● Emmanuel Macron
(Président de la République)
[Message pour le 1er mai 2020]
Ce 1er mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Aujourd’hui, pas
de rassemblements dans nos villes pour fêter, comme nous le faisons depuis tant
d’années, la journée internationale des travailleurs; et je veux avoir une
pensée en ce jour pour les organisations syndicales qui ne peuvent tenir les
traditionnels défilés, avoir une pensée pour les travailleuses et les
travailleurs de notre pays.
Ce 1er mai 2020 ne ressemble à aucun autre. Et je
sais toutes les contraintes qui pèsent sur les joies qui accompagnent
normalement ce jour si symbolique, et même si le maximum a été fait pour que le
muguet du 1er mai puisse être vendu, partagé, beaucoup de ce qui est
normalement fait n'a pas été possible et demeure interdit. Et pourtant,
l’esprit du 1er mai, cet esprit de solidarité entre les travailleurs, n’a a peut-être
jamais été aussi puissant, aussi vivant. Car c'est bien grâce au travail,
célébré ce jour, que la Nation tient.
C’est grâce au travail, au dévouement de nos soignants, des
personnels de la protection civile, des forces de l'ordre et des Armées, que nous
sauvons chaque jour tant de vies.
C’est grâce à l’engagement et au travail de nos
agriculteurs, des fonctionnaires, des salariés et des indépendants que la
vie continue malgré tout et que d'autres peuvent travailler à distance. Et je
n'oublie pas tous les bénévoles qui ont répondu présent pour aider ceux qui en
ont besoin, ceux qui ont rejoint la réserve civique ou sanitaire, et tant
d'autres.
Ce 1er mai ne ressemble à aucun autre, non. Privés des
rituels de cette journée, nous en éprouvons aujourd’hui toute la valeur, tout
le sens.
Avec cette volonté forte : retrouver dès que possible les
1er mai joyeux, chamailleurs parfois, qui font notre nation.
Mes chers compatriotes, nous les retrouverons, ces 1er mai
heureux!
Ensemble, unis, nous surmonterons cette épreuve.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Faire de la transition écologique la réponse à la crise économique: c’est le défi inédit,
complexe mais réaliste, qui est devant nous. Ensemble - citoyens, entreprises,
pouvoirs publics - relevons le pour sauver nos emplois et notre planète.
- Je veux renouveler ma
reconnaissance aux femmes et aux hommes qui assurent leurs missions dans les
secteurs énergie, transports, eau et déchets. Dès le premier jour,
vous avez répondu présent quand le pays a eu besoin de vous.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- La santé et la sécurité de tous établies dans un protocole
strict. Au service d’un retour progressif et essentiel à l’école. Dans chaque
académie, nous travaillons à la préparation de ces étapes avec tous les
acteurs, au service des élèves
- Depuis le début, nous disons que le déconfinement sera
progressif. La décision a donc été prise d’étaler la rentrée pour le primaire
et le secondaire. Nous devons avoir beaucoup de souplesse, au regard des
réalités territoriales et des différents âges de l’enfant. Avec une priorité
clairement affichée pour l’école primaire. Le premier des objectifs que nous
avons, en crise et hors crise, c’est la réussite de l’école primaire qui permet
un bon départ dans la vie, avec des savoirs fondamentaux consolidés. Nous
sommes attentifs à ce qu’il n’y ait pas de décrochage scolaire, notamment dans
les zones défavorisées. Cela repose aussi sur une considération sanitaire. Les
dernières études médicales démontrent que les enfants ont une faible
contagiosité à l’âge de l’école primaire. De plus en plus d’autorités
scientifiques, comme récemment les sociétés pédiatriques françaises, vont dans
ce sens d’une réouverture des écoles. Par ailleurs, je ne pense pas qu’il
faille opposer l’objectif social et l’objectif économique. S’il n’y a pas de
renouveau économique, il va y avoir d’énormes problèmes sociaux.
