Par Jean-François Borrou
Dans cette
rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne
reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but
d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François
Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Montrer ses muscles a toujours été une arme politique majeure
des régimes totalitaires.
Mais, à l’inverse, une démocratie n’organise-t-elle pas le
débat politique avec la parole libre pour justement éviter cette violence?
Or, voici que dans nos pays démocratiques actuels, notamment
en France mais pas seulement, on semble légitimer le recours à la violence en
en faisant un argument politique comme un autre.
La banalisation, en particulier dans les médias, qui est en
train de se faire des actes violents perpétrés par des énergumènes portant des
gilets jaunes ou manifestant derrière des bannières syndicales de la CGT et de
SUD est très préoccupante.
Parce que c’est justement en instaurant des atmosphères de
peur, voire de terreur, que les extrémismes parviennent à déstabiliser de
l’intérieur les démocraties pour, in fine, s’emparer du pouvoir.
Quand les gilets jaunes saccagent et incendient des locaux
d’élus simplement parce qu’ils ne pensent pas comme eux, comment ne pas faire
des rapprochements avec les boutiques juives saccagées lors de la nuit de
cristal par les nazis ou les autodafés de livres «subversifs» par les mêmes?
Quand les militants de syndicats d’extrême-gauche saccagent
les locaux et agressent les membres d’un syndicat qui ne partage pas le même
point de vue et tentent de s’en prendre à un président démocratiquement élu
comment ne pas faire de rapprochements avec les Bolchevicks pendant la
révolution russe qui s’en prirent à tous ceux qui tentaient d’instaurer une
démocratie dans le pays?
C’est d’ailleurs ce qui permet de parler d’«alliance
naturelle» entre les gilets jaunes et la CGT.
A ceux qui pensent que ces rapprochements sont un peu
excessifs, qu’ils se rappellent (ou s’informent) pour savoir comment les
déstabilisations des régimes démocratiques au siècle précédent se sont
déroulées.
Au départ, de simples provocations, de la violence «pas trop
grave», des insultes et une constante volonté de délégitimiser les institutions
démocratiques.
Puis, crescendo, la violence s’est étendue sur toute la
société, même sur ceux qui trouvaient, à cette époque, que certains des
rapprochements que je fais aujourd’hui étaient sans doute excessifs…
Alors, il faut dire sans faiblesse, sans aucune concession:
montrer ses muscles ne fait pas partie et ne fera jamais partie du débat
démocratique.
Jamais.
Enfin, je rappellerai à mes confrères journalistes qu’on ne
peut qualifier les blocages de deux entreprises – la SNCF et la RATP – de
«grève historique» quand ils sont le fait de 5% ou 10% de leurs salariés.
Les bons termes sont sabotage économique, prise en otage des
usagers ainsi que violence et intimidation physique et psychologique contre
ceux qui voudraient travailler.
Mais cela ne s’appelle vraiment pas «grève historique»…
Jean-François Borrou
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