● Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Aujourd'hui s'est installée dans notre société – et de
manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables –,
l'idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu'une forme de dictature
se serait installée. Mais allez en dictature! Une dictature, c'est un régime ou
une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c'est un régime où on
ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c'est cela, essayez la
dictature et vous verrez! La dictature, elle justifie la haine. La dictature,
elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe
fondamental: le respect de l'autre, l'interdiction de la violence, la haine à
combattre.
- Tous ceux qui aujourd'hui dans notre démocratie, se
taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd'hui et pour demain, de
l'affaiblissement de notre démocratie et de notre République.» Celles et ceux
qui portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois,
l'encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu'il faut avoir
oublient une chose très simple: nous sommes une démocratie.
- Une démocratie, c'est un système politique où l'on choisit
nos dirigeants. C'est un système politique où l'on choisit des représentants
qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup
d'exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont
reconnues. Mais cela a une contrepartie, c'est que dans une démocratie, on a un
devoir de respect à l'égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce
que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l'interdiction de la
haine, parce qu'on a le pouvoir de les changer!
- Toutes les démocraties occidentales vivent une crise et
c’est une crise qui s’exacerbe devant les grandes peurs contemporaines.
- Il y a une chose dans le multiculturalisme, qui est
important, et qu’on doit savoir réussir à faire chez nous: c’est ce que, en
élève de Ricœur, j’appellerais la “politique de reconnaissance”. [...] C’est la
capacité à reconnaître la part d’altérité de l’autre. La France, par son
histoire, et dès son Code civil, a un problème avec cette notion de
reconnaissance. Parce qu’elle ne parle pas d’intégration mais d’assimilation. Moi,
j’aime le beau principe de l’intégration républicaine. Parce que l’intégration
c’est une volonté de rejoindre la communauté nationale avec ses règles, ses
lois, mais aussi sa civilité. Et, de l’autre côté, une capacité à accueillir.
Et il y a, derrière cette notion, l’idée que je ne nie pas la part d’altérité
de l’autre. Et elle est très importante parce que, d’ailleurs, dans la
République, la “mêmeté” n’existe quasiment plus.
- Il ne faut pas penser que les extrêmes ne se touchent pas.
Je crois, là aussi, que la vie politique est sphérique, et notre histoire à
nous-mêmes l’a montré. Donc il y a un moment, quand les extrêmes se
structurent, ils finissent par se retrouver et vous avez une boule d’énergie
négative qui se retrouve. Et l’antisémitisme est d’ailleurs au cœur de ces
jonctions possibles.
- L’antisémitisme n’est pas seulement
le problème des Juifs. C’est d’abord le problème des autres. Nous ne laisserons
pas faire. La promesse de la France est bien une promesse de souvenir et
d'action. Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi, n'oublie jamais. L'Europe doit se
tenir unie. Ne jamais oublier. Ne jamais se diviser. C'est aussi cela notre
enseignement.
- Sur l'assassinat de Sarah Halimi,
le Président de la République n'a pas à remettre en cause une décision de
justice. J'ai entendu votre colère, votre émoi. La question de la
responsabilité pénale est celle des juges, la question de l'antisémitisme,
celle de la République.
- Ici vivent les trois grandes
religions du Livre, ensemble, à travers des lieux qui ont marqué leur propre
Histoire. Le rôle de la France, par la laïcité, c'est de dire que reconnaître
la part de chacun avec calme, respect, c'est un pas vers la capacité à vivre
ensemble, en paix.
- Dans cette région bousculée par les
divisions, la place des chrétiens d'Orient est importante. Là où ils sont
menacés, la vocation de la France est de les aider. Nous allons lancer un fond
pour accompagner les écoles qui forment 400 000 jeunes à travers toute la
région.
- L'ombre noire de l'antisémitisme
renaît.
- On ne peut pas parler séparément de la crise que vit
l’islam dans le monde entier, du sujet du communautarisme dans nos pays, de la
crise de la civilité républicaine, du sujet de l’échec de la République dans
certains quartiers, et de ses problèmes mémoriels. Les gens me disent: “Vous
n’êtes pas à l’aise avec ces sujets”. Ce n’est pas vrai! Je suis très à l’aise
avec eux. Je sais qu’ils sont très sensibles et qu’ils miroitent avec d’autres.
Parce qu’on voudrait parler de laïcité sans parler de communautarisme, sans
parler de civilité, de République, d’immigration...
-Ce que je fais avec le franc CFA, et avec la restitution
des œuvres, c’est une politique mémorielle avec l’Afrique. Je le fais à rebours
de ce qu’on a toujours fait. J’abandonne les oripeaux d’un post-colonialisme.
- On m’a, 20 fois demandé un discours sur la laïcité... Mais
je l’ai fait 40 fois! Je l’ai fait 40 fois!. La vérité c’est que les gens qui
le demandent, parfois, ils (...) ne veulent pas parler de laïcité. Ils veulent
autre chose. (...) Derrière, ce qu’on me demande, c’est au fond de parler sur
la civilité républicaine. Oui, et de l’islam. Ce qui est très différent. Ça n’a
rien à voir avec la laïcité. Le voile, ça n’est pas un sujet de laïcité dans la
rue. C’est un sujet de civilité. C’est un sujet d’égalité femmes-hommes.
