Voici une sélection, ce 22 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
Protéger les écosystèmes permet de
prévenir l'apparition d'épidémies comme celle du COVID19. Pour mobiliser et
agir pour la biodiversité, la France organisera le 11 janvier 2021 un One
Planet Summit à Marseille, pendant le Congrès mondial de la nature de l’UICN.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Après avoir pesé le pour et le
contre, nous pensons que la vie démocratique doit reprendre tous ses droits :
le 27 mai, nous présenterons au président de la République un décret qui
appellera les électeurs à se rendre aux urnes pour le 2e tour des municipales
le 28 juin prochain.
- Comme toutes les décisions prises
dans le cadre du déconfinement, celle de tenir le second tour des élections municipales le 28 juin prochain
est réversible. Nous aurons donc, comme le recommande le Conseil scientifique,
une clause de revoyure, sans doute dans 2 semaines.
- [Municipales] Je veux remercier chacune des forces politiques qui a
participé à l’échange de mercredi soir à Matignon : il s’est déroulé dans un
esprit de franchise et de responsabilité qui fait honneur à notre démocratie.
- Le premier tour des municipales s’est tenu le 15 mars dans
des conditions exceptionnelles, avec un taux d’abstention significatif mais
dans des conditions rigoureuses de distanciation physique et d’hygiène. Merci
aux assesseurs et aux équipes municipales qui l’ont rendu possible. Le premier
tour a permis d’élire l’intégralité du conseil municipal dans 30 143 communes.
La vie municipale est en train d’y reprendre son cours avec l’installation des
conseils municipaux. J’adresse un salut républicain à tous ces nouveaux élus
qui étrennent leur nouveau mandat.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
[Municipales] La campagne électorale
ne doit pas devenir un facteur de circulation du virus : il conviendra donc de
faire campagne différemment. De la même manière, les opérations de vote devront
être organisées de façon à assurer la sécurité sanitaire des électeurs,
assesseurs et scrutateurs. (…) J’ai convié ce mercredi les représentants des
partis politiques et les représentants d'associations d'élus à deux rencontres
pour échanger autour des modalités d'organisation du second tour.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Après avoir aidé les tests de
dépistage des PME NG Biotech, BforCure et Easycov, ainsi que les respirateurs
simplifiés MakAir, le ministère des Armées soutient les chercheurs par un outil
de veille et d’analyse. Une première version de la plateforme est déjà
opérationnelle.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Nous voulons une relance verte et faire de la réponse à
cette crise un levier pour décarboner notre économie. Chaque décision que nous
allons prendre sur chaque plan de soutien sera jugée à l’aune de cette exigence
environnementale.
- Je suis confiant. L’industrie repart, les entreprises de
construction devraient tourner à 60% de leur activité normale fin mai. La
sidérurgie redémarre. La consommation rebondit: la semaine du 11 au 15 mai, les
paiements par carte bancaire étaient supérieurs de 8 % à la même période en
2019. Notre objectif maintenant est d’encourager cette reprise du travail.
- Notre réponse à la crise a été immédiate et massive: 450
milliards d’euros d’aides et de garanties de l’État, soit 20% du PIB français,
ont été mobilisés pour soutenir l’économie. Au total, 80 milliards d’euros de
prêts ont été garantis par l’État pour un demi-million d’entreprises ; 3
milliards d’euros d’aides ont déjà été versés via le fonds de solidarité aux
TPE. Nous entrons maintenant dans un deuxième temps: le soutien aux secteurs
les plus touchés par la crise. Après le plan tourisme présenté par le premier
ministre, le président de la République annoncera la semaine prochaine un plan
de soutien pour le secteur automobile. L’industrie aéronautique suivra début
juin. Nous accompagnons également les secteurs de la tech et du bâtiment. Pour
le bâtiment, l’urgence est de traiter la question des surcoûts liés aux règles
de sécurité sanitaire. Pour la tech, nous voulons permettre à nos start-up de
se financer et les protéger contre les risques de rachat par les géants du
numérique. L’ensemble de ces mesures immédiates de soutien sectoriel, dont
dépend la survie de centaines de milliers d’emplois, fera l’objet d’un
troisième projet de loi de finances rectificative, présenté en Conseil des
ministres le 10 juin. Viendra ensuite le temps de la relance à la rentrée 2020.