- [Inquiétudes des familles] Elles sont normales. Je peux
les comprendre. Nous proposons donc un protocole sanitaire très strict pour
rouvrir les écoles. Je suis le premier à vouloir garantir la sécurité et la
santé de tous. Il faut sur tous les sujets raisonner a contrario: veut-on que
les enfants soient confinés jusqu’à la découverte d’un vaccin? C’est
inimaginable! On doit apprendre à vivre avec le virus et adapter notre modèle
d’organisation. Nous sommes en train d’inventer un système. Certaines familles
pourront choisir l’enseignement uniquement à domicile. L’instruction, elle,
reste obligatoire. Nous sommes très attentifs à ce que chaque élève soit en
lien avec le système scolaire, avec un suivi personnalisé.
- [Le protocole sanitaire très contraignant] Il a été
travaillé dans la lignée de ce qui a été demandé par le Conseil scientifique et
il a été validé par le ministère de la Santé. Quand il ne sera pas respecté,
l’école ne rouvrira pas. C’est une garantie que nous devons aux personnels,
enseignants et élèves.
- Nous savons que les CP et CE1 en REP et REP+, soit 300.000
enfants, vont pouvoir rouvrir très vite, car les classes sont de douze élèves.
Nous avons aussi de petites classes de moins de 15 élèves en milieu rural qui
comptent 60.000 enfants. On a prévu beaucoup de souplesse locale pour que
chaque école puisse régler son flux d’élèves en fonction des réalités locales.
Je pense que la majorité des écoles rouvrira partout sur le territoire ainsi
que la majorité des collèges en zone verte.
- [les enseignants présents seront] ceux qui n’ont pas un
problème de santé ou qui n’ont pas un membre de leur famille avec une fragilité
au regard du Covid-19. Nous ferons un travail pour que les professeurs qui
restent chez eux prennent en charge les enfants qui restent à la maison.
- Nous avons acheté les millions de masques nécessaires. Ils
seront là à partir du 11 mai dans toutes les écoles pour les professeurs et les
personnels, et les enfants si nécessaire. C’est une condition sine qua non du
protocole sanitaire pour la réouverture.
- Il est normal que le sujet de l’école soit celui qui
suscite le plus grand nombre de questionnements. On parle des enfants et de
santé - sujets fondamentaux par excellence. Dans le monde, la majorité des pays
entrent dans le déconfinement avant septembre. Dans toutes les sociétés, les
mêmes questions se posent. On doit éviter l’effondrement complet des individus
et de la société, les phénomènes psychologiques graves. Dans tout ce que l’on
peut faire, il y a une part d’avantages et de difficultés.
- Tous les gouvernements du monde face au Covid19 ont à
prendre des décisions en situation d’incertitude et doivent donc évoluer en
fonction de la situation. C’est vrai que le fait de fermer toutes les écoles
d’un seul coup a finalement été décidé parce que le Conseil scientifique l’a
prôné du jour au lendemain alors que c’était la doctrine des «clusters» qui
prévalait. Je nous avais préparés à fermer dans des régions entières, donc
toutes les académies avaient commencé à se préparer. Pour le reste, j’avais
indiqué que le scénario que je privilégiais était celui d’un déconfinement
début mai. Si vous écoutez mon intervention de deux heures et demie devant
l’Assemblée nationale, vous verrez que je le présente bien comme une série
d’hypothèses faites pour évoluer. On retrouve l’essentiel dans le plan du
premier ministre, que nous avons travaillé ensemble pour la partie scolaire.
- [Cas d’enfants malades du Covid-19 présentant des
symptômes inflammatoires graves] Cette situation extrêmement récente est en
cours d’analyse par les pédiatres notamment pour établir le lien avec le Covid19.
Nous sommes très attentifs. C’est typiquement le genre de sujet qui pourrait
nous amener à réviser notre montée en puissance. Tout peut être toujours remis
en cause. C’est cela s’adapter à une situation, dans une société où le virus
continue à circuler. C’est accepter d’être souple pour avancer, mais parfois
aussi de s’adapter avec humilité devant le réel.
