lundi 13 janvier 2020

Actualités du Centre. Belgique – Le parti centriste cdH entame sa refondation

N’ayant obtenu que 3,7% et cinq sièges lors des élections législative belges de 2019, devenant ainsi seulement le quatrième parti wallon (derrière le PS, le Mouvement réformateur et Ecolo), le cdH, parti centriste à fort héritage démocrate chrétien, se retrouve dans une position difficile où son existence même est en jeu (même si ses résultats en Wallonie avec 10% ses suffrages et à Bruxelles avec 7,6% sont moins mauvais).
Du coup, ses leaders, dont son président, Maxime Prévot, ont décidé d’organiser un «processus de refondation» baptisé d’un nom assez inhabituel en politique «Il fera beau demain» qui devrait aboutir dans le cours de l’année 2020 à une «nouvelle offre politique» suite à une réflexion «participative».
C’est en tout cas ce qui a été décidé ce dernier week-end lors d’un Congrès à Bruxelles et ce qui a été annoncé par Maxime Prévot qui a estimé que «Ce processus de refondation il nait de la conviction que l’avenir ne peut plus se concevoir à la seule ombre du passé. La dignité et la noblesse de l’action politique, c’est de pouvoir, avec force, hurler contre les loups, et non pas hurler avec les loups.»
Dans la foulé, il a expliqué qu’«Il est venu le temps d’un nouveau mouvement. Un mouvement de l’optimisme. Un combat autour de ce qui bâtit l’être humain, l’élève, donne sens à son engagement».
Selon lui, «ce qui est proposé aujourd’hui, ce n’est pas simplement de régénérer le cdH, mais bien de créer un nouveau mouvement politique au bénéfice duquel il cédera le relais. Nous vous proposons de co-construire un nouveau mouvement politique positif.».
Or, pour Prévot, «Il y a une grande soif de démocratie renouvelée, beaucoup plus participative. En interne de notre parti, comme au sein de la population. Nous allons nous atteler à la favoriser et à l’amplifier. A la rendre structurelle même».
Une initiative qui ressemble fort à ce que tentent de faire un certain nombre de «mouvement citoyens» en Europe et qui est un des crédos de LaREM française dont le cdH veut manifestement s’inspirer.
Il a également précisé, prenant note de la crise où se trouvent la plupart des partis politiques européens traditionnels, que «tous les progrès sont toujours nés du changement. Le changement, on peut soit le nier. Soit le combattre. Soit le subir. Ou au contraire l’incarner. Le favoriser. Le co-construire. Et c'est le pari que nous faisons. (…) Et cette co-construction, est une mise en danger. C’est probablement plus facile de camper sur ses certitudes et de dire que le projet du cdH est le meilleur du monde, et que si le cdH, a d’élection en élection de moins en moins d’électeurs, c’est que ceux-ci n’ont rien compris.»
C’est sans doute le sens de cette autre déclaration:
«Si le cdH est invité à se réinventer, peut-être par la force des choses, à la lumière de la perte structurelle de confiance des électeurs, plus globalement la refondation à laquelle j’invite tous les citoyens, on ne la limite pas aux seuls militants. Nous ne sommes pas dans un processus de l’entre-soi».
Ce pragmatisme n’a pas empêché le président du cdH de s’essayer à un peu de lyrisme:
«Il est essentiel que la grisaille des esprits soit dissipée, que les éclaircies se refassent un chemin dans le moral des gens et dans l’action de l’Etat, pour qu’à tout moment, demain, il fasse beau pour chacun et que le soleil brille pour tous!»
Le tout résumé dans une formule: «Ensemble, bousculons hier, mobilisons aujourd’hui et créons demain».


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