- Nous avons évité un drame social en faisant le choix de
protéger nos salariés et leurs compétences. Quand on voit les millions de
licenciements aux États-Unis, je suis fier de notre modèle. Maintenant, ce
dispositif doit évoluer. Avec Muriel Pénicaud, nous présenterons des
ajustements d’ici le début du mois de juin. Nous voulons accompagner les
apprentis et les centaines de milliers de jeunes qui sortiront de leurs
formations à la rentrée et qui risquent de se retrouver sans emploi. Nous ne
les laisserons pas tomber.
- Sur la gravité de la crise, comme sur la situation des
entreprises, je continuerai de tenir un discours de vérité: Renault joue sa
survie. Le groupe a demandé un prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros.
Ce prêt, je ne l’ai pas encore signé. Nous poursuivons nos discussions dans le
cadre du plan de soutien à l’industrie automobile. Nous demandons aux
constructeurs de prendre des engagements dans trois directions: le véhicule
électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de
leurs activités technologiquement les plus avancées. Toutes les aides que nous
apportons aux entreprises doivent être orientées dans ces deux directions: la
décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité.
- Une bonne gestion de la crise demande du sang-froid pour
choisir les mesures les plus efficaces et pour qu’elles arrivent au bon moment.
Le plan de relance est un véritable plan de transformation. Il demande une
méthode. Nous voulons consulter largement: les collectivités locales, les
formations politiques, les parlementaires, les partenaires sociaux, les
économistes. Il demande aussi de définir des lignes directrices: la compétitivité
et la décarbonation de notre économie. Par ailleurs, pour que notre relance
soit efficace, elle doit aussi être cohérente avec les choix économiques de nos
partenaires européens. Nous avons besoin de deux mois pour faire ce travail.
- Avec le président de la République et le premier ministre,
nous avons un objectif stratégique: la souveraineté économique de la France.
Cela demande une très grande détermination. C’est en cohérence avec ce que nous
avons fait dans les trois premières années du quinquennat: valoriser le
travail, renforcer la compétitivité, soutenir l’innovation. Notre plan de
relance s’inscrira dans cette continuité et c’est ce qui fera son efficacité et
sa légitimité. C’est une stratégie payante: avant la crise, le taux de chômage
était tombé à moins de 8 %, le taux d’investissement des entreprises était au
plus haut. Et notre pays était devenu le plus attractif de la zone euro, avec 1
469 décisions d’investissements étrangers en 2019, représentant 40.000 emplois.
- La question des prochains mois sera de travailler tous. Ce
sera un défi considérable.
- Nous ne relancerons pas l’économie par des augmentations
de taxes et d’impôts. Je souhaite au contraire que nous poursuivions les
baisses d’impôts. Pour rester attractif et relocaliser des productions sur le
territoire français, la diminution des impôts de production reste à mes yeux
une priorité. Sur la fiscalité, ne reprenons pas les idées du XXe siècle,
bâtissons la fiscalité du XXIe siècle, plus juste et plus efficace: au lieu de
rétablir l’ISF ou de décider une baisse généralisée de la TVA qui aurait un
coût prohibitif pour les finances publiques sans aucun résultat sur l’emploi et
sur la puissance de notre industrie, continuons à avancer dans des directions
nouvelles. Il est urgent de trouver un accord international sur la taxation des
géants du numérique, qui sortent renforcés de la crise, de mettre en place une
taxation minimale à l’impôt sur les sociétés pour lutter contre l’optimisation
fiscale et d’instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne.
Cette fiscalité sera rentable et défendra nos intérêts économiques nationaux et
européens.
- Je n’ai aucun scrupule à sauver nos entreprises. Quelle
autre solution? Se résigner à des centaines de milliers de licenciements et de
faillites? Ce choix aurait été suicidaire pour notre économie. Sur la dette,
nous avons une stratégie claire et cohérente. Nous refusons l’idée de la dette
perpétuelle qui ne serait jamais remboursée. C’est une fiction. La seule voie
raisonnable pour rembourser notre dette est la relance de l’activité, le retour
de la croissance et la prospérité de tous les Français.
