Voici une sélection, ce 30 décembre 2019, des derniers
propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en
France.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Agnès Buzyn (ministre
de la Solidarité et de la Santé)
Très préoccupée par le tirage au sort
mis en place dans certains pays pour l'accès au traitement par Zolgensma, je
rappelle que la France n'est pas concernée : toute personne qui a besoin de ce
traitement y a accès. Le principe de tirage au sort pour accéder à un
traitement ne correspond pas aux valeurs de notre système de santé, qui vise un
égal accès aux soins pour tous. Le ministère mène des réflexions sur la
soutenabilité financière à long terme du remboursement par l'assurance-maladie
de ce type de traitement. La nouvelle commission européenne sera de nouveau
saisie de cette question majeure.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
Le décret de création de l’Institut
national d’enseignement supérieur pour l’agriculture, l’alimentation et
l’environnement est paru. Soutenir la transition agroécologique de nos filières par la formation supérieure et la recherche,
une des missions de ce nouvel Institut.
Franck Riester
(ministre de Culture)
Le CNL [Centre national du livre] verse à certains écrivains une allocation pour compenser les
difficultés financières liées au grand âge ou à la maladie. Gabriel Matzneff en est bénéficiaire.
J’ai demandé au CNL de me fournir toutes les précisions sur cette situation. Je
prendrai mes responsabilités. L’aura littéraire n’est pas une garantie
d’impunité. J’apporte mon entier soutien à toutes les victimes qui ont le courage
de briser le silence. Je les invite, ainsi que tout témoin de violences
commises sur des enfants, à contacter le 119.
Gérald Darmanin
(ministre des Comptes publics)
Grâce au prélèvement à la source, la baisse de l'impôt sur
le revenu sera concrète dès janvier 2020. 17 millions de foyers vont voir leurs
impôts diminuer de 300€ en moyenne par an. Nous tenons nos engagements.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
[Tribune «Réformes des retraites, et si l’esprit français
nous inspirait?»]
L’esprit français, c’est celui qui habitait les membres du
Conseil national de la résistance en 1944. Cet esprit qui avait conduit un
groupe de résistants, d’organisations syndicales et de partis politiques à
élaborer ce programme appelé «Les Jours heureux», qui définissait, alors que la
France était toujours occupée, les principales avancées sociales dont notre
pays aurait besoin une fois libéré. «Les Jours heureux» prévoyait ainsi une
retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours.
C’est cet esprit français qui a permis la mise en œuvre de
notre système actuel des retraites. Un système fondé sur une solidarité entre
générations. Un système par répartition que nous préservons et qui a permis à
nos aînés de vivre dans de bien meilleures conditions que leurs voisins
européens.
Et c’est au nom de ce même esprit français que nous
souhaitons aujourd’hui mener la refondation du régime des retraites. Car
l’esprit français, c’est, en somme, une recherche de justice, mais aussi
d’universalité.
Ce qui guide par-dessus tout le peuple français depuis la
naissance de la République, c’est cette recherche de justice. Or, force est de
constater que notre système de retraite est aujourd’hui devenu injustice. Qui
peut accepter que les femmes aient presque moitié moins de retraite que les
hommes? Qui peut accepter qu’après un dur labeur certains doivent se contenter
de retraites en dessous du seuil de pauvreté?
L’esprit français, c’est parfois la cohabitation
des contraires, pour paraphraser Metin Arditi, écrivain suisse
Ce qui guide notre société, c’est aussi cette aspiration à
l’universel. C’est-à-dire la recherche d’un idéal qui ne se défausse jamais des
difficultés du réel. Faire société, c’est aussi permettre à chacun de
comprendre les avantages des autres. Or, aujourd’hui, force est de constater
que les régimes spéciaux ne sont plus explicables à bien des égards. Qui peut
accepter qu’un statut procure l’avantage de partir parfois dix ans plus tôt à
la retraite qu’une personne faisant strictement le même métier mais sous un
statut différent? C’est pour cela que nous mettrons fin aux régimes spéciaux,
progressivement et avec détermination. C’est pour cela qu’il nous faut sortir
d’une société de statuts, qui se justifiait assurément par le passé, mais qui
n’est plus conforme avec la réalité du marché du travail actuel.
Mais l’esprit français, c’est parfois la cohabitation des
contraires, pour paraphraser Metin Arditi, écrivain suisse, auteur du Dictionnaire
amoureux de l’esprit français.
