Les Français ont cette particularité d’avoir successivement
élu des présidents – puis de leur avoir donné des majorités législatives – de
droite (Sarkozy en 2007), de gauche (Hollande en 2012) et du centre (Macron en
2017) et de s’être opposés à eux, renvoyant les deux premiers et s’apprêtant à le
faire pour le troisième tout en se disant majoritairement contre un pouvoir
détenu par les extrémistes qu’ils soient de droite (Marine Le Pen et son
Rassemblement national) ou de gauche (Jean-Luc Mélenchon et sa France insoumise).
Ils ont également celle d’avoir soutenu un mouvement de
foule qui s’est opposé à la mise en place d’un impôt écologique tout en se
disant pour la protection de l’environnement et pour la lutte contre le
réchauffement climatique, objet de cette taxe.
Et, actuellement, selon les sondages, ils soutiennent un
mouvement syndical corporatiste qui lutte pour la préservation pour certains d’avantages
concernant leurs retraites, avantages qu’ils veulent voir supprimer.
Et, donc, ils ont soutenu un mouvement qui se dressait
contre l’établissement d’une taxe de quelques cents sur le litre d’essence et
un mouvement qui, tous les jours par le blocage des transports en commun, leur
fait dépenser de l’argent en pleins d’essence pour se déplacer et aller au
travail.
Au moins, dira-t-on, les deux ont le même impact négatif sur
l’environnement…
On pourrait continuer cette liste encore longtemps en disant,
par exemple, que ces mêmes Français veulent des réformes (contre l’immobilisme)
mais quand elles sont décidées ou mises en place n’en veulent plus (contre le
changement), qu’ils veulent des produits toujours moins chers (contre la vie
chère) mais qu’ils ne veulent pas des conséquences (contre le chômage et les délocalisations),
qu’ils veulent plus de services et d’aides publics de toutes sortes (contre les
économies budgétaires) mais veulent payer moins d’impôts (contre les dépenses
publiques).
Evidemment, aucun de nous n’est exempt de contradictions, de
paradoxes ni de jouer parfois contre notre propre camp.
Cependant, les Français sont parvenus, au fil du temps, à
être, dans une sorte de systématisme borné, contre tout et contre tous, dans un
mécontentement chronique, une recherche de boucs émissaires, une envie de changement
qui s’entrechoque avec une envie tout aussi forte de conservatisme, où ils sont
capables, dans le même temps de vouloir une chose et son contraire par simple
opposition, par simple défiance, créant des situations ubuesques dont ils
semblent même tirer une certaine fierté!
Tout cela serait amusant, voire «pittoresque» s’il ne s’agissait
de notre quotidien et de notre avenir et de ceux de nos enfants.
Parce qu’être des «Non-Non» puérils et niais n’a évidemment
rien de constructif.
Sans doute, veulent-ils le beurre et l’argent du beurre (et
la crémière en sus) tout en étant rasés gratis mais cela ne fait pas beaucoup
avancer les choses, pire, cela les fait régresser.
Et contre tout et tous est, à la fois, la négation systématique
du réel, le refus constant de faire des choix tout en se prélassant dans l’irresponsabilité.
Jusqu’au jour où tout implose.
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