La rentrée de septembre sera forcément différente de celles
que nous avons connues par le passé. On a deux scénarios. Soit le virus n’est
plus là et l’on tirera les conséquences de ce qui s’est passé, avec parfois des
acquis, sur le progrès des usages numériques, les parcours plus personnalisés
et la nécessité de renforcer les élèves qui ont pris du retard. Soit le virus
est encore là et nous devrons continuer à travailler de manière particulière.
Je suis certain, d’ailleurs, que dans la période mai-juin, on va avoir dans
certains endroits de très bonnes pratiques.
- Dans cette «France d’après», il faudra une république unie
et forte et beaucoup de souplesse locale. On a besoin de renforcer à la fois la
souveraineté nationale et le pouvoir local. C’est pourquoi j’ai un dialogue
très constructif avec les associations d’élus. Pour décider d’éléments
pratiques, on a besoin de représentants locaux de l’État, comme le directeur
d’école ou l’inspecteur de l’Éducation nationale, mais aussi du maire. On a une
dialectique à repenser entre l’impératif de force à l’échelle nationale et
d’initiative à l’échelle locale.
- [Plaintes qui pourraient amener des ministres devant la
Cour de justice de la République] Ce sujet existe. Mais je trouverais très bas
de m’y attacher et j’ai toujours combattu l’idée très dangereuse pour la
démocratie que la responsabilité judiciaire se substitue à la responsabilité
politique. Je me dédie à ma mission. Ce serait beaucoup plus simple pour moi et
plus facile de prendre toujours les solutions les plus dégradées par rapport à
la scolarisation des élèves. Je pourrais plaider pour qu’on attende la rentrée
de septembre ou jusqu’à la découverte d’un vaccin, mais je ne serais pas à la
hauteur de la fonction. La scolarisation est un enjeu fondamental, dans le
respect des règles sanitaires. Je ne choisis pas la facilité, mais je sais que
c’est une question d’honneur. Le droit doit être du côté de l’honneur.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Je crois en l’État, en nos
chercheurs, en nos soignants qui font la fierté de notre pays. Tous ensemble,
d’une manière ou d’une autre, nous terrasserons le Covid19.
- Les Français peuvent être fiers
d’eux, leur comportement exemplaire a permis de sauver des milliers de vies. La
solidarité n’a jamais été aussi forte, aussi généreuse et aussi belle dans
notre pays.
- Sur le port du masque, comme pour
toutes les mesures prises pour protéger les Français du Covid19, nous sommes à
l’écoute de ce que nous disent les scientifiques. Et nous nous adaptons à leurs
recommandations.
- Vous êtes nombreux à m’interroger
sur le port du masque : est-ce obligatoire? Recommandé? S’il est obligatoire
dans certains cas (transports, écoles, ...), il vous est recommandé d’en porter
un si vous ne pouvez pas appliquer la distanciation physique et les gestes
barrières.
Franck Riester
(ministre de Culture)
Les concertations se poursuivront la
semaine prochaine avec les collectivités et les professionnels. Le monde de la
culture traverse une crise inouïe, je sais les terribles difficultés de ceux
qui en sont l’âme. Après les mesures d’urgence nécessaires que nous avons prises,
nous bâtissons un plan ambitieux qui sera à la hauteur de cette crise sans
précédent. Personne ne sera laissé au bord du chemin. La Culture est
essentielle à nos vies.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Action et des Comptes publics)
- Nous avons arrêté volontairement
notre économie pour sauver des vies. Désormais le confinement doit avoir une
fin, pour le bien de tous. Pas une fin brutale, mais une fin progressive. Nous
devons collectivement apprendre à vivre avec le virus.
- Dès aujourd'hui, les petites
entreprises, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales peuvent
se rendre sur impots.gouv.fr pour bénéficier de
l’aide du fonds de solidarité au titre du mois d’avril.
- Les hôpitaux, communes et départements
peuvent demander l'aide d'une cellule spéciale mise en place pour contrôler la
fiabilité des fournisseurs de masques. C'est un enjeu de santé publique et de protection de nos
concitoyens.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
Merci à tous ceux et celles qui vont
au travail ou
télé-travaillent pour que la vie continue et font vivre l’économie et l’emploi.