D’ordre public. Et de dire, comment un monothéisme, qui aujourd’hui est en
explosion dans le monde, et qui, dans notre pays, s’est fortement développé
avec le phénomène migratoire, et arrive après la loi de 1905, peut prendre sa
place dans la République. Mais ce n’est pas la laïcité.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- [Réforme des retraites] Je n’ai jamais envisagé cette
réforme sous l’angle d’une bataille. Ce projet a pour but de refonder le
système pour qu’il soit beaucoup plus juste, plus solide et plus adapté aux
transformations du monde du travail de demain. La refondation d’un pacte
social, une transformation de cette ampleur n’est pas une guerre ! On le fait
en travaillant, en dialoguant, en essayant de convaincre. En n’étant pas naïf
non plus : dès qu’on touche au système des retraites, il y a des oppositions et
des réticences, ce que je n’ai jamais jugé illégitime. Mais est-ce que je suis
optimiste ? Oui, car nous avons beaucoup travaillé. Les grandes organisations
syndicales réformistes et les organisations patronales ont décidé de poursuivre
le dialogue social pour améliorer le projet et trouver les moyens de ramener
notre système actuel à l’équilibre financier. Et je fais confiance au débat
parlementaire pour perfectionner encore le texte de loi. Je crois que
l’aspiration de nos concitoyens à un système vraiment universel est puissante.
Je crois que la responsabilité à laquelle ils nous appellent, de garantir le
financement à terme des retraites, est forte. Enfin je crois que le caractère
massivement redistributif de cette réforme de progrès social va être compris et
approuvé.
- Les retraites, c’est un sujet complexe et anxiogène. Il
est très difficile de susciter d’emblée l’adhésion et l’enthousiasme. Mais la
construction d’un système universel correspond à la volonté d’une très grande
majorité de Français. Beaucoup de nos concitoyens ne comprennent pas pourquoi
subsistent des régimes spéciaux très favorables, qui en appellent massivement à
la solidarité nationale, alors qu’eux-mêmes, notamment s’ils sont précaires,
artisans, commerçants ou agriculteurs, perçoivent de toutes petites retraites.
L’envie d’universalité, de plus d’équité, de solidarité et de justice, est très
forte dans le pays.
- Si l’on sort des logiques catégorielles, tout le monde a
intérêt à un système plus juste et plus solide. Nous allons mieux protéger les
femmes, notamment celles qui ont des carrières hachées, protéger la valeur des
pensions en faisant évoluer la valeur du point en fonction des salaires et non
pas de l’inflation comme c’est le cas aujourd’hui, garantir aux plus jeunes que
le système par répartition ne vit pas à crédit. Franchement, qui peut être
perdant dans cette refondation ?
- En prévoyant des périodes de transition longues, nous
avons veillé à ce que les situations individuelles ne soient pas brutalement
modifiées. Enfin, je rappelle que nous allons continuer à consacrer la même
proportion de notre richesse nationale que ce qu’indiquent aujourd’hui les
prévisions du COR à moyen et long terme. Et comme le PIB va augmenter, les
sommes consacrées aux pensions ne resteront évidemment pas bloquées !
- C’est précisément pour garantir le niveau des pensions et
le pouvoir d’achat des actifs qu’il va falloir progressivement travailler un
peu plus compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie. Tous les pays
comparables à la France, tels que l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, ont
décidé d’augmenter l’âge de départ minimal à la retraite. Je ne dis pas que
cela les enthousiasme, mais les Français le savent très bien! L’âge d’équilibre
qui est prévu dans le futur système permettra de créer les incitations à
travailler un peu plus longtemps.
- Le chômage est plus fort chez les jeunes que chez les
seniors et que le taux d’emploi des seniors augmente. Mais il est vrai que la
capacité à retrouver un emploi passé 50 ou 55 ans est souvent limitée. Les
entreprises doivent donc se mobiliser et je crois qu’elles en ont conscience.
Nous travaillons notamment à mettre au point des fins de carrière plus
progressives. Nos discussions avec les partenaires sociaux vont nous permettre
d’affiner les dispositifs liés à la pénibilité du travail. Nous allons
continuer à la prendre en compte pour que les gens qui la subissent puissent
partir plus tôt à la retraite. Mais nous pouvons aussi réfléchir à des moyens
de proposer à ces travailleurs une reconversion professionnelle qui leur
permettra d’échapper à ces conditions de travail pénibles dans la deuxième
partie de leur vie professionnelle. Cette idée est fortement promue par les
organisations syndicales et bien comprise par les organisations patronales. Je
pense que nous allons trouver un accord sur ce point.
- Les organisations syndicales réformistes ont accepté de se
placer dans le cadre proposé. Et le cadre, c’est le retour à l’équilibre sans
baisse des pensions et sans augmentation du coût du travail, qui serait
préjudiciable à l’emploi. Les partenaires sociaux proposeront des mesures. Il y
aura peut-être une mesure d’âge. J’ai toujours dit qu’il me semblait impossible
de ramener notre système de retraite à l’équilibre sans une mesure d’âge.
J’avais mis sur la table celle que je pensais la meilleure, c’est-à-dire l’âge
pivot porté progressivement à 64 ans en 2027. Je rappelle à cet égard qu’un
quart des Français, parmi les plus modestes, partent aujourd’hui après 64 ans,
et parfois jusqu’à 67 ans. Mais si les partenaires sociaux s’accordent sur un
cocktail de mesures, y compris une mesure d’âge différente de l’âge pivot, je
la prendrai. C’est un bon compromis : j’ai bougé en retirant l’âge pivot. Les
organisations syndicales, dont la CFDT, ont bougé de leur côté – et c’est très
respectable – en admettant qu’il fallait documenter le retour à l’équilibre.
