Voici une sélection, ce 14 avril 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
[Adresse aux Français, 13 avril 2020]
Nous sommes en train de vivre des jours difficiles.
Nous ressentons tous en ce moment la peur, l'angoisse pour
nos parents, pour nous même face à ce virus redoutable, invisible,
imprévisible.
La fatigue et la lassitude pour certains, le deuil et le
chagrin pour d’autres.
Cette période est encore plus difficile à vivre lorsqu’on
habite à plusieurs dans un appartement exigu, lorsqu’on ne dispose pas chez soi
des moyens de communications nécessaires pour apprendre, se distraire,
échanger. Encore plus difficile à vivre lorsque les tensions sont là, que les
risques de violence dans la famille scandent le quotidien et nous mesurons
tous, dans cette période, la solitude et la tristesse de nos aînés.
Et pourtant, grâce à nos efforts, chaque jour nous avons
progressé. Nos fonctionnaires et personnels de santé, médecins, infirmiers,
aides-soignants, ambulanciers, secouristes, nos militaires, nos pompiers, nos
pharmaciens ont donné dans cette première ligne toute leur énergie pour sauver
des vies et soigner. Ils ont tenu. Les hôpitaux français ont réussi à soigner
tous ceux qui s'y présentaient. Ces journées, ces semaines ont été et resteront
l'honneur de nos soignants, en ville comme à l'hôpital.
Dans la deuxième ligne, nos agriculteurs, nos enseignants,
nos chauffeurs routiers, livreurs, électriciens, manutentionnaires, caissiers
et caissières, nos éboueurs, personnels de sécurité et de nettoyage, nos
fonctionnaires, nos journalistes, nos travailleurs sociaux, nos maires et élus
locaux et j'en oublie tellement aidé par tant de Français qui se sont engagés.
Tous ont permis à la vie de continuer au fond.
Et chacun d'entre vous, dans ce que j'ai appelé cette
troisième ligne, chacun d'entre vous par votre civisme, en respectant les
règles de confinement, grâce aussi à la vigilance de nos policiers et de nos
gendarmes, vous avez fait que l'épidémie commence à marquer le pas.
Les résultats sont là. Plusieurs régions ont pu être
épargnées. Depuis quelques jours, les entrées en réanimation diminuent. L'espoir
renaît.
Et je veux ce soir vous remercier très chaleureusement pour
ce dévouement et vous dire toute ma reconnaissance.
Alors, étions-nous préparés à cette crise ? A l'évidence,
pas assez mais nous avons fait face en France comme partout ailleurs. Nous
avons donc dû parer à l'urgence, prendre des décisions difficiles à partir
d'informations partielles, souvent changeantes, nous adapter sans cesse, car ce
virus était inconnu et il porte encore aujourd'hui beaucoup de mystères.
Le moment, soyons honnêtes, a révélé des failles, des
insuffisances. Comme tous les pays du monde, nous avons manqué de blouses, de
gants, de gels hydro alcooliques. Nous n'avons pas pu distribuer autant de
masques que nous l'aurions voulu pour nos soignants, pour les personnels
s'occupant de nos aînés, pour les infirmières et les aides à domicile.
Dès l'instant où ces problèmes ont été identifiés, nous nous
sommes mobilisés - Gouvernement, collectivités locales, industriels,
associations - pour produire et pour acquérir le matériel nécessaire. Mais je
mesure pleinement que, lorsque l'on est au front, il est difficile d'entendre
qu'une pénurie mondiale empêche les livraisons.
Les commandes sont désormais passées. Surtout, nos
entreprises françaises et nos travailleurs ont répondu présent et une
production, comme en temps de guerre, s'est mise en place : nous avons réouvert
des lignes pour produire et nous avons réquisitionné.
D'ici trois semaines, nous aurons, imaginez-le, multiplier
par cinq la production de masques pour nos soignants en France et nous aurons
produit 10 000 respirateurs supplémentaires de plus sur notre sol. Ces
respirateurs si précieux en réanimation.
Grâce à ces efforts, nous saurons faire face et nous allons
continuer à distribuer davantage d'équipements.
Mais comme vous, j'ai vu des ratés, encore trop de lenteur,
de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique. Nous en
tirerons toutes les conséquences, en temps voulu, quand il s'agira de nous
réorganiser.
Ces dernières semaines, soyons aussi justes avec notre pays, ont été marqué par de vraies réussites : le doublement du nombre de lits en réanimation, ce qui n'avait jamais été atteint, les coopérations inédites entre l'hôpital, les cliniques privées et la médecine de ville, le transfert de patients, vers les régions les moins touchées, mais aussi vers le Luxembourg, la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche, que je remercie, la mise en place de l'enseignement à distance, l'organisation de chaînes de solidarité dans nos communes, la réussite de tous ceux qui nous ont nourris durant ces semaines sans rupture, avec engagement, le rapatriement de plusieurs dizaines de milliers de ressortissants français et européens depuis des pays du monde entier et le soutien aux Français de l'étranger.
Ces dernières semaines, soyons aussi justes avec notre pays, ont été marqué par de vraies réussites : le doublement du nombre de lits en réanimation, ce qui n'avait jamais été atteint, les coopérations inédites entre l'hôpital, les cliniques privées et la médecine de ville, le transfert de patients, vers les régions les moins touchées, mais aussi vers le Luxembourg, la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche, que je remercie, la mise en place de l'enseignement à distance, l'organisation de chaînes de solidarité dans nos communes, la réussite de tous ceux qui nous ont nourris durant ces semaines sans rupture, avec engagement, le rapatriement de plusieurs dizaines de milliers de ressortissants français et européens depuis des pays du monde entier et le soutien aux Français de l'étranger.