- Au contraire. L’accord trouvé par le président de la
République et la chancelière est une percée décisive. Sur le plan politique,
pour la première fois, l’Allemagne et la France acceptent que l’Union
européenne lève de la dette en commun pour financer des investissements par de
la dépense budgétaire. C’est aussi une percée économique majeure car ces 500
milliards d’euros s’ajouteront au plan d’urgence économique de 540 milliards
adopté le 9 avril par les ministres des Finances de la zone euro. Cela fait
donc bien plus de 1 000 milliards d’euros. Nous sommes à la hauteur du défi
économique.
- L’Autriche, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark ont
exprimé leurs réserves. Pourtant, les économies de ces États bénéficient du
marché unique: c’est donc leur intérêt que l’économie redémarre chez tous leurs
partenaires en Europe. Ce redémarrage dépendra de la puissance du plan de
relance. Lever de la dette en commun est l’instrument le moins cher, parce que
les taux sont faibles et que nous rembourserons la dette sur une longue durée,
supérieure à dix ans. C’est donc bien la solution la plus frugale. Est-ce juste
de donner plus d’argent à ceux qui ont été les plus touchés par le coronavirus?
Évidemment. Est-ce normal que ces États remboursent en fonction de leur
capacité? Évidemment aussi. Il y aura donc des transferts budgétaires, parce
que l’Europe ne peut pas être construite sur les seuls intérêts nationaux, elle
ne peut être construite que sur la solidarité. Ce plan de relance est aussi la
condition pour que l’Union européenne reste dans la course technologique entre
la Chine et les États-Unis. Si l’Europe ne finance pas les investissements dans
les nouvelles technologies, ces investissements seront les premiers sacrifiés.
- Nous souhaitons que les règles du pacte de stabilité,
suspendues pour 2020, le soient également pour 2021. La gestion du calendrier
est vitale. Rien ne serait pire que de relancer la machine économique tout en
appuyant sur le frein des dépenses publiques. C’est une erreur qui a été
commise en 2009 et que nous ne commettrons pas à nouveau.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- On ne doit pas choisir entre
protéger la planète et protéger les emplois, nous allons faire les deux.
- Face à une crise inédite, prenons
le temps de comprendre. Je lance Diagnostic commun pour rendre accessible à tous les travaux de scientifiques,
économistes, sociologues, think-thanks, ONG sur la question écologique dans la crise.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
La loi bioéthique porte de
nombreuses, belles et réelles avancées sociétales. Le débat parlementaire n'est
pas achevé, et si la priorité donnée à la crise sanitaire rend difficile son
adoption avant l'été hélas, elle le sera dans les tout prochains mois !
Franck Riester
(ministre de Culture)
Nous travaillons à un plan de soutien
de la chaîne du livre en concertation avec l’ensemble des professionnels de la
filière. Nous présenterons nos mesures à la fin de la semaine prochaine.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
Le plan de relance sera ambitieux:
souveraineté économique, transition écologique, priorité à l’emploi et à
l’apprentissage. La crise est profonde. Mais nos atouts créatifs et humains
sont grands. Tous ensemble mobilisons-les.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
- Pour faciliter les projets
immobiliers des Français, les déménagements et les visites immobilières même à
plus de 100 km sont autorisés.
- Chaque jour, nous agissons pour que
la crise sanitaire ne devienne pas une crise sociale.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
- StopCovid répond à un impératif sanitaire, mais aussi social : tout
faire pour éviter une résurgence de l’épidémie de COVID19, tout en garantissant la protection des données et de la vie
privée.
- Nous avons un objectif stratégique
: la souveraineté économique de la France. En juin, nous présenterons de
nouvelles mesures pour soutenir la French tech, protéger ses innovations et les emplois qu’elle crée.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Je me réjouis que ce travail de
préparation à la réouverture, avec comme objectif le 2 juin, soit désormais
enclenché avec le Puy du Fou comme avec d’autres sites de loisirs. Mandat a été
donné aux préfets, depuis hier, d’y travailler avec professionnels. C’est une
formidable nouvelle pour les Français qui auront ainsi prochainement la
possibilité de retrouver ces hauts lieux du patrimoine touristique et
historique de la France!
