Voici une sélection, ce 23 avril 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
- [Déconfinement] La stratégie
de tester, isoler, accompagner doit permettre d’endiguer les choses et d’éviter
la montée d’une deuxième vague. On a besoin de faire baisser le nombre de cas
quotidien dans le pays pour que ce soit gérable. (…)Il y aura peut-être sur
certains sujets des étapes qui pourront se passer plus vite dans les endroits
où le virus ne s’est pas répandu. (…)On prépare une deuxième étape dont on ne
sait pas combien de temps elle va durer, qui sera progressive, concertée,
parfois lente, peut-être différenciée selon les secteurs d’activité ou selon
les régions plus ou moins impactées. (…)Il faut avoir des caps réguliers et
être très prudent à chacun de ces caps, car on n’a pas envie de faire des
étapes en arrière. Ça s’améliore tout doucement, c’est le fruit de l’effort
inédit demandé à la nation. Il ne faut pas remettre en cause cet effort par un
retour trop précipité à la normale. (…) Il faut reconquérir pas à pas et savoir
aussi inventer quelques nouveaux horizons.
- Merci à toutes celles et tous ceux
qui nous nourrissent. Cultiver la terre, organiser l'approvisionnement et la
distribution au plus près des besoins, c'est cette chaîne de responsabilités et
de solidarités qui nous permet de tenir.
- Entretien avec le pape Francis
sur l'épreuve que traverse l'humanité et ce qu'elle
exige de nous : soutenir l'Afrique et aider les pays les plus pauvres ; apaiser
les souffrances par une trêve universelle dans les conflits ; montrer une
Europe unie et solidaire.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
Garantir la sécurité sanitaire des
personnes les plus fragiles en ne les condamnant pas à l'isolement complet est
un enjeu d'humanité. Les contacts entre les familles et les résidents des EHPAD
sont de nouveau possibles, avec les mesures de protection nécessaires.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Nous ne vivrons pas après le déconfinement comme avant.
Nous ne nous déplacerons plus sur le territoire comme avant.
- Certaines régions vont mieux que d’autres», et que «le
gouvernement travaille à adapter le déconfinement aux réalités des quartiers,
des communes, des régions.
- Le confinement est plus dur à vivre selon le niveau
social.
- Nous sommes au combat contre la pauvreté (…) par des dons,
par de l’aide alimentaire, par des chèques équivalents alimentaires.
- Je salue le civisme des Français
qui respectent dans leur immense majorité le confinement dans des circonstances
parfois difficiles. 15,5 millions de contrôles pour 915 000 procès verbaux ont
été réalisés depuis le 17 mars : non pas pour faire du chiffre mais pour nous
protéger.
- Il n’y a pas de quartiers où les
forces de l'ordre n’interviendraient pas. Le confinement doit être respecté et
contrôlé partout sur le territoire.
- Lorsque des tensions surviennent
dans les quartiers, lorsque des violences sont commises, nos forces de l'ordre
y mettent un terme et je veux souligner leur engagement et leur
professionnalisme. L'ordre républicain doit être présent partout : nous y
veillons au quotidien.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Je lis et j’entends que le monde d’après n’aurait rien à
voir avec le monde d’avant. Je partage ce vœu, mais c’est de l’ordre de la
prédiction. Ma crainte, c’est que le monde d’après ressemble furieusement au
monde d’avant, mais en pire. Il me semble que nous assistons à une
amplification des fractures qui minent l’ordre international depuis des années.
La pandémie est la continuation, par d’autres moyens, de la lutte entre
puissances. C’est d’abord la remise en cause déjà ancienne du multilatéralisme.
Des acteurs majeurs se désengagent, comme l’illustre la décision américaine de
suspendre sa contribution à l’Organisation mondiale de la santé, alors que
c’est la seule organisation universelle capable de lutter contre la pandémie.
D’autres s’engouffrent dans les brèches. Cette lutte, c’est aussi la
systématisation des rapports de force qu’on voyait monter bien avant, avec
l’exacerbation de la rivalité sino-américaine. C’est enfin l’extension de la
compétition internationale, voire de l’affrontement, à tous les secteurs. Cela
se poursuit, dans cette crise, sur le terrain de l’information. Je pense à ce
qu’on appelle les « infodémies » et au terrain politique où l’on
essaie de comparer les modèles de gestion de crise.
- Cette crise a révélé une double difficulté dans le
multilatéralisme de la santé. Il faut redonner à l’OMS les moyens de mieux
remplir sa mission normative, ainsi que celle d’alerte et de détection. Il
serait souhaitable de constituer, sur le modèle du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat], un haut conseil de la santé humaine et animale, qui
pourrait dire la science, sur la base du travail d’experts reconnus. L’autre
difficulté pour l’OMS, c’est la coordination entre les grandes initiatives et
les grands acteurs de la santé mondiale : Fonds mondial de lutte contre le
sida, la tuberculose et le paludisme, l’Alliance du vaccin [GAVI], Unitaid… La
France est un grand contributeur et travaille pour que la réponse à la pandémie
soit massive, coordonnée, en particulier pour les pays les plus vulnérables et
en Afrique.
- L’Europe doit devenir géopolitique. Elle doit être au
rendez-vous de son histoire, mais aussi assumer ses responsabilités sur le plan
international. La Commission européenne avait dit début 2019 que la Chine était
à la fois un partenaire et un rival systémique. Cela ne nous empêche pas
d’avoir des relations de travail, de collaboration. Je pense par exemple à la
mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat. Cela ne peut se faire que si
la Chine respecte l’Union européenne [UE] en tant que telle. Ce n’est pas
toujours le cas. Parfois, Pékin joue sur les fragmentations dans l’UE.