Très souvent, ce qui semblait impossible depuis des années,
nous avons su le faire en quelques jours. Nous avons innové, osé, agit au plus
près du terrain, beaucoup de solutions ont été trouvées. Nous devrons nous en
souvenir car ce sont autant de forces pour le futur.
Mes chers compatriotes, si je tenais à m'adresser à vous ce
soir, après avoir largement consulté ces derniers jours, c'est pour vous dire
en toute transparence ce qui nous attend pour les prochaines semaines et les
prochains mois.
L'espoir renaît, je vous le disais, oui, mais rien n'est
acquis. Dans le Grand Est comme en Ile de France, les services hospitaliers
sont saturés. Partout, en Hexagone comme dans les outre-mer, le système est
sous tension et l'épidémie n'est pas encore maîtrisée.
Nous devons donc poursuivre nos efforts et continuer
d'appliquer les règles. Plus elles seront respectées, plus nous sauveront de
vies.
C'est pour cela que le confinement le plus strict doit
encore se poursuivre jusqu'au lundi 11 mai. C'est durant cette période, le seul
moyen d'agir efficacement.
C'est la condition pour ralentir encore davantage la
propagation du virus, réussir à retrouver des places disponibles en réanimation
et permettre à nos soignants de reconstituer leurs forces. Le lundi 11 mai ne
sera possible que si nous continuons d'être civiques, responsables, de
respecter les règles et que si la propagation du virus a effectivement continué
à ralentir.
Je mesure pleinement, en vous le disant, l'effort que je
vous demande. Durant les 4 semaines à venir, les règles prévues par le
gouvernement devront continuer d'être respectées. Elles sont en train de
montrer leur efficacité et ne doivent être ni renforcées ni allégées, mais
pleinement appliquées. Je demande à tous nos élus, dont je sais l'importance
dans cette période, je demande à tous nos élus, comme la République le prévoit
en cette matière, d'aider à ce que ces règles soient les mêmes partout sur
notre sol. Des couvre-feux ont été décidés là où c'était utile mais il ne faut
pas rajouter des interdits dans la journée.
Pour notre vie quotidienne, il faut continuer lorsque nous
sortons à appliquer les « gestes barrières » : nous tenir à distance et nous
laver les mains. Je veux aussi vous rappeler que tous ceux qui ont une maladie
chronique ou souffrent d'autres maladies doivent pouvoir continuer à consulter
leur médecin. Car il n'y a pas que le virus qui tue : l'extrême solitude, le
renoncement à d'autres soins peuvent-être aussi dangereux.
Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de
retraite puissent permettre d'organiser pour les plus proches, avec les bonnes
protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire
adieu.
Durant cette phase de confinement, le pays continue à vivre,
et heureusement. Certaines activités sont interdites, car incompatibles avec
les règles sanitaires. Pour tous les autres secteurs économiques, quand la
sécurité des travailleurs et des entrepreneurs est bien garantie, ils doivent
pouvoir produire et l’ont largement fait depuis maintenant un mois.
Pour tous ceux qui doivent-être aidés durant cette période,
les mesures de chômage partielles pour les salariés et de financement pour les
entreprises, seront prolongées et renforcées. Elles sont inédites et protèges
d’ores et déjà plus de 8 millions de nos salariés et nombre de nos
entreprises.
Pour les artisans, les commerçants, les professions
libérales et les entrepreneurs, le fonds de solidarité apporte une première
réponse mais je sais votre angoisse, je l’ai entendu, je l’ai lu : les charges
qui continuent de tomber, les traites, les loyers, les emprunts, c’est pourquoi
j’ai demandé au Gouvernement d’accroître fortement les aides, de les
simplifier, pour vous permettre de surmonter cette période. Je souhaite que les
banques puissent décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement
qu’elles ne l’ont fait et les assurances doivent être au rendez-vous de cette
mobilisation économique. J’y serai attentif.
Il y a donc un travail dans les prochains jours à poursuivre
pour vous consolider économiquement dans cette période.
Rapidement, un plan spécifique sera mis en œuvre pour les
secteurs qui, comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et
l’événementiel, seront durablement affectés. Des annulations de charges et des
aides spécifiques seront mises en place.
Pour les plus fragiles et les plus démunis, ces semaines
sont aussi très difficiles. Je veux remercier les maires, les élus locaux, les
associations qui se sont fortement mobilisés aux côtés du Gouvernement. Et j’ai
demandé à celui-ci d’aller plus loin là aussi et de verser sans délai une aide
exceptionnelle aux familles les plus modestes avec des enfants afin de leur
permettre de faire face à leurs besoins essentiels. Les étudiants les plus
précaires vivants parfois loin de leurs familles, en particulier lorsque
celles-ci viennent d’outre-mer, seront aussi aidés.
Dès mercredi, le Conseil des ministres décidera des moyens
financiers nouveaux et le Gouvernement apportera toutes les réponses
nécessaires à chaque fois qu’il le faudra.
