Comme on pouvait s’y attendre, l’ex-chef de l’alliance centriste
Bleu blanc, Bennie Gantz – qui a retourné sa veste et s’est allié à la surprise
de tous, au premier ministre sortant et radical de droite –, Benjamin Netanyahu,
a échoué à former un gouvernement.
Même si le président israélien, Reuven Rivlin – qui a tweeté
«j'espère qu'une majorité parlementaire pourra être trouvée aussi vite que
possible afin d'éviter un quatrième scrutin» –, ne s’est pas encore résolu à appeler
à une quatrième élection législative en un an et demi pour dénouer cette crise
politique sans précédent où aucune majorité ne se dessine pour soutenir un
gouvernement – demandant à la Knesset (chambre de députés) de lui désigner un
nouvel élu pour tenter de mettre sur pied une coalition –, il semble bien qu’un
nouveau scrutin aura lieu.
Mais quand?
Car, l’ancien allié de Gantz, le centriste Yaïr Lapid, chef
de la formation Yesh Atid-Telem, a proposé un «gel politique» de six mois avant
de nouvelles élections.
Il a ainsi déclaré:
«Au vu des événements des dernières vingt-quatre heures, de
ceux, embarrassants, survenus au cours du dernier mois et de l’année passée, je
veux faire une proposition devant cette chambre: assez de politique. Les gens
n’ont pas suffisamment de nourriture à mettre sur la table. Les entreprises
s’effondrent. Les malades sont en train de mourir dans les hôpitaux. Nous
devons résoudre la crise entraînée par la pénurie de tests. Nous devons
commencer à prendre en charge la crise économique parce que personne n’a
véritablement commencé à s’y attaquer. Dans ces circonstances, la création d’un
gouvernement corrompu et d’une taille démesurée serait une catastrophe
nationale. L’idée que nous allons nous diriger vers un quatrième scrutin est
perturbante. C’est complètement déconnecté de la réalité. Alors je vais faire
une proposition que j’avais déjà formulée auparavant, une proposition simple et
nette. Tout geler pendant six mois. Dans six mois, on en reviendra à la même
situation. Et pendant ces six mois, au lieu d’avoir à gérer des affaires
politiques, nous œuvrerons à sauver l’économie, le système de santé et des
vies. Pendant ces six mois, le gouvernement intérimaire continuera à assumer
ses fonctions. Je pense que ce gouvernement est mauvais, mais il ne pourra pas
faire tout ce qu’il veut parce que nous contrôlerons la Knesset. La Knesset
aura un poids et elle aura une majorité.»
Il a ajouté que, bien sûr, «un gel n’est pas idéal. Ce n’est
pas ce que nous voulions. Mais c’est mieux qu’un gouvernement corrompu. Et
c’est indéniablement mieux qu’une quatrième élection».
Quant à l’autre parti de l’ancienne alliance centriste,
Telem, son chef Yaalon, a estimé que Gantz «a naïvement cru qu’il faisait un
sacrifice pour aider le pays», mais qu’«au lieu de s’occuper du coronavirus, il
a pris en charge l’immunité de Netanyahu» et que, dans ces circonstances, «il
est impossible d’envisager qu’il puisse prendre la direction du pays.»
Il a dit espérer que celui-ci «réalisait lentement la situation
dans laquelle il s’est mis».
Par ailleurs, selon un sondage, la gestion de la crise sanitaire
semble profiter à Netanyahu et à son parti, le Likoud, qui pourrait remporter
40 des 120 sièges de la Knesset en cas d'élections législatives, ce qui pourrait
lui permettre de former une coalition avec ses traditionnels alliés d'extrême
droite et ultra-orthodoxes, sans avoir besoin de l'appui de Benny Gantz…
Rappelons que la plupart des Israéliens sont actuellement
confinés à domicile, les entreprises sont fermées et le taux de chômage est de
plus de 25%.
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