Nos concitoyens sauront donc que, si la réforme crée des droits nouveaux, le système
des retraites reviendra à l’équilibre en 2027 et le restera durablement.
- [C’est une réforme de compromis] et c’est une bonne chose
pour la démocratie sociale. C’est une réforme sur laquelle le président de la
République et la majorité se sont engagés. Nous la mettrons en œuvre après en
avoir longuement discuté avec les organisations syndicales et patronales. Ces
discussions ne sont pas toujours simples, tant s’en faut, mais ont toujours été
respectueuses avec tous les partenaires sociaux, même les plus opposés. Au
final, un bon compromis, c’est un accord où chacun a bougé sans se renier.
C’est ce que nous avons fait avec la CFDT, la CFTC, l’Unsa et les organisations
patronales. C’était plus difficile de négocier avec la CGT qui refuse la fin
des régimes spéciaux ou FO qui s’oppose à un régime universel par points.
- Ce système universel de retraite va vivre très longtemps.
Je le dis avec un sourire, mais je souhaite bon courage au premier ministre
qui, dans le futur, proposerait de casser le système universel en quarante-deux
régimes, dont certains ne seraient pas équilibrés, et pour lesquels il faudrait
payer pour que leurs assurés travaillent moins que les autres. Si ce jour-là
arrivait, les Français défendraient avec acharnement, et avec raison, le
système universel.
- L’objectif n’est pas de faire des économies, mais de
veiller à la santé financière du modèle social français. On nous disait en 2016
que notre système de retraite était à l’équilibre. Juste après l’élection,
changement de pied, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a revu ses
prévisions, y compris en intégrant la mise à jour normale des hypothèses, et
précisé que le système va accuser un déficit. Je considère que la responsabilité
du chef du gouvernement, vivement incité par le président de la République, est
de dire la vérité et d’expliquer comment il finance les mesures de justice
sociale. Je ne le fais pas par attachement à je ne sais quelle doxa
intellectuelle, mais parce que ce n’est pas à nos enfants ou petits-enfants de
payer pour nos erreurs. C’est l’expression du bon sens, dont je suis convaincu
qu’il est assez largement partagé par les Français.
- On dit beaucoup que notre société s’ensauvage et devient
plus violente. Et c’est vrai qu’il y a des postures et des actions d’une grande
brutalité. Ceux qui les réalisent ou les encouragent expliquent que cette
violence serait la seule réaction possible face à la transformation que nous
proposons. Mais dans une démocratie il y a des élections – nous en avons
d’ailleurs en France à intervalles très réguliers, et c’est très bien ainsi ! –
et une démocratie sociale vivante. Je suis en vérité persuadé que ces actions
suscitent beaucoup d’agacement chez nos concitoyens. Pas forcément chez ceux
qui s’expriment le plus volontiers, qu’on fait passer dans les chaînes de
télévision d’information continue, pas forcément chez ceux qui ont le plus de
moyens de se faire entendre. Mais, in fine, ceux qui votent, ceux qui
participent aussi à la vie de la nation, je pense que cela les choque beaucoup.
J’ai été frappé du nombre de messages que j’ai reçus au Havre de personnes
outrées par la blessure d’un commissaire de police qui a perdu un doigt suite à
des débordements en marge d’une manifestation. Une des réponses à cela, c’est
d’abord de rappeler les principes qui fondent notre république, comme le
respect de la loi. C’est simple : toutes les actions qui s’exercent en dehors
du droit de grève, comme les blocages ou les coupures sauvages d’électricité,
sont illégales et doivent faire l’objet de sanctions. Il faut rappeler ce
principe calmement, mais fermement, car cela mine très profondément
l’appartenance collective à la république, et la solidité du pacte social. Par
ailleurs, il ne faut pas tomber dans l’immobilisme. Il est vrai que la
situation sociale est tendue dans notre pays. Mais l’absence de transformation
me semble encore plus dangereuse à terme que la volonté d’avancer. Le président
de la République l’a dit au moment de ses vœux, et je m’inscris totalement dans
cette logique.
- Il y a toujours plein de choses à réinventer et le
dialogue social est au cœur de l’acte II du quinquennat. Et nous avons
travaillé avec les organisations syndicales pour aboutir à un bon compromis,
mais certaines ne veulent absolument pas de cette réforme. Ne pas la mener
parce que nous savons qu’elles ont des capacités de blocage, ce n’est pas cela
la démocratie. Le président de la République, lorsqu’il était en campagne, n’a
jamais caché qu’il voulait mettre sur pied un système universel de retraites.
C’était aussi dans le programme des candidats aux législatives qui ont obtenu
la majorité par le suffrage universel. Ils l’ont tous dit ! Le mandat du peuple
a de la valeur. On ne peut pas renoncer aux choses sur lesquelles on s’est
engagé devant les électeurs simplement parce qu’on anticipe des blocages. C’est
cela qui serait dangereux pour la démocratie.
- Le pays ne s’apaisera jamais par l’immobilisme, il
s’apaisera en retrouvant confiance en lui et en renouant avec les valeurs de
dialogue, de civilité et de respect. Tout le monde a un rôle à jouer, le
gouvernement bien sûr, mais aussi les leaders politiques et syndicaux, et au
final chaque Français. Nous vivons dans une démocratie, avec des concitoyens
qui votent et qui sont libres. Chacun est responsable. C’est d’ailleurs cela
une démocratie.