Le 11 mai prochain, mes chers compatriotes, sera donc le
début d’une nouvelle étape. Elle sera progressive, les règles pourront être
adaptées en fonction de nos résultats car l’objectif premier demeure la santé
de tous les Français.
A partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les
crèches, les écoles, les collèges et les lycées.
C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse
des inégalités. Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires et dans
nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent
être aidés de la même manière par les parents. Dans cette période, les
inégalités de logement, les inégalités entre familles sont encore plus
marquées. C’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des
classes. Le Gouvernement, dans la concertation, aura à aménager des règles
particulières : organiser différemment le temps et l'espace, bien protéger nos
enseignants et nos enfants, avec le matériel nécessaire.
Pour les étudiants de l'enseignement supérieur, les cours ne
reprendront pas physiquement jusqu'à l'été. Le Gouvernement précisera pour
chacun la bonne organisation qui sera nécessaire, en particulier pour les
examens et les concours.
Le 11 mai, il s'agira aussi de permettre au plus grand nombre
de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos
services. Le Gouvernement préparera sans délai ces réouvertures avec les
partenaires sociaux pour que des règles soient établies afin de protéger les
salariés au travail. C'est la priorité.
Les lieux rassemblant du public, restaurants, cafés et
hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées, resteront en
revanche fermés à ce stade. Les grands festivals et événements avec un public
nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain. La
situation sera collectivement évaluée à partir de mi-mai, chaque semaine, pour
adapter les choses et vous donner de la visibilité.
Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. Je sais que c'est une contrainte forte. Je mesure ce que je vous demande et nous allons, d'ici le 11 mai, travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous. Mais il faudra essayer de s'y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt.
Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. Je sais que c'est une contrainte forte. Je mesure ce que je vous demande et nous allons, d'ici le 11 mai, travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous. Mais il faudra essayer de s'y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt.
Nous aurons à partir du 11 mai une organisation nouvelle
pour réussir cette étape. L'utilisation la plus large possible des tests et la
détection est une arme privilégiée pour sortir au bon moment du
confinement.
D'ici là et dans les prochaines semaines, nous allons
continuer d'augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C'est ce qui,
depuis 15 jours, est fait. Durant les semaines à venir, j'ai demandé que ces
tests, soient d'abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus
fragiles. Et que nous puissions continuer de mobiliser partout tous les moyens
de faire des tests, c'est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les
laboratoires privés.
Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne
présentant des symptômes. Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et
tous les Français, cela n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un
symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi
être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin.
Pour accompagner cette phase, plusieurs innovations font
l'objet de travaux avec certains de nos partenaires européens, comme une
application numérique dédiée qui, sur la base du volontariat et de l'anonymat,
permettra de savoir si, oui ou non, l'on s'est trouvé en contact avec une
personne contaminée. Vous en avez sûrement entendu parler.
Le Gouvernement aura à y travailler, il ne faut négliger
aucune piste, aucune innovation. Mais je souhaite qu’avant le 11 mai, nos
Assemblées puissent en débattre, et que les autorités compétentes puissent nous
éclairer. Cette épidémie ne saurait affaiblir notre démocratie, ni mordre sur
quelques libertés.
Jusqu'à nouvel ordre, nos frontières avec les pays
non-européens resteront fermées.
Nous déploierons ensuite tous les moyens nécessaires à la
protection de la population. En complément des « gestes barrière » que vous
connaissez bien et qu'il vous faudra continuer à appliquer, l'Etat à partir du
11 mai en lien avec les maires devra permettre à chaque Français de se procurer
un masque grand public. Pour les professions les plus exposées et pour
certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra
devenir systématique.
Ce sera possible grâce à nos importations et grâce à la
formidable mobilisation d'entrepreneurs et de salariés partout sur le
territoire pour produire massivement ce type de masques.
Le Gouvernement présentera d'ici 15 jours, sur la base de
ces principes, le plan de l'après 11 mai et les détails d'organisation de notre
vie quotidienne.
Des points de rendez-vous réguliers se tiendront pour que
nous puissions adapter les mesures prises et ensemble décider de manière
régulière d'ajuster les choses.
Alors à quelle échéance, dès lors, peut-on espérer entrevoir
la fin définitive de cette épreuve ? Quand pourrons-nous renouer avec la vie
d'avant ? Je sais vos questionnements, je les partage. Ils sont légitimes.
J'aimerais tellement pouvoir tout vous dire et vous répondre sur chacune de ces
questions. Mais en toute franchise, en toute humilité, nous n'avons pas de
réponse définitive à cela.
Aujourd'hui, d'après les premières données qui seront
prochainement affinées par ce qu'on appelle les tests sérologiques, une très
faible minorité de Français ont contracté le Covid-19. Ce qui veut dire que
nous sommes loin de ce que les spécialistes appellent l'immunité collective,
c'est-à-dire ce moment où le virus arrête de lui-même sa circulation parce que
suffisamment d'entre nous l'avons eu.
C'est pourquoi la première voie pour sortir de l'épidémie
est celle des vaccins. Tout ce que le monde compte de talents, de chercheurs y
travaille. La France est reconnue en la matière et a d'excellentes ressources
parce que c'est sans doute la solution la plus sûre, même s'il faudra plusieurs
mois au moins pour la mettre en oeuvre. Notre pays investira encore plus
massivement dans la recherche et je porterai dans les prochains jours une
initiative avec nombre de nos partenaires en votre nom pour accélérer les
travaux en cours.
