Voici une sélection, ce 7 avril 2020, des derniers propos tenus
par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
La recherche sera déterminante dans
notre combat contre le COVID19. Avec Frédérique Vidal, je me suis entretenu avec le PDG de l’Inserm pour garantir que les
travaux de recherche et les essais cliniques soient faits dans les meilleures
conditions, le plus rapidement possible.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Le formulaire permettant de générer
l'attestation numérique est en ligne sur interieur.gouv.fr: c'est un dispositif complémentaire de la déclaration papier,
qui reste bien entendu toujours valable. Aucune donnée n'est stockée et aucun
fichier n'est constitué.
- J'ai demandé ce jour aux préfets
d’examiner, en lien étroit avec les municipalités et au cas par cas, la
nécessité de durcir les mesures de confinement dans les territoires où des
signes de laisser-aller se feraient jour et où ces règles viendraient à être
contournées. Si cela s’avère nécessaire, les préfets pourront prendre, en lien
avec les maires, les mesures qui s’imposent, en particulier de limitation de la
pratique sportive individuelle, pour assurer un respect strict du confinement
et garantir l’efficacité de la lutte contre le COVID19.
- Je refuse que le confinement puisse être synonyme
d'impunité pour les violences intrafamilales. Le Gouvernement s'est mobilisé
pour diversifier les moyens d'alerte (SMS, internet, pharmacies, centre
commerciaux...) et renforcer aide et prise en charge.
- 480 000 contraventions ont été dressées par nos forces sur
plus de 8 millions de contrôles, depuis le début du confinement : en dépit de
comportements individuels parfois regrettables, les Français respectent dans
leur majorité le confinement. Nous restons mobilisés et vigilants.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Réunion en visioconférence des
ministres de la défense de l'UE. Un constat : la solidarité européenne face au
Covid-19 est réelle. La France est bien placée pour le savoir : 183 patients
français atteints du Covid-19 ont été transférés vers d'autres pays européens. Une
ambition immédiate : mutualiser plus vite les moyens militaires des pays
membres pour transporter plus de patients, de soignants, de matériel médical. Une
perspective politique : que cette crise serve d'accélérateur à la construction
d'une Europe plus souveraine, une Europe qui anticipe et protège mieux ses
citoyens.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- 7 jours sur 7, je ne m’occupe que
d’une seule chose : faire en sorte que chaque entreprise trouve une solution
face à la crise.
- On ne relance pas l'économie en
augmentant les impôts. On la relance en investissant et en aidant les secteurs
sinistrés.
- La France propose la création d’un
fonds européen pour relancer l’investissement après la crise. Tous les pays
européens doivent redémarrer à la même vitesse pour garantir la cohésion, la
solidarité et l’unité de l’Union européenne.
- Ce qui est en jeu derrière, c’est
l’unité de l’Union européenne et la survie du projet européen. Ma conviction
profonde, c’est que l’Europe peut sortir plus forte de cette crise.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Mon rôle est de m’assurer que les
services essentiels répondent aux besoins de notre pays. Les soignants sont en
première ligne, mais pour que les hôpitaux fonctionnent, il faut de
l’électricité, de l’eau potable, que les déchets sanitaires soient collectés.
- Les Français voient que l’eau coule
du robinet, qu’ils ont de l’électricité, que les magasins sont approvisionnés.
Cela montre qu’il y a derrière tout cela de grands professionnels, des femmes
et hommes qui continuent de travailler, des gens qui ont le sens du service
public.
- [Confinement] Chacun doit maintenir ses efforts, c'est une question de
responsabilité collective. Nous sommes tous mobilisés: les soignants, ceux qui font fonctionner le pays et chacun
d’entre nous en respectant les règles de confinement.
- Les Français continuent à être
approvisionnés en énergie grâce au professionnalisme des entreprises et salariés du
secteur. Mon ministère maintient un dialogue constant pour garantir cette
continuité pour les prochaines semaines et prochains mois.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Chaque jour, nous battons le record jamais atteint de
malades hospitalisés dans les services de réanimation.
- Nous ne sommes pas encore au pic d'épidémie (...) nous
sommes en phase d'aggravation (...) On multiplie par trois le nombre de lits en
réanimation partout où c'est nécessaire, nous achetons des respirateurs.
- Face à une épidémie qu'on ne connaît pas, il faut être
humble et être capable de dire qu'il y a des choses que nous ne savons pas.
