Bernie Sanders |
Après le caucus de l’Iowa, le sénateur socialiste du Vermont
a remporté le vote populaire de la primaire du New Hampshire chez les
démocrates (en termes du nombre de délégués à la Convention, il demeure
néanmoins derrière Pete Buttigieg).
Même s’il devient une sérieux prétendant à l’investiture du
parti en vue des présidentielles face à Donald Trump, comme le titre le New
York Times, les jeux sont loin d’être encore faits.
D’une part, parce que la population des deux Etats précités
n’est absolument pas représentative de la population américaine, plus, de la
composition de l’électorat démocrate (il n’y a, par exemple, pratiquement aucun
électeur noir dans ces Etats alors même qu’ils représentent une part très
importante des électeurs des primaires du parti).
D’autre part parce que ces deux victoires ont été acquises
avec moins de 30% des suffrages (autour de 26% dans le New Hampshire et l’Iowa),
ce qui ne fait pas de lui un leader incontestable dans la course à l’investiture.
Pour autant, ces victoires sont inquiétantes pour ceux qui
espèrent une défaite de Trump et qui ne veulent pas le voir remplacer par un
autre populiste, fut-il de gauche.
L’«électabilité» (capacité à être élu) de Sanders n’est
absolument pas démontrée pour une élection générale et il cumule de très
nombreux handicaps que ce soit intrinsèquement que par rapport à Trump.
En revanche, on connait son pouvoir de nuisance par la
capacité qu’il a eu d’être une des composantes de la défaite d’Hillary Clinton
en 2016 en faisant en sorte de la soutenir du bout des lèvres et en refusant de
mobiliser son électorat en sa faveur.
Cette fois-ci, c’est en candidat officiel du Parti démocrate
– dont on rappelle qu’il n’est pas membre – qu’il peut lui faire perdre à
nouveau une présidentielle imperdable.
Bien sûr, les sondages sont actuellement en sa faveur face à
Trump (comme pour les principaux candidats démocrates aux primaires) mais son
programme radical (et irréalisable), sa rigidité psychologique (et idéologique),
certaines de ses prises de position (notamment contre le contrôle sur les armes
à feu) et ses soutiens souvent encore plus à gauche que lui (comme la
représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez) seront certainement des handicaps
vis-à-vis des électeurs démocrates centristes et surtout des «independents»
(affiliés à aucun parti) modérés.
Sanders table certainement sur le rejet absolu et profond de
cet électorat pour Trump pour éviter cet faiblesse.
Toujours est-il que si Sanders peut se réjouir des résultats
des deux premières étapes de la primaire démocrate, tout comme Pete Buttigieg
qui est, de nouveau en seconde place, ce n’est évidemment pas le cas de celui
qui demeure encore le favori, Joe Biden.
Car, même s’il a connu deux revers cinglants (quatrième dans
l’Iowa, cinquième dans le New Hampshire), les prochains Etats qui vont voter
sont nettement plus en sa faveur.
Cependant, il n’a plus aucune dynamique, élément très
important dans les primaires, et il n’a surtout plus aucun droit à l’erreur.
Mais, s’il devait échouer, il ne ferait que confirmer une
autre caractéristique de ces primaires, celle qui fait que les favoris de
départ sont loin d’être les heureux vainqueurs sur la ligne d’arrivée.
En revanche, il pourrait être «remplacer» chez les électeurs
centristes par l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, qui n’a pas
encore participé à une primaire mais qui monte dans les sondages et qui est en
train de se forger une image présidentielle.
D’ailleurs, la baisse dans les sondages de Biden est
concomitante avec la dynamique de Bloomberg.
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