Alors que de nouvelles preuves sur les agissements criminels
de Trump et de ses séides sont dévoilées dans l’affaire ukrainienne qui vaut au
président des Etats-Unis d’être la cible d’une procédure d’«impeachment»
(destitution), la Chambre des représentants vient de transmettre au Sénat les
articles de sa mise en accusation dans cette affaire pour un procès devant la
chambre haute du Congrès qui devrait commencer mardi prochain.
On a, ici, tout ce qui fait le déshonneur et l’honneur de la
politique étatsunienne, permettre à un personnage tel que Trump d’accéder à la
présidence et avoir le mécanisme pour pouvoir le destituer pour sa conduite
scandaleuse à la tête du pays.
On est ainsi partagé entre un sentiment de fierté face à ce
mécanisme démocratique de la destitution et la honte éprouvée que la plus
vieille démocratie du monde ait pu mettre à sa tête un voyou, qui plus est, a
perdu le vote populaire par près de trois millions de bulletins.
Si la fierté est de mise lorsque l’on voit ce cérémonial
solennel au cours duquel la Chambre des représentants passe le flambeau de la
procédure au Sénat, la honte nous reprend lorsque l’on sait que la majorité
républicaine de ce dernier a déjà décidé d’acquitter Trump par simple esprit
partisan tout en sachant qu’il est coupable.
Mais ce qui nous touche également c’est de voir comment une
démocratie peut-être prise en otage par un populiste démagogue malhonnête avec
tant de facilité alors que montent partout dans le monde ces mouvements de
foules qui veulent détruire la démocratie représentative.
Les partisans de Trump n’ont ainsi rien à faire de la
démocratie républicaine et s’assoient sans la moindre difficulté sur ses
valeurs, ses principes et ses règles.
Il suffit d’assister aux meetings du président pour
s’apercevoir que le mal est d’une grande profondeur.
Pour ceux que ça intéresse, un des sujets récurrents de
ceux-ci – à part les insultes contre les démocrates – concernent les toilettes
avec cette réflexion philosophique sur le nombre de fois que l’on doit tirer la
chaîne (et si l’on a bien compris, pour lui, il s’agit de douze à quinze fois
par jour)…
Et le plus inquiétant n’est pas le dérangement mental de
Trump mais bien les applaudissements nourris que ces propos suscitent chez ses
fans!
Bien sûr, on se dit qu’il n’a jamais été majoritaire dans le
pays et qu’il ne le sera jamais.
C’est une mince consolation si l’on sait que le système
électoral américain à deux étapes (vote populaire pour des grands électeurs qui
élisent le président) dont il a bénéficié en 2016 pourrait une nouvelle fois
lui donner la victoire en novembre prochain.
Le seul espoir est qu’un candidat centriste comme Joe Biden
ou Michael Bloomberg, voire Pete Buttigieg ou Amy Klobuchar, l’empêche de
décrocher un second mandat.
Parce que si tel n’est pas le cas, c’est bien nous qui
pourrions tirer la chaîne quinze fois par jour pour évacuer les restes de la
démocratie républicaine mélangées avec notre dégoût.
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