Par Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
Alexandre Vatimbella est le directeur du
CREC
Donald Trump |
Bonne nouvelle pour la
démocratie (ou mauvaise si l’on estime que la procédure qui vient d’être mise en
route montre l’échec d’une élection): le mécanisme institutionnel qui devrait
aboutir à la destitution (impeachment) de Donald Trump a été officiellement
déclenchée par un vote de la Chambre des représentants.
Elle l’est à propos de
l’affaire ukrainienne – où Trump a demandé au président de ce pays de l’aider à
déconsidérer le favori de la présidentielle 2020, le démocrate Joe Biden, en
échange d’une aide militaire déjà votée par le Congrès et qu’il ne pouvait
légalement bloqué dans un chantage – mais il n’est pas inutile de rappeler
qu’elle l’aurait pu l’être dès l’élection du populiste démagogue de par ses
violations de la loi, de ses infractions financières et de la fameuse aide
qu’il a reçu lors de sa campagne présidentielle de la Russie, directement de
Vladimir Poutine, comme l’a si bien démontré le rapport de Robert Mueller il y
a peu.
Les défenseurs de la
démocratie dans le monde et les humanistes attachés à ses valeurs, dont les
centristes évidemment, ne peuvent que se réjouir qu’une telle procédure soit
mise en route avec l’espoir – raisonné – que celle-ci aille jusqu’au bout et
destitue le président ou, à tout le moins, l’oblige à ne pas se représenter en
2020 et que les Etats-Unis sortent enfin du cauchemar qui a commencé en 2016.
Parce qu’il faut bien
appeler les choses par leur nom.
Il serait trop fastidieux
de rappeler tous les agissements et les comportements d’un personnage malsain
qui a érigé l’insulte, le mensonge, la vulgarité, la prévarication et la
lâcheté en mode de gouvernement dans ce qui est la plus grande puissance de la
planète mais aussi, la plus grande démocratie jusqu’à présent (et la plus
vieille en activité).
On citera, au hasard,
ces 13.500 mensonges proférés en deux ans et demi de présidence (comptabilisés
par plusieurs médias), son lâchage des Kurdes qui ont aidé les occidentaux à se
débarrasser de l’Etat islamique, de son entourage présent et passé fait d’affairistes,
d’incompétents et d’extrémistes dont plusieurs ont des comptes à rendre à la
justice, certains étant même en prison comme son avocat personnel pour avoir
agi à sa demande de manière illégale (qui sera peut-être suivi par le nouveau,
Rudi Giuliani…).
Oui, il est temps que
la démocratie se ressaisisse.
Cependant, de par ce
qu’elle est, elle ne peut le faire que par ceux qui la composent.
Or, avec ou sans
Trump, les sirènes des populistes, des démagogues et des extrémistes vont
rester fortes et continuer à séduire beaucoup.
Et ceci, en grande
partie, grâce à Donald Trump qui restera dans l’Histoire comme un président
minable mais aussi celui par qui la démocratie, en ce début de XXI° siècle a vacillé.
Ou vacillera car, ne l’oublions
pas, il est toujours là…
Jean-François Borrou
& Alexandre Vatimbella