Merci à ceux qui soignent, éduquent et protègent. Merci aux organisations
syndicales qui les représentent.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
La France
unie c'est aussi la mobilisation sans faille des
étudiants en santé et des milliers d'initiatives solidaires qui ont vu le jour
dans l'enseignement supérieur depuis le début de la crise. Je tiens une
nouvelle fois à les saluer et leur dire toute ma reconnaissance.
Roxana Maracineanu
(ministre des Sports)
À partir du 11 mai, la pratique
sportive sera possible dans des conditions moins contraignantes. Il faudra
néanmoins appliquer des consignes pour se protéger et protéger les autres.
D’ici là restons motivés pour respecter les règles du confinement.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
- Le report du vote sur le traçage numérique est une
question de méthode. Le Premier ministre a présenté hier un plan global et une
méthode. C’est le cas pour StopCovid. Le Premier ministre a expliqué en quoi
cette application pouvait être utile au travail des brigades sanitaires. Elle
est encore en cours de développement. Nous avons estimé qu’il était trop tôt
pour discuter de quelque chose qui n’était pas encore prêt mais il y aura un
débat et un vote dédié. D’abord le plan global et ensuite cette partie qui
est importante voire indispensable selon les épidémiologistes mais dans un
second temps et quand tout sera bien fixé. (…)J’ai parlé à une large partie de
la majorité. Plus on explique ce que fait cette application et surtout ce
qu’elle ne fait pas, plus on explique son utilité, plus les parlementaires
comprennent et acceptent cette application. Je ne pense pas qu’il y aurait
eu un rejet hier si nous avions dû faire le vote, bien au contraire. Je
comprends les interrogations qui peuvent se poser. Il y aura bien un débat et
un vote une fois que tout le monde sera bien fixé sur ce qu’est cette
application dans sa version définitive.
- Nous avons toujours dit que cette application StopCovid
devait être prête pour le 11 mai mais que c’était un défi. Le Parlement
sera consulté avant que la décision finale de lancement soit prise. À ce
stade, nous visons le 11 mai mais ça peut être un peu après s’il nous faut
quelques jours supplémentaires pour qu’elle soit prête et ne présente pas de
failles de sécurité par exemple. Si le Premier ministre ou le Président
avait besoin de mettre fin à cette application, il leur suffisait de le dire.
Ce n’est pas en prévoyant un débat et un vote dédié sur cette question que nous
l’enterrons.
- Il y a plus de 100 personnes qui travaillent sur ce projet
jour et nuit. Je peux vous garantir qu’il n’y a que des entreprises
françaises qui collaborent sur cette application. C’est une sorte d’équipe de
France avec des grands groupes comme Dassault Systèmes, Orange et Capgemini
mais aussi des start-up. On peut aussi évoquer Atos ou Thalès.
- Tous sont venus gratuitement et sans propriété
intellectuelle. Nous avons des discussions avec Google et Apple pour faire
en sorte que l’application fonctionne sur leur système mais c’est bien une
application française qui tournera, je l’espère, sur l’ensemble des
téléphones. Encore une fois, cette application nous protège et protège la
collectivité en faisant en sorte qu’en cas de contact avec une personne malade,
on entre dans un parcours de santé.
- StopCovid fonctionne de manière simple. Elle crée un
historique de vos interactions sociales. Si vous et moi avons cette
application, que l’on se croise à moins de 2 mètres pendant quelques minutes
alors l’application conserve le souvenir de cette interaction. Si demain je me
déclare positif, vous recevez une notification vous disant que quelqu’un que
vous avez croisé a été déclaré positif au coronavirus. Cette alerte vous permet
de prendre des dispositions sanitaires comme vous faire tester. Elle
fonctionne de manière totalement anonyme, volontaire et temporaire. Elle
sera publiée en open source et tout le monde pourra vérifier qu’elle fait bien
ce à quoi elle est destinée. C’est une question essentielle pour avoir la
confiance des Français et pouvoir la déployer afin d’éviter la résurgence de
cette épidémie.