La seconde voie, ce sont les traitements. Nous y travaillons
depuis le premier jour. Il y a eu, je le sais, beaucoup de débats dans le pays.
Toutes les options sont explorées et notre pays est celui qui a engagé le plus
d'essais cliniques en Europe. J'ai tenu moi-même à comprendre chacune des
options possibles, à m'assurer que tout était essayé dans les meilleurs délais
et avec rigueur. Il ne s'agit pas de donner un traitement si on n'est pas sûr
mais de procéder à tous les essais cliniques pour que toutes les pistes soient
poursuivies. Et croyez-le, nos médecins, nos chercheurs travaillent
d'arrache-pied. Aucune piste n'est négligée, aucune piste ne sera négligée. Je
m'y engage.
Voilà, ce soir je partage avec vous ce que nous savons et ce
que nous ne savons pas. Nous finirons par l'emporter mais nous aurons plusieurs
mois à vivre avec le virus. Avec humilité, il nous faut aujourd’hui décider et
agir en tenant compte des incertitudes avec lucidité, oui, parce que regardez
l'Asie, où le virus semblait avoir été vaincu et il revient dans de nombreux
pays qui, à nouveau, décident de refermer leurs économies. Il nous faut donc
procéder avec calme et courage.
Mais ce que je sais, ce que je sais à ce moment, mes chers
compatriotes, c'est que notre Nation se tient debout, solidaire, dans un but
commun.
On disait que nous étions un peuple indiscipliné, et voilà
que nous respectons des règles, des disciplines parmi les plus rigoureuses
jamais imposées à notre peuple en temps de paix.
On disait que nous étions un peuple épuisé, routinier, bien
loin de l'élan des fondations, et voilà que tant d'entre vous rivalisent de
dévouement, d'engagement face à l'inattendu de cette menace.
Nous voilà tous solidaires, fraternels, unis, concitoyens
d'un pays qui fait face. Concitoyens d'un pays qui débat, qui discute, qui
continue de vivre sa vie démocratique, mais qui reste uni. Et je veux ce soir
partager avec vous, au cœur de l'épreuve, cette fierté.
Cette certaine idée qui a fait la France est bien là,
vivante et créatrice. Et cela doit nous remplir d'espoir.
Durant les semaines à venir, le Gouvernement, le Parlement,
notre administration, avec nos maires et nos élus locaux, auront à préparer la
suite. Pour ce qui me concerne, je tâcherai de porter en Europe notre voix afin
d'avoir plus d'unité et de solidarité. Les premières décisions ont été dans le
bon sens et nous avons beaucoup poussé pour cela, qu'il s'agisse de la Banque
centrale européenne, de la Commission européenne ou des gouvernements.
Mais nous sommes à un moment de vérité qui impose plus
d'ambition, plus d'audace, un moment de refondation.
Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à
lutter contre le virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan
économique en annulant massivement leurs dettes.
Oui, nous ne gagnerons jamais seuls.
Parce qu'aujourd'hui, à Bergame, Madrid, Bruxelles, Londres,
Pékin, New York, Alger ou Dakar, nous pleurons les morts d'un même virus. Alors
si notre monde sans doute se fragmentera, il est de notre responsabilité de
bâtir dès aujourd'hui des solidarités et des coopérations nouvelles. Il nous
reviendra aussi, dans les prochaines semaines, de préparer l'après.
Il nous faudra rebâtir notre économie plus forte afin de
produire et redonner plein espoir à nos salariés, nos entrepreneurs, garder
notre indépendance financière.
Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire,
industrielle et technologique française et plus d'autonomie stratégique pour
notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre
recherche, nos aînés, entre autres.
Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays,
aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies
reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être
fondées que sur l'utilité commune ». Ces mots, les Français les ont écrits il y
a plus de 200 ans. Nous devons aujourd'hui reprendre le flambeau et donner
toute sa force à ce principe.
Il nous faudra bâtir une stratégie où nous retrouverons le
temps long, la possibilité de planifier, la sobriété carbone, la prévention, la
résilience qui seules peuvent permettre de faire face aux crises à venir.
Ces quelques évidences s'imposent aujourd'hui à nous mais ne
suffiront pas. Je reviendrai donc vers vous pour parler de cet après. Le moment
que nous vivons est un ébranlement intime et collectif. Sachons le vivre comme
tel. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables, nous l'avions sans doute
oublié. Ne cherchons pas tout de suite à y trouver la confirmation de ce en
quoi nous avions toujours cru. Non. Sachons, dans ce moment, sortir des
sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier.
Il y a dans cette crise une chance : nous ressouder et
prouver notre humanité, bâtir un autre projet dans la concorde. Un projet
français, une raison de vivre ensemble profonde.
Dans les prochaines semaines, avec toutes les composantes de
notre Nation, je tâcherai de dessiner ce chemin qui rend cela possible.
Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et
nous retrouverons les Jours Heureux. J'en ai la conviction.
Et les vertus qui, aujourd'hui, nous permettent de tenir,
seront celles qui nous aideront à bâtir l'avenir, notre solidarité, notre
confiance, notre volonté.
Alors prenez soin de vous, prenons soin les uns des autres
Nous tiendrons.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Le président de la République a demandé au gouvernement de
préparer un plan complet de sortie, un plan d’ensemble, j’aurai l’occasion de
le présenter quand il sera prêt, largement avant la date du 11 mai. Mais
il doit être travaillé en consultation avec beaucoup d’acteurs pour être
véritablement à la hauteur des enjeux.
