Joe Biden & Michael Bloomberg |
La bataille entre les deux centristes pour savoir lequel des
deux sera le concurrent face au socialiste Bernie Sanders a tourné largement en
faveur de Biden lors du Super Tuesday (vote en même temps de 14 Etats) qui s’est
déroulé hier.
Donné moribond avant les primaires du Caroline du Sud qu’il a
remporté aisément samedi dernier, il a retrouvé les couleurs nécessaires pour à
nouveau se poser en favori des primaires démocrates.
De son côté, Michael Bloomberg, qui avait parié sur l’affaiblissement
irréversible de Biden, a manifestement perdu son pari même si ses scores ne
sont pas dérisoires mais ils ne sont pas à la hauteur de son ambition de sortir
comme le grand vainqueur de ce Super Tuesday (il ne faut pas oublier qu’il participait
pour la première fois officiellement à ces primaires, n’ayant pas voulu se
présenter aux caucus et primaires précédents faute de temps pour faire campagne
dans les Etats concernés).
Un Bloomberg qui a d’ailleurs annoncé une importante déclaration
à venir et qui pourrait être son abandon en faveur de Joe Biden pour d’abord faire
barrage à Sanders puis pour chasser Donald Trump de la Maison blanche, l’ancien
maire de New York ayant plusieurs fois répété qu’il accepterait le verdict des
urnes et qu’il soutiendrait le candidat démocrate quel qu’il soit mais dont la
proximité avec l’ancien vice-président de Barack Obama est évidente.
Ce ralliement, s’il a lieu, fera que le centre du Parti
démocrate sera uni face à Bernie Sanders, ce qui devrait donner, a priori, un avantage
décisif à son candidat dont on rappelle qu’il a déjà bénéficié des soutiens des
anciens prétendants à la nomination, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Beto O’Rourke
et qui aura derrière lui également Barack Obama et Hillary Clinton ainsi que
tous les principaux leaders du parti.
Pour autant, Joe Biden n’a pas encore gagné ces primaires et
Bernie Sanders a tout dit sauf son dernier mot.
Reste que la tâche du sénateur du Vermont se complique
fortement car il ne possède pas ou peu de réserves de voix venues d’autres candidats
qui pourraient se désister en sa faveur.
Ainsi, s’il est assez proche idéologiquement d’Elizabeth Warren,
dont les scores ont été très décevants ce mardi et qui n’a plus aucune chance
de l’emporter sauf miracle, leurs différends sont importants notamment depuis
qu’il a affirmé à cette militante des droits des femmes qu’une candidate n’aurait
aucune chance face à Trump.
De même, le programme de Sanders et bien plus radical que
celui de Warren.
Bien sûr, les électeurs de Warren pourraient le rejoindre si
la sénatrice du Massachussetts abandonnait mais cela demeure encore
hypothétique et ne représenterait sans doute pas un afflux qui renverserait le «momentum»
(dynamique) clairement en faveur de Biden désormais.
Un momentum qui est une très mauvaise nouvelle pour Trump.
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