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
L’encadrement des prix des gels
hydroalcooliques et des masques de type chirurgical est prolongé jusqu’au 10
juillet. En parallèle, la DGCCRF poursuit ses contrôles pour vérifier la qualité des masques
et faire des relevés de prix.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- Une des clefs de la lutte contre le
changement climatique c’est la protection de la biodiversité car en plusieurs
millions d’années, la nature a quasiment déjà inventé toutes les solutions.
Pour pouvoir continuer à percer ses secrets il faut la préserver.
- L’Union européenne envoie un
message fort en inscrivant la protection de la biodiversité au coeur du Green deal dont on sait qu’il sera le fer de lance du rebond économique européen
à venir.
- La destruction des espaces naturels
engendre(ra) la multiplication de zoonoses à l’image du COVID19. Pour s’en
prémunir et agir, nous organiserons un One planet summit à Marseille le 11 janvier 2021 pendant le Congrès mondial de
la nature.
Emmanuelle Wargon
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- On ne peut pas demander un
engagement écologique si on ne prend pas en compte la situation sociale.
- Cette sortie de crise peut être, va
être un moment de vérité pour notre ambition et notre action écologique.
Christelle Dubos
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
- La création d’une réserve sociale
pour soutenir les établissements sociaux et médico-sociaux face à la crise en
mobilisant les étudiants en travail social. C’était nécessaire face à la crise.
- Une aide exceptionnelle de
solidarité pour plus de 4 millions de familles modestes et de foyers précaires.
C’est 900millions d’€ versés le 15 mai dernier pour les soutenir face à la
crise.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
- [Période post-confinement] La vraie
crainte, c'est qu'il y ait davantage de féminicides, et qu'il y ait une
décompensation. Nous avons travaillé à un plan de lutte contre le harcèlement
de rue, que nous mettons en place à partir de lundi.
- Ce que l'on voit c'est qu'il y a eu
davantage de violences [conjugales], 5 fois plus de signalements, 36 % de
plaintes en plus, mais il y aurait eu moins de féminicides. On en serait en
moyenne à un féminicide tous les 4,2 ou 4,4 jours, alors que habituellement on
était plutôt à un tous les 3 ou tous les 2,5 jours.
- Nous souhaitons généraliser les
arrêts de bus à la demande, soirée et la nuit. On sait que la question des transports
est cruciale.
- Historiquement, ça n'a pas le même
sens de renvoyer les hommes à la maison, et les femmes à la maison. Ça a
vraiment un impact. Dans 63 % des familles, c'est la femme qui a fait la
totalité des repas pendant tout le confinement.
Je réunirai dans les prochaines
semaines les plateformes VTC, pour l'intégration d'un module de lutte contre
les violences sexuelles et sexistes dans l'examen pour devenir chauffeur VTC.
- Nous allons développer un réseau de
'safe spaces', des lieux sûrs, avec le dispositif 'demandez Angela'. L'idée
c'est que quand vous êtes en danger, vous vous réfugiez dans un endroit
partenaire en demandant à voir Angela.
- Oui, je le répète inlassablement:
nous ouvrirons la PMA pour toutes les femmes! Déjà votée en première lecture, elle
doit au plus vite, dans les mois qui viennent, permettre aux femmes le
souhaitant de fonder une famille. Soutien à celles qui attendent depuis 2012.
- Echanges avec les principaux réseaux pro féminins pour
soutenir & valoriser les femmes dirigeantes & cheffes d’entreprises
dans la relance économique.
Laurent Nunez
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur)
Paris et l'Île-de-France sont situés
en « zone rouge », ce qui implique une vigilance accrue et un déconfinement
plus progressif. Pour éviter les regroupements, les parcs et jardins n'ont pas
rouvert : cette situation sera réexaminée en fonction de la situation sanitaire
du pays.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
[Deuxième tour des municipales le
28juin] Un impératif démocratique auquel s’ajoutera celui de la protection
sanitaire que nous devons aux Français. Rendez-vous est pris la semaine
prochaine pour définir ensemble les modalités de la campagne électorale, elles
aussi essentielles à la vie démocratique de notre pays.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Aucun doute, la Loi Bioéthique, dont
le vote est retardé par COVID19, sera adoptée au plus vite, dès que les circonstances le
permettront. Les députés LaREM et le gouvernement sont déterminés à faire de PMA pour
toutes une des grandes avancées sociétales de
notre pays.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Nous avons besoin d'une chaîne de
service public dédiée à la jeunesse. Au sein d’En marche
et de l'Assemblée, nous considérons qu'il y a
urgence à prendre la décision du maintien de France 4.
