Par Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Bernie Sanders |
Le socialiste Bernie Sanders fait la course en tête des
primaires du Parti démocrate (dont il n’est pas membre) et s’affirme comme un
des favoris (il vient de remporter le caucus du Nevada après la primaire du New
Hampshire) même si la course vient de débuter (seuls trois petits Etats ont
voté) et que rien n’est encore joué, loin de là.
Battu en 2016 par Hillary Clinton lors des mêmes primaires,
il avait été un mauvais perdant qui a une responsabilité évidente dans la
défaite de la candidate démocrate face à Donald Trump.
Ses accents populistes contre les élites et les riches, son
programme très à gauche et surtout irréalisable dont une partie est concoctée
par des économistes français proches de Thomas Picketty, le chantre de l’antilibéralisme,
en font un candidat que l’on a souvent comparé à Donald Trump pour ses excès et
ses diatribes.
Mais, malgré des ressemblances évidentes dans le
comportement, le discours et un certain narcissisme, on ne peut pas affirmer qu’il
est un Trump de gauche.
Son intégrité, son honnêteté, ses capacités intellectuelles,
son respect de la démocratie, de la Constitution et de l’état de droit ne
peuvent en aucun cas être mis en parallèle avec la vulgarité, la malhonnêteté,
les mensonges, la bêtise, les constantes dérives autoritaires et l’irrespect de
la légalité du populiste démagogue et extrémiste qui occupe actuellement la
Maison blanche.
De même, s’il servira avant tout sa clientèle de gauche une
fois élu comme Trump sert celle de droite et d’extrême droite, il ne
confisquera pas le pouvoir au profit d’une caste et d’un parti minoritaire dans
le pays comme l’est le Parti républicain.
Cependant, son programme irresponsable pour l’économie
américaine, la stigmatisation d’une partie de la population et son attachement
idéologique en font un danger pour le pays.
Mais le péril principal qu’il représente est de faire
réélire Trump!
En effet et même s’il le bat quasi systématiquement dans
tous les sondages, Sanders n’est pas capable de rassembler les électorats
modéré et centriste derrière sa candidature malgré ce que disent ses soutiens
et lui-même.
Et il le sera encore moins lorsqu’une fois le candidat
officiel des démocrates, l’ensemble des Américains prendront connaissance de
son programme déjà vilipendé par ses concurrents centristes Joe Biden, Pete
Buttigieg et Amy Klobuchar sans oublier, désormais, Michael Bloomberg comme
irréalisable et dispendieux.
Les forces qui sont derrière Trump le savent que trop bien,
elles qui se réjouissent de sa possible nomination.
C’est également la raison pour laquelle la Russie est en
train de l’aider – sans son accord – comme elle l’avait d’ailleurs fait en 2016
mais sans résultat pour barrer la route à Clinton.
Pour autant, la réelle détestation de Donald Trump dans une
majorité de la population est un atout qui peut lui permettre d’être élu et de
nous débarrasser d’un personnage qui est une vraie menace pour la démocratie
américaine et la démocratie dans le monde, ce que n’est pas et n’a jamais été
Sanders.
Reste qu’une fois élu, s’il applique son programme, il
risque de plonger les Etats-Unis dans la crise un peu comme François Mitterrand
en 1981 et jusqu’au tournant de la rigueur en 1983…
Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella
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