mardi 25 février 2020

Propos centristes. France – Agriculteurs; désarmement; coronavirus; réforme des retraites; Brexit; égalité hommes/femmes…

Voici une sélection, ce 25 février 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
Tous avec nos agriculteurs au cœur de changements très profonds : pour l’environnement, la qualité, la sécurité alimentaire. Comptez sur mon engagement pour vous accompagner et réussir cette transformation engagée ensemble.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- La priorité unique et absolue du Gouvernement est de protéger nos concitoyens contre le risque sérieux d’une épidémie de coronavirus.
- [Réforme des retraites] Lorsqu’il faut prendre ses responsabilités, je le fais sans hésiter et j’utilise toute la Constitution, rien que la Constitution.
- Fierté et reconnaissance pour nos agriculteurs, éleveurs et producteurs. À leurs côtés pour les aider à réussir les grandes transformations auxquelles ils font face.
- J'ai convoqué un nouveau point de situation sur le coronavirus à Matignon avec les ministres concernés. Toutes les informations et recommandations sanitaires sont disponibles sur le site dédié du Gouvernement : https://gouvernement.fr/info-coronavirus.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Nous pouvons être fiers de nos agriculteurs, de ces femmes et de ces hommes, au travail pour nourrir leurs compatriotes et promouvoir les richesses de nos terroirs. Le Gouvernement est à leurs côtés.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
[Discours à la Conférence du désarmement]
C’est, pour moi, un très grand honneur de m’exprimer aujourd’hui à la Conférence du désarmement. Car, au fil des années, la Conférence a su édicter des normes et négocier des traités qui ont renforcé notre sécurité collective et la stabilité de notre environnement stratégique.
Je mesure aussi la responsabilité qui est la mienne en m’adressant à vous, car ce que la Conférence a construit, comme d’ailleurs ce qu’elle incarne, est aujourd’hui remis en cause.
Remis en cause, d’abord, par ceux qui ne respectent pas les instruments que nous avons négociés ici-même. Et je pense notamment, dans un passé récent, aux violations caractérisées de la Convention sur les armes chimiques.
Remis en cause, aussi, par ceux qui refusent de s’engager vraiment dans la négociation des nouvelles normes qui doivent nous permettre de contrer le retour d’une course aux armements conventionnels ou nucléaires.
Et permettez-moi de prendre un exemple. Il est aujourd’hui urgent de définir collectivement les voies et moyens d’encadrer les risques d’incidents, d’actes délibérés, voire d’actes hostiles dans l’espace extra-atmosphérique. Pourtant, sur ce sujet stratégique majeur qui engage notre sécurité collective, nous ne sommes pas encore parvenus à nous retrouver autour d’un agenda pragmatique conjuguant mesures de confiance et de transparence et négociation juridique.
Les Etats qui ont compris qu’il est dans leur intérêt de pouvoir compter sur des règles protectrices et stabilisatrices – c’est-à-dire, en fait, l’immense majorité des Etats – ne sauraient accepter d’être les seuls à respecter nos règles communes et se satisfaire de ces manquements, de ces blocages et, pour dire le fond de ma pensée, de se satisfaire de cette crise du désarmement, qui est l’une des plus préoccupantes manifestations de la crise du système multilatéral, de la systématisation des rapports de forces et de l’intensification de la compétition internationale qui caractérisent notre époque.
Pour la France, la Conférence du désarmement demeure une enceinte incontournable. C’est pourquoi j’ai tenu à saisir cette occasion de venir devant vous aujourd’hui pour vous dire, concrètement, ce que peut être, selon nous, un désarmement responsable qui serve la stabilité internationale.
Et j’insiste sur ce mot: «responsable». Car il ne faut jamais perdre de vue une évidence : si le désarmement a pour fin notre sécurité collective, il ne saurait se faire sans prise en compte des intérêts de sécurité de ceux qui le mettent effectivement en œuvre.
C’est particulièrement vrai s’agissant du désarmement nucléaire, qui se construit peu à peu sur la base du principe de sécurité non diminuée pour tous.