- Les Etats-Unis sont une grande puissance qui semble
hésiter à jouer son rôle de leadership au niveau mondial. Cela entraîne son
repli et rend difficile une action collective sur les grands enjeux de
l’humanité. En conséquence, la Chine se sent en situation de pouvoir dire un
jour « je suis la puissance et le leadership ». Nous souhaitons que
les Etats-Unis remplissent leurs responsabilités et gardent une relation de
confiance avec leurs alliés. Mais l’enjeu est surtout que l’Europe exerce sa
souveraineté et se trouve un destin de leadership. Qu’elle se projette dans ce
rôle. Qu’elle ne se contente pas de s’interroger sur elle-même, sur la manière
dont elle sortira de la crise, dont elle défendra sa souveraineté sécuritaire,
d’une manière générale, pour ne pas dépendre de l’extérieur.
- L’initiative prise par le président de la République
visant à alléger la dette de pays africains a été acceptée et validée
puisque le remboursement des dettes bilatérales publiques et privées a fait
l’objet d’un moratoire jusqu’à la fin de l’année, y compris par la Chine. C’est
un premier acte, souhaité par les Africains, qu’il faut maintenant mettre en
œuvre. Ce ballon d’oxygène d’environ 20 milliards de dollars
[18,4 milliards d’euros] pour quarante pays doit leur permettre d’investir
davantage pour lutter contre le Covid-19. Ce premier résultat ne suffit pas.
Nous souhaitons qu’en fonction de la situation des pays et dans un cadre
multilatéral, il puisse y voir des annulations de dettes accompagnées d’un plan
d’investissement dans les domaines de la santé, de l’éducation… La même détermination
devra être au rendez-vous et cela concerne aussi la Chine.
- Il faut être vigilant sans développer des perspectives
cataclysmiques. L’ampleur de la crise sanitaire en Afrique est impossible à
prédire. La pandémie atteint cinquante-deux pays sur cinquante-quatre mais le
nombre de cas détectés est relativement faible, probablement parce que le
dispositif sanitaire africain n’est pas suffisamment structuré pour identifier
toutes les personnes touchées. Il y a des facteurs qui incitent à l’optimisme
comme la jeunesse de la population, l’expérience dans la gestion des pandémies.
D’autres portent au pessimisme comme la faiblesse des systèmes de santé, le
risque de propagation accélérée dans les grands centres urbains, le nombre de
déplacés… Il importe donc d’anticiper le développement de la pandémie car la
violence du choc économique arrivera, quoi qu’il en soit.
- Nous avons mobilisé beaucoup d’acteurs pour permettre le
retour des Français qui étaient à l’étranger à titre provisoire. Nous
avons rapatrié, avec l’appui d’Air France, près de 170 000 Français
dans un contexte de circulation aérienne très ténue, de fermeture des
frontières… Désormais, nous allons effectuer dans le cadre de l’UE des
« vols balais » pour la fin de ces retours. Concernant les 3,5 millions
de Français qui résident en permanence à l’étranger, nous allons envisager des
mesures spécifiques pour les personnes les plus vulnérables. Pour les autres,
nous souhaitons qu’ils restent là où ils vivent, qu’ils répondent aux normes de
confinement ou de précaution dictées par les pays où ils résident. Cela demande
un minimum de sécurisation. Nous allons proposer un dispositif de soutien
sanitaire à chaque communauté française des pays les plus exposés. Avec de la
télésurveillance, de la télémédecine, avec des capacités sanitaires
d’évacuation si nécessaire et un soutien éducatif et social.
- Il existe une interrogation sur les objectifs, les
stratégies à long terme de l’Alliance [atlantique] à un moment sensible où sont
en train de tomber les grands accords de maîtrise des armements datant de la
guerre froide. Dans ce cadre-là, nous nous interrogeons sur le comportement de
la Turquie. Sa présence au sein de l’OTAN, tout en choisissant des
dispositifs antiaériens russes ; lorsque, en Libye, elle fait transférer
des « proxies » syriens pour participer au conflit et mobilise
d’importants moyens (bateaux, drones…), comme dans la baie de Misrata ;
quand l’immigration devient un sujet de chantage ; quand en Méditerranée
orientale des bateaux participent tantôt à l’action de présence de l’OTAN,
tantôt à la sécurisation de zones qu’elle s’approprie… Cela fait
beaucoup ! Lorsque la Turquie demande la solidarité, elle doit en même
temps apporter une clarification. Elle n’a pas été faite, la pandémie ne le
permet pas, mais on ne pourra éviter cette clarification.
- Dans le débat sur le meilleur modèle politique pour une
résolution de la crise, il y a une tendance qui préconise le modèle
autoritaire. Je suis convaincu que le modèle démocratique est en train de prouver
sa propre autorité. Il faut que la démocratie, l’information, la transparence
et la liberté soient au rendez-vous pour gagner. Si vous n’avez pas la
transparence, ni la confiance, vous ne gagnez pas. C’est ce message que je
pourrais porter à nos partenaires européens.
- Depuis le début de la crise pandémique, je me suis
entretenu quatre fois avec mon collègue chinois. Nous avons des relations de
dialogue et de coopération, qui nous amènent à dire ce qu’on pense. Nous avons
des principes. Je ne peux pas accepter que le personnel de nos Ehpad se trouve
calomnié par qui que ce soit, y compris par l’ambassade de Chine [qui a accusé
le personnel soignant français des établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes d’avoir abandonné leur poste]. Je l’ai fait savoir. Dans les
heures qui ont suivi, une déclaration du porte-parole du ministère chinois des
affaires étrangères a permis de lever tout malentendu, en insistant sur la
nécessité de travailler ensemble dans un nouveau multilatéralisme. Nous
entendons être respectés comme la Chine, elle, souhaite l’être.
Nicole Belloubet
(ministre de la justice)
A l’atelier de fabrication de masques
du centre de détention de Val de Reuil. Je salue et je soutiens la contribution
à la mobilisation nationale du personnel pénitentiaire et des personnes
détenues.
Florence Parly
(ministre des Armées)
À l’ensemble des personnels, civils
et militaires, engagés: merci.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Ma préoccupation c’est que notre
économie puisse redémarrer en garantissant une croissance durable. La relance
économique doit être verte, respectueuse de l’environnement.
