Dès lors, la formation présidentielle n’aura aucun battu
sortant, c'est-à-dire élu en 2014 et défait en 2020 sous son étiquette (même si
l’on pourra affirmer que des maires et les conseillers municipaux ayant participé
à sa création ou ayant rejoint le mouvement pourront être comptabilisés en
pertes en cas de défaite si l’on peut démontrer que celle-ci est bien la résultante
de leur nouvelle affiliation).
Et comment prétendre qu’elle aura «perdu» telle ou telle
ville sur le simple fait qu’elle avait pu être en tête dans les sondages à un
moment ou à un autre ou parce que le(s) député(s) ou le(s) sénateur(s) la
représentant en sont membres.
Ainsi, quand les médias parlent d’une éventuelle défaite de
Benjamin Griveaux à Paris, ils sous-entendent que ce résultat sera une perte
pour LaREM parce qu’Emmanuel Macron est arrivé en tête dans la capitale en 2017
et que le parti y a fait élire nombre de députés lors des législatives qui ont
suivi la présidentielle, est-ce qu’on peut les suivre dans ce rapprochement
entre une élection locale et des élections nationales qui n’ont pas les mêmes
enjeux?
Une fois cette mise au point effectuée, les leaders de la majorité
présidentielle ne pourront évidemment pas se réfugier derrière de tels arguments
même si ceux-ci devront être pris en compte dans l’appréciation globale du
résultat si celui-ci est mauvais voire catastrophique.
Lorsque le délégué général de LaREM, Stanislas Guerini
explique que l’ambition de son parti est d’avoir en fin des élus municipaux
pour poursuivre son implantation politique, il minimise son objectif afin de
pouvoir trouver toutes les justifications à un mauvais résultat, ce qui est de
bonne guerre mais évidemment pas satisfaisant pour faire un bilan honnête.
Si l’on attend guère de subtilité chez les adversaires
politiques et médiatiques de la majorité si elle passe à côté des municipales,
il faudra se livrer à une appréciation où, pour ce qui est de LaREM, tout nouvel
élu sera considéré comme un plus, tout sortant battu (donc élu sous une autre
étiquette) éventuellement comme un moins et tout espoir non-réalisé comme une
déception sans forcément être un échec.
Il faudra ajouter à cela tous les résultats des listes des alliés
de la formation présidentielle en particulier toutes celles qui ont reçu l’investiture
officielle de LaREM.
A partir de cette comptabilité, on pourra dire s’il y a défaite
– ce qui sera sans doute le cas – et qu’elle est son ampleur.
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