- La transposition des directives
doit intervenir rapidement pour redonner de l'air à notre cinéma et notre
audiovisuel. Que ce soit par un projet de loi, une proposition de loi ou même
par ordonnances : ma seule préoccupation est que ça aboutisse vite.
Fiona Lazaar
(députée)
[Il faut] faire de la jeunesse, notamment des banlieues, une priorité de la
relance: soutien à l’emploi et à l’apprentissage, lutte contre le décrochage
scolaire, ouverture du RSA au moins de 25 ans, équité territoriale.
●MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Contrairement à la droite, qui veut augmenter le temps de
travail, et à la gauche, qui veut augmenter les impôts, je pense que la France
doit augmenter les salaires. Le général de Gaulle a marqué notre histoire
économique en organisant la participation. Dans la situation extraordinairement
difficile que nous connaissons, on a besoin de justice, car ce sont d'abord les
plus fragiles qui souffrent. Même avec un chômage partiel très généreux,
84 % d'un petit salaire, c'est plus difficile à supporter que 84 %
d'un grand salaire. On a aussi besoin d'aller vite, car chaque jour qui passe endette
un peu plus nos enfants. Pour que le pays se relève rapidement, il faut que
chacun se sente acteur du redressement. Il faut donc que chacun se sente
intéressé, au sens premier du terme. Les Français qui retournent au travail,
dans des conditions parfois difficiles et la peur au ventre, doivent savoir
qu'ils en auront une juste récompense. Il existe déjà des plans d'intéressement
au partage de la richesse, mais cet outil, parce que le dialogue social est
insuffisant, est sous-utilisé par les entreprises : 1,5 million
d'actifs sur 22 millions seulement en bénéficient, le plus souvent dans
les grandes entreprises, ce qui crée une véritable inégalité.
- Je fais le pari que les chefs d'entreprise sont aussi des
managers, et tout manager sait qu'une entreprise réussit si tous ses salariés
sont impliqués. Ça passe par une rémunération juste. On a dérivé vers un monde
où on a surrémunéré le capital pour attirer des investisseurs, et oublié de
mieux rémunérer le travail. Aujourd'hui, il y a une forte aspiration à la lutte
contre les inégalités, qui passe par une augmentation des salaires. Pour y
parvenir, on a deux solutions : d'abord, le vieux fantasme de la gauche de
la gauche, qui pense qu'augmenter le smic entraînera un « ruissellement à
l'envers » qui verra les salaires supérieurs augmenter aussi. C'est
faux ! Au contraire, une hausse du smic ne ferait que renforcer les
injustices en écrasant l'échelle des salaires et serait très préjudiciable aux
entreprises. Généraliser l'intéressement est une issue bien plus intéressante
pour les salariés et pour les patrons, car on ne distribue que l'argent que
l'on a. C'est parce qu'elle produit des bénéfices que l'entreprise, en accord
avec ses partenaires syndicaux, les redistribue en augmentant les salaires. Ce
n'est pas travailler plus pour gagner plus, c'est travailler ensemble pour
réussir ensemble !
- En général, les accords d'intéressement représentent
5 % environ du salaire annuel, soit 750 euros pour un
salarié qui gagne 15 000 euros par an. Avoir 50 ou
60 euros en plus chaque mois, ce n'est pas neutre quand on gagne
1 240 euros. Mais la loi comporte un défaut, c'est que
l'intéressement est prononcé une fois par an, sur la base des résultats de
l'année précédente. Ce n'est donc pas une incitation au mois le mois. Comme
nous avons besoin de relancer rapidement le pays, je soumets une
proposition : dès septembre ou janvier, les chefs d'entreprise qui le
souhaitent pourraient, en accord avec leurs partenaires syndicaux, procéder à
une avance sur intéressement jusqu'à 150 ou 250 euros par
mois, peut-être même 300 euros, sans charges. On généraliserait ainsi
l'intéressement de façon immédiate, sous la forme d'une « prime de
reconstruction économique », sur le modèle de la prime Macron, le temps du
redressement du pays. Dans un premier temps, tout le monde toucherait la même
somme, que l'on gagne 1 200 euros ou 5 000 euros par mois,
ce qui serait proportionnellement plus intéressant pour ceux qui étaient en
deuxième ligne face au coronavirus. Si Carrefour, Auchan ou E. Leclerc
utilisaient cette prime, les caissières en seraient donc les premières
bénéficiaires.
