samedi 30 novembre 2019

L’Humeur du Centriste. Les centristes insultés, triste réalité des dérapages des populistes et des extrémistes de tous bords

Trump, insulteur en chef
Trump, Mélenchon, Salvini, Le Pen, Farrage, Bolsonaro, Erdogan et compagnie mais aussi les membres des gilets jaunes ou du Tea party, tous ont un point commun: l’insulte comme argument politique.
Comme l’ont montré les multiples dérapages verbaux d’un Jean-Luc Mélenchon ou d’un Donald Trump (qu’ils assument et revendiquent), l’insulte serait donc devenue légitime dans le débat politique.
Je laisse évidemment la responsabilité de cette justification au «lider maximo» de la France insoumise et au maniaque du Tweet de la Maison blanche.
Or donc, les propos orduriers et les appellations abjectes font un retour en force et les récents propos de Jaïr Bolsonaro, le président d’extrême-droite du Brésil, et de ceux de l’autocrate turc, Recep Erdogan, sur Emmanuel Macron en sont une nouvelle preuve.
Si l’on s’arrête sur les personnes visées par ces insultes, on se rend compte que ce sont avant tout les défenseurs de la démocratie républicaine et, au premier rang de ceux-ci, les centristes qui en sont les victimes.
Ce n’est guère étonnant si l’on veut se rappeler que les centristes sont ceux qui prônent dans une démocratie républicaine un débat politique apaisé alors que la Droite et la Gauche en sont demeurés à ce que la politique soit une confrontation et un combat de tous instants (les centristes cantonnant le combat à toutes les pensées extrémismes totalitaires) où tous les coups sont permis.
Et c’est d’autant plus facile que ces mêmes centristes se font un honneur de ne pas répondre par l’invective et l’insulte.
Il suffit de voir avec quelle dignité Barack Obama a encaissé les injures pendant les huit années de sa présidence sans jamais s’abaisser au niveau de ceux qui les proféraient pour voir la différence entre la personnalité politique respectable et le politicien abject.
Dans notre pays, on ne calcule même plus le nombre d’invectives et de grossièretés dont le Président de la République a été victime, non plus celles qui ont visé les membres de la majorité présidentielle, au cours des derniers mois.
Ces comportements inacceptables dans une démocratie où le débat politique est libre, donc qui ne nécessite aucunement les propos orduriers comme mode d’expression légitime, ne sont pas anodins.
L’insulte même la plus grossière a pour but de montrer du doigt l’ennemi avec efficacité et de le diaboliser aux yeux de ses partisans tout en tentant de le discréditer aux yeux de la population dont une partie est toujours avide d’exemples venus d’«en haut» pour, elle-même verser dans l’ignominie.
Que l’on se rappelle comment tous les régimes et les mouvements idéologiques haineux ont fait pour caractériser ceux qui devaient être les personnes à abattre.
Le régime nazi vis-à-vis des juifs et de tous ceux qui devaient être éliminés, a montré le poids des mots dans le processus qui a abouti à ces crimes contre l’Humanité où une grande partie de la population allemande a été la complice totalement consentante.
Car, oui, in fine, l’insulte n’est pas toujours, loin de là, un fusil chargé à blanc.

Centristement votre.

Le Centriste

Actualités du Centre. Grande Bretagne – Législatives: les centristes à la traîne et à la peine dans les sondages

