Il n’y a que deux manières que nous retrouvions une «vie
d’avant»: soit le virus disparaît naturellement (ou, plus précisément, ne
s’attaque plus aux humains), soit on le maîtrise par un traitement ou un
vaccin.
Toutes les autres solutions sont des sortes de pis-aller qui
nous permettent de tenter de retrouver une certaine normalité dans
l’anormalité, de pouvoir vivre sous haute protection d’une menace vitale
constante.
D’où l’extrême difficulté pour tous les dirigeants de la
planète d’élaborer des déconfinements qui seront «réussis» et d’organiser la
société pour qu’elle fonctionne au mieux qu’elle pourra.
Tous ceux qui disent le contraire sont, au minimum des
ignorants, voire des irresponsables qui doivent être sanctionnés.
Dans quelques mois, nous nous rappellerons peut-être de la
période que nous vivons actuellement comme un cauchemar et ce sera tant mieux.
Mais, comme je ne crois pas aux miracles façon Trump (ni à
ses remèdes mortels!), nous devons trouver les moyens pour que ce virus ne
fasse pas s’effondrer pour longtemps le monde actuel, non pas uniquement ses
tares comme l’espèrent dans une fantasmagorique dangereuse ses contempteurs
mais toute son organisation et ses structures au péril d’une crise sans
précédent avec ses troubles et ses conséquences désastreuses ainsi que ses
possibles millions de morts, le tout dans une gigantesque régression dont nous
avons peine à imaginer ce qu’elle sera exactement tout en vivant dans
l’angoisse de sa survenance.
Cette possibilité d’«écroulement» pour reprendre le mot
utiliser par Edouard Philippe lors de son discours sur le déconfinement à
l’Assemblée nationale le 28 avril, est bien réel, soyons-en, au minimum,
conscients.
Comment peut-on jouer l’alarmiste à ce point diront certains
alors que le covid19 n’a fait jusqu’à présent «que» 200.000 morts
officiellement dans un monde qui en compte aux alentours de 7,7 milliards?
Mais, au-delà des chiffres macabres – dont on sait qu’ils
sont difficiles à établir pour l’instant sans oublier les mensonges éhontés de
certains pays en la matière qui les minorent comme la Chine, la Russie, l’Inde
ou le Brésil, par exemple, et d’autres qui sont incapables de faire une
comptabilisation du fait de leur Etat trop faible et/ou de leur système de
santé quasi-inéxistant (du coup, on peut sans doute multiplier le nombre de
décès par deux ou trois afin d’obtenir un chiffre plus proche de la terrible
réalité) –, il faut rappeler que les mesures prises, tout insuffisantes
qu’elles furent et qu’elles soient, ont permis d’éviter une hécatombe.
Ainsi, si l’on compte plus de 24.000 morts jusqu’à
aujourd’hui en France, les spécialistes estiment qu’avec les seuls confinement
et gestes barrières, on en a évité plus de 60.000.
Et ce qui nous attend est, pour l’instant largement inconnu
de nos connaissances.
Va-t-on vers la disparition ou une atténuation de l’épidémie
dans les semaines qui viennent pour les pays de l’hémisphère nord qui entrent
dans la période estivale, comme le prétendent certains sans en avancer la
moindre preuve?
Ou va-t-on vers une présence forte du virus qui reprendra
encore de plus belle à l’automne, comme le prétendent d’autres avec aussi peu
de preuves à l’appui.
Car, comme au temps du début de l’épidémie du sida, nous
naviguons à vue, ce qui permet de dire tout et n’importe quoi sans que l’on
puisse savoir ce qui est vrai ou faux.
Et n’oublions pas que la peste noire de 1347 revint cinq
fois avant de disparaître des pays européens.
Quotidiennement, nous sommes abreuvés d’«informations» qui
minorent la dangerosité du covid19 et d’autres qui font craindre le pire comme
ces possibles cas d’une extrême gravité chez les enfants ou les séquelles constatées
chez certains patients guéris au niveau inflammatoire, cardiovasculaire ou
neurologique.
En revanche, ce que nous savons, sans trop savoir comment
nous y prendre pour l’instant, c’est que nous devons, dès à présent, éviter
absolument l’écroulement et remettre les sociétés en ordre de marche tout en
prenant toutes les précautions possibles pour maîtriser au mieux l’épidémie et
éviter une reprise forte des contagions.
Ne nous mentons pas, c’est, avec nos connaissances du moment
sur ce qui va advenir dans le court et moyen terme, la parfaite quadrature du
cercle!
Et, pour autant, nous devons avancer parce qu’immobiles nous
ne nous en sortirons pas, parce que la vie c’est le mouvement.
Cela signifie prendre des risques les plus calculés possibles
mais certainement pas les paris crétins et criminels que certains responsables
politiques à travers le monde ont pris et que d’autres recommandent et qui
pourraient causer des ravages incalculables.
Mais, oui, nous devons agir et, comme toujours et plus en ce
moment, l’agir comporte des risques.
Ceux-ci doivent être en rapport avec la situation actuelle –
celle qui est réelle et non fantasmée (en bien ou mal) – et avec l’objectif
poursuivi, tenter de reprendre autant que faire se peu notre destin en main.
C’est dans un équilibre constant que doivent se prendre ces
décisions cruciales pour notre avenir.
Ce qui n’empêchera pas les erreurs de trajectoires ou des
décisions mal calibrées.
Mais comment penser que nous pouvons vivre comme nous le
faisons actuellement sans que cela ait des conséquences colossales sur notre
existence, sans que l’économie s’effondre avec tous les maux qui iront avec,
sans que le lien social se délité avec toutes les terribles conséquences sur
notre sécurité et nos libertés, sans que le prix à payer soit trop élevé.
Oui, nous devons agir, en humanistes responsables et
respectueux sans nous ca cher la difficulté de la tâche et sans atermoiements.
L’humain se targue d’intelligence, de raison et de
sentiments.
L’heure est de le démontrer.
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