La vision de la France sur cette question a été exposée de manière très claire par le Président de la République dans le discours sur la stratégie de défense et de dissuasion de notre pays qu’il a prononcé le 7 février dernier.
C’est cette vision que la France défendra dans quelques semaines à la Conférence d’examen du Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires.
La vision que nous défendons est fondée en fait sur trois piliers.
1) D’abord, le respect strict de la norme centrale que constitue le Traité de non-prolifération nucléaire, que nous appelons tous les Etats à mettre en œuvre.
C’est pourquoi nous sommes particulièrement vigilants face aux risques de crises de prolifération, qui constituent autant de menaces existentielles pour l’intégrité du TNP. Nous poursuivons ainsi nos efforts pour préserver le JCPoA et obtenir de l’Iran qu’il revienne en conformité avec cet accord. Nos efforts pour parvenir au démantèlement complet, vérifiable et irréversible des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord sont dans le même esprit.
2) Le deuxième pilier de notre approche, c’est l’approfondissement du travail normatif que nous menons dans cette enceinte et sur lequel à mon sens il est urgent d’accélérer.
D’abord avec la négociation, ici-même, d’un Traité d’Interdiction de Production de Matières Fissiles à usage militaire (FMCT). Vous avez récemment eu l’occasion de visiter nos installations de Pierrelatte et Marcoule que nous avons démantelées de façon irréversible et vous savez donc que, sur ce sujet, la France estime avoir montré la voie.
Deuxièmement, avec l’universalisation du Traité d’Interdiction Complet des Essais (TICE), négocié avec succès par la Conférence – je tiens à le rappeler.
Troisième élément, avec de nouveaux échanges sur la vérification du désarmement nucléaire, pour garantir que tout accord de désarmement soit vérifié de façon robuste. C’est le sens du deuxième pilier de notre approche pour l’approfondissement normatif.
3) Enfin, troisième pilier, il faut conduire des travaux concrets pour la réduction des risques stratégiques et pour le renforcement de la confiance et de la transparence sur les arsenaux et les doctrines et stratégies nucléaires des Etats dotés du P5.
Je n’ignore pas la qualité des discussions qui ont lieu à Genève sur ce sujet et je veux en saluer la cheville ouvrière : l’UNIDIR [Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement], dont nous célébrons les 40 ans d’activité cette année.
Nous sommes également convaincus de l’importance de définir un nouvel agenda pour la maîtrise des armements. Un agenda dans lequel la France souhaite s’engager et encourage ses partenaires européens à s’engager à ses côtés.
C’est indispensable. A la fois pour sauvegarder les instruments existants, avec le renouvellement que nous souhaitons du traité New Start qui lie les Etats-Unis et la Russie. Et pour nous doter d’instruments nouveaux, suite à l’effondrement du Traité FNI et du Traité sur les Forces conventionnelles en Europe.
Dans le domaine, justement, des armes conventionnelles, d’importants travaux se poursuivent au sein du groupe gouvernemental d’experts sur les Systèmes d’Armes Létaux Autonomes. Nous devons travailler à les renforcer. Car, une fois posées les bases d’un accord international sur ce sujet, des inquiétudes sont apparues que les réalités stratégiques actuelles ne justifient en rien. Il faut désormais que chaque pays cherche, sans attendre, à mettre en œuvre, au niveau national, les onze principes qui ont été agréés dans ce cadre. Avec l’Allemagne, nous plaiderons pour que des engagements politiques précis soient pris lors de la Conférence d’examen de 2021 de la Convention sur certaines armes classiques.
Et je n’oublie pas la question des armes explosives dans les conflits urbains. Il faut que nous définissions une voie permettant un partage accru de bonnes pratiques en matière d’application du droit international dans la conduite de nos opérations. C’est ce que doit viser la déclaration politique qui est actuellement en négociation ici, à Genève.
Je veux, pour conclure, redire le plein soutien de la France à la Conférence du désarmement et saluer le travail de tous les experts de la communauté du désarmement, dont je sais l’engagement sincère et exigeant sur ces questions d’importance vitale.