Si l’on en croit une projection en sièges publiée le 27 novembre par l’institut YouGov, les Conservateurs sont partis pour remporter, non seulement, la majorité des sièges à la Chambre des communes lors des législatives du 12 décembre prochain, mais une large victoire telle qu’ils ne l’avaient plus connue depuis l’ère de Margaret Thatcher.
Crédités de 359 députés (sur les 650 que comptent la chambre), ils devanceraient les Travaillistes (avec 211 sièges), les indépendantistes écossais du SNP (avec 43 sièges) et les Liberal democrats centristes (avec seulement 13 députés), le parti du Brexit n’ayant aucun élu ainsi que les Verts.
Mais les responsables de cette étude disent également qu’il s’agit d’une photographie de la campagne à un moment donné et que les chiffres pourraient être totalement différents dans deux semaines…
Bien évidemment, les résultats des sondages donnent une image totalement différente de la campagne (rappelons que le système électoral britannique est par circonscription et à un tour avec l’élection du candidat qui arrive en tête quel que soit son score) puisque si les Conservateurs sont en tête depuis son début et sans contestation possible, ils ne totalisent cependant qu’entre 41% et 43% des intentions de vote, devant les Travaillistes (entre 30% et 34%), les Liberal democrats (entre 13% et 16%), le Parti du Brexit et les Verts (entre 3% et 5%), le SNP (entre 3% et 4%).
Les centristes sont ainsi le troisième parti du pays mais ne réussissent toujours pas à se rapprocher des Travaillistes et encore moins des Conservateurs.
Leur message, dans un système politique traditionnellement dominé par la Gauche et la Droite, ne parvient pas à susciter une dynamique même si, rappelons-le, leur score est déjà plus du double que lors de la précédente législative (qui avait néanmoins été un camouflet pour eux).
Leur programme est bien sûr dominé par leur opposition au Brexit.
Mais ils militent également et entre autres pour une vraie politique contre les agressions au couteau (qui sont en augmentation exponentielle dans le pays); l'augmentation de l'impôt sur le revenu de 1% afin de recueillir des fonds en faveur du système de santé public, le NHS, en grande difficulté actuellement avec un risque de graves détériorations; la garde gratuite pour les enfants de deux à quatre ans; le recrutement de 20.000 enseignants supplémentaires; parvenir à 80% de la production d'électricité à partir de sources renouvelables d'ici à 2030 (dans le cadre d’un large programme pour lutter contre le réchauffement climatique); taxer ceux qui voyagent fréquemment par l’avion; un gel des tarifs ferroviaires; la légalisation du cannabis.
A noter que dans nombre de circonscriptions, afin de permettre aux candidats du «Remain» (les partisans de ceux qui veulent demeurer dans l’UE) les mieux placés d’avoir une chance de l’emporter, une alliance a été nouée entre les Liberal democrats, les Verts (Green party) et les indépendantistes du Pays de Galle (Plaid Cymru).
De même, plusieurs anciens élus conservateurs opposés à la politique de Boris Johnson (en particulier sur le Brexit) ont décidé de soutenir des candidats centristes.
Plusieurs événements récents pourraient faire évoluer les votes, notamment les accusations de plus en plus fortes d’antisémitisme qui pèsent sur les Travaillistes et surtout sur leur leader Jeremy Corbyn (à l’opposé, certains accusent les Conservateurs d’«islamophobie»…) ainsi que l’attentat terroriste qui a eu lieu le 29 novembre dans le quartier du London bridge par un islamiste et qui a fait deux morts.


Actualités du Centre. Uruguay Présidentielle: ce n’est pas le Centre qui a gagné mais la Droite!

Plusieurs médias, relayant une dépêche d’une agence de presse, ont affirmé que c’était un candidat centriste qui avait remporté l’élection présidentielle uruguayenne, mettant fin à quinze ans de présidence de gauche, alors qu’il s’agit du candidat du parti de droite…
Ainsi, Luis Lacalle Pou est membre du très respectable Parti national mais qui se positionne sans l’ombre d’une discussion à droite.
En revanche, pour ce second tour, il était soutenu par Ernesto Calvi, le candidat du parti Colorado (centre-droit) qui a appelé à voter pour lui tout comme le candidat du nouveau parti d’extrême-droite, Cabildo abierto.
Au premier tour, Ernesto Calvi, avait remporté 12,34% des voix.
Un premier tour qui avait vu, Daniel Martinez, le candidat du Front large (gauche), arriver en tête avec plus de 39% des voix devant Luis Lacalle Pou (28,62%).
On prédisait, au vu du paysage politique du pays et à l’usure du pouvoir de la gauche (qui a également perdu sa majorité au parlement, les législatives ayant eu lieu le même jour que le premier tour), une victoire assez facile de ce dernier au second tour, ce qui n’a pas été le cas.
Ainsi Lacalle Pou a obtenu 50,62% des voix (contre 49,38% au candidat du Front large) et il a fallu attendre un recompte des voix pour que la situation soit assez claire pour que Martinez reconnaisse sa défaite.