Boris Johnson et Donald Trump |
Joe Biden, le favori centriste de la primaire démocrate
s’est déjà fendu d’une déclaration en la matière:
«Regardez ce qui se passe lorsque le Parti travailliste se
déplace si loin vers la gauche de la gauche. Il a proposé des idées qui ne pouvaient
pas être réellement adoptées et mises en œuvre.»
Et de poursuivre:
«Vous allez aussi voir des gens dire: ‘Mon Dieu, Boris Johnson, qui est un clone physique et émotionnel du président, est capable de gagner’.»
La défaite cuisante des Travaillistes dirigés par le
gauchiste revendiqué Jeremy Corbyn lors des élections législatives britanniques
est, selon l’ancien vice-président de Barak Obama, un avertissement au Parti
démocrate de ne pas se déporter de manière irresponsable vers la gauche comme
le proposent Elizabeth Warren et Bernie Sanders.
Quant à Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York et candidat
centriste à la primaire démocrate, il a tweeté:
«La démonstration catastrophique de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni
est un avertissement clair : Nous avons besoin d'un candidat démocrate capable de
vaincre Donald Trump en menant une campagne qui séduit les Américains par-delà nos
clivages.»
Autre candidat démocrate situé au centre de l’échiquier politique,
le maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, a affirmé que la leçon que la
gauche américaine doit tirer des résultats britanniques est «qu'il faut être prêt
à construire une coalition et rassembler cette majorité.»
De leu côté, le Parti républicain et leur galaxie
d’extrémistes radicaux qui peuplent les médias de droite comme Fox news ont
déjà fait, en s’en félicitant, le parallèle entre la victoire du Conservateur
Boris Johnson et celle qui pourrait survenir dans moins d’un an de Donald
Trump.
Car, même si les relations entre les deux hommes se sont un
peu distendues ces dernières semaines, sans doute parce que Johnson ne voulait
pas apparaître trop proche d’un personnage détesté majoritairement au Royaume
Uni, il ne faut pas oublier que l’on avait surnommé ce dernier le «Donald Trump
britannique», à la fois parce qu’ils défendent des causes communes mais
également parce qu’ils sont tous les deux des populistes démagogues et des
propagateurs en chef de «fake news».
Bien entendu, la situation de la Grande-Bretagne n’est pas
celle des Etats-Unis et Johnson – ce qui le rend encore plus retors – est
certainement nettement plus intelligent et cultivé que Trump.
Les Britanniques devaient se prononcer sur le Brexit, ce qui
ne concerne évidemment pas les Américains.
En revanche, le système de protection social et de soins de santé
était au cœur de l’élection britannique comme il le sera également pour l’américaine.
Quoi qu’il en soit, tous les deux surfent sur une vague de
défiance des élites et sur les relents nauséabonds du nationalisme qui mettent
en danger la démocratie républicaine.