- Pour rétablir [l’ISF], il faudrait déjà que nous l'ayons
supprimé. Or nous l'avons réformé pour mettre en place l'impôt sur la fortune
immobilière (IFI). Faire redémarrer le pays en annonçant des hausses d'impôts,
ce serait vraiment un manque de culture économique ! Mais il faut
mobiliser les grands patrimoines en faveur de l'emploi. L'ISF est un totem
purement symbolique : nous cherchons 500 milliards d'euros pour
relancer l'économie française et il n'en a jamais rapporté que 2,7 milliards.
Il faut simplement reprendre ce qui était l'inspiration du président dans son
programme : il avait dit en 2017 qu'il fallait retirer de l'ISF
tout ce qui crée de l'emploi. Or l'immobilier crée des emplois, alors
qu'on ne taxe pas toute une partie de l'épargne dormante, comme les
assurances-vie. Je propose donc de réformer l'IFI pour en sortir l'immobilier
et y réintégrer l'épargne dormante. L'impôt sur la fortune immobilière
deviendrait l'impôt sur la fortune improductive et l'on dirait aux Français à
très haut patrimoine : « Au lieu de mettre votre argent sur une
assurance-vie, mettez-le sur un plan d'épargne en actions (PEA) qui bénéficie
aux entreprises et qui crée des emplois, et ainsi vous ne payerez pas
l'IFI. »
- On conserve le barème de l'IFI tel qu'il est, avec une
taxation au-delà de 800 000 euros. On s'adresse donc à des gens qui
ont très bien réussi, ce qui n'est pas une tare, d'ailleurs, mais on leur donne
plus de responsabilités économiques. S'ils détiennent, par exemple, un million
d'euros, moitié en assurance-vie et moitié en immobilier, ils pourraient
laisser leur argent en immobilier, car le secteur en aura bien besoin si on
veut faire de la rénovation thermique des bâtiments et opérer un vrai virage
écologique. Mais les 500 000 euros en assurance-vie, on leur laisse
quelques mois pour les réintégrer dans l'économie réelle. La France est le pays
qui a le plus fort volume d'épargne de précaution non mobilisée pour l'économie:
70 milliards d'euros ! Taxés à l'ISF, ils ne rapporteraient que
quelques centaines de milliers d'euros, mais, investis dans nos entreprises,
ils rapporteraient plusieurs dizaines de milliers d'emplois. Je ne suis
pas favorable à ce que l'on touche à la fiscalité, mais, si on doit le faire,
faisons-le pour fabriquer de la responsabilité collective et de la croissance.
- La réforme [des retraites], qui a été caricaturée,
reposait sur deux jambes : la pérennisation d'un système à bout de souffle
financièrement et la lutte contre certaines injustices faites aux femmes
ou aux carrières hachées. La question de la pérennisation du système va revenir
au galop dans la situation que nous connaissons : sans jouer les
Cassandre, il faudra reparler de l'équilibre du système de retraites lors de la
prochaine présidentielle, car ce qui sera en jeu, ce sera le paiement des
pensions des retraités d'aujourd'hui. Mais, avant cela, il faut reprendre le
volet qui portait sur la lutte contre les injustices. Ne jetons pas les
avancées sociales de cette réforme avec l'eau du bain ! Les agriculteurs,
commerçants et indépendants à qui on avait promis une retraite minimale de
1 000 euros, ce qui est la moindre des choses, vont se rappeler à
l'exigence de justice sociale. Dès le prochain budget de la Sécurité sociale,
qui sera débattu cet automne au Parlement, il nous faudra courageusement
affronter cette question en décidant que ces professionnels pourront, s'ils
partent en retraite l'an prochain, bénéficier d'une pension de
1 000 euros par mois, au lieu de 770 ou 850 euros. Je
suis convaincu que les partenaires sociaux seront au rendez-vous.
