Bernie Sanders et Donald Trump |
Rappelons que le sénateur du Vermont n’est pas un membre du
Parti démocrate mais un socialiste revendiqué et qu’il fut le principal
concurrent d’Hillary Clinton lors de la primaire de 2016.
Les règles des primaires permettent ainsi à des personnes
n’étant pas encartées de pouvoir prétendre représenter les démocrates ou les
républicains à l’élection général.
Toujours est il que si Sandres l’emporte en juillet prochain
il affrontera le président sortant qui va, sans aucun doute, échapper à la
destitution lors d’un vote mardi ou mercredi du Sénat dominé par les républicains
qui ont sciemment saboté le procès, portant un nouveau coup dur à la démocratie
américaine.
Dès lors, la bataille pour la Maison blanche pourrait
opposer Donald Trump à Bernie Sanders.
Une éventualité qui fait froid dans le dos aux centristes et
plus particulièrement à ceux du Parti démocrate.
On aurait ainsi comme choix pour le futur président entre
deux populistes qui représentent des dangers évidents.
L’un et l’autre sont des rigides qui ne supportent pas la
contradiction.
L’un et l’autre sont à la tête de troupes fanatisées qui
sont prêtes à tout pour leur chef.
L’un et l’autre représentent les radicaux de leurs camps
respectifs.
L’un et l’autre sont des diviseurs de la société américaine
et jouent sur sa forte polarisation actuelle pour leurs ambitions personnelles,
société qui n’a évidemment pas besoin de cela.
Si cette dernière caractéristique n’a pas besoin de
développement en ce qui concerne Trump, il est bon de se souvenir que Sanders,
par ses propos mais aussi ses silences coupables, est un des responsables de la
défaite d’Hillary Clinton en 2016.
Refusant de soutenir réellement une centriste, le socialiste
avait fait le minimum dans son soutien à la candidate démocrate qui l’avait battue
sans discussion possible lors des primaires, laissant même ses proches l’attaquer
et exprimer plus de sympathie pour Trump que pour elle…
On voit bien que le rigidité idéologique ainsi que la
personnalité de Sanders ne serait pas un atout pour rassembler les Américains,
si tant est que ce soit encore possible!
En outre, son programme est, pour une grande partie, irréalisable
voire dangereux pour le pays avec des dépenses vertigineuses, notamment pour
son plan d’assurance maladie, et une taxation des plus riches au-delà du raisonnable
en terme économique.
Bien entendu, si l’on compare la dangerosité d’un Sanders,
en tant qu’individu et par son programme, par rapport à celle d’un Trump, elle
ne lui arrive pas à la cheville.
Bernie Sanders mettrait sans doute une certaine pagaille dans
le système économique du pays mais il n’est pas un danger pour la démocratie américaine,
loin de là.
De même, il ne serait pas un destructeur de l’ordre international
comme l’est Trump.
Enfin, il n’est pas un escroc, un menteur, un insulteur et
un incompétent à la hauteur du populiste démagogue qui occupe actuellement le
Bureau ovale.
Mais le danger principal que porte la candidature de Sanders
est ailleurs.
Il est dans la réélection de Trump.
Non seulement le socialiste ne parviendrait pas à convaincre
les républicains modérés (ce qui n’est pas gagné d’avance pour le candidat
démocrate quel qu’il soit) de voter pour lui mais il perdrait sans doute beaucoup
de voix du côté des «independents» (électeurs non encartés dans un parti
quelconque) modérés voire même de celui des démocrates centristes (dont beaucoup
craignent son programme pendant que d’autres ne lui ont pas pardonné son
comportement en 2016).
Autant dire que Sanders en tant que candidat officiel du Parti
démocrate serait du pain béni pour Trump qui a tout intérêt à l’avoir comme adversaire
ce qui lui permettrait, entre autres, de démontrer que les démocrates ont bien
viré à gauche et sont devenus des radicaux ce que les républicains tentent de faire
accroire depuis des années de manière fallacieuse jusqu’à présent.
In fine, on peut dire que, oui, Sanders est un danger aussi
grand que Trump si l’on considère qu’il sera l’atout principal pour la
réélection de ce dernier.
A noter, pour finir, que le centriste et ancien vice-président
de Barack Obama, Joe Biden, fait toujours la course en tête dans les sondages et
ce, depuis le début de la campagne, mais que Bernie Sanders connait actuellement
une certaine dynamique (qu’il avait déjà connu il y a quelques mois et qui était
retombée) et qu’il bénéficie de la montée en puissance d’une autre candidat
centriste, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, qui prend des voix à Biden.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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