- Le 11mai, la reprise du travail pourrait suivre des principes clairs:
sécurité sanitaire totale; simplicité du retour : protocole de déconfinement
national et guides métier par métier; équité: nous proposons que tous les
commerces rouvrent sauf bars et restaurants.
- Nous souhaitons que tous les commerces puissent rouvrir le
11 mai de la même manière, pour un principe d'équité. La seule différence qu'il
pourrait y avoir, mais ça n'a pas encore été tranché (...) c'est est-ce qu'on
le fait au niveau national, est-ce qu'il faut tenir compte des disparités
régionales, ça c'est une évaluation sanitaire qui devra être faite. Je laisse
simplement de côté la restauration, les bars et les cafés qui feront l'objet
d'un traitement spécifique.
- Nous ne relancerons pas l'économie en augmentant les
impôts. Le plan de relance se basera sur 4 piliers: priorité absolue à
l'investissement, plans spécifiques pour les secteurs les plus touchés, soutien
à la demande, la coordination.
- Les grandes entreprises qui versent
des dividendes ou procèdent à des rachats d’actions ne pourront pas bénéficier
des mesures d’aide d’État pour leur trésorerie : prêts garantis et reports
d’impôts ou de cotisations.
- Le fonds de relance économique
européen est vital pour rester dans la course technologique et économique et
l’avenir politique de l’UE. Il permettra d’investir dans les infrastructures
sanitaires, la transition écologique et l’industrie.
- L’État aide les très petites
entreprises, indépendants, micro-entrepreneurs, professions libérales face à
cette crise du COVID19 via le Fonds de solidarité. Plus d’un million d’entreprises ont
déjà sollicité une aide pouvant aller jusqu’à 1500€.
- Les prêts garantis par l’État, ça
marche! Les banques ont accordé 24 milliards € de prêts à 174 000 entreprises.
L’immense majorité des demandes ont été acceptées. Merci à tous les salariés du
réseau bancaire pour leur mobilisation.
- Le fonds de relance économique
européen est vital pour rester dans la course technologique et économique et
l’avenir politique de l’UE. Il permettra d’investir dans les infrastructures
sanitaires, la transition écologique et l’industrie.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
-Chaque ministre, chaque
administration est à la tâche pour construire un plan de sortie du confinement
qui assure la sécurité des Français et la reprise de l'activité du pays. Tout
est interconnecté, c’est un plan global qui sera présenté.
- Les pistes cyclables temporaires
constituent une des solutions étudiées pour permettre aux Français qui
pratiquent le vélo de se déplacer à partir du 11mai.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- Progressif et social. Le
déconfinement se conçoit étape par étape. J’ai présenté de premières hypothèses
devant la Commission des affaires culturelles et de l'éducation. Grands
principes: respect du protocole sanitaire, petits groupes, personnalisation.
- [Reprise des écoles] Je reste très
ouvert à toutes les propositions pour améliorer le dispositif tel que nous
commençons à l'envisager.
- Il y aura des adaptations possibles
en fonction de chaque territoire sur la base des critères sanitaires et
sociaux. Outre-mer,le confinement a plus aggravé le décrochage scolaire (+de
20%) qu’en métropole (4%). Chaque territoire d’Outre-mer bénéficiera d’une
approche spécifique.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- En complément des gestes barrières
et de la distanciation sociale, des masques en tissu, réutilisables et
répondant à des normes de filtration du virus vont être progressivement
déployés partout en France, avec l’appui des pharmacies, des villes, de la
grande distribution.
- Je salue l’action déterminante des
pharmaciens, qui sont au rendez-vous depuis le premier jour. D’ici au 11 mai,
nous distribuerons des masques grand public à tous les Français. Pour cela nous
savons pouvoir compter sur les pharmaciens comme sur l’ensemble des forces
vives de la Nation.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
- [Augmentation des prix
alimentaires] Nous avons constaté que l'augmentation des prix n'était que de
0,01%, c'est un chiffre incontestable. (…) Globalement, l'alimentation
française de qualité coûte un petit peu plus cher.
- La chaîne alimentaire a tenu bon
grâce aux travailleurs de l’ombre de la deuixème ligne.
- Aujourd'hui, 40% des marchés sont
de nouveau ouverts. (…) Les marchés sont très importants pour l'approvisionnement
local, 30% des fruits et légumes de France sont vendus sur les marchés
lorsqu'ils sont tous ouverts.
- [Secteurs en grandes difficultés]
Nous avons demandé et obtenu des aides de l'Union européenne.
- Mesures de soutien de la Commission européenne: aides au
stockage privé pour lait et viande; flexibilité sur les programmes de soutien
pour vin, fruits et légumes, huile d’olive et apiculture; dérogation aux règles
concurrentielles pour fleurs, lait et pomme de terre.
- Pour le lait, il n'y aura pas à le
jeter, on pourra faire du stockage. Pour la pomme de terre, nous avons aussi
réussi à obtenir des mesures économiques.
- Les viticulteurs français sont en
train d'être totalement asphyxiés, nous n'avons pas encore assez obtenu de
l'Europe concernant cela.
- Toutes les agricultures du monde
sont mobilisées pour garantir l’approvisionnement alimentaire: logistique,
protection sanitaire des travailleurs et réflexion sur nos échanges
alimentaires de demain.
- Il faut réguler, continuer à
exporter mais relocaliser ce qui nous semble essentiel pour l'alimentation.
- 280.000 personnes se sont
inscrites" pour aider dans les champs.
- La vente du muguet se fera dans
tous les lieux de vente de nos biens essentiels et par les fleuristes dans le
cadre de leurs activités de livraison. Stricte interdiction de la vente à la
sauvette sur le domaine public!
Franck Riester
(ministre de Culture)
- Depuis le début de la crise, en
lien avec les collectivités territoriales et à l’écoute des parlementaires, le ministère de la Culture agit au
plus près des besoins et des préoccupations des professionnels de la culture.
Il reste encore beaucoup à faire et nous sommes au travail.