- [La montée du populisme] est le grand défi de notre
génération et que notre travail, sous l’autorité du président de la République,
doit apporter des réponses concrètes aux problèmes des Français. Les élections,
cela ne m’a jamais inquiété. Je suis profondément démocrate. Je n’ai pas peur
de l’expression du peuple. Jamais.
- [loi Biotéhique] Contrairement à ce qui a pu se passer au
moment de la loi sur le mariage pour tous, personne ne s’est plaint cette
fois-ci d’une attitude méprisante ou agressive vis-à-vis des oppositions lors
des débats parlementaires. En examinant ce texte, nous sommes revenus à
l’esprit qui a toujours prévalu pour les révisions des lois de bioéthique. À
savoir une méthode par laquelle on documente, on met les choses sur la table,
et on échange. Le débat a été de très grande qualité. Je tiens aussi à saluer
l’attitude des Français qui s’y opposent, qui ont manifesté de façon pacifique.
Tout cela a plutôt fait honneur, pour le coup, à la démocratie française. En
2012, j’étais favorable au mariage entre deux personnes de même sexe, j’étais
favorable à l’adoption, même si pas totalement convaincu par le système
d’adoption plénière. J’avais personnellement un doute sur la PMA. Cinq ans plus
tard, j’ai évolué et je l’assume, mais je conserve mon opposition à la GPA et
c’est la position du gouvernement. Nous resterons sur la ligne qui a été fixée.
Jean-Yves Le Drian
(ministre des Affaires étrangères)
- [Communiqué de presse sur le coronavirus] Le ministère de
l’Europe et des affaires étrangères suit l’émergence du nouveau coronavirus
depuis la fin du mois de décembre 2019. Il a mis à jour ses conseils aux
voyageurs, actualisés en permanence depuis le 2 janvier. Des messages aux
Françaises et Français inscrits sur le dispositif Ariane ont été régulièrement
diffusés. Nos ambassades et consulats ont relayé ces informations auprès des
communautés françaises. Un dispositif spécifique et permanent de suivi et de
réponse aux préoccupations des Français a été mis en place le 23 janvier par le
centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires
étrangères, en coordination avec l’ambassade de France à Pékin et l’ensemble de
nos consulats généraux en Chine. Il est évolutif et pourra monter en puissance
si nécessaire. Il comprend notamment la mise en place d’une réponse
téléphonique dédiée. Le consulat général de France à Wuhan a informé les
ressortissants français se trouvant à Wuhan qu’il envisage de mettre en place,
en lien avec les autorités locales, un service d’autobus permettant aux
ressortissants français qui le souhaitent et à leurs conjoints et enfants de
quitter la ville de Wuhan.
- Rencontre importante aujourd’hui
pour réitérer notre soutien à Juan Guaido pour la mise en œuvre d’un processus électoral ouvert et
démocratique au Venezuela. La France, avec l’UE, est déterminée à créer les conditions d’une solution
politique et d’une sortie de crise.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Le Charles de Gaulle, véritable ville
flottante, ne dort jamais. Près de 2000 marins oeuvrent nuit et jour pour permettre
aux Rafale de décoller à tout moment. La mission Foch emmènera le groupe
aéronaval en Méditerranée orientale où il renforcera la participation de la
France à la coalition internationale contre Daech. Le groupe aéronaval
poursuivra ensuite sa mission en Atlantique et en Mer du Nord, où il
participera à plusieurs exercices multinationaux. Véritable outil de puissance
et de projection, le porte-avions est stratégique pour défendre nos intérêts et
porter la voix de la France.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Non [contrairement à une fake news
du magazine Marianne], il n’y aucune suspension, aucun retrait de la taxe
nationale sur les services numériques. Nous continuerons à percevoir une taxe
en France en 2020, qu’elle soit internationale si un accord est trouvé à l'OCDE
ou nationale s’il n’y a pas d’accord.
- Je veux être très clair: nous ne
céderons rien à cette refondation de la fiscalité internationale. Nous
continuerons à percevoir une taxe sur les géants du numérique, en France en
2020 qu’elle soit internationale si est un accord est trouvé ou nationale s’il
n’y a pas d’accord.
- Une guerre commerciale n'est dans
l’intérêt de personne, ça fait baisser la croissance, ça détruit des emplois.
Ce que nous souhaitons, c’est bâtir la fiscalité internationale du 21eme siècle
et taxer les géants du numérique.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- Les défis de notre temps,
climatiques, sociaux, technologiques, supposent des investissements massifs
dans l’éducation. Avec le Professeur au centre de nos sociétés pour la réussite
de tous.
- La voie pro, clé de l’avenir de
notre pays et de l’épanouissement de nos élèves. La réforme ouvre le champ des
possibles à chaque élève: co-intervention, parcours personnalisé, chef d’œuvre,
campus d’excellence...
- Nous agissons tous ensemble pour
l’environnement. Dans toute la France maintenant, les éco-délégués [dans les
établissements scolaires] ont des projets contre le gaspillage, pour la
biodiversité et pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.
- Avec Emmanuel
Macron et des chefs d’Etat du monde entier à Yad
Vashem pour commémorer le 75ème anniversaire de la libération d’Auschwitz. Pour
dire ensemble «Plus jamais ça » en luttant par l’éducation contre
l’antisémitisme et le racisme, pour la paix et la fraternité.
- Les fausses nouvelles et la
falsification des propos sont des plaies pour la Démocratie. Je n’ai pas dit
que 99%des enseignants soutiennent la réforme du bac. Mais que, quelle que soit
leur opinion, ils sont contre les perturbations qui nuisent aux élèves.