- Je constate avec plaisir que cette idée [de conférence
sociale] fait son chemin. Elle avait été initiée par Laurent Berger et Nicolas
Hulot au lendemain de la crise des Gilets jaunes, et nous l'avions proposée
avec nos collègues centristes de l'Assemblée et du Sénat autour de la lutte
contre les inégalités salariales. Je suis heureux d'entendre François Baroin,
le président de l'AMF (Association des maires de France, NDLR), la reprendre à
son compte ! Cette conférence sociale pourrait porter sur la
généralisation de l'intéressement et la réparation des injustices faites aux
retraités pauvres. Elle pourrait être simultanée à l'élaboration du plan de
redressement, qui doit porter une ambition : faire rebondir l'économie
rapidement et que la France sorte de cette crise historique plus forte et plus
juste. Tout cela en coconstruction avec les partenaires sociaux et les
élus locaux, car c'est cela, faire nation.
- [Perte de la majorité absolue de LaREM à l’Assemblée nationale]
Ça change sans doute beaucoup de choses à vos yeux, mais pour nous ça ne change
rien : ceux qui se sont placés à la lisière de la majorité étaient déjà à
la lisière du groupe LaREM, et LaREM et le MoDem devaient déjà travailler en
bonne intelligence. On nous prête un peu plus de pouvoir aujourd'hui, nous
allons donc l'utiliser à élargir la majorité. Il faut savoir tendre la main à
ce nouveau groupe, qui nous dit qu'il n'est ni dans la majorité ni dans
l'opposition. Veillons donc à ce qu'il soit le plus souvent possible dans la
majorité. Je pense même que nous pourrons parler avec les modérés de LR et du
PS. On ne demande à personne de devenir Marcheur, mais simplement d'assumer ce
qu'est être un responsable en temps de crise. En matière d'unité nationale, nous
avons, hélas, été jusqu'ici, LaREM et le MoDem, les seuls pratiquants.
Sarah El Hairy
(porte-parole)
[Municipales] C'est un choix raisonnable, si la vie quotidienne doit
reprendre, la vie démocratique également Toutes les deux se feront avec des mesures
particulières, mais soyons imaginatifs. Normalement il a moins d'une semaine de
campagne entre le premier et deuxième tour.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Les Pays-Bas veulent avoir le
beurre et l'argent du beurre : on mutualise notre marché mais on ne mutualise
jamais ni la fiscalité, ni les outils de relance de ce marché. Ces égoïsmes
nationaux et ces concurrences déloyales sont mortels pour l'Europe!!
- Quand une entreprise fait faillite,
elle laisse des ardoises à 10 autres entreprises. Il faut casser les chaînes de
contamination économique : après une faillite, ce sont les fournisseurs qui doivent
devenir les créanciers prioritaires, et non plus l'Etat.
- Les horaires décalés dans les
entreprises sont une bonne chose pour nos transports, l'environnement et la
qualité de vie. On en parle, mais cela fait 50 ans que rien ne bouge: il est
temps d'adopter pleinement cette pratique!
●Mouvement radical
Laurent Hénart
(président)
- Le premier tour des élections municipales a été marqué par un
taux d'abstention inédit. Certains citoyens se sont sentis écartés du scrutin.
Les modalités de vote doivent être renouvelées pour permettre à tous de
participer, avec le vote par correspondance par exemple.
- 16 millions de citoyens sont
appelés à voter le 28 juin pour élire leurs conseils municipaux. Je demande la
possibilité d'un vote par correspondance. C'est le moyen le plus simple pour
n'exclure personne.
- L'urgence, c’est la crise
sanitaire. Si la vie démocratique doit continuer, les élections des maires ne
doivent surtout pas être baclées. Il faut en faire un rendez-vous démocratique
réussi, en mettant en place de nouvelles modalités de vote.
- Dans l’hypothèse d’élections municipales fin juin, j’ai
demandé à Edouard Philippe des modalités
exceptionnelles de vote. Ces élections sont l’acte majeur de la République des Territoires, elles
ne doivent pas être considérées comme une formalité qu’il faut finir
d’expédier.
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