Florence Parly (ministre des Armées)
A Athènes, entretien avec le Premier Ministre grec et mon homologue sur les perspectives de renforcement de la coopération entre nos deux pays. La France soutient les efforts de la Grèce, qui a émis le souhait de rejoindre l’initiative européenne d’intervention. Dans les airs, avec le prochain exercice Inochios, ou en Méditerranée, où une frégate grecque escorte actuellement le porte-avions Charles de Gaulle, nos armées s’entraînent et agissent ensemble : l’Europe de la défense, au quotidien. En Méditerranée, la France soutient la Grèce et est déterminée à contribuer au respect du droit maritime international. La souveraineté maritime des pays méditerranéens doit être protégée.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Troisième déplacement en Grèce depuis 2 ans. Très heureux de revoir mon homologue. Il y a bien plus qu'une coopération économique entre nos deux pays mais une véritable amitié qui unit nos peuples. Nous partageons la même évaluation: nous avons besoin de plus de croissance dans la zone euro. Il faut pour cela investir plus, notamment dans la transition écologique.
- Le fonds souverain d’Abou Dhabi investit 1 Md€ dans le fonds "Lac d’argent" aux côtés d’investisseurs français. Il contribuera à soutenir la croissance de long terme de nos entreprises. Ce partenariat illustre la relation de confiance entre la France et les Émirats Arabes Unis. Qu’est-ce que le fonds "Lac d’argent" ? Géré par la Bpi [Banque publique d'investissement], il permettra d’investir dans des entreprises cotées françaises sur le long terme et de leur assurer un actionnariat stable.
- Progrès important au G20 pour refonder la fiscalité des entreprises pour le 21ème siècle, combat majeur de la France : nous avons un consensus sur la nécessité de parvenir à une solution internationale à l’OCDE d’ici fin 2020, sur la taxation du numérique et sur un impôt minimum.
- Le G20 est particulièrement vigilant sur l'impact du coronavirus sur la croissance mondiale. La présidence du G20 et le FMI en suivront l'évolution en permanence. Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires en cas de besoin.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Très heureuse d’être aujourd’hui au Salon de l’Agriculture auprès des agriculteurs, acteurs essentiels de la transition écologique. 3 mesures annoncées pour les soutenir: labels bas carbone, paiements pour services environnementaux, photovoltaïques sur bâtiments.
- Il sera désormais beaucoup plus simple d’installer des panneaux solaires sur les toits des bâtiments agricoles. Une mesure de bon sens pour aider les agriculteurs à accélérer leur transition écologique!
- La science est au cœur de notre politique climatique. C'est la science qui permet de tous nous alerter et de tous nous mobiliser pour aller vers la neutralité carbone en 2050. C'est ce que j'ai rappelé ce matin en ouverture de la 52ième session du GIEC.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- La jeunesse engagée pour l’intérêt général! Nous fêtons les 10 ans du service civique. 430 000 volontaires se sont engagés et nous allons encore de l’avant!
- Si l'Europe veut rester à l'avant-garde des grandes évolutions du monde, il faut que l'éducation et la recherche soient au coeur de ses investissements.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Coronavirus: nous sommes en alerte et les équipes sont entièrement mobilisées sur tout le territoire. Aucun nouveau patient n'a été diagnostiqué positif. Notre système de veille sanitaire est pleinement opérationnel.
- [Covid19] Il n'y aura pas un seul département français qui ne sera pas équipé pour faire face à la menace épidémique.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
- Un objectif ambitieux et mesurable de notre politique alimentaire! Les acteurs de la restauration collective s'engagent: 50% de produits de qualité et durables, 20 % de produits bio d'ici 2022, favoriser une alimentation ancrée dans les territoires.
- La transition agro écologique des exploitations agricoles se fera grâce aux alternatives trouvées par les chercheurs de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).Objectif: -50% d’utilisation de pesticides en 2025.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Chaque année, je vais à la rencontre de nos éleveurs et de nos producteurs, de ceux qui font la richesse de nos territoires. Le Salon de l’agriculture est l’occasion de leur rappeler notre attachement et de leur témoigner notre admiration. Ils sont une part de notre culture.
- Le Printemps des Poètes est l’occasion de mettre la poésie au cœur de nos vies. L’occasion pour chacun de faire l’expérience de la singularité, de la beauté, de la puissance des œuvres des poètes.
- Dans beaucoup de villes et villages de France, il n'y a pas une fête ou cérémonie sans que l'harmonie ou la fanfare locale vienne jouer quelques notes de musique. Ce patrimoine, nous le soutenons et nous le valorisons. Réunion avec les représentants des fédérations des harmonies.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Au Salon de l’agriculture échange très riche sur l’inclusion, l’emploi et la formation. Le monde agricole est riche de ses hommes et de ses femmes, et de leurs racines humanistes profondes. Faisons encore décoller l’inclusion et l’apprentissage dans tous nos territoires.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
Heureux d’avoir partagé ce moment précieux ce midi. Avec des professionnels que je connais depuis tant d’années et des agriculteurs qui doivent être fiers de ce qu’ils font. Face aux défis des temps à venir, ils sont la solution, pas le problème.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
La recherche au service d'une agriculture plus respectueuse de l’homme et l’environnement! Je salue cette belle initiative dans la dynamique impulsée par le programme "Cultiver et protéger autrement". C'est au niveau européen que se trouvent les réponses aux grands défis de demain!