Agnès Buzyn (ministre
de la Solidarité et de la Santé)
- Coronavirus: la situation
concernant la France est réévaluée en continu au ministère
de la Solidarité et de la Santé, en fonction des
informations nouvelles.
- Tous les établissements de santé,
ordres professionnels et les professionnels de santé ont reçu les conduites à
tenir face à une suspicion de cas de coronavirus.
- Santé mentale et psychiatrie: nous
poursuivons l'effort et renforçons les moyens budgétaires. 140 millions €
supplémentaires seront alloués aux établissements afin de renforcer leurs
moyens et accélérer la dynamique de transformation.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
La transition agro écologique ne
pourra se faire que dans le cadre d’un dialogue apaisé, la réconciliation entre
les agriculteurs et la société est prioritaire. Information, pédagogie,
recherche scientifique sont nécessaires pour éclairer le citoyen.
Franck Riester
(ministre de Culture)
- Depuis plusieurs mois, de nombreux
élus et candidats aux élections municipales sont victimes de menaces,
d’intimidations et parfois même de violences. La France entière doit s’élever
contre ces comportements antidémocratiques qui minent notre pacte républicain.
- S’agissant de la réforme des
retraites, l’objectif est de créer un système plus équitable et plus juste. Un
système qui préservera le système par répartition. Là aussi, nous avons besoin
du dialogue pour construire des transitions dans le meilleur intérêt de chacun.
- Dès cette année, j’ai décidé d’allouer des crédits
nouveaux en direction des théâtres en région. Avec une triple ambition : une
ambition pour les territoires : 4 millions d’euros supplémentaires y seront
consacrés cette année; une ambition pour l’enfance et la jeunesse : 1 million
d’euros supplémentaire ira notamment à la création de scènes conventionnées
« art, enfance et jeunesse »; une ambition pour la vitalité
artistique des compagnies : 3 millions d’euros supplémentaires seront dédiés
notamment à apporter un soutien aux entreprises du spectacle. Au total, ce sont
8 millions d’euros supplémentaires qui seront consacrés aux théâtres dans les
territoires.
Gérald Darmanin
(ministre des Comptes publics)
- Il faut distinguer ce qui rentre
dans le cadre du droit de grève et ce qui outrepasse ce droit. S’introduire
dans une enceinte privée, bloquer un port ou procéder à des coupures sauvages
de courant, c’est abîmer le débat démocratique et affaiblir notre République.
- On ne parle pas assez de ces
Français qui habitent loin de leur lieu de travail, qui se lèvent parfois très
tôt, de cette France qui travaille, qui n’a pas fait grève. Je souhaite leur
tirer un grand coup de chapeau.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
Au Forum de Davos, la nécessité de
l’investissement dans les compétences est enfin devenue un sujet stratégique
partagé par tous.
Marc Fesneau
(ministre des Relations avec le Parlement)
- Le verbe précède parfois la
violence. Il faut être vigilant. La responsabilité des responsables syndicaux
et politiques est de faire attention aux mots qu’ils utilisent dans leurs
expressions, de ne pas entraîner les gens dans la radicalisation de leurs
actions.
- [Réforme des retraites] Les parlementaires, en dialogue avec le gouvernement, pourront
amender, faire évoluer [le texte].
- Il y a une forme de radicalité qui
s'exprime dans certains mouvements et actions, parfois dans un cadre légal,
parfois dans un cadre qui n'est pas du tout légal.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Il faut le réaffirmer: l’université
est avant tout un lieu de débat, de dialogue, d’ouverture, où l’on s’écoute.
Les dirigeants d’établissement doivent pouvoir garantir cela.
- À partir de 2021, un jeune
chercheur ne pourra pas être recruté à moins de deux SMIC. C’est un sujet qui a
été porté par l’ensemble de la communauté et nous y travaillons avec les
organisations syndicales et les établissements.
- Je tiens à saluer le travail qui a
été fait : ce sont 400 nouvelles voies d’accès aux études en santé qui vont
être ouvertes l’an prochain avec la possibilité de démarrer des études de santé
partout sur le territoire. C’est remarquable!
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
-Notre système de protection de
l’enfance, c’est aussi cela : des dizaines de milliers de vies d’enfant sauvées
grâce à l’engagement des professionnels et des familles d’accueil. Et si on
racontait aussi les belles histoires ?
- [Tribune « Ce que l’affaire Matzneff dit de nous »]
C’est triste à écrire, mais on doit se réjouir de la
publication de l’ouvrage de Vanessa Springora qui relate l’emprise que
l’écrivain Gabriel Matzneff exerçait sur elle lorsqu’elle avait 14 ans, se
réjouir que cette publication fasse déjà autant de bruit. On s’en réjouit, car
c’est l’occasion de mettre à la une des journaux un sujet qui l’est trop peu,
celui des agressions sexuelles que subissent les enfants de France, nos propres
enfants.
On s’en réjouit, mais on s’en étonne aussi. Pourquoi le «
cas Matzneff », connu de longue date, s’est-il caché dans un recoin de notre
mémoire collective pendant toutes ces années? Pourquoi le fameux passage
d’Apostrophe fait-il autant parler aujourd’hui alors qu’il est en libre accès
sur Internet depuis plusieurs années, visionné plus de 150.000 fois? Comment
a-t-on pu laisser s’installer un tel sentiment d’impunité pour que les feuilles
d’un journal fassent l’apologie de la pédophilie et que son auteur parade sur
les plateaux de télévision, sans que cela ne donne lieu à condamnation ni
judiciaire ni morale?
