Après le retrait de Tom Steyer puis de Pete Buttigieg, c’est
une autre «modérée» démocrate qui a annoncé son retrait des primaires, la sénatrice
centriste du Minnesota, Amy Klobuchar.
C’est le troisième abandon en trois jours dans la course à
la nomination du Parti démocrate.
Comme Steyer et Buttigieg, le retrait de Klobuchar est de faire
barrage à Bernie Sanders afin qu’un socialiste déclaré ne remporte pas les primaires
puis soit opposé à Donald Trump avec de grandes chances de perdre.
Mais à l’inverse de Steyer et Buttigieg, la sénatrice s’est,
dans la foulée, ralliée à Joe Biden même si, à l’évidence, les deux premiers savaient
que leur retrait allait bénéficier à l’ancien président de Barack Obama et que
Buttigieg a, depuis, déclaré publiquement qu’il allait le soutenir, expliquant
même qu’il ne voulait pas voir la présidentielle n’être qu’un duel entre un
populiste démagogue de droite et un révolutionnaire des années 1960 de gauche!
Dans le même temps, on a appris un autre ralliement d’un ancien
candidat aux primaires démocrates (et lui aussi centriste) à Biden, celui de l’ancien
représentant texan, Beto O’Rourke et qui a abandonné la course voici plusieurs
semaines.
Il est d’ailleurs intéressant que les deux «jeunes» candidats
de ces primaires qui sont présentés comme l’avenir du parti, Buttigieg et O’Rourke
se soient déclarés en faveur de Joe Biden alors même que le camp de Sanders le
présentait comme un «has been».
Mais ces soutiens, s’ils sont avant tout contre Sanders, le
sont également contre un autre candidat qui entre en lice officiellement ce
jour lors du «Super Tuesday» qui va voir quatorze Etats voter en même temps
(dont la Californie et le Texas), Michael Bloomberg, le plus centriste des prétendants.
Deux raisons principales ont sans doute guidé les anciens
candidats à rallier Biden plutôt que Bloomberg: ce dernier n’est pas membre du
Parti démocrate et c’est un milliardaire, ce qui a beaucoup de mal à passer
dans une partie de l’électorat démocrate.
En outre, même si l’ancien maire de New York est monté haut
dans les sondages et qu’il est sûrement le plus compétent des candidats, son pari
de représenter le parto démocrate en novembre prochain demeure risqué, un pari
qui pourrait, in fine, si les choses tournent mal, profiter d’abord à Sanders.
Selon les résultats du Super Tuesday, il se pourrait d’ailleurs
que la nomination ne se joue plus qu’entre Biden et Sanders avec les échecs, l’un
possible, de Bloomberg, l’autre annoncé, celui de la sénatrice de gauche, Elizabeth
Warren.
Reste que la présence, et de Biden, et de Bloomberg est un
avantage pour Sanders que les deux centristes vont devoir régler rapidement
pour éviter, dans leur duel, d’offrir l nomination à un socialiste populiste
qui a accusé l’«establishment» démocrate de vouloir l’empêcher d’être le candidat
d’un part dont on rappelle, à l’inverse de Bloomberg, qu’il n’en a jamais été
membre....
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