Emmanuel Macron |
Si l’on ne sait pas encore exactement à quoi ressemblera le «monde d’après» selon Emmanuel Macron, en revanche, on en connait désormais les fondements.
Dans une lettre adressée aux présidents de l’Assemblée nationale,
du Sénat et du Conseil économique, social et écologique, le Président de la
République a ainsi fixé le cadre de la réflexion à laquelle il les invite à
réfléchir avec lui et à lui faire part de leurs idées pour «contribuer à l’élaboration
indispensable du nouveau dessein français».
Ainsi, l’ambition d’Emmanuel Macron n’est pas seulement de faire
redémarrer l’activité économique mais bien de mettre en place un nouveau modèle
de développement.
Il estime que la crise épidémique de la covid19, «cet ébranlement
intime et collectif qui touche à notre humanité et à notre société», «oblige à
réinterroger nos choix, qu’il s’agisse de notre système et de nos pratiques de
santé, de nos stratégies économiques et écologiques, de notre relation au
travail, de l’organisation des pouvoirs dans notre pays».
En gros, c’est tout le projet politique du pays qu’il s’agit
de redéfinir car, «pour servir au mieux nos compatriotes, la nécessité s’impose
à nous de tracer de nouvelles perspectives, redéfinir les solidarités, dessiner
un nouvel horizon».
Et pour y parvenir, les maîtres-mots sont «concorde», «consensus»
et «convergences», termes qui parlent évidemment aux centristes et qui sont également
ceux qui peuvent être à la base d’une union nationale même si le terme n’est pas
évoqué dans la missive.
Emmanuel Macron estime que «répondre à cette nécessité
appelle à une démarche de concorde nationale, de dépassement des ordres
établis, de mobilisation de toutes les bonnes volontés».
Il ajoute, à l’intention des destinataires de son courrier
que, pour y parvenir, ils peuvent «mener les consultations les plus larges pour
déterminer et préciser les priorités essentielles qui dans ce moment font
consensus ou qui émergent au premier rang des préoccupations de nos compatriotes.»
Et de poursuivre:
«Vous pourriez rechercher utilement les convergences
possibles en termes de politiques et d’initiatives nationales afin que les
mandats qui nous ont été confiés soient les plus utiles à notre pays et à nos
concitoyens.»
On le voit, l’ambition est forte mais elle risque de n’être
qu’un espoir déçu tellement les clivages politiques sont importants et que l’opposition
voit dans cette crise un moyen de faire avancer sa cause et de critiquer l’action
du Président de la République et de sa majorité.
On peut aussi penser que ces derniers jouent les cartes de la
concorde et du consensus sachant qu’il y a peu de chances qu’elles soient
reprises par l’opposition et de montrer ainsi que celle-ci est avant tout mue par
des intérêts partisans bien loin de ceux du pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.