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Ce que veut la France, et la mission que les 27 viennent de confier à Michel Barnier, c'est de trouver un bon accord Brexit: ne pas céder à la pression du calendrier, mais protéger les intérêts des Européens en étant très clairs, très fermes sur la voie que nous allons tracer.
- Au Salon de l’agriculture je suis venue dire aux agricultrices et aux agriculteurs français qu'avec le président Emmanuel Macron, nous nous battons pour eux sur le front européen.
- Message clair sur le Brexit: ce n'est pas parce que Boris Johnson veut un accord coûte que coûte le 31 décembre que nous signerons sous la pression du chantage ou du calendrier un mauvais accord pour les Français.
- On ne peut pas avoir des priorités du 21e siècle financées avec les moyens d'il y a 20 ans. Nous voulons de nouvelles ressources qui soient des armes politiques : taxer les gros acteurs financiers, les GAFA, les gros pollueurs, qui bénéficient de l'Europe et n'y contribuent pas.
- Nous n'avons pas eu d'accord sur le Budget européen car il y a eu des blocs, des divisions en Europe. Cela n'a aucun sens d'opposer le contribuable néerlandais et l'agriculteur français, ni d'opposer les fonds pour la défense avec les fonds pour l'outre-mer.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
La loi Egalim vise à rééquilibrer les relations commerciales entre distributeurs, industriels et agriculteurs pour mieux partager les revenus. La DGCCRF a réalisé 5500 contrôles en 2019. Avec Didier Guillaume, nous suivons les négociations commerciales en cours.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Le gouvernement s'engage contre les privations des enfants. Pour 2020 : 200 000 élèves de zones défavorisés bénéficieront d'un petit déjeuner à l'école; extension de la cantine à 1€ aux écoles maternelles.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Selon l’INED plus de 75% des tâches éducatives et ménagères sont accomplies par les femmes dans les couples femmes-hommes. Cela a des incidences négatives sur la trajectoire professionnelle des femmes.
- Du Carnaval d’Alost, reprenant à son compte la représentation nazie des Juifs en insectes, au bûcher brûlant la figure d’un couple gay sous les applaudissements en Croatie: ces atteintes sordides à la dignité humaine sous prétexte de fête doivent être combattues sans trembler!
- On gagnerait toutes et tous à abaisser le niveau de tension et d’agressivité du débat public et à remettre les idées au centre du débat : là entre des insultes, des mises en scène de lynchages, des coups bas, où sont les idées?
- Le Forum économique mondial a calculé qu'on atteindra l'égalité femmes/hommes dans l'économie en 2234 si on ne fait rien de plus. Il est temps d'avoir des mesures coercitives.
- Le gouvernement va allonger la durée du congé paternité. À l'heure actuelle, il est de 11 jours en France, c'est peu (...) Plusieurs scénarios sont sur le table.
- J'appelle Twitter à prendre ses responsabilités. Twitter doit appliquer la loi, il ne doit pas y avoir une zone de non-droit.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Le Brésil est un partenaire stratégique pour la France et l'Europe. Échanges constructifs avec M. Rodrigo Maia, Président de la Chambre des députés du Brésil, qui mène une mission d’étude sur l’organisation territoriale et l’importance de la coopération intercommunale.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Les députés LaREM portent des enrichissements majeurs qui devront apparaître dans le texte de la réforme des retraites. Celui-ci devra aussi tenir compte de la dynamique de négociations en cours avec les partenaires sociaux.
- La mise en cause inadmissible du Président Richard Ferrand par le socialiste Olivier Faure cette nuit l’Assemblée Nationale illustre tristement le dévoiement du débat démocratique provoqué depuis une semaine par plusieurs oppositions: quand le fond est absent, l'invective prend sa place.