Car peut-être le cas Matzneff ne nous renseigne-t-il pas
tant sur un homme ou sur une époque, mais plutôt nous interroge-t-il sur
nous-mêmes en tant que société. Car l’étonnement que l’on ressent aujourd’hui
renvoie à une question similaire qui me taraude depuis longtemps: quand on
connaît les chiffres des violences faites aux enfants, comment expliquer que ce
sujet ne nous scandalise ni ne nous mobilise pas plus?
Nous tous, collectivement, société qui aime à se penser
éclairée, peuple héritier des Lumières, comment acceptons-nous que plus de 100.000
de nos enfants soient victimes d’agressions sexuelles chaque année, qu’un
enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents et que 4
millions d’entre nous ont probablement été victimes d’inceste dans leur vie?
Probablement parce que cela renvoie à ce que l’être humain a
de plus abject en lui, et que nous ne voulons pas le voir – c’est encore plus
vrai pour l’inceste, dernier tabou à faire sauter dans notre société.
Probablement parce que cela sape un des fondements de notre société, la famille
– 80 % des violences faites aux enfants ont lieu dans un cadre familial. Probablement
aussi parce qu’une «spécificité française» semble s’être développée, nourrie
par le milieu intellectuel post-68, qui cherchait à imposer une vision
acceptable de la pédophilie, et que cela a durablement marqué, plus ou moins
consciemment, notre façon d’envisager ce sujet. Ce que Matzneff dit de nous au
fond, c’est que les violences faites aux enfants, en particulier les violences
sexuelles, restent encore aujourd’hui un impensé de la société française.
Alors oui, on ne peut que se réjouir que de plus en plus de
femmes et d’hommes aient le courage de parler. Et nous devons tout faire pour
aider à libérer cette parole. Sensibiliser nos enfants à ces questions dès le
plus jeune âge, améliorer la formation de tous les professionnels en contact
avec les enfants, renforcer les moyens du 119 – le numéro de l’enfance en
danger —, mailler notre territoire d’unités spécialisées pour recueillir la
parole des enfants. C’est l’un des objectifs du plan de lutte contre les
violences faites aux enfants présenté le 20 novembre dernier.
Mais nous devons également mettre fin à tout sentiment
d’impunité, raison pour laquelle nous avons durci les peines de prison pour
consultation de sites pédopornographiques et renforcé le contrôle des
antécédents judiciaires des personnes en contact avec nos enfants. C’est la
raison pour laquelle la loi du 3 août 2018 a prolongé à 30 ans après la
majorité de la victime le délai de prescription des crimes sexuels – ce qui
pourrait permettre à Vanessa Springora de porter plainte –, que nous avons
durci les peines pour les relations sexuelles avec mineurs de quinze ans, ou
encore rendu plus facile la qualification de viol sur mineur de quinze ans via
l’instauration d’un abus de vulnérabilité – qu’une différence significative
d’âge peut suffire à constituer.
Cette action des pouvoirs publics, bâtie avec le concours
des associations investies depuis des années dans ce combat, va dans le bon
sens mais elle n’est pas suffisante. Protéger efficacement nos enfants contre
toutes les formes de violence ne repose pas sur le seul Gouvernement : chacun
de nous doit devenir une Denise Bombardier, qui exerce sa vigilance, qui refuse
de rester passif face à la pensée dominante, qui se révolte, qui appelle le 119
face à un soupçon de violence, même dans le doute. La violence faite aux
enfants doit être le combat qui nous réunit pour cette décennie 2020. Il en va
de notre responsabilité, de notre dignité aussi, en tant qu’adultes comme de
Nation, et cette prise de conscience collective interdira tout retour de
l’impunité, du déni ou de l’indifférence. Le mouvement #MonEnfanceVolée est
lancé, il ne doit plus s’arrêter.
À nos enfants !
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Hors de question de sacrifier notre
ambition climatique européenne et notre agriculture sur l’autel d’intérêts
industriels avec les États-Unis ! La France n’a pas changé de position car les
Etats-Unis n’ont pas changé la leur sur l’Accord de
Paris.
- Derrière les tweets de Boris Johnson, la vérité du Brexit: à partir du 1er février,
le Royaume-Uni est désormais seul. Seul face aux Etats-Unis, à la Chine, à la
Russie ... sans soutien européen pour négocier des accords commerciaux
équilibrés.
- Cette réforme se fera. gouvernement et syndicats
réformistes ont une obligation commune de résultats. À côté, impasse de la CGT dépassée, et irresponsabilité
de Ségolène Royal
qui veut continuer à anesthésier le pays comme sa génération l’a fait pendant
30 ans.
- [Budget pluriannuel de l'Union] Si le point de départ de
la négociation entre Etats, c'est untel refuse de verser au pot plus de 1 % de
son PIB alors que le parlement européen est prêt à aller à 1,3 %, nous
n'avancerons pas. Car ce sera un combat de chiffres sans fin. Le budget
européen est alimenté par deux sources : majoritairement par des versements des
pays issus des budgets nationaux et très marginalement par des ressources
propres provenant de contribuables qui ne sont pas (ou peu) taxés sur le marché
intérieur (essentiellement des droits de douane). Il n'y aura effectivement pas
d'accord entre les pays dits frugaux comme le Danemark, les Pays-Bas ou la
Suède et ceux qui demandent davantage au titre de la cohésion si on ne sort pas
de la question des contributions nationales. Lever l'impôt est une question de
souveraineté nationale, et l'Europe ne peut rien imposer. Chaque pays est libre
de décider ce qu'il veut faire de ses impôts et de ses dépenses. Pour mettre en
cohérence le discours politique et les moyens financiers, nous devons
obligatoirement avancer sur la question des ressources propres.