- Pour continuer à faire résonner la
culture dans toute sa diversité, il nous faut bousculer nos habitudes, nos
cadres nationaux, unir nos forces, nos idées et faire preuve de solidarité.
C’est le message que j’ai adressé à mes homologues du monde entier aujourd’hui
à l’UNESCO.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Action et des Comptes publics)
- Le plan de soutien de l’Etat, d’un
montant de 110 milliards d’euros, permet d’éviter des licenciements de masse
qui auraient coûté plus cher le moment de la reprise économique venu. Nous
avons préféré l’endettement à la faillite.
- Mises bout à bout, les aides en France
pour les indépendants atteignent près de 8 000 euros net d’impôts, sans compter
les reports de charges sociales et d’impôts directs, les prêts garantis par
l’Etat et les reports de factures et de loyers.
- Le fonds de solidarité a d'ores et
déjà versé près d’1 milliard d’euros aux entreprises affectées par la crise du COVID19.
- La période de déclaration de
l’impôt sur le revenu est allongée : les déclarants papier ont un mois
supplémentaire et les télédéclarants ont 15 jours de plus.
- Face à la crise économique, nous
avons ouvert la possibilité aux entreprises de reporter leurs échéances fiscales et sociales. Ce
dispositif a bénéficié à ceux qui en avaient le plus besoin.
- Grâce au prélèvement à la source,
l’impôt sur le revenu s’adapte en temps réel à la situation des contribuables.
Pour les indépendants en particulier, le prélèvement à la source a été d’une
réelle efficacité, plus de 100 000 d'entre eux ont annulé ou reporté leurs
acomptes.
- Nous annonçons un accompagnement
financier spécifique et urgent des centres équestres recevant du public et des
poneys clubs. L'Etat accompagne et protège ces filières touchées par les
mesures de confinement liées au Covid19.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
Aujourd'hui, ce sont 10,2 millions de salariés, soit plus
d'un salarié du secteur privé sur deux et 821 000 entreprises qui bénéficient
du filet de sécurité du chômage partiel. Nous protégeons massivement l'emploi,
ce qui favorisera aussi la reprise.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
Pour que les SDF et familles hébergées aient
accès aux produits alimentaires et d'hygiène, depuis le 1er avril 65.000
personnes ont bénéficié de chèques services. Nous lançons une nouvelle commande
et doublons le nombre pour l'Ile-de-France et l'Outre-mer.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
-Toute la recherche doit être
soutenue dans cette crise. Les thèses et contrats doctoraux pourront être
prolongés pour tenir compte du contexte actuel. Il en sera de même pour les
contrats postdoctoraux, de techniciens, ingénieurs et les conventions de l’ANR [l’agence de financement de
la recherche].
- Nous avons travaillé afin que
l'ensemble des étudiants puissent avoir de l’aide pour leurs besoins essentiels
: prêt de matériel informatique, achat de clés 4G, distribution d'aides
alimentaires, mise en place de tickets restaurants...
- Adaptation du contrôle des
connaissances, réduction des épreuves en présentiel, nouveau calendrier des
concours... La situation actuelle suppose des contraintes rigoureuses
d'organisation afin de préserver la santé et l'intérêt de tous les étudiants.
- Nos scientifiques, dans les
organismes de recherche, les universités et les hôpitaux sont engagés en
première ligne contre le COVID19. Ils auront un rôle tout aussi important dans le cadre de la
sortie progressive du confinement. Je veux saluer leur dévouement et leur
travail.
- Liberté pédagogique oblige, chaque établissement est en
train de redéfinir ses modalités d’évaluation des étudiants. Nous recommandons
d’organiser un maximum d’épreuves ne nécessitant pas la présence physique des
étudiants sur les campus. Et si cela devait être le cas, il faudrait le faire à
partir du 20 juin, car de nombreuses inconnues demeurent à ce
jour : quelles seront les conditions sanitaires dans deux
mois ? Comment les étudiants – souvent confinés chez des parents –
pourront rejoindre leurs lieux d’examen ? C’est la raison pour
laquelle nous recommandons fortement de privilégier la pluralité de modes
d’examen. Plusieurs formules d’évaluation alternatives existent : le
contrôle continu, la remise de rapport ou de dossier, ou l’évaluation à
distance. Et en prévenant les étudiants au moins 15 jours avant chaque
évaluation.
- Il ne faut pas que les bacheliers qui vont faire leurs
premiers pas dans le supérieur à la rentrée s’inquiètent. Les établissements
prendront en compte le fait qu’ils ont eu une fin d’année scolaire bouleversée.
Les dispositifs de remise à niveau qui existent déjà dans les universités,
seront renforcés. Et les établissements leur adresseront des conseils de
révisions à faire avant la rentrée.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
+89%, c'est la hausse du nombre
d'appels au 119 la semaine dernière. Notre système d'alarme fonctionne. Mais
ces appels ne doivent pas rester sans réponse et nous nous devons d'ores et
déjà penser l'après confinement.
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- [Union européenne] Seule une
réponse unie, massive et solidaire nous permettra de relever nos pays et de
reprendre en main notre destin.
- Nous diviser sur les moyens de
relever nos économies pour l’avenir n’a pas de sens. Nous payons tous le prix
humain et économique du Covid19. L’Europe ne se rétablira que par une réponse massive et
solidaire.
- Une harmonisation totale n'aurait pas de sens, puisque le
virus ne s'étant pas répandu de la même manière, la situation sanitaire n'est
pas la même partout. Notre objectif, pour éviter une deuxième vague, c'est une
coordination des stratégies de déconfinement. Ne pas se mettre en danger les
uns les autres : certaines mesures prises par tel ou tel pays sans prévenir
pourraient avoir des effets néfastes de l'autre côté de la frontière. (…) Si
l'on rouvre l'activité économique, les commerces, d'un côté, il faut regarder
par exemple comment les frontaliers peuvent s'y rendre, comment organiser les
transports qui traversent la frontière. Ce sont des questions très pratiques.