- La CNIL s’est prononcée ce week-end. Pour elle, cette
application [StopCovid] est proportionnée c’est-à-dire que son utilisation peut
être envisagée sous certaines garanties apportées par le
gouvernement. Nous ne prenons pas une décision hors sol. Le choix que
nous avons aujourd’hui c’est soit d’utiliser tous les moyens qui respectent nos
lois pour faire en sorte que l’épidémie ne reparte pas, soit de prendre le
risque de la voir repartir. Cette application pose des questions et l’on
doit prendre toutes les garanties mais ce n’est pas une application que l’on
aurait déployée dans un temps de paix. Cette application est utile dès les
premiers téléchargements pour les enquêtes sanitaires. Pour les éventuelles
interactions dans les transports en commun par exemple, c’est la seule manière
de contacter les gens. Plus de gens auront l’application et plus elle sera
utile. Cela va demander beaucoup de pédagogie. Cette crise sanitaire repose sur
la responsabilité individuelle de chaque Français pour respecter les gestes
barrières, pour rester confiné… C’est le même principe pour cette application.
Je note que ce choix du volontariat n’est pas un choix que beaucoup d’autres
pays ont fait. Entre contraintes sanitaires et libertés individuelles, La
France a largement fait le choix des libertés individuelles. (…)Il faut que
toute la transparence soit faite sur le fonctionnement de cette application et
ce par des gens indépendants. Ces juristes, parlementaires, représentants
d’ONG, doivent pouvoir mener tous les audits techniques pour rassurer les
Français et s’assurer que cette application fait bien ce qu’elle est destinée à
faire. Nous travaillons encore sur la composition de ce comité de suivi
mais il devra être mis en place avant le déploiement de l’application. Il faut
qu’il soit totalement indépendant et que les personnes qui le composent,
puissent juger des différents aspects de cette application et ainsi rassurer
les Français.
- Il y a des raisons sociales ou numériques au décrochage
des élèves dans cette période de confinement. On se heurte à des problèmes de
connexion et d’équipement et il ne suffit pas d’avoir un ordinateur par
famille. La crise a révélé de manière encore plus cruelle que le numérique est
devenu un bien essentiel et ceux qui en sont coupés, n’ont plus accès à des
services parfois vitaux. Avec Adrien Taquet et Julien Denormandie, nous
avons pris un certain de nombre d’initiatives pour essayer de faire en sorte
d’apporter cette connexion aux enfants. C’est toujours insuffisant et il
faudra une réflexion après la crise pour mettre fin à cette rupture éducative.
- On a par exemple lancé une opération pour équiper tous les
centres de l’aide sociale à l’enfance d’ordinateurs. Nous avons demandé à
toutes les entreprises à proximité d’un centre de venir déposer un ordinateur
pour permettre à ces enfants d’avoir une continuité pédagogique. Là nous
agissons dans l’urgence mais il faudra faire en sorte que cette question du
numérique à l’école soit traitée après la crise.
- [Startups] Elles sont touchées comme les autres. À la différence
d’autres entreprises, elles ont une relation plus distante avec le système
bancaire du fait de leur mode de financement et il est important de se pencher
sur elles. Cet écosystème, nous avons mis 10 ans à le construire et c’est
un écosystème particulièrement important. Ces entreprises qui sont
aujourd’hui capables de peut-être trouver un remède contre le virus, elles
mettent 10 ans avant de gagner de l’argent. Les entreprises qui nous
permettront d’avoir des outils numériques français plutôt qu’américains, ces
entreprises mettent plusieurs années avant d’être rentables. C’est pour ça que nous
avons pris un certain nombre de mesures et notamment un plan de
4 milliards d’euros spécifique pour soutenir leur trésorerie et leur
donner la capacité de passer cette crise.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Je comprends les attentes des
acteurs du tourisme
et des Français. Ensemble, par le civisme de chacun, nous allons reconquérir
ces vacances et
retrouver les jours heureux. Avec les
professionnels nous travaillons pour nous adapter à ce contexte sanitaire
inédit. (…) Ces vacances vont aussi dépendre des efforts qu’on va faire tout au
long de cette phase de déconfinement.