- Inégalités sociales, territoriales,
familiales : pour certains enfants, l'impact du confinement est très élevé.
C'est pourquoi nous devons ramener le plus grand nombre d'enfants vers le
chemin de l'école. Bien entendu, pas au prix de la santé.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Le déconfinement, le 11 mai, n’est pas une certitude mais
un objectif. Ce qu'a annoncé le président de la République hier, ce n'est
pas le déconfinement le 11 mai, c'est le confinement jusqu'au 11 mai.
- Le Président a retenu le 11 mai
après avoir largement consulté le monde scientifique et médical, mais aussi les
partenaires sociaux. D’ici là, l’enjeu est de continuer à respecter strictement
le confinement. C’est la condition pour faire reculer le COVID19 et nous protéger.
- Il y a des conditions pour que nous puissions déconfiner
le 11 mai (...) C'est la discipline, la discipline de respect du
confinement", a martelé le ministre de l'Intérieur. La seconde, c'est le
combat que nous devons mener ensemble pour ralentir la propagation du virus.
- Ma responsabilité, aujourd'hui,
c'est de faire respecter le confinement : 11,8 millions de contrôles assortis
de 704 000 verbalisations ont été réalisés depuis le 17 mars. Je salue le
dévouement des forces de l'ordre : leur objectif n'est pas de réprimer mais de
nous protéger.
- Le gouvernement présentera d'ici quinze jours le plan de
l'après 11 mai et il prendra en compte toutes ces problématiques là [l'ouverture
des écoles, des crèches]. Parce que la vérité à l'instant n'est pas forcément
celle que nous connaîtrons dans une semaine, c'est sur ces bases-là, ces bases
scientifiques médicales, que le gouvernement présentera un plan d'action précis.
- Le président de la République l'a dit, nous allons exclure
les restaurants, les cafés des lieux qui sont des lieux de forte promiscuité. La
date [de leur réouverture] n'a pas été fixée.
- Ce qui compte, c'est de voir que toute personne
susceptible d'avoir le Covid-19 puisse être testée, c'est l'engagement pris par
le président de la République. Ce qu'il ne faut pas imaginer, c'est que chacun
décide de faire des tests, dans la mesure où plus de 95% de la population
seront négatifs.
- Je ne veux pas négliger les pénuries qui existent aujourd'hui.
Cela fait partie des données que nous devons prendre en compte et que nous
prenons en compte. Mais nos politiques ne sont pas construites sur les
pénuries. Elles sont construites sur l'objectif sanitaire de retrouver et de
préserver la santé de tout le monde. Il est nécessaire de faire les tests dès
lors qu'il y a un risque. Par contre, imaginer que l'on teste tous les Français
tous les jours serait peut-être quelque chose qui pourrait répondre à des
attentes médiatiques, mais cela ne répond pas à des attentes médicales.
- Ne pas relâcher nos efforts, rester
unis et solidaires face à la crise, aborder avec humilité et responsabilité les
défis de notre Nation: Emmanuel Macron a fixé un cap, dans la clarté et la transparence. Le
ministère de l'Intérieur y prendra toute sa part.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Oui, l'Europe est au rendez-vous.
En cette période dramatique, elle a su s'affranchir des tabous et des dogmes.
[La crise sanitaire] doit être un accélérateur de refondation de l'Union européenne.
- Nous devons aider l'Afrique dans
cette période [avec notamment] un moratoire et des annulations massives de
dettes.
- La coopération franco-allemande
joue un rôle moteur.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Entretien avec Josep Borrell, Haut représentant
de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Nous avons échangé sur la task force européenne de lutte contre le Covid-19,
récemment mise en place par l’UE. Elle permet un partage d’expériences
nationales sur l’action des forces armées face au virus et une solidarité
militaire entre les États membres. Nous avons également évoqué la poursuite des
actions militaires de la politique de sécurité et de défense commune européenne,
notamment avec nos partenaires africains, dans le contexte de la crise.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Notre prévision de croissance, avec
l’allongement du confinement, est de -8% en 2020.
- J’ai toujours dit qu’il faudrait
faire des efforts avec cette crise. Mais de quels efforts je parle ? D’efforts
de solidarité, de justice et d’imagination.
- En quelques jours, plus de 10
milliards € de prêts ont été accordés par les banques grâce à la garantie de
l’État. Nous voulons aller plus loin en élargissant l’accès de ces prêts
garantis aux entreprises en difficulté.
- On va mettre 24 milliards d’euros sur le chômage
partiel.
- 900 000 entreprises ont bénéficié du Fonds de solidarité.
Il sera encore amélioré. Le duxième niveau d’aide sera porté de 2000 à 5000€. La
moyenne mensuelle du chiffre d’affaires sur les 12 derniers mois sera désormais
prise en compte dans le calcul.
- Nous avions prévu 1 milliard € pour
ce Fonds de solidarité : sa dotation sera désormais d’au moins 7 milliards €,
notamment grâce aux soutiens des régions et des assureurs.
- L'hôtellerie, la restauration, le
tourisme, l'évènementiel vont être pour moi une priorité. Nous travaillerons à
un plan spécifique. Le report de charges pourra se transformer en annulation si
ces secteurs ne retrouvent pas rapidement du chiffre d’affaires.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Le pays a besoin du secteur du BTP pour fonctionner, notamment
pour les travaux de maintenance.