Roland Lescure (député)
- [Réforme des retraites] On est lundi, il est 9h15. Il reste 33791 amendements et on nous propose de remplacer "réduction" par "diminution", "constante" par "continue".
- [Réforme des retraites] Remplacer “comparable” par “analogue”, par “semblable”, ou par “équivalent”. “Digne” par “acceptable” ou par “respectable”. Vive le travail du dimanche. Et vive la démocratie.

Marie Lebec (députée)
[Réforme des retraites] Les députés LFI et communistes sont enfermés dans leur logique d'obstruction systématique et ont totalement oublié l'intérêt des Français. Quelle est leur proposition de fond quand leurs amendements visent à remplacer le mot "annuellement" par "chaque année"?!

Nicolas Démoulin (député)
[Réforme des retraites] Et sans surprise, ce dimanche matin dès la reprise. Je propose de changer le mot affligeant par : lamentable, désespérant, consternant, désolant, atterrant...

François Cormier-Bouligeon (député)
Avec la loi sur le système universel des retraites: les Insoumis et les Communistes jouent avec le dictionnaire des synonymes pour empêcher l’Assemblée Nationale de débattre; la Majorité fait progresser les droits des femmes, des salariés, des agriculteurs, des indépendants

Catherine Fabre (députée)
[Réforme des retraites] Passer à un régime par points permettra à 100% des mères de bénéficier d'une majoration car ce sera le cas désormais dès le premier enfant! Un système beaucoup plus équitable et plus avantageux pour les femmes, dans le secteur privé comme dans le public!

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Tribune: Réforme des retraites : il faut dépasser le blocage parlementaire]
Cela fait déjà trois semaines qu’on travaille sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale. Et il se passe peu de choses malheureusement, alors que cela concerne tous les Français, les retraités d’aujourd’hui, les retraités de demain.
On est dans une forme de blocage où les oppositions - en particulier l’extrême gauche -empêchent la majorité d’avancer dans le texte et empêchent même les autres oppositions d’avancer dans le texte. Tout le monde est frustré.  
Alors, 49.3 ou pas 49.3 ?
En fait, le 49.3, en général c’est quand la majorité est un peu gênée aux entournures. Et qu’on n’arrive pas à avoir une majorité pour voter un texte. Là, en l’occurrence, la majorité elle est unie, entre MoDem et LREM. Et elle est même plus large que cela par ce que la bonne surprise c’est d’avoir des députés AGIR, des députés UDI, des députés non inscrits qui sont prêts à soutenir la réforme.
Il faut dépasser le blocage parlementaire.
Le 49.3, je ne le prône pas, je le redoute, car c’est dommage de ne pas pouvoir travailler sur le texte. Mais on serait plutôt dans une sorte de 49.3 à l’envers, une sorte de 3.49 pour dépasser l’obstruction de l’opposition.
Si tel est le cas, le texte ira au Sénat. Le Sénat va probablement beaucoup l’abîmer, parce que l’extrême gauche de l’Assemblée nationale aura confié à la droite sénatoriale le soin de faire évoluer le texte…
Ils vont nous le filloniser et quand il reviendra à l’Assemblée nationale au printemps, on pourra le remacroniser.
Il faut que nous au MoDem, nous remettions de la clarté dans le débat. Qu’on redonne nos préalables, parce que nos préalables nous les avions affirmés dès Guidel. Parce que nous avons les idées assez claires sur le sujet.
Les pensions ne doivent pas baisser, aussi bien pour les retraités d’aujourd’hui que pour les retraités de demain.
Les droits acquis sont acquis. Tout ce qui a été cotisé dans le système d’avant vaudra dans le système d’après.
On ne touche pas aux réserves, ce qui peut considérablement rassurer les avocats. On remet déjà des préalables pour que tout le monde retrouve un peu de sérénité dans le pays. Et puis après il faut dire ce que l’on veut rajouter, comme plus-value sociale.
La première chose c’est sur la gouvernance.  Il faut que les syndicats soient inclus dans la gouvernance et que ce soit une gouvernance vraiment démocratique, partagée entre le politique et le syndical.
La deuxième chose c’est la pénibilité. Il y avait des bons pas qui avaient été faits pour la pénibilité mais qui étaient très difficile à appliquer.
Nous on a trouvé la solution – en discutant d’ailleurs avec la CFTC et la CFDT – c’est de déterminer la pénibilité par branche.
Et au lieu que ce soit fait par statut ou par entreprise : qu’on puisse s’adapter à la situation de chacun.
Troisième priorité : la famille. On va améliorer les droits familiaux avec des pourcentages de retraite supplémentaires pour les femmes qui ont eu des enfants. Mais il faut qu’on aille plus loin pour le troisième enfant et sur le deuxième enfant.
D’abord parce que la famille a beaucoup évolué aujourd’hui et puis aussi parce qu’on a une crise de la natalité dans notre pays.
Et que si on veut un système de retraite garanti à long terme : il faut qu’on ait plus d’enfants demain. Et que jamais le problème financier soit un obstacle au projet familial d’avoir un enfant.
Et enfin, une vraie avancée sociale : c’est la retraite progressive et la transmission en fin de carrière.
Il faut qu’en fin de carrière quand on est au summum de sa compétence professionnelle mais pas au summum de ses capacités physiques, on travaille un peu moins pour transmettre beaucoup plus.
- [Réforme des retraites] Ça serait bien qu'on ne vive pas un jour sans fin. On recommence tous les jours exactement la même chose [...] vous voulez jouer au bilboquet, nous on voudrait faire du débat parlementaire.

