Emmanuel Macron |
Il a ainsi déclaré:
«Aujourd'hui s'est installée dans notre société – et de
manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables –,
l'idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu'une forme de dictature
se serait installée.»
Et de poursuivre, indigné:
«Mais allez en dictature! Une dictature, c'est un régime ou
une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c'est un régime où on
ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c'est cela, essayez la
dictature et vous verrez! La dictature, elle justifie la haine. La dictature,
elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe
fondamental: le respect de l'autre, l'interdiction de la violence, la haine à
combattre.»
Selon lui, « tous ceux qui aujourd'hui dans notre
démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd'hui et pour
demain, de l'affaiblissement de notre démocratie et de notre République.»
Quant à ceux qui légitiment et/ou pratiquent la violence des
gilets jaunes à celle de la CGT et de SUD, il estime que «celles et ceux qui
portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois,
l'encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu'il faut avoir oublient
une chose très simple: nous sommes une démocratie.»
Et «Une démocratie, c'est un système politique où l'on
choisit nos dirigeants. C'est un système politique où l'on choisit des
représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société.
Cela a beaucoup d'exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa
souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c'est que dans une
démocratie, on a un devoir de respect à l'égard de ceux qui représentent et
votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a
l'interdiction de la haine, parce qu'on a le pouvoir de les changer!»
«Toutes les démocraties occidentales vivent une crise, affirme-t-il
par ailleurs, et c’est une crise qui s’exacerbe devant les grandes peurs
contemporaines.
Pour ceux qui se sont immédiatement indignés de ces propos,
il convient de rappeler la triste réalité qui les justifie.
De même, on ne peut pas lui reprocher des déclarations de circonstance.
En effet, ce n’est pas la première fois que le Président de
la république s’exprime sur la détérioration du climat politique et social.
Il en a même fait une de ses priorités depuis le début de son
quinquennat avec ses nombreuses interventions sur le retour de l’atmosphère
délétère qui frappe aujourd’hui le monde et qui permet aux populismes et aux
extrémismes de retrouver une nouvelle vigueur dans les démocraties avec des
discours haineux, des actes violents et la remise en cause systématique du
fonctionnement des institutions démocratiques et républicaines.
Une remise en cause qui n’est malheureusement pas seulement
le fait de séditieux mais ressemble aussi à une mode dont s’est emparée toute
une partie de la sphère politico-médiatique qui met constamment de l’huile sur
le feu au risque de provoquer un embrasement qu’il sera difficile d’éteindre.
Il semble que les exemples de ce qui se passe dans un
certain nombre de pays où le débat politique a dérapé à cause de ces populistes
et de ces extrémistes comme aux Etats-Unis, en Italie, au Royaume-Uni, en
Pologne, en Hongrie, entre autres, ait donné des idées à ceux qui en France,
tels Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen mais aussi, dorénavant, les leaders du
PS, de LR ou d’EELV, jouent la politique du pire face au pouvoir centriste en
place.
Dans leur irresponsabilité, ils ne se rendent pas compte
qu’ils sont en train de faire le lit des extrémismes et qu’ils ouvrent la porte
de l’Elysée à l’extrême-droite ce que justement Emmanuel Macron avait permis
d’éviter en 2017.
Ils porteront de ce fait une lourde responsabilité politique
si cette prise du pouvoir se réalise, ce qu’ils ne semblent avoir cure.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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