Vous dire l'effet du confinement d'ici à dix jours, je ne suis pas en mesure de
le faire.
- Le confinement durera aussi longtemps que nécessaire.
- Nos aînés sont fragiles, empêcher
le COVID19 de
rentrer dans les EHPAD a toujours été une priorité. Dès qu’il y aura un cas positif
confirmé, nous testerons l’ensemble des résidents et du personnel soignant.
- Nous sommes encore en phase
d’aggravation. Le confinement a permis de ralentir sa propagation, mais la
situation reste grave. Plus que jamais, protégez-vous et ceux qui vous
entourent.
- Les tests seront pris en charge par la sécurité sociale. (…)
C'est un enjeu majeur, notamment dans la perspective du déconfinement.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
- Je dis aux Français: il n'y aura pas de pénurie. Achetez
des produits frais, des légumes, des produits lactés pour encourager celles et
ceux qui travaillent.
- Si la chaîne d'alimentation est rompue, il n'y aura plus
rien à manger. Il faut donc que les agriculteurs puissent faire leur travail.
L'objectif n'est pas d'aller aider un paysan à l'autre bout de la France, mais
de travailler à moins de 10 kilomètres de chez soi
- La plateforme «Des bras pour ton assiette» a été lancée il
y a deux semaines et il y a déjà 200 000 candidats pour 5 000 recruteurs. Certes
ce début de printemps n'est pas le moment où la campagne «donne» le plus, mais
on va répartir cette main-d’œuvre sur l'industrie agro-alimentaire, la
distribution et la logistique.
- Nous avons 5.000 recruteurs qui regardent les profils, et
les orientent pour qu'ils travaillent dans l'agriculture mais aussi dans la
logistique : c'est très important que les produits soient acheminés sur les
lieux d'achat.
- Si vous ne pouvez plus aller à la
campagne, la campagne vient à vous, achetez des produits frais, des fruits et
légumes (...) si vous ne pouvez pas aller à la mer, la mer vient à vous,
achetez des poissons, des coquillages!
Gérald Darmanin
(ministre des Comptes publics)
- Un tiers des PME de plus de 50 salariés ont reporté leurs
charges fiscales et sociales pour le mois d'avril. Cela représente près de 4,5
milliards d’euros. L’Etat est là pour accompagner les entreprises et préserver
l’emploi des Français.
- A l'heure actuelle, plus de 600 000
petites entreprises ont demandé à bénéficier de l’aide de 1500 euros du fonds
de solidarité mis en place par l’Etat. Face à la crise, l’accompagnement de nos
entreprises est une priorité.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
Chômage partiel : nous avons mis en
place un système puissant et inédit qui va permettre de sauver des millions
d’emplois. À ce jour, 1 salarié sur 4 dans le secteur privé (entreprises &
associations) est protégé par le chômage partiel et garde son contrat de
travail.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
Déjà plus de 8000 personnes ont mis à
disposition leur logement gratuitement pour les soignants sur les plateformes
ou les réseaux de solidarité. Cette solidarité honore les Français.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Grâce à l'engagement des chaines TV,
radio et des plateformes, vous voyez et entendez le spot Enfance en danger sur vos
antennes: merci à elles. Appeler le 119, ce n'est pas évaluer soi-même la
situation. Des professionnels s'en chargeront. Même dans le doute, chacun peut
agir.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Nous sommes très vigilants sur
l’évolution des prix à la consommation : la DGCCRF
poursuit ses contrôles. Avec la crise, les
approvisionnements ont changé, avec une offre plus resserrée et davantage de
produits français, plus chers que ceux venant d’autres pays.
- On essaye de sécuriser des
approvisionnements de base et de s'assurer que leurs prix ne décollent pas.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Les médias réalisent des records
d'audience mais les recettes publicitaires s'effondrent. Un crédit d'impôt sur
les investissements pub serait de nature à soutenir nos médias et à encourager
la reprise. Cela se prépare dès aujourd'hui.
- Dans cette crise, on évoque
beaucoup les enjeux de souveraineté. La souveraineté culturelle, la question de
la fabrique de l'information, ça a du sens aussi. Un pays où l'information
serait fragilisée doit nous alerter en tant que citoyens.
Yaël Braun-Pivet (députée)
Attention, la carte du déconfinement
qui circule est un faux! Un indice (il y en a d’autres): depuis 2017, le
ministère de la Défense s’appelle ministère des Armées...