- La transformation vers une économie
neutre en carbone, des systèmes agricoles plus durables et la protection de la
biodiversité ont le potentiel pour créer emplois, prospérité et améliorer la
qualité de vie. C’est ainsi que nous construirons des sociétés plus résilientes.
- Reconnaitre à leur juste valeur
ceux qui permettent aujourd’hui au pays de tenir debout. Bâtir une stratégie du
temps long, de la sobriété carbone et de la résilience. La solidarité et l’écologie comme perspectives
communes pour notre pays.
- Notre combat collectif contre le COVID19 nous permet d’entrevoir
des résultats encourageants. Restons mobilisés et unis, chacun à notre poste
derrière nos soignants, et préparons avec le même engagement les étapes à
venir.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- La comparaison et la coopération
internationales sont fondamentales pour analyser la crise COVID19 et partager les
stratégies et bonnes pratiques. En visioconférence avec mes homologues
européens ce matin. Nous regardons les pratiques éducatives et les stratégies
de déconfinement.
- [Réouverture des écoles] Tout ne va pas se passer
du jour au lendemain. Nous avons deux semaines pour préparer tout cela. (…)Il
faudra nettoyer les établissements, élaborer tout le travail pédagogique avec
les professeurs (...) Il y aura un accompagnement personnalisé pour chaque
élève.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Aucun pays n’est capable de donner un pourcentage et un
nombre de personnes ayant contracté le virus et aucun pays n’est capable de
donner la part de sa population qui est immunisée. Nous disposons de
simulations: les scientifiques estiment qu’il y aurait 10 % de la
population qui présenterait à cette date une immunité face au coronavirus.
- Nous avons fait le choix, et nous sommes le seul pays à le
faire, de donner toutes les informations, y compris lorsque ces informations
sont incomplètes. Le cas des tests est emblématique. Le site de Santé publique
France publie chaque jour le nombre de tests réalisés à l'hôpital et en ville. Si
vous lisez bien, sur les tests réalisés en ville, c'est à partir d'un
échantillon de 3 grands laboratoires, mais il y a plus de laboratoires.
- Les efforts des Français commencent
à porter leurs fruits. Notre civisme doit encore sauver de nombreuses vies. Il
y a encore 32.000 malades à l’hôpital ce soir. D’ici au 11 mai, poursuivons cet
élan collectif et préparons l’après.
- Nous réalisons environ entre 150.000, et au-delà, tests
par semaine. Nous sommes en train d'aller vers les 200.000 tests par semaine.
L'Allemagne, qui est le pays qui teste le plus, est un peu en dessous des
300.000 tests par semaine. Nous sommes bien au-delà des chiffres que nous-mêmes
annonçons.
- L'objectif est d'être capable de tester, tester, tester,
aujourd'hui dans les EHPAD les publics les plus fragiles, les personnes hospitalisées,
les soignants, et demain, dans tout le pays, d'être capable de tester
systématiquement toutes les personnes qui présentent des symptômes et pensent
être malade.
- Semaine après semaine, nous
renforçons nos capacités de dépistage. Dès le 11 mai, toute personne malade ou
susceptible de l'être devra être testée. Tout malade sera isolé et nous
pourrons ainsi casser les chaînes de transmission du virus.
- En une semaine, nous avons reçu 60
millions de masques en provenance de Chine et en avons produit plus de 8
millions. Ainsi, nous distribuons davantage de matériel de protection à nos
soignants.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
- Entretien avec le commissaire
européen Januzc Wojciechowsli pour renouveler ma demande de mise en place
urgente des différents mécanismes de soutien à nos filières agricoles.
- Le Président de la République a
fixé les grandes lignes d’un nouveau dessein pour la France, d’un nouvel
humanisme que je porterai à ses côtés. La France est forte, les français seront
au rendez vous.
- Détermination, humilité,
solidarité. Soutien et hommage à ceux qui travaillent pour nous soigner et nous
nourrir, aux plus faibles et ceux qui souffrent. Le Président a tracé la voie
de la lutte de long terme contre le virus.
Franck Riester
(ministre de Culture)
Pour le monde de la culture, les mois
qui viennent seront difficiles. La mobilisation du Ministère de la culture et de la Communication ne faiblira pas. Nous serons aux côtés de tous les acteurs
culturels et mettrons en place un plan spécifique annoncé par Emmanuel Macron.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Action et des Comptes publics)
- En fixant un objectif de
déconfinement au 11 mai prochain, le Président de la République a donné un cap
pour l’ensemble des Français.
- Chaque jour, chaque semaine de confinement (...) fait
effectivement aggraver les finances publiques.
- On n'est pas arrivé à la fin de cette crise du Covid-19.
Les chiffres que je vous donne et que donne le ministre de l'Economie, sont
indicatifs.
- Nous ne connaissons pas exactement la fin du confinement,
meme si on a un objectif donné par le président de la République, (et) on ne
connait pas exactement la façon dont on va déconfiner.
- La France a mis en place un
dispositif de chômage partiel unique : 24 milliards d’euros sont sur la table
pour soutenir nos salariés. Ce sont des millions de personnes qui ne perdront
pas leur emploi et reprendront le chemin du travail dès la fin du confinement.
