N’ayant obtenu que 3,7% et cinq
sièges lors des élections législative belges de 2019, devenant ainsi seulement
le quatrième parti wallon (derrière le PS, le Mouvement réformateur et
Ecolo), le cdH, parti centriste à fort héritage
démocrate chrétien, se retrouve dans une position difficile où son existence
même est en jeu (même si ses résultats en Wallonie avec 10% ses suffrages et à
Bruxelles avec 7,6% sont moins mauvais).
Du coup, ses leaders, dont son
président, Maxime Prévot, ont décidé d’organiser un «processus de refondation»
baptisé d’un nom assez inhabituel en politique «Il fera beau demain» qui
devrait aboutir dans le cours de l’année 2020 à une «nouvelle offre politique»
suite à une réflexion «participative».
C’est en tout cas ce qui a été
décidé ce dernier week-end lors d’un Congrès à Bruxelles et ce qui a été
annoncé par Maxime Prévot qui a estimé que «Ce processus
de refondation il nait de la conviction que l’avenir ne peut plus se concevoir
à la seule ombre du passé. La dignité et la noblesse de l’action politique,
c’est de pouvoir, avec force, hurler contre les loups, et non pas hurler avec
les loups.»
Dans la foulé, il a expliqué qu’«Il
est venu le temps d’un nouveau mouvement. Un mouvement de l’optimisme. Un
combat autour de ce qui bâtit l’être humain, l’élève, donne sens à son
engagement».
Selon lui, «ce qui est proposé
aujourd’hui, ce n’est pas simplement de régénérer le cdH, mais bien de créer un
nouveau mouvement politique au bénéfice duquel il cédera le relais. Nous vous
proposons de co-construire un nouveau mouvement politique positif.».
Or, pour Prévot, «Il y a une grande
soif de démocratie renouvelée, beaucoup plus participative. En interne de notre
parti, comme au sein de la population. Nous allons nous atteler à la favoriser
et à l’amplifier. A la rendre structurelle même».
Une initiative qui ressemble fort à
ce que tentent de faire un certain nombre de «mouvement citoyens» en Europe et
qui est un des crédos de LaREM française dont le cdH veut manifestement
s’inspirer.
Il a également précisé, prenant note
de la crise où se trouvent la plupart des partis politiques européens
traditionnels, que «tous les progrès sont toujours nés du changement. Le
changement, on peut soit le nier. Soit le combattre. Soit le subir. Ou au
contraire l’incarner. Le favoriser. Le co-construire. Et c'est le pari que nous
faisons. (…) Et cette co-construction, est une mise en danger. C’est
probablement plus facile de camper sur ses certitudes et de dire que le projet
du cdH est le meilleur du monde, et que si le cdH, a d’élection en élection de
moins en moins d’électeurs, c’est que ceux-ci n’ont rien compris.»
C’est sans doute le sens de cette autre
déclaration:
«Si le cdH est invité à se réinventer, peut-être par la
force des choses, à la lumière de la perte structurelle de confiance des
électeurs, plus globalement la refondation à laquelle j’invite tous les
citoyens, on ne la limite pas aux seuls militants. Nous ne sommes pas dans un
processus de l’entre-soi».
Ce pragmatisme n’a pas empêché le président du cdH de
s’essayer à un peu de lyrisme:
«Il est essentiel que la grisaille
des esprits soit dissipée, que les éclaircies se refassent un chemin dans le
moral des gens et dans l’action de l’Etat, pour qu’à tout moment, demain, il
fasse beau pour chacun et que le soleil brille pour tous!»
Le tout résumé dans une formule:
«Ensemble, bousculons hier, mobilisons aujourd’hui et créons demain».
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