Il faut assurer une forme d'égalité de part et d'autre, que les travailleurs
aient les mêmes droits des deux côtés de la frontière.
- La capacité de disposer, au niveau européen, des outils
nécessaires au déconfinement est une stratégie à laquelle on réfléchit. Mais il
serait prématuré d'en parler tant que le plan national de déconfinement n'est
pas dévoilé.
- Le but est de rendre notre action à 27 utile. Comment
sortir ensemble et debout de la crise sanitaire actuelle et de la crise
économique qui se profile. Sinon, la crédibilité de l'Europe va en prendre un
sacré coup. L'outil, c'est un fonds de relance et de reconstruction, solidaire.
Il faut une capacité de relance en commun, car nos économies sont extrêmement
interdépendantes. Nous sommes tous les fournisseurs et les clients de nos
voisins. Aucun pays, si riche soit-il, ne peut se relancer seul. La clé du
sommet aujourd'hui, c'est de regarder dehors et devant. (…) Les Etats-Unis, la
Chine et d'autres pays ne vont pas attendre que l'Europe s'organise pour lancer
leurs propres plans de reprise. S'il y a des marchés à conquérir, ils le
feront. Regarder devant, cela signifie qu'il ne servirait à rien de solder des
comptes et des rancœurs. Il faut poser les bases de soutien à nos citoyens, nos
entreprises, notre innovation et notre compétitivité.
- Un plan de soutien européen aux entreprises petites,
moyennes et grandes du continent pour qu'elles puissent continuer à produire,
vendre et exporter. Et avoir des salariés sur le sol européen pour garantir
notre autonomie stratégique. On voit bien qu'il faut investir collectivement en
Europe dans le secteur sanitaire et médical, pour sortir de cette dépendance
très forte en matière de médicaments ou d'équipements médicaux. Il faudra
relocaliser des filières de production, arriver à une véritable souveraineté
stratégique européenne. (…) Il faut qu'il dispose de plusieurs centaines de
milliards d'euros, cela dépendra de l'horizon qu'on lui donnera, et des besoins
des secteurs industriels. Des moyens dont ils auront besoin pour rester en
Europe. Sinon, d'autres puissances viendront nous vendre ce qu'on n'arrivera
plus à produire.
- Certaines choses ont bien marché. La mise en commun de
moyens financiers pour l'urgence sanitaire et pour la recherche de vaccin et de
traitements, le rapatriement par avion des Européens éparpillés à travers le
monde, le transfert de patients entre les pays. Pour le vaccin, la Commission
européenne a débloqué dès début mars 140 millions d'euros, pour que tous les
laboratoires privés et publics qui travaillent dessus échangent, partagent,
démultiplient leurs efforts. Qu'on ne cherche pas 27 fois chacun de son côté.
- L'Europe n'a pas été à la hauteur sur la capacité
d'anticipation, d'alerte et de réaction dans la crise. Le président de la
République a dû beaucoup batailler pour mobiliser, dans une première réunion
début mars, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement. Au départ, du fait de la
répartition du coronavirus, certains dirigeants européens ne voyaient pas
l'intérêt d'en parler. Il faudra être plus coordonnés et plus réactifs. (…)
Nous avons beaucoup d'institutions qui font de la veille. Il faut passer de la
veille à l'alerte, donner à la Commission européenne une mission de
coordination. Il faut devenir meilleurs sur la capacité à être autonome pour
protéger les citoyens. C'est vrai aussi dans le domaine agroalimentaire. Nous
devons, en toutes circonstances, pouvoir nourrir les citoyens européens. C'est
une question de souveraineté. Donald Trump lance un grand plan de soutien à
l'agriculture, nous avons la même nécessité.
- L'Europe n'a pas attendu cette pandémie pour décrire la
Chine comme un rival systémique. Mais il faut se garder de faire monter une
bataille géopolitique alors que la bataille sanitaire est encore en cours.
Jean-Yves Le Drian l'a dit, si nous n'avons pas un sursaut politique, le monde
d'après peut être pire que celui d'avant. C'est un moment de vérité.
- L'Europe n'est défendable aux yeux des citoyens que si
elle est utile.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
Si vous parlez aux TPE, aux PME, aux
bénéficiaires de l'ASS, des APL, du RSA... : tous ceux-là vous diront que la
réalité de l'aide qui est apportée par le gouvernement
est massive. C’est un mauvais procès fait à
l’État que d’affirmer le contraire.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Pendant le confinement, la
livraison et le retrait en « click & collect » restent possibles, dans le
respect des mesures barrière. Un magasin peut donc vendre ses marchandises en
ligne et délivrer la commande à ses clients en magasin et «points relais».
- En dépit de cette crise, nous
n'avons pas perdu notre boussole qui est la transition écologique et
énergétique, et le fait d'améliorer la compétitivité de nos entreprises, de
notre économie.
Christelle Dubos
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Aide exceptionnelle de solidarité,
maintien de l'aide alimentaire, soutien d'urgence aux personnes sans abris...
le gouvernement a
fait du secours au plus fragiles de nos concitoyens une priorité face à la
crise. Nous continuerons.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
- Le confinement n’est pas une période de non-droit. Face à la prolifération
des contenus haineux: racistes, antisémites, homophobes, je réunis Facebook Twitter et Google avec les associations
engagées, SOShomophobie, Licra, Crif, Uejf, Respectzone, Ajcf.
- Témoins de violences conjugales :
prenez des nouvelles, parlez, intervenez ! En cas d’urgence, le 17 ou http://arretonslesviolences.gouv.fr quand on entend des cris, des menaces, des coups…
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
L’Etat doit garantir l’égalité et les
exigences de protection pour tous, et les réalités locales appellent des
traitements différenciés. Beaucoup de choses vont être à réinventer, notamment
avec les corps intermédiaires.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- La crise appelle à réinventer de
nouveaux modèles, notamment dans le monde du travail. LaREM porte l’idée de
créer une "banque du temps" pour donner plus de droits aux salariés
et leur permettre de moduler leur temps de travail tout au long de leur vie.