- Dans le second projet de loi de
finances rectificative pour 2020 que nous présenterons demain avec Bruno Le Maire, nous allons
passer à environ -9% de déficit pour prendre en compte le prolongement du
confinement.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
VRP, personnels navigants, pigistes, cadres
au forfait, employés ou travailleurs à domicile, intérimaires, saisonniers:
nous ouvrons le chômage partiel à de nouvelles catégories de salariés qui en
étaient exclues. Nous protégeons l’emploi comme jamais.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
Je salue la mobilisation sans
précédent des enseignants, garants de la poursuite de la continuité pédagogique
à distance jusqu’à la fin du semestre. Les enseignements dans les
établissements du supérieur ne reprendront physiquement qu’à la rentrée
prochaine.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
Les maires jouent un rôle majeur dans
la lutte contre le COVID19. Nous leur devons de bien fonctionner. C’est pourquoi le
gouvernement souhaite que l'installation des conseils municipaux élus au
premier tour ait lieu dès que les conditions sanitaires le permettront.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Hier soir, Emmanuel Macron a salué les
travailleurs sociaux. Ils et elles sont éducateurs en foyer, assistantes
familiales, intervenants à domicile, professionnels de PMI... Merci à tous les
professionnels mobilisés pour la protection des enfants en cette période de COVID19.
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
Échange avec Thierry Breton sur l’autonomie
stratégique européenne nécessaire pour combattre le virus et préparer l’après Covid19. Le Président l’a dit
hier : il nous faut la rebâtir sur la santé, l’industrie, l’agriculture, le
numérique, pour nos emplois.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
Comme l’a annoncé Emmanuel Macron, le Parlement
débattra sur Stopcovid. Nous travaillons dur pour que la France ait à disposition,
le cas échéant, les outils de santé publique utiles au déconfinement, dans le
respect de nos valeurs.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
Chaque activité a son plan de
réouverture, les restaurants, l'hôtellerie n'y échapperont pas.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
- Notre système de soins a résisté et
résiste. Nous avons actionné les leviers pour protéger les emplois et les
entreprises. Tout n'est pas encore parfait, mais la mobilisation est inédite,
les réponses agiles et puissantes.
- La France, et l'Europe, vont être
en capacité à faire face à l'enjeu économique qui est devant nous. Nous devons
cependant garder en tête la priorité: la sécurité sanitaire de nos concitoyens.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Les Français attendaient des
réponses et un chemin. Le Président les leur a donnés, avec humilité et
lucidité. Une nouvelle étape commencera le 11 mai. Ce sont les vertus qui nous
permettent de tenir aujourd’hui qui nous permettront de reconstruire demain.
- Nombreux sont celles et ceux dont
les difficultés ont été aggravées par le confinement. Nous nous devions de
renforcer notre action en leur faveur pour leur venir en aide.
- Les Français et les Françaises attendaient des
éclaircissements et un chemin. Le Président les leur a donnés hier, en
reconnaissant que nous n’avions pas encore toutes les réponses à leurs
questions. Il a donné un horizon, ce que réclamait Jean-Luc Mélenchon le 4
avril dernier: «le confinement sans horizon est insupportable»
déclarait-il. Il devrait donc être satisfait. Et pourtant…«Pourquoi cette date?»
questionne-t-il. La consultation systématique des scientifiques et des médecins
avant chaque décision, comme pour toutes les prolongations précédentes, ne
semble plus lui suffire, pas plus que le consensus médical pour saluer
l'échéance fixée dans 4 semaines. Docteur Mélenchon veut avoir son mot à dire.
Faut-il, alors, s'étonner que, face à l'autorité scientifique, il fasse le
choix du doute et du soupçon? «Restons prudents» enjoint-il. Le confinement le
plus strict doit se poursuivre jusqu'au 11 mai, a précisé Emmanuel Macron
ajoutant que cette date «ne sera possible (...) que si la propagation du virus
a effectivement continué à ralentir». Et que, si nouvelle étape il y a le 11
mai, elle ne pourra être que «progressive». Faut-il, alors, s'étonner que cette
prudence ne soit du goût de M. Mélenchon? «Une politique hasardeuse» se
plaint-il, anticipant sans connaître le dispositif le fait que: «les enfants
retourneront à l’école et les salariés au travail sans aucune protection
supplémentaire». Le Président a pourtant, là aussi, clairement indiqué, suivi
par le ministre de l’Éducation nationale ce matin, que toute réouverture
d'école ne pourrait être que progressive, en respectant des règles de
réaménagement des salles et des horaires et une stricte protection des élèves
et des enseignants. L'urgence d'enrayer les inégalités scolaires aggravées par
la crise n'a d'égale que l'impératif de protection que nous leur devons. Cette
priorité vaudra évidemment pour les travailleurs. Faut-il, alors, s'étonner
que, même en temps de crise, le jeu avec les peurs s'impose toujours face à la
vérité en «France Insoumise»? Le Président n'a pas fermé les yeux sur les «ratés»,
les «failles», les «insuffisances», reconnaissant même que, «à l'évidence»,
nous n'étions pas assez préparés face à la crise et que toutes les conséquences
devront être tirées. Mais pour Jean-Luc Mélenchon, là encore, le compte n'y est
pas. «Aucune leçon n'est tirée» s'emporte-t-il. «Ni planification de l’action
de test, ni réquisition de l’industrie textile, ni augmentation des moyens
d’accueil médical, ni plan d’hébergement des gens mis en quarantaine». Pourtant,
à partir du 11 mai, toute personne présentant des symptômes sera testée. À
partir du 11 mai, les personnes ayant le virus seront mises en quarantaine,
prises en charge et suivies par un médecin. À partir du 11 mai, l'État, en lien
avec les maires, permettra à chaque Français de se procurer un masque grand
public. Ça aussi, le Président l'a dit. «On ne comprend pas» conclut-il.