- Un certain nombre d'acteurs, dans le numérique,
l'industrie ou la finance, bénéficient du marché intérieur sans contribuer
financièrement à son bon fonctionnement. Ils doivent le faire davantage
désormais. C'est tout l'enjeu des ressources propres. D'où les réflexions sur
une taxe numérique, la création d'une contribution sur les plastiques non
recyclés ou la compensation carbone aux frontières. Certaines de ces pistes
sont mûres, notamment lorsqu'elles sont en cohérence avec nos objectifs en
matière d'environnement et de climat. La contribution sur les plastiques non
recyclés est sans doute la plus avancée. Le mécanisme de compensation carbone
aux frontières est un dossier que nous voudrions voir bouclé dans les douze à
dix-huit mois qui viennent. Il faut bien voir que le Parlement européen a fait
de cette question une ligne rouge. Sans accord sur la création de nouvelles
ressources propres, il n'y aura pas de deal sur le budget. C'est la clef.
D'autant que pour l'instant, la question du recours à l'endettement pour
financer tel ou tel projet est taboue. Je ne dis pas qu'il faut s'endetter,
mais quand vous voyez les centaines de millions d'euros dépensés par les
Etats-Unis et la Chine dans l'innovation dans un contexte de taux d'intérêt
bas, on peut aussi se poser la question, non ?
- [La politique agricole commune (PAC)] A quoi doit-elle
d'abord servir ? A soutenir le revenu des agriculteurs, accompagner la
transition agroécologique et structurer les filières, aider au développement
rural pour permettre aux agriculteurs d'investir et de se diversifier.
Evidemment, nous devons adapter la PAC aux nouveaux défis environnementaux et
climatiques ainsi qu'à l'instabilité des marchés. Mais nous ne ferons pas
demain la même chose que ce que nous avons fait hier, car nous ne pouvons qu'en
constater les limites. Pour autant, il est hors de question de raboter le
budget. La PAC doit être une PAC qui accompagne la transition, sécurise les
revenus et les investissements d'avenir. C'est aussi un outil de souveraineté
pour l'alimentation et la production agricole, pour la gestion de l'espace
agricole et productif, qui est considérable. Or nous n'y mettons que 0,3 % de
notre PIB, c'est vraiment très peu... alors que les consommateurs réclament des
produits sains et de bonne qualité ! Ceux qui nous disent que la PAC est
"has been" n'ont rien compris !
- Puisque l'Union européenne s'est fixé comme objectif
d'arriver à la neutralité carbone en 2050, nous devons dépenser de l'argent
pour le faire. Il faut donc mettre en cohérence les ressources et les dépenses pour
que ce budget 2021-2027 puisse concrétiser le Pacte vert promis par Ursula von
der Leyen. 40 % du budget doit être lié à la transition environnementale, dont
30 % à la lutte contre le changement climatique et 10 % à la préservation de la
biodiversité et la pollution. Si nous sommes en dessous, nous n'aurons pas les
moyens de faire ce que nous avons promis. L'Europe se mettrait alors elle-même
en échec.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
- [Questions à propos de la taxe GAFA] C’est symptomatique
de plusieurs choses, en premier lieu d’une difficulté des Européens à parler
d’une même voix, même si le commissaire au commerce, Phil Hogan, a été
extrêmement précis, en disant que l’Europe prendrait des mesures de rétorsion
si les Etats-Unis imposaient des sanctions. Par ailleurs, les questions
relatives au numérique sont désormais au centre des mouvements géopolitiques.
- Certaines technologies-clés, comme l’intelligence
artificielle et le calcul quantique, font désormais partie de la puissance
souveraine. Cela se joue entre les Etats-Unis, la Chine et l’Europe. Si vous ne
maîtrisez pas la technologie quantique, vous aurez des problèmes économiques
dans la chimie, l’industrie du médicament, du matériau, la logistique,
jusqu’aux détecteurs quantiques, qui vous disent où sont les sous-marins des
autres, ou la cryptographie, qui permettra de lire les communications de tout
le monde. Quelles entreprises sont le plus en avance? Facebook et Google, dont
la puissance d’investissement leur permet de maîtriser la technologie parfois
beaucoup mieux que les Etats.
- [Voie européenne entre l’autoritarisme chinois et le
laisser-faire américain] Les modèles chinois et américain sont difficilement
soutenables à long terme. Mais nous ne pouvons pas être les continents de la
régulation, lorsque les autres sont les continents de l’innovation. Si vous
voulez être à la table des négociations, il faut la même puissance
technologique que les autres. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. L’Europe est
très en retrait par rapport aux Etats-Unis et à la Chine sur la scène
numérique. Il faut trouver la ligne de crête entre innovation et régulation. Si
nous voulons tracer une voie européenne, cela ne se trace pas indépendamment
d’une politique commerciale. L’Europe a connu des difficultés pour penser dans
le même mouvement sa politique éthique et sa politique commerciale.
- La plupart des pays mondiaux repensent leur géopolitique
et leur politique interne dans le cadre de l’affrontement entre Américains et
Chinois. Il est illusoire de penser que l’Europe peut rester neutre, que nous
sommes les gentils, que nous faisons du «soft power», sans entrer dans une
dynamique de puissance.