- Pour le déconfinement, LaREM
souhaite que la priorité soit donnée aux personnes les plus fragiles
socialement. Les enfants privés d'école, les malades éloignés des soins, celles
et ceux qui ont vu leurs difficultés financières s'accroître devront être
prioritaires.
- Le PS est donc contre une
application qui pourrait aider au déconfinement... avant même que le débat ait
lieu! Refuser d’écouter ce que diront les épidémiologistes ou la CNIL, c’est
faire passer les logiques politiciennes avant la santé des Français, et c'est
être irresponsable.
- Les députés communistes et insoumis
ont voté contre les aides massives que nous avons prises pour venir en aide aux
plus précaires et pour sauver nos entreprises et nos emplois. Voilà le
véritable discrédit.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Nos festivals, nos théâtres privés,
nos cabarets sont des espaces essentiels de création, de cohésion sociale et
territoriale. Ils sont frappés de plein fouet par la crise sanitaire. Besoin
d'un plan d'urgence renforcé et d'un plan de relance.
- C'est une nouvelle importante pour
le monde associatif et notamment culturel et c'était une demande des
parlementaires : l'Etat versera leurs subventions aux associations, même en cas
d'événements annulés.
- Quand les enfants ne vont plus à
l'école et plus à la cantine, c'est un repas essentiel qui manque et des
familles qui ne peuvent faire face : on devrait les laisser au bord du chemin ?
Il n'y aucune concurrence entre soutien aux familles et soutien aux
entreprises.
●MoDem
François Bayrou
(président)
- [Frontière intérieure pour le déconfinement] Ce que
visiblement défendent ceux dans les pouvoirs publics qui réfléchissent à cette
thèse, c'est que l'on va ralentir les échanges pour éviter ou ralentir la
propagation du virus dont on espère qu'il sera, dans les semaines qui viennent,
maîtrisé. Vous me demandez quelle est la signification des déclarations que le
Président de la République a faites hier en Bretagne. Pour moi c'est
extrêmement simple. Le modèle français est en train de changer et le modèle
français est en train de changer parce qu'il est obligé de changer, contraint
de changer. Pourquoi ? Parce que le modèle français est un modèle
extrêmement centralisé dans lequel on croit qu'une décision prise à Paris va
s'appliquer ou doit s'appliquer le petit doigt sur la couture du pantalon dans
toutes les régions françaises, dans toutes les villes françaises. On s'aperçoit
qu'évidemment c'est impossible et c'est absurde. Vous ne pouvez pas traiter de
la même manière des régions qui sont à l'abri du virus comme les nôtres et des
régions qui ont été si profondément atteintes que le Grand-Est ou que
l'Île-de-France. Vous ne pouvez pas traiter de la même manière des communes
importantes, des villes importantes où la population se compte par dizaines et
centaines de milliers d'habitants et des toutes petites communes où l’on compte
par centaine d'habitants. Je prends un exemple très simple. Vous ne pouvez pas
traiter de la même manière, bien que ce n'ait pas été dit aussi explicitement,
une école à deux classes dans un petit village et un groupe scolaire très
important qui compte des dizaines de classes dans une ville plus importante et
selon les quartiers où le confinement est très respecté parce qu'il y a des
maisons des jardins et d'autres quartiers ou, au contraire, les immeubles font
que les familles sont dans des surfaces très exiguës. Donc, cette nécessité
d'adapter la réflexion et les évolutions de la société aux différences réelles
qui, sur le terrain, sont le cadre de la vie des Français, voilà pourquoi le
modèle français doit changer, et c'est heureux. Si vous regardez l'Allemagne et
la France dans les résultats en face de l'épidémie, il y a, je le veux bien,
une part de chance ou de malchance des uns et des autres, il y a une certitude,
c'est que la réponse sanitaire a probablement ou sans aucun doute été du côté
allemand. [Elle a été] rapide et plus efficace qu'elle ne l'a été chez nous.
Cela dit, nous sommes, nous, prêts parce que, j'espère, nous aurons les
masques, nous avons fait ce qu'il fallait pour cela et parce que nous avons les
tests pour les campagnes de dépistage.
- Pour moi c'est très clair, nous avons une organisation
politique et administrative qui a perdu depuis des décennies l'habitude de la
prévision et de la stratégie. Nous réfléchissons en termes de quelques mois,
parfois de quelques jours et parfois de quelques heures dans des réactions
extrêmement rapides destinées à répondre au mouvement de l'opinion publique et
nous avons perdu la vision du long terme et du moyen terme. C'est très clair
dans cette affaire de masques: à l'époque où l’on craignait la grippe H1N1 qui
finalement n'est pas arrivée on avait fait des stocks de masques très
importants. Ces stocks ont été abandonnés. Nous, nous en avons retrouvé des
dizaines de milliers, ce qui nous a permis de faire face aux premières
urgences : hôpitaux, cliniques privés, médecins de ville, infirmiers,
infirmières, nous avons pu les distribuer. Ces masques étaient en stock tout le
monde les avait oubliés. Nous n'avions pas les plans nécessaires pour faire
face.
- Je suggérerais à mes amis parlementaires et à l'ensemble
de la représentation nationale que l'on mette en place une commission qui
serait très utile non pas destinée à régler les comptes, mais destinée à voir
pourquoi, dans certains pays, l'épidémie a été mieux maîtrisée qu'elle ne l'a
été chez nous. Je pense bien sûr à l'Allemagne, tout le monde y pense mais pas
seulement, par exemple la Grèce et pourtant ce n'est pas un pays suréquipé en
terme sanitaire, mais la propagation de l'épidémie en Grèce est beaucoup moins
forte et beaucoup mieux maîtrisée qu'elle ne l'a été chez nous. Je trouve que
la représentation nationale rendrait un service signalé aux pays en allant voir
et vérifier de manière non partisane, car il ne s'agit pas de prouver que les
uns ont raison contre les autres tout ceci n'est pas adapté, pourquoi d'un côté
ou de l'autre d'une frontière on a pu apporter des réponses plus efficaces, mieux
adaptées et qui, au fond, ont sauvé beaucoup de vies.
