s’en fout royalement de nos controverses et nos affrontements qui, en revanche, lui permettent de pouvoir faire encore plus de dégâts…
En attendant un hypothétique vaccin et des traitements efficaces, nous devons nous appuyer sur ce que nous savons et sur ce qui marche pour nous protéger tout en continuant à vivre parce que nous n’avons pas le choix si nous voulons éviter l’effondrement économique.
Surtout, nous devons travailler en commun à vaincre le virus, tous les habitants de la planète, tous les Européens, tous les Français.
Alors que la deuxième vague (ou le deuxième pic de la première vague) est là, nous voyons encore des politiciens qui tentent de se faire de la publicité et de la popularité en prenant des positions irresponsables, en critiquant sans avoir rien d’autre à proposer parce qu’il n’y a rien d’autre à proposer ou des personnages plus ou moins respectables faire de la surenchère sans se préoccuper du nombre de morts que leurs agissements vont provoquer.
On a même vu des manifestants violents s’insurger contre les mesures de protection indispensables et le président de la première puissance mondiale publier un document où, parmi ses succès, il y a la victoire sur le virus!
Nous pouvons faire comme eux et comme lui ou nous pouvons choisir d’être responsables.
Oui, nous avons le choix et celui que nous ferons en dira long sur ce que nous sommes en tant qu’Humanité.
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