- J'espère qu'on va gagner tous
ensemble ce combat sanitaire pour qu'on puisse de nouveau nous déplacer
librement.
Gabriel Attal
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
En réponse à la demande de
collectivités et d’associations, la Réserve civique propose désormais une mission leur permettant de mobiliser
des volontaires pour aider à la confection de masques grand public.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Les masques grand public en tissu sont le plus
souvent réutilisables, lavables et ont des propriétés de filtration garanties.
- L'enjeu derrière ces masques est de s'assurer qu'il n'y
ait pas de dérive des prix sachant que l'offre est beaucoup moins homogène que
celle des masques chirurgicaux. Comparer leur prix ne serait pas légitime
(…) Les marges réalisées par les distributeurs restent contraintes et
raisonnables. (…) On ne peut pas avoir de prix plafond sur des masques dont le
nombre de lavages est en train d'augmenter car on risquerait d'empêcher des
masques de qualité d'arriver sur le marché.
- Deux décisions. Nous encadrons le
prix des masques en papier à usage unique de type chirurgical : 95 centimes
maximum par masque. J’ai demandé à la DGCCRF de lancer des contrôles pour vérifier la qualité des masques
et faire des relevés de prix.
- [Masques] Nous allons lancer avec la dgccrf une enquête sur les fraudes. On va faire un point toutes les
semaines.
- 41 millions de masques textiles à
filtration garantie avaient été produits ou importés en début de semaine. Ce
sont des masques lavables et réutilisables en moyenne 10 à 20 fois. 26 millions
seront livrés cette semaine et 31 millions de plus la semaine prochaine.
- Nous lançons avec l’appui de La
Poste, CCI France et CMA France, une plateforme de commercialisation et de
distribution de 10 millions de masques textile à filtration garantie pour les
petites et très petites entreprises de métropole et d’Outre-mer.
Olivier Dussopt
(secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics)
Dans la fonction
publique, nous portons le même message : faire en
sorte que cette reprise d’activité soit préparée et conduite dans le dialogue
social et l’échange. Protection et sécurité des agents, déconcentration des
décisions, transparence sont elles piliers ce dialogue.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- Je tiens à remercier tous les
éboueurs, tous les agents du service public de gestion des déchets qui ont tenu
la ligne, la désormais fameuse “deuxième ligne”. Sans eux, une autre crise
sanitaire aurait pu s’ajouter à la crise actuelle.
- Plus de 75% des centres de tri sont
ouverts aujourd’hui alors qu’ils étaient moins de 60% il y a quelques jours.
40% des déchetteries publiques assurent un service minimum contre moins de 5%
il y a 1 mois. 70% des déchetteries professionnelles sont ouvertes.
Christelle Dubos
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
La crise du COVID19 révèle les fragilités de
l’aide alimentaire en France. Sans se substituer aux associations, l’Etat doit
mettre les mains dans le cambouis : l’aide alimentaire doit être une vraie
politique publique.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
- Le sentiment d’impunité des
agresseurs conjugué au phénomène de décompensation me fait craindre une vague
de violences sexuelles au déconfinement. Une ONG indienne indique que les
recherches sur les sites pornographiques sont plus violentes à mesure que le
confinement dure.
- Je refuse que l’égalité entre les
femmes et les hommes soit reléguée et ne soit plus un chantier prioritaire pour
tout un tas d’entreprises ou de sociétés, à la faveur de la crise économique.
- En période de crise, un réflexe
réactionnaire survient dans la société: le risque est réel de voir reléguées
les grandes causes comme l’égalité femmes-hommes et l’écologie. Amplifions la
voix de celles & ceux qui défendent ces causes dans le monde!
- Je crois que ce confinement nous
oblige à nous réinventer et surtout à innover.
- Il y a un vrai risque de violences
sexuelles au moment du déconfinement.
- Il y a un risque sur les inégalités économiques entre les
femmes et les hommes. On voit très bien par exemple que les femmes se chargent
de la majorité du travail dit “non rémunéré”: les tâches ménagères à la maison.