- Je regarde, c'est notre responsabilité, les évolutions de
l'opinion et la plupart des enquêtes, au fond, disent que les Français savent
très bien que cette épidémie, ce n'est pas la faute du gouvernement et que le
gouvernement, les pouvoirs publics font ce qu'ils peuvent, et assez bien. Par
exemple, j'ai été frappé de voir que le confinement est respecté dans la
société française. Il y a bien sûr ici ou là des exceptions, mais d'un seul
coup d'un seul, les rues de nos villes se sont vidées et les gens ont été
respectueux des décisions.
- J'ai toujours défendu l'idée que, devant les problèmes qui
venaient, il fallait une démarche de rassemblement. Alors, est-ce que cette
démarche de rassemblement est une démarche d'union nationale au sens strict du
terme avec tous les partis de l'extrême-gauche à l'extrême-droite en passant
par le centre qui vont tous se retrouver autour de la table du
gouvernement ? Je n'y crois guère. Je ne crois pas du tout que les appareils
politiques soient décidés à faire des cadeaux ou à s'entendre avec le
gouvernement, ce n'est pas leur habitude et, parfois, cela donnerait un
spectacle assez peu engageant. En revanche, je crois à l’idée ou à
l'inspiration d'unité qui consiste à dépasser les affrontements partisans
lorsqu'il s'agit d'une crise aussi grave et lorsque nous avons un pays qui est
menacé comme les autres de la plus grave crise économique et sociale que l'on
ait connue depuis deux siècles parce que c'était exactement cela la situation.
On a appris hier que l'on avait franchi la barre des 10 millions de
chômeurs supplémentaires. On avait 3 millions de chômeurs avant,
10 millions de chômeurs supplémentaires ce qui veut dire que plus de la
moitié de la population active du pays est au chômage. Quand on est devant des
crises et des drames de cette ampleur alors, oui, il faut une démarche qui
dépasse les réflexes partisans.
- Je pense que l'on peut faire confiance à l'administration
de l'Éducation nationale, ils ont beaucoup travaillé, ils ont beaucoup réfléchi
avec les organisations syndicales je pense et, donc, comme consigne générale,
je pense que l'on doit leur faire confiance et que l'on ne doit pas remettre en
cause leur travail. Simplement, je voudrais leur faire passer un message très
simple. Il faut faire confiance au terrain. La situation n'est pas la même
selon que vous vous trouvez dans une région très atteinte par cette épidémie,
je pense par exemple au Grand Est ou à la Région parisienne ou bien dans des
régions qui ont eu la chance de ne pas être touchées comme d'autres et d'être
relativement à l'abri. La situation n'est pas la même, on l'entendait à
l'instant, selon que vous êtes dans un village dans le milieu rural avec une
densité de population légère, selon que vous avez une petite école à une, deux
ou trois classes ou selon que vous êtes dans un centre scolaire urbain. Ce
n'est pas la même chose. Il faut que les deux acteurs principaux de cette
reprise, en tout cas je pense à l'école primaire, qui sont les directeurs
d'école et les enseignants et les maires des communes, il faut qu'ils
travaillent ensemble et que la souplesse que le ministre annonce soit réelle,
que l'on n'essaie pas d'appliquer la même règle partout car les situations sont
extrêmement différentes.
Pour ma part, je ne crains pas ce qui va se produire. Je
pense que nous sommes tout à fait en mesure, notre pays est tout à fait en
mesure, notre système scolaire est tout à fait en mesure, nos élus locaux sont
tout à fait en mesure de résoudre cette question qui est évidemment une
question clef. (…) Il faut aussi penser que, de la part d'un certain nombre de
familles, il y a une urgence à trouver ou à retrouver le cours normal de la
vie. Je ne pense pas seulement à la vie professionnelle, mais je pense à la vie
familiale. Il y a cet équilibre à trouver entre l'école et la maison. Et je
suis persuadé qu'on peut le faire pourvu que l'on fasse confiance au terrain et
que, d'une certaine manière, on rompe avec cette habitude française que je
trouve déplorable que tout soit enfermé dans la même règle, la même norme, les
mêmes obligations, car les situations sont extrêmement différentes.
- Je trouve que l'organisation française qui est tellement
centralisée, tellement uniforme, de ce point de vue - on l'a vu du point de vue
de la santé avec l'Allemagne par exemple - en comparant l'Allemagne, il y a
beaucoup de leçons à tirer de cette crise si grave que nous sommes en train de
vivre.
- On voit bien que les lieux où se trouvent ensemble, dans
une atmosphère confinée pour le coup, dans une atmosphère fermée, des personnes
dont certaines peuvent être atteintes, en bien, c'est forcément un endroit où
il faut se protéger davantage. C’est pourquoi je plaide pour les masques dans
les transports en commun.
- C'est lié à cette habitude française, cette structure de
la société française qui fait qu'on attend tout de l’État et on croit que
l'État peut avoir réponse à tout. Or, ce qui s'est passé dans cette épidémie,
c'est que l'on n'avait pas rencontré un épisode de cet ordre depuis des
décennies, on l'avait craint à la fin des années 2000 et, finalement, cela ne
s'était pas produit, avec la grippe H1N1, en tout cas elle n'avait pas eu la
gravité que l'on attendait.
