Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Oui, ces élections municipales sont un désastre de la démocratie
représentative avec une abstention de plus de 60% qui réduit la légitimité
démocratique (pas celle électorale, bien évidemment) des listes qui les ont
remportées à peau de chagrin.
Un seul exemple emblématique, celle de la capitale de la France,
Paris, donne toute la mesure de cette catastrophe.
Ainsi, la socialiste Anne Hidalgo été réélue maire par 17%
des électeurs, oui, 17 électeurs sur 100 pour simplifier!
La participation a été de 36,1% (donc une abstention de
63,29%), c'est-à-dire que seulement 488.906 personnes se sont déplacées dans
les bureaux de vote sur les 1.332.171 appelés aux urnes.
Et sur ces 488.906 votants, seuls 226.561 ont glissé un
bulletin Hidalgo dans l’urne.
Il y a bien sûr de nombreux responsables à cette déroute
démocratique que nous avons déjà listés comme la crise épidémique, les manœuvres
politiciennes, l’absence de responsabilité en organisant un premier tour en
pleine montée du coronavirus puis un second tour, trois mois après.
Mais il n’est pas question de dédouaner les Français qui
portent une responsabilité écrasante dans leur refus de se déplacer dans un
bureau de vote alors qu’on les voit parader dans les rues, se réunissant dans
des foules sans distanciation sociale et sans masque, ne respectant pratiquement
plu aucune mesure de précaution sanitaire.
Non, en ce 28 juin, ce n’est pas la peur du virus qui les a
empêchés de se déplacer (alors que c’était vrai le 15 mars) mais une déplorable
absence de civisme.
Dans bien des pays du monde, on ne peut voter librement et
démocratiquement.
Une des premières, si ce n’est la première, demandes des
peuples opprimés, c’est le droite de vote.
Ici, en France, on semble penser qu’il ne sert à rien.
Quand je parle de catastrophe, de désastre et de déroute,
ces mots ne sont nullement emphatiques et même malheureusement en-dessous de la
réalité.
Ce dimanche 28 juin a été une journée noire pour les démocrates
et, donc, les centristes.
Aris de Hesselin
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