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
[Tribune: «Le virus du Covid-19 peut cacher celui de
l’autoritarisme»]
Nous ne connaissons pas tout du Covid19 et ne pouvons
qu’imaginer ses désastreuses conséquences. Et nous ne savons même pas encore
quand et comment nous en viendrons à bout. Mais en revanche nous connaissons
parfaitement la façon dont les démocraties peuvent mourir. Prenons-en conscience
: la crise que nous vivons pourrait être fatale à l’Union européenne si nous
laissons se développer en son sein les régimes autoritaires et les entorses à
l’état de droit au nom de la lutte contre ce coronavirus.
La menace est réelle. De la crise économique et financière
de 2008 au Brexit, en passant par la crise de l’accueil des réfugiés et le
terrorisme, le continent européen a vécu une décennie noire. Depuis, les doutes
et les divisions sont là. La plupart des Etats de l’Union doivent affronter le
poison nationaliste qui, dans toute crise, trouve un terrain propice à son
développement.
Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser certains
discours, la réponse n’est pas dans le repli. Loin de se barricader dans des
forteresses, les nations qui composent l’Europe doivent se convertir sans
attendre à une politique de puissance et de souveraineté partagées.
Le Covid-19, à cet égard, est un test pour nos démocraties.
En France, Marine Le Pen est devenue depuis le début de cette crise le
porte-drapeau des complotistes en tout genre. Outre le fait de se contredire
elle-même sans arrêt, elle mélange faits et avis pour créer de la confusion,
tout en vendant aux Français l’illusion du nationalisme comme remède à la
crise. Ailleurs en Europe, les gouvernements sont sous pression et les
démocraties au défi de montrer qu’elles sont aussi efficaces que les régimes
autoritaires.
Mais que ceux qui seraient tentés de donner foi aux
populistes se penchent sur les décisions de Trump, Johnson ou Bolsonaro, que
Marine Le Pen érige en modèles. Qu’ils regardent par ailleurs ce qui se passe
dans la Hongrie de Viktor Orban. Ce dernier vient de s’attribuer presque tous
les pouvoirs et ce, sans limite de temps. En Hongrie, pays membre de l’Union
européenne, le Covid-19 vient donc d’emporter le système de contrôle et
d’équilibre des pouvoirs permettant de préserver la démocratie, sans que
personne ne semble réellement s’en émouvoir.
Modèle de civilisation. En agissant ainsi, le Premier
ministre hongrois n’éteint pas simplement la démocratie dans son pays, il fait
aussi peser une menace existentielle sur l’Union européenne. Or, dans ce moment
difficile, la pire des erreurs serait d’abandonner notre modèle, au prétexte
que la lutte contre le coronavirus exige de l’autorité. Car dans ce moment de
bascule que vit le monde, ce qui se décide aussi c’est le modèle de
civilisation que nous voulons pour « l’Europe d’après ».
Nous le savons, nous aurons, une fois la crise passée, à
reconstruire un imaginaire et un projet européen collectif. Celui-ci ne peut
pas être inspiré par l’autoritarisme hongrois, russe ou chinois. Il exigera au
contraire de renouer avec nos valeurs profondes et que nous replacions l’homme
au cœur du projet européen sur les grandes questions environnementales,
économiques et industrielles.
La Conférence pour l’avenir de l’Europe, en lien avec les
peuples européens, pourrait être mandatée pour définir ce projet social,
écologique, productif et de santé entièrement nouveau. Tirons les enseignements
de cette crise dans le bon sens. Assumons-la comme le point de départ d’un
autre projet de civilisation européenne. Trouvons dans ce mal absolu les
raisons d’agir pour une véritable Renaissance, qui serait portée par l’idéal
européen.
Jean-Charles
Larsonneur (député)
Les mêmes gens qui enregistrent leur
carte bancaire sur Amazon, publient leurs photos sur Facebook, autorisent la
géolocalisation sur certaines applications de leur portable vont critiquer
l'attestation numérique. On les applaudit fort.
●MoDem
Sarah El Hairy
(porte-parole)
- Non, le gouvernement n'autorise pas l'euthanasie. L'utilisation du Rivotril permet de réduire
l'anxiété chez certains patients. La question de l'euthanasie ne peut pas être
traitée sans débat au Parlement.
- Le confinement est notre moyen le plus efficace dans cette bataille contre
le Covid19.
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