Cette cohabitation des contraires qui fait que nous aspirons
à plus d’égalité, mais que nous sommes, parfois, les premiers à vouloir conserver
nos propres privilèges, alors même qu’ils ne sont plus explicables.
Cette cohabitation des contraires qui fait qu’une majorité
de Français soutient la refondation du système des retraites que nous
proposons, tout en soutenant le mouvement de grève qui perdure dans notre pays.
Cette cohabitation des contraires qui incite à remettre à
plus tard ce qui doit être fait aujourd’hui, pour nous et nos enfants.
Cette cohabitation des contraires qui empêchait jusqu’alors
de faire une réforme de gauche responsable ou de droite sociale. Or, c’est
précisément cela que nous proposons aujourd’hui en ouvrant de nouveaux droits
sociaux pour les femmes, pour les commerçants, pour les agriculteurs… c’est
aussi cela que nous proposons en permettant aux travailleurs précaires de
partir plus tôt à taux plein, alors qu’ils doivent le plus souvent attendre 67
ans… c’est enfin cela que nous faisons en disant clairement aux Français
comment nous finançons ces nouvelles avancées sociales. Parce que cette
cohabitation des contraires impose de faire en même temps une refondation
sociale et une refondation responsable.
Alors, cette cohabitation des contraires inspire courage et
méthode. Elle inspire d’abord le courage d’être clair dans ce que nous voulons
faire: oui, ce sera la fin des régimes spéciaux ; oui, nous devrons travailler
progressivement un peu plus longtemps ; non, nous ne ferons pas de clause du
grand-père. Elle inspire aussi une méthode fondée sur la discussion et la
transition dans les changements. C’est le sens des propositions faites par le
gouvernement aux partenaires sociaux.
Sébastien
Lecornu (Ministre chargé des Collectivités territoriales)
Après son vote à une très large
majorité au Parlement, la loi Engagement et Proximité est promulguée. A partir du 1er janvier 2020,
comme nous nous y étions engagés, les 500 000 maires et élus locaux vont
pouvoir bénéficier de plus de libertés locales, droits et protection.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Souvent, les prédateurs demandent aux
enfants de garder «leur petit secret». Gabriel Matzneff poussait l’horreur jusqu’à relater ses agissements dans ses
livres. Merci à Vanessa Springora de témoigner tant d’années après, en espérant
que cela donne le courage à d’autres victimes de libérer leur parole à leur
tour. Témoin de violences sexuelles sur mineur, appelez le 119. Dans le doute,
agissez.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
Nous l’avions dit, nous l’avons fait.
En 2020, 80% des ménages ne paieront plus la taxe d’habitation, cet impôt
particulièrement injuste sur le plan social. Cette suppression bénéficie aux
classes moyennes avec un gain moyen de 600€ par ménage et par an.
Olivier Dussopt
(secrétaire d’Etat auprès du ministre des Comptes public)
Le Conseil
constitutionnel valide la réforme de la fiscalité
locale à la suite de la suppression de la taxe d’habitation, tant pour la nouvelle définition du panier de ressources des
collectivités territoriales
que pour les modalités (coefficient, années de référence)!
Jean-Baptiste
Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
- Je tiens à rappeler que depuis deux ans le gouvernement a
une discussion loyale avec les syndicats et leur a fait des propositions
concrètes. Aujourd'hui, nous observons une décrue lente mais continue du nombre
de grévistes, notamment à la SNCF, ainsi qu'une amélioration de la situation
sur le réseau de la RATP, encore modeste mais réelle, en particulier sur les
RER A et B. La SNCF a concentré tous ses moyens pour mettre un maximum de TGV à
disposition pour les chassés-croisés des fêtes. Je tiens à saluer l'abnégation
des agents non grévistes de la SNCF ; ils sont majoritaires et travaillent dans
des conditions compliquées. Le taux de grévistes à la SNCF est désormais de
moins de 10%, alors qu'il était d'un peu plus de 85% au début du mouvement.
Mais il y a une pression qui s'exerce de façon anormale sur une partie des
cheminots. J'ai demandé aux dirigeants de la SNCF et de la RATP d'être
vigilants et d'agir de façon résolue face à des attitudes d'intimidation, de
harcèlement, voire d'agression dont seraient victimes les agents qui ont fait
le choix de travailler. C'est inacceptable.