- [Loi contre les propos haineux sur Internet] C’est
quasiment un problème de santé publique : vous pouvez injurier, menacer de
mort, proférer des insultes antisémites ; il ne vous arrivera rien. La
justice des pays développés n’a pas réussi à intégrer la viralité et la
massification des contenus sur Internet. Ensuite, même en mettant la justice à
niveau, le fonctionnement du Web fait qu’il est impossible pour la justice de
passer dans la temporalité requise. Lors de la tuerie de Christchurch [en
mars 2019, en Nouvelle-Zélande, qui avait fait 51 morts], la vidéo a été
retirée de la plate-forme de Facebook 1,5 million de fois en
24 heures. La justice ne peut intervenir 1,5 million de fois. La loi
porte sur les contenus manifestement illicites, qui doivent être proactivement
retirés par les plates-formes. Sous l’autorité du CSA, elles doivent se doter
d’un mécanisme de modération à la hauteur de l’enjeu.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- La parité dans l'entreprise est une
question de gestion des talents.
- On veut des femmes visibles sur
tous les territoires, c'est vous, c'est moi. Nous devons être des rôles
modèles, c'est notre responsabilité à toutes.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- Les populistes, qu'ils soient verts
ou pas, mentent et exploitent la peur. Comme Mélenchon affirmant pouvoir sortir
du plastique en moins d'un an... Le plastique, il y en a partout, en un an,
c'est infaisable. Exploiter la peur, c'est mortifère pour l'écologie.
- Nos entreprises sont la vitrine et
le fer de lance de la France à l’étranger pour attirer l’innovation
indispensable à la transition écologique.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
- Toutes les 9 minutes, une femme
meurt d’un avortement clandestin dans le monde. Se battre contre le droit à
l’IVG c’est précipiter des femmes vers la mort. Appeler cela March for life (marche pour la
vie) est d’un cynisme criminel. La France défend les droits sexuels &
reproductifs.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- La division est un poison. Jusqu'au
soir du premier tour des élections municipales, je mettrai toutes mes forces
pour que la majorité présidentielle puisse se rassembler et gagner Paris.
- Nos objectifs dans ces élections
municipales sont simples : faire gagner nos idées et avoir plus d’élus locaux.
C'est comme ça que nous pourrons continuer à transformer le pays.
- Réunir les partenaires sociaux pour
la conférence de financement, c'est prouver que la démocratie sociale
fonctionne. C'est avec eux que nous construirons un système de retraite
équilibré et plus juste.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Je souhaite que Benjamin Griveaux soit élu maire
de Paris. Je veux être un artisan du rassemblement avec Cédric Villani. Les responsables de la
majorité doivent se réunir pour créer les conditions de ce rassemblement.
- [Réforme des retraites] C’est une
réforme de justice sociale, une réforme marcroniste dans son essence, soutenue
par l’ensemble des députés du groupe LaREM. Elle place la solidarité entre les Français et les générations
au cœur de sa logique.
- La conférence de financement des
retraites a un objectif: remettre à flot le régime actuel. Les députés LaREM souhaitent qu’elle
aboutisse à un consensus qui réunisse tous les partenaires sociaux prêts à
travailler pour la réforme.
Olivia Gregoire (députée)
- "La réforme, jugée favorable
aux riches, serait en réalité puissamment redistributrice au profit des plus
modestes" explique [le journaliste] François Lenglet : hausse de 29% pour
les 25% des retraités les moins payés; effet nul pour les 25% les mieux payés
Olivier
Véran (député)
- Seules les personnes nées à partir de 1975 sont concernées
par la bascule dans le régime universel. Pour les régimes spéciaux, des
périodes de transition plus longues sont prévues. Pour tous les autres, rien ne
changera.
- Initialement, il était prévu que tous les Français, quels
que soient leur régime de retraite et leur date de naissance, ait un âge pivot,
mis en place progressivement dès 2022, pour atteindre 64 ans en 2027. Mais
cette partie a été retirée du texte par le Premier ministre. Une conférence
des financeurs rendra fin avril des propositions pour combler le déficit
prévisible sur la période 2027-2037. Car il y a une
inconnue : comment va-t-on financer l’équilibre du système sur cette
période ? Cela dépendra des conclusions de cette conférence. Si elles
sont adaptées, on ne remettra pas cet âge pivot dans le projet de loi. En
revanche, le projet de loi prévoit, d’ici à 2037, le recul progressif de l’âge
d’équilibre, qui pourrait atteindre 64 ans, pour les Français nés après 1975.
- Aujourd’hui, la pénibilité est traitée différemment selon
les régimes de retraites, même quand les métiers sont identiques, entre privé
et public par exemple. On veut mettre en place des critères identiques pour
tous. (…) Ensuite, on va mieux prendre en compte le travail de nuit, en
abaissant les seuils, notamment pour le personnel soignant. Enfin, ceux qui ont
travaillé pendant plusieurs années à des postes pénibles pourront diminuer leur
temps de travail lorsqu’ils approcheront de la retraite, sans perdre de droits.
- Pour les salariés du privé, on prend aujourd’hui leurs 25
meilleures années pour calculer leur pension, mais on ne prend en compte rien
d’autre. Or les carrières sont très souvent percutées par des périodes de
chômage, d’invalidité, de maladie, de maternité. Il y a très peu de carrières
linéaires sur 43 ans. Jusqu’à présent, les personnes qui avaient des
interruptions de carrière étaient obligées de travailler plus longtemps et
avaient des pensions plus faibles. Ce ne sera plus le cas avec le système par
points.
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