Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Donald Trump |
Quand Joe Biden dit qu’il faut être
très inquiet et mobilisé parce qu’il est possible que Donald Trump ne reconnaisse
pas les résultats de la présidentielle s’il est battu, voire qu’il annule tout
simplement le scrutin, ce n’est pas un argument de campagne simpliste et volontairement
anxiogène de la part du candidat démocrate et favori.
Il se base sur ce que dit le
populiste démagogue qui occupe le bureau ovale de la Maison blanche et qui
vient de déclarer à Fox news qu’il ne savait pas encore s’il accepterait les
résultats électoraux de novembre prochain en cas de défaite et qui a déjà affirmé
que les conditions risquent de ne pas être réunies pour organiser la consultation
des Américains, mais également sur ses comportements notamment, le plus inquiétant
d’entre eux, celui de créer sciemment un climat de guerre civile aux Etats-Unis afin d’essayer de remonter dans les sondages et tenter
d’inverser sa constante et dramatique chute de la confiance qu’il inspire aux Américains
Ainsi, son envoi de troupes et de
policiers fédéraux dans plusieurs villes évidemment dirigées par des membres du
Parti démocrate au motif de rétablir l’ordre face à des manifestations qui
mettent soi-disant l’ordre républicain et l’état
droit en danger alors qu’il s’agit le plus souvent de démonstrations pacifiques
contre le racisme et les violences policières, tout en invoquant la
sempiternelle «majorité silencieuse» qu’il s’agirait de protéger, procède de cette stratégie du
pire qui inquiètent les défenseurs de la démocratie.
C’est pourquoi le gouverneur centriste
de l’Etat de Washington, Jay Inslee, n’a pas hésité à déclarer:
«Le président Trump a envoyé des officiers fédéraux à
Seattle parce que cela le démange de créer les
conditions d’une confrontation car son but est
d’attirer l'attention.»
Une opinion partagée par la sénatrice
de Californie, Kamala Harris, qui estime que Trump «tente d'attiser la
peur et d'attiser la violence avant le jour des élections».
Pour Cory Booker, sénateur du New
Jersey, «le déploiement par le président Trump d’agents fédéraux non identifiés à Portland et dans d’autres villes américaines devrait nous inquiéter tous».
De leur côté, plusieurs maires de grandes villes demandent au Congrès de mettre un
terme à cette provocation de la Maison blanche.
Cette stratégie du pire est également
mise en place afin de détourner les regards des électeurs sur toutes les
incohérences et faillites de Trump, en particulier sur la gestion actuelle, catastrophique
et criminelle, de l’épidémie de la covid19, un artifice utilisé depuis quatre ans
à chacun de ses fiascos ou lors de révélations qui auraient conduit n’importe
quel autre président à la démission ou à être démis de ses fonctions.
Se dévoile ainsi pour ceux qui
nient la réalité de ce qu’est Trump depuis toujours et qui accusaient ses
critiques de fantasmer sur leurs angoisses, ce qu’est réellement le personnage,
celui que nous décrivons depuis son entrée en lice dans les primaires républicaines
de 2016.
Reste à savoir ce que feront ses fans
inconditionnels dont on rappelle que beaucoup sont des extrémistes de droite, racistes,
violents et souvent détenteurs d’armes de gros calibres avec lesquelles ils n’hésitent
d’ailleurs pas à défiler et à envahir des lieux emblématique de la démocratie américaine.
Oui, Trump et ses soutiens les plus
exaltés et jusqu’au-boutistes sont des gens dangereux.
Alors, lorsqu’il tente de mettre le
feu aux poudres et de provoquer la violence en s’aidant de la police fédérale,
nous devons évidemment, nous centristes mais plus généralement tous les
défenseurs de la démocratie, être plus que vigilants, nous inquiéter fortement.
Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella
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