- [Augmentation des arrêts maladie à la RAT] Je trouve
regrettable ces pratiques déloyales. Elles ne sont pas conformes à l'exercice
normal du droit de grève.
- Nous avons toujours dit que nous trouverions le bon chemin
vers le régime universel, pour chaque métier et chaque secteur d'activité.
C'est l'objet des propositions que nous avons faites aux syndicats de la SNCF,
de la RATP, ainsi qu'aux marins, par exemple. Le régime universel ne nie pas
les spécificités de certains métiers - pénibles, dangereux, exigeant une certaine
condition physique -, mais il considère tout le monde avec équité.
- [Les Français] peuvent-ils comprendre qu'un comptable
parte aujourd'hui à 57 ans s'il travaille à la SNCF mais cinq ans plus tard
s'il travaille dans le privé? Désormais, à métiers comparables, les Français
auront les mêmes conditions de départ. Lorsque des spécificités sont reconnues,
au cas par cas, nous le faisons uniquement au regard de conditions de travail
particulières ou du droit européen. Nous ne sommes pas en train de créer une
multiplicité de régimes particuliers. Nous réformons en profondeur, et pour
cela il ne faut pas transiger sur l'ambition, mais être ouverts sur les
modalités d'application. Quand vous réformez au nom de l'intérêt général, vous
heurtez ceux qui défendent de façon compréhensible leurs intérêts particuliers,
mais aussi ceux qui s'enivrent à instrumentaliser le conflit social à des fins
politiciennes.
- Nous aurions joué le pourrissement si nous n'avions jamais
eu d'échanges loyaux avec les syndicats ni fait de propositions. ça fait plus
de deux ans que nous discutons avec eux! Mais certains – je pense à la CGT – pratiquent
un syndicalisme d'opposition systématique à toute réforme, de blocage et
parfois d'intimidation. La CGT veut marquer les esprits par des coups de poing
médiatiques. Les Français ne sont pas dupes de la politisation à l'extrême
gauche de ce mouvement. Je suis convaincu qu'ils n'aiment pas ces actions qui
flirtent avec l'illégalité, et parfois transgressent le droit, comme à la gare
de Lyon il y a quelques jours. La loi n'est pas une proposition, elle est une
protection pour tous.
- La CGT Cheminots et SUD Rail ne sont jamais venus au
ministère des Transports débattre, proposer ou même faire état de leur
désaccord. La politique de la chaise vide n'a jamais permis de construire un
compromis. Il s'agit juste d'afficher un rejet politique préalable et de ne pas
s'inscrire dans une discussion démocratique. En revanche, depuis le début, nous
avons des échanges exigeants, francs et ouverts avec l'Unsa et la CFDT.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
«Oui, mais quand même, c’est un très
bon écrivain / prof de sport / oncle / chauffeur de bus.» Le supposé talent des
pédocriminels et autres violeurs n’est jamais une excuse. «Tout le monde savait»
pour l’écrivain [Matzneff]... Vous savez pour d’autres?
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé
(porte-parole)
- [Matzneff] Un rapport consenti
entre un enfant de 12 ans et un adulte n'existe pas. Il s'appelle pedo-criminalité. Il n'existait pas il y a 40 ans, il était
scandaleusement toléré comme si le talent effaçait ou justifiait le crime. La
société ne le tolère plus, il était temps.
Alexandra Ardisson (députée)
Encore une promesse de campagne tenue.
Le 1er janvier le volet optique de la réforme 100% Santé entre en
vigueur. Des lunettes de qualité pour 0€, telle est l'offre mise à la dispo des
Français ayant une mutuelle.
Nadia Hai (députée)
- Ce n’est pas parce que les tensions
entre grévistes et non grévistes ont toujours existé qu’il faut les accepter.
L’atteinte aux libertés de travailler et de circuler ainsi que les intimidations
doivent cesser. La loi est la même partout et pour tous.
- La gauche est en perte de sens et
manque de crédibilité. Quand le Parti communiste appelle à l’apaisement et à la discussion, Fabien Roussel
doit encourager la main tendue par le gouvernement pour poursuivre les
négociations et préserver notre système par répartition.
Sylvain
Maillard (député)
Oui, les enseignants en France ne gagnent
pas assez d’argent ! Et encore plus en début de carrière. Nous sommes prêts,
aux côtés de Jean-Michel Blanquer, à investir près de 10 milliards d'euros jusqu'en 2037 pour
revaloriser leurs rémunérations.