- Une des faiblesses - j'ai souvent dit cela mais je veux le
répéter devant vous - de l'organisation du pouvoir en France, c'est que nous
n'avons pas de structure qui soit suffisamment prise en compte et respectée
pour essayer d'imaginer ce que l'avenir pourrait être, essayer d'imaginer les
crises que l’on a rencontrées. Par exemple, sur cette épidémie-là, il y a eu un
Livre Blanc de la défense à la fin des années 2000 qui envisageait très
clairement, quasiment dans les propres termes que ce que nous avons vécu, une
épidémie virale qui pourrait toucher la population. Bon, c'est écrit dans un
Livre Blanc et plus personne n’y a fait attention. Or, l'idée que l'on devrait
avoir dans un pays comme le nôtre une organisation, y compris n'étant pas sous
les ordres du gouvernement - j'ai proposé qu'elle soit auprès du Président de
la République car c'est lui qui a l'avenir en charge, en tout cas celui qui a
la fonction qui a le plus l'avenir en charge - que l'on ait une mission qui
soit chargée de réfléchir non pas en termes de jours, comme on le fait dans la
communication habituelle, ni en termes de semaines, ou de mois, mais en termes
d'année et de décennies pour dessiner les risques que nous allons rencontrer,
cette organisation n'existe pas en France, elle avait existé après la guerre,
c'était au fond le rôle de ce que l'on appelait le Commissariat au Plan. (…) Je
ne dis pas que c'est la planification, c'est la réflexion partagée sur les
risques et les chances que l'avenir nous offre. Et donc, cette réflexion qui
n'est pas dans les habitudes françaises, vous voyez bien comment cela
fonctionne, y compris grâce à vous ou à cause de vous. On fonctionne de l’heure
à l'heure ou de la minute à la minute, ce sont des réactions immédiates, mais
il n'y a pas cette manière d'envisager l'avenir sur le plus long terme, une
manière de mobiliser les énergies, une manière de dire : Voyons, si cette
hypothèse se vérifie, si ce risque se produit, que fait-on? Et avoir en effet
des plans de mobilisation. Si cela avait été le cas, alors on se serait trouvé
dans une situation tout à fait différente dans laquelle on aurait dit : Il
y a des secteurs de production qui sont cruciaux pour notre santé, des
médicaments que l'on doit fabriquer chez nous, des équipements que l'on doit
produire chez nous. Regardez, par exemple dans un très grand nombre
d'établissements, on a eu de grandes difficultés avec les masques. À Pau, nous
nous y sommes pris 15 jours à l'avance pour trouver des masques et nous en
avons trouvé, ce qui fait que non seulement l'hôpital public, mais les
cliniques privés, les généralistes, les infirmiers et infirmières ont eu et
vont avoir des masques. Vous vous souvenez de cette vielle maxime :
Gouverner, c'est prévoir.
- [Stop covid19] À la question est-ce que je suis prêt à télécharger
[l’application], la réponse est oui. La première question que je me pose,
c'est : Est-ce que cela marche ? Est-ce que c’est utile ? À
cette question-là, il faut apporter une réponse. Ce que je vois, c'est que,
dans les pays qui ont fait reculer l'épidémie, la Corée par exemple, ce suivi
existait et permettait de mettre en alerte les gens qui avaient rencontré des
personnes contagieuses. Je trouve que ce n'est pas absurde. Après, est-ce que
techniquement on a la réponse? C'est la première question que je me pose.
- Je ne crois pas que ce que nous allons vivre à la sortie
ou pendant les longs mois de sortie de cette immense crise ressemble à ce que
nous avons connu avant. Il y a beaucoup de monde qui croit que l’on va
reprendre les choses comme avant. Moi, je ne le crois pas. La crise économique
dans laquelle nous allons entrer, c'est la plus grave que l'on n’ait jamais
vécue, elle est plus grave à mon avis que celle de la fin des années 30 en
1929. C'est une crise qui va avoir des conséquences sociales très importantes
pour les entreprises et l'État a raison de tout faire pour les sauver, pour
mettre les entreprises à l'abri de l’effondrement qui risquerait de ruiner
l'ensemble du pays.
- Ce que je crois, c'est que ce que nous allons vivre est
absolument sans précédent, inédit et, de ce fait, évidemment à la fois
inquiétant, offrant des chances que, pour l'instant, nous n'avons jamais su
saisir de remise en cause de tout ce qui nous freine et nous bloque dans la
société française, offrant des chances, mais aussi présentant d'immenses
risques.
- Un chômage partiel qui, pour un grand nombre d'entre eux
est un chômage presque à 100 %.
- 10 millions cela veut dire 100 000 par
département moyen en France, cela veut dire plus de 50 % des salariés des
entreprises françaises. Alors, en face de cela, la question de la définition
précise des règles, naturellement, cela doit être pris en compte, mais on est
dans l'urgence. Ce que nous avons à vivre, ce que nous avons à faire là, les
décisions à prendre, la volonté de regarder l'avenir, de poser de nouveaux
principes, cela s'impose à toute réflexion que l'on menait avant cette crise.
On les reprendra les réflexions, et peut-être sur des bases nouvelles. Mais ce
qu'il faut aujourd'hui, c'est parer à cette urgence qui fait que la société
française est en danger et les plus fragiles sont naturellement en première
ligne.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Le déconfinement doit épouser les
variétés géographiques et sanitaires de notre pays. C’est un principe girondin
de bon sens : imposer une fermeture prolongée et centralisée de tous les lieux
accueillant du public n’est pas souhaitable.
- On ne peut pas toucher des aides et
"en même temps" échapper à la contribution commune.
- Aucun Français n’aura l’esprit aux Municipales, ni en juin, ni à
l'automne: les Français n'iraient pas voter! Reportons-les à mars 2021 : nous
aurons bien d’autres choses à faire avant pour surmonter la crise sanitaire,
économique et sociale.
- Il n’y aura pas de déconfinement si
les Français n’ont pas de masques. Toutes les communes, les départements et les
Régions en commandent. Où est la commande de l’Etat ? Quand est-ce que ces
masques doivent arriver et comment va-t-il les distribuer?
- Je propose que le déconfinement dans les écoles puisse concerner en
priorité les classes à orientation et les enfants en difficulté, afin de
garantir la sécurité sanitaire.
- Au nom de l’UDI, j’ai demandé à Edouard Philippe ce matin qu’il y
ait un vote au Parlement sur le tracking: il est logique que les Français sachent ce que leur
parlementaire pense.
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