Joe Biden |
De ce fait il se rapproche inexorablement de la nomination
pour être le candidat démocrate pour la présidentielle et surtout le favori face
à Donald Trump selon les sondages.
D’autant que ses scores de plus de 60% en Floride et près de
60% dans l’Illinois, deux Etats importants, lui donnent désormais une confortable
avance en nombre de délégués face au socialiste Bernie Sanders.
Si ce dernier n’a pas encore annoncé qu’il se retirait de la
campagne pour soutenir Biden, il est de plus en plus pressé par le Parti démocrate
de le faire afin de présenter, dès maintenant, un front uni face au populiste
démagogue installé à la Maison blanche.
On a beaucoup parlé d’une résurrection improbable pour Joe
Biden qui, de statut d’ultra-favori était tombé bas dans les sondages et,
surtout, avait perdu les premières élections, comme les caucus de l’Iowa ou du
Nevada, faisant de lui un perdant probable pendant que Sanders, lui, semblait avoir
la dynamique nécessaire pour l’emporter.
S’il est vrai que l’ancien vice-président de Barack Obama a
su rebondir alors que plus personne ne misait plus le moindre cent sur sa
personne, c’est surtout une stratégie forte d’endiguement du sénateur du
Vermont qui a réussi.
Ce que n’avait pas réussi à faire le Parti républicain en
2016 pour barrer la route à Donald Trump, le Parti démocrate a réussi à le faire.
Parce que si Sanders était en tête des intentions de vote et
Biden de plus en plus en perdition, cela venait aussi et surtout d’un trop
plein de candidats, notamment situés au centre de l’échiquier politique, qui
permettait au socialiste, sans réaliser des scores mirifiques, de dominer ces
primaires.
Devant l’inquiétude grandissante des leaders démocrate de
voir la nomination d’un candidat dont ils pensaient qu’il n’avait aucune chance
de l’emporter face à Trump en novembre prochain, il a d’abord fallu que la
communauté noire se mobilise en faveur de Joe Biden et lui fasse gagner la primaire
de Caroline du Nord.
A partir de ce moment-là, une dynamique s’est (ré)instaurée avec
de plus en plus de soutiens en faveur de celui-ci, tous les candidats importants
de la primaire encore en course ou s’étant déjà retiré, lui apportant leur voix
(à l’exception notable d’Elizabeth Warrren qui n’a choisi de soutenir personne
jusqu’à présent).
C’est donc à un véritable encerclement de la candidature du
socialiste auquel on a assisté et on peut même dire sans exagéré qu’il s’agit d’abord
de «tout sauf Sanders» plutôt que «tous derrière Biden».
Il se trouve que ce dernier, de par son profil, son
expérience, sa notoriété et l’empathie qu’il suscite dans le peuple américain
était le mieux placé pour faire barrage à Sanders puis pour battre Trump.
Il fallait donc, dans un premier temps éliminer Sanders, ce
que les démocrates sont en train de réussir dans ce que l’on peut appeler un sursaut
salvateur pour ne pas tomber dans une gauchisation du parti qui risquait de les
éloigner du pouvoir pendant longtemps et, surtout, de permettre à Trump d’être
réélu, un cauchemar qu’ils ne veulent absolument pas voir se réaliser, tout en
se rappelant qu’en 2016 Bernie Sanders a porté une responsabilité historique dans
la défaite d’Hillary Clinton.
Reste que la campagne est encore longue jusqu’en novembre
prochain mais, au moins, le Parti démocrate se donne réellement la possibilité de
gagner ce qui est, pour l’instant, l’essentiel.
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