Effectivement, Jean-Luc Mélenchon, on ne comprend pas. On ne comprend pas qu'un
instant aussi solennel n'appelle pas à plus de retenue de votre part. On ne
comprend pas que vous qualifiez d'hasardeuse l'annonce du 11 mai alors qu'il y
a quelques jours à peine vous jugiez «insupportable» tout confinement sans horizon
de sortie. On ne comprend pas que vous mettiez tant d’efforts à organiser des
manifestations virtuelles, plutôt qu’à regarder le réel. On ne vous comprend
plus. «Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies,
nous réinventer – et moi le premier» a dit le Président hier soir. Alors,
Jean-Luc Mélenchon, chiche?
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Les députés LaREM saluent les jalons du
déconfinement COVID19 posés par Emmanuel Macron à partir 11mai qui concilient sécurité sanitaire, redémarrage économique et
justice sociale. Ils seront à ses côtés pour bâtir le «projet de concorde» et
de «refondation» de l’après.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Protéger la culture en France,
c’est aussi être européen, et, sauver le monde artistique français, c’est
envoyer le message d’espoir que les artistes de notre continent attendent dans
l’angoisse. (...) L'art, c'est la grandeur de la France.
- Le président a précisé que le
Parlement serait saisi sur la création de l'appli "stop covid". Le
Parlement est le gardien des libertés publiques et nous devons veiller à ce
qu'il ne soit pas porté atteinte à la vie privée des Français.
- Il fallait donner des perspectives
claires : c'est le cas avec la date du 11 mai. Le confinement est nécessaire
mais il est un moment douloureux et peut creuser les inégalités entre les
familles. La réouverture des écoles, c'est aussi une question sociale.
- Sans la culture, comment pourrions
nous vivre ce confinement ? Notre responsabilité est immense pour protéger et
soutenir la création et ceux qui la font alors que le secteur culturel souffre
de plein fouet de la crise sanitaire.
●MoDem
François Bayrou
(président)
- Le confinement était en soi une décision difficile à
prendre même si l’on voit une amélioration des chiffres avec toute la réserve
qu’il faut avoir. Celle du déconfinement en est une également. Enfin, nous
devons replacer cette question dans un contexte global de réflexion sur notre
projet de société au moment où nous reprendrons les activités. Le projet de
société va changer dans tous les pays du monde et nous pouvons espérer que le
projet ne sera pas que celui de la consommation.
- Le projet de société va changer dans tous les pays du
monde et nous pouvons espérer que le projet ne sera pas que celui de la
consommation.
- L’attente des Français est très claire: ils veulent savoir
où on en est dans la lutte contre cette épidémie, et surtout avoir une
perspective sur ce que pourrait être la fin de l’épisode de confinement strict
et les étapes d’un déconfinement raisonné. Ils le veulent pour eux-mêmes, en
particulier ceux qui ont des conditions de logement plus difficiles, avec des
familles, des enfants; mais ils veulent surtout le savoir pour toute notre
communauté nationale afin de se préparer à l’étape suivante, pour avoir une
lumière au bout du tunnel. C’est naturellement très difficile car personne ne
connaît la dynamique réelle de cette épidémie. Mais le devoir des gouvernants
est d’anticiper avec l’humilité nécessaire pour que les Français trouvent des
repères dans cette crise.
- Il faut que les Français puissent trouver des assurances
sur ce que sera le projet de société qui devra nécessairement être défini après
cette crise.
- Avant toute chose, ma première réaction est de saluer la
discipline des Français qui, dans une très grande majorité, sont respectueux
des règles.
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
Un Président au soutien des Français
dans « l’ébranlement intime, collectif » que nous vivons. Aux côtés
des plus faibles, des soignants, des entreprises, de ceux qui souffrent. Acteur
pour préparer le lendemain économique et écologique en se réinventant tous.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Y-aura-t-il des masques et du gel
en quantité suffisante pour les enfants et les enseignants? Voilà l'une des
nombreuses questions posée par la réouverture des écoles dès le 11 mai. Il y aura du travail à faire: les députés UDI souhaitent y
participer.
- Je crains qu’ Emmanuel Macron se trompe. Il
fallait fixer un horizon, il en fait une obligation. Nous avions besoin d’un
objectif, il a fait du 11 mai un impératif! Or, où seront les masques, comment
sécuriser les enfants dans les crèches ou écoles, qui aura du gel, etc.? Où est
le réalisme?
●Mouvement radical
Le Mouvement
radical salue le discours réaliste et courageux
du Président de la République qui a rappelé l’impératif de confinement. Nous
serons vigilants quant à la réelle fourniture en quantité de masques et tests
annoncée d’ici le 11 mai. Le Mouvement radical et ses élus, participeront à la cohésion nationale face à
l’épidémie dans un esprit de responsabilité et de solidarité. Ils
s’impliqueront dans le travail de préparation de levée du confinement et dans
l’élaboration d’un plan de relance massif.
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