En France, dans 63% des familles, c’est la femme qui fait l’essentiel des
repas. Mais je pense aussi, par exemple, à toutes ces couturières qu’on a vu
faire des masques bénévolement, ou aux aidantes familiales qui s’occupent des
personnes âgées, de la famille, et qui sont très majoritairement, statistiquement,
des femmes.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Il n’y a pas que le virus qui circule activement pendant
la crise, il y a aussi les fake news! Elles sont parfois un vrai danger pour la
santé de ceux qui s’y laissent prendre. Les médias font un travail remarquable
de désintox. Cela ne me choque pas que le gouvernement le mette en avant. LaREM
mène également ce combat.
- Puisque nous plaçons la santé des Français au-dessus de
toute autre considération, c’est évidemment la stratégie appropriée. Il était
important de fixer un cadre clair, cohérent, qui soit fondé sur la confiance et
la concertation avec les partenaires sociaux et les élus locaux. Les maires
seront l’alpha et l’oméga de ce plan de déconfinement. Le premier ministre a
fait le choix de la progressivité et de la prudence. C’est comme cela que l’on
sauve des vies.
- La France a apporté à ses citoyens un régime de protection
contre la crise parmi les plus protecteurs au monde. Au monde! Il faudra
veiller à ne pas créer de transitions brutales qui ruineraient ces efforts. LaREM
sera donc particulièrement vigilante à l’attention portée aux plus fragiles.
Déconfiner est en effet un impératif pour celles et ceux pour qui «confinement»
est devenu synonyme de violences familiales, de report des soins, de décrochage
scolaire, voire de difficultés à nourrir ses enfants. Aucune famille ne devra
rester sur le bord de la route, pour cela, il nous faudra continuer à aider
celles qui resteront notamment pénalisées par la fermeture des cantines
scolaires. Nous serons également attentifs à la situation des travailleurs. La
levée du chômage partiel devra être progressive et son application prolongée
pour ceux qui sont contraints de rester éloignés de leur emploi. Il faudra
également veiller à ce que l’assurance-chômage protège un maximum de Français.
C’est la raison pour laquelle je me suis prononcé en faveur d’une concertation
avec les partenaires sociaux pour en assouplir les conditions d’éligibilité.
- Le risque, c’est que beaucoup de Français basculent dans
une situation extrêmement difficile. L’ampleur de la crise qui commence à
pointer est inédite et il faudra que l’Etat mette en œuvre tous les outils pour
en contenir les effets, comme il le fait déjà. L’essentiel est que nos
concitoyens adhèrent aux mesures proposées et les respectent comme ils l’ont
fait pour le confinement. La courbe des admissions en réanimation m’importe
plus que celle des sondages. Ceci dit, je ne nie rien du climat de défiance. Il
est lié au fait que notre pays est plus durement touché que les autres mais aussi,
c’est vrai, à une difficulté de communication originelle sur les masques. Nous
aurions dû dire plus vite, plus clairement, que nous gérions une situation de
pénurie, d’autant qu’elle ne date pas d’hier et que nous avons tout mis en
œuvre pour la régler. Il tient aussi à notre organisation étatiste qui fait que
l’on attend tout de l’État et qui vide de son contenu le dialogue avec les
collectivités locales. En cela, la stratégie de déconfinement porte en elle les
germes de l’après. Elle s’appuie sur un État fort et responsable qui fixe la
doctrine mais donne de la liberté aux collectivités pour la mettre en œuvre.