Nathalie Avy-Elimas (députée)
[Réforme des retraites] Le groupe MoDem soutiendra le gouvernement s'il utilise le 49.3, à condition en particulier d’enrichir le texte initial des avancées discutées avec les partenaires sociaux et des amendements prioritaires. Je serai particulièrement attentive à la progression des droits familiaux.

Marguerite Deprez-Audebert (députée)
[Tribune: Le Socle européen des droits sociaux, ciment de la convergence sociale]
Il est essentiel de faire connaître le socle européen des droits sociaux et de voir aboutir les vingt principes qu’il comporte.
Lors du sommet social en novembre 2017 à Göteborg en Suède, les 28 dirigeants de l’Union européenne ont affirmé leurs valeurs communes et se sont engagés à adopter un ensemble de 20 principes.
Du droit à un salaire équitable au droit aux soins de santé, de l’apprentissage tout au long de la vie, d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, de l’égalité des genres au revenu minimum : le « Socle » fait de l’UE la défense des droits des citoyens dans un monde en mutation constante.
J’en suis convaincue, l’Union européenne ne peut désormais progresser qu’en avançant sur deux jambes : l’économique et la sociale. C’est pour cette raison que j’ai saisi le semestre dernier l’opportunité de travailler sur le « Socle » via un rapport, présenté le 21 mars dernier à la commission des affaires européennes.
Ce rapport a permis de constater que malgré un ralentissement de la convergence sociale en Europe ces dernières années, il serait erroné de considérer qu’il n’existe pas d’acquis social européen. De l’égal traitement entre les femmes et les hommes, objet de législations européennes depuis 1976, à la santé et la sécurité des travailleurs réglementées depuis 1989, au détachement des travailleurs à nouveau encadré par la directive du 28 juin 2018, sans oublier l’ensemble des fonds structurels européens à vocation sociale (100 milliards d’euros, destinés à des projets sociaux), l’Union a toujours agi en matière sociale.
Le « Socle » nous donne à voir ce qui a déjà été fait, mais surtout ce qu’il nous reste à faire. Les droits sociaux qui y sont inscrits engagent autant les États que l’Union européenne.
Nous sommes à un moment clef pour ancrer cette forte dimension sociale et l’amplifier dans l’avenir de l’Union européenne au bénéfice de tous ses membres. Si l’Union parvient à un projet économique et social européen commun, la France ne peut qu’en bénéficier.
En effet, notre pays ayant l’un des coûts salariaux les plus élevés de l’Union, tendre à l’harmonisation sociale serait un facteur clef pour renforcer sa compétitivité économique.
Dans notre rapport nous avons suggéré une proposition de résolution européenne, afin d’inciter à compléter à court terme les outils du socle, mais aussi pour réfléchir à plus long terme à ce que pourrait être l’avenir de l’Europe sociale. Transmise à Bruxelles, la résolution a reçu une réponse positive de la Commission européenne fin août.
Le Socle européen des droits sociaux sera dorénavant à la base de toutes les futures propositions de la Commission et de toutes les priorités d’investissement qui contribuent à améliorer les conditions de travail et de vie. La Commission européenne a ainsi perçu le « Socle » en accord avec le programme stratégique de l’UE pour 2019-2024, adopté le 20 juin 2019 par le Conseil européen, et les orientations politiques de la nouvelle présidente de la Commission Ursula Von der Leyen.
Dans une Union où le niveau de vie et l’emploi figurent parmi les principales préoccupations des Européens, il est temps de réaliser les objectifs du « Socle » pour tendre vers la nécessaire convergence sociale de notre Union.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
Fermer Fessenheim est une décision anti-climatique et anti-scientifique.

Thierry Benoit (député)
La guerre des prix entre producteurs, industriels et distributeurs est Intenable! Les agriculteurs et le fruit de leur travail doivent être replacés au centre des négociations commerciales!


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