- Il est difficile de dire que la démocratie a été bafouée
quand je vois l’intensité de l’agenda parlementaire! D’autant plus que nous
sommes le seul pays d’Europe à soumettre le plan de déconfinement à un vote du
Parlement. La démocratie n’a pas été mise en quarantaine par le Covid-19. Je
regrette que nos oppositions n’aient pas été au rendez-vous et qu’elles aient
vu dans l’annonce du 11 mai l’occasion de déconfiner leurs réflexes
politiciens. Certaines ont eu des positions étonnantes, à l’image des LR, qui
ont qualifié le vote du plan de déconfinement de déni de démocratie pour, dans
le même temps, s’opposer à toute sanction contre leur allié Viktor Orban, qui a
profité de la crise pour s’octroyer les pleins pouvoirs en Hongrie. Doit-on
conclure qu’en refusant de voter en faveur du plan de déconfinement, ils
demandent à leurs maires de ne pas l’appliquer? Je constate qu’ils sont entrés
en campagne et que le pays ne les intéresse plus. Nous continuerons à
travailler avec leurs élus locaux qui, eux, ont agi avec responsabilité tout au
long de cette crise.
- [StopCovid] Dès lors que cette application n’était pas
prête, cela n’aurait eu aucun sens d’en discuter au Parlement. Beaucoup de
réticences ont été exprimées quand on ne connaissait pas les contours de cette
application. Des clarifications ont été apportées et ont permis de les lever.
On est loin du «big brother» que certains pouvaient craindre. Ce sera une
brique utile du déconfinement. J’ai tendance à mettre la clarté au-dessus de
l’union nationale, car nous avons besoin d’efficacité. Réunir des gens qui ne
partagent pas le même projet n’est pas la bonne réponse. Le plus important,
c’est de définir un cap pour le pays, dire le projet qu’on propose et
rassembler ceux qui sont prêts à œuvrer ensemble. La forme institutionnelle est
secondaire par rapport à l’ambition et la clarté du projet qui sera proposé. Il
va falloir de la stabilité pour faire face aux défis immédiats.
- Je ne pense pas qu’il faille aller chercher dans les
formes du passé ce qui doit nous permettre de penser l’avenir. Ce que j’entends
des responsables politiques à ce stade s’apparente plus au monde «d’après moi»
qu’au «monde d’après»: chacun dessine l’avenir selon ce qu’il défend depuis des
années. Il faudra que tout le monde soit prêt à se réinventer, comme nous y a
invités le président. Nous faisons face à une crise de l’efficacité qui montre
le besoin de rompre avec une forme d’étatisme et de centralité. Il faut
accepter que l’État délègue plus. La crise montre la nécessité de penser
davantage un projet en commun autour de grandes priorités. Le social et
l’écologie seront, pour moi, essentiels à la réussite de la fin du quinquennat.
- Notre action en la matière a été massive mais a manqué de
cohérence et de lisibilité. Nous devons mieux les décliner dans notre logiciel
idéologique. Mais le monde d’après n’est pas une page blanche, c’est d’abord
celui qu’on aura réussi à faire tenir debout pendant la crise. On ne doit pas
abandonner nos convictions. La question du travail, de l’émancipation reste
pleine et entière, tout comme celle de la souveraineté.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- La culture et les médias sont des
piliers pendant le confinement, ils seront demain des acteurs de la reprise.
- Il n’est pas acceptable que les
plateformes soient les gagnantes économiques et ne contribuent pas au
financement du cinéma et de l’audiovisuel.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
- Avec ses partenaires européens Emmanuel Macron lance une
plateforme contre le Covid19 visant à lever 7,5 milliards d'euros: «Si nous arrivons à
développer un vaccin il s’agira alors d’un bien public mondial...nous nous
engageons à le rendre accessible et abordable pour tous.»
- La France par la voix d’Emmanuel Macron défend depuis
trois ans la souveraineté européenne. C’est autour de ce concept que l’Europe
se réorganise dans la crise. Le leadership ne se résume pas à la dette, mais au
projet qu’un pays porte et au soutien de ses partenaires.
- Certains s’offusquent de la mise en
garde du Gouvernement FR face aux fausses informations liées au Covid19. La menace est pourtant
réelle. La diplomatie européenne rapporte une explosion de la désinformation et
d’autres formes de manipulation liées à la pandémie en Europe.
- Le programme de déconfinement du Gouvernement
repose sur le triptyque «protéger, tester, isoler». Il s’agit de la bonne
stratégie. Mais disons le clairement, son succès ne reposera pas sur la seule
autorité de l’Etat mais sur le civisme et la responsabilité de chacun.
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