lundi 28 octobre 2019

Actualités du Centre. Uruguay – Elections générales: face à l’érosion de la Gauche au pouvoir et l’émergence de l’extrême-droite, le Centre se maintient

Si le Frente amplio (Front large), coalition de gauche au pouvoir, est arrivée en tête aux élections générales en Uruguay, il risque, après trois mandats consécutifs au pouvoir, de perdre la présidence (un deuxième tour aura lieu le 24 novembre) et a déjà perdu la majorité à la Chambre des députés passant de 50 députés (sur 99) à 41 et au Sénat passant de 15 sénateurs (sur 30) à 13.
Le deuxième tour de la présidentielle s’annonce difficile pour son candidat, Daniel Martinez (qui a obtenu 38,51% des suffrages contre 49,45% en 2014 pour le président sortant, Tabarè Vasquez), qui aura face à lui le candidat du Parti national (droite), Luis Alberto Lacalle Pou, arrivé en seconde position avec 28,26% des suffrages (soit une perte de près de 4% par rapport à 2014) mais qui sera soutenu par le Parti colorado (centre-droit) et le nouveau parti d’extrême-droite, Cabildo abierto.
Si les centristes se sont maintenus à la troisième place avec 12,20% des suffrages (contre 13,33% en 2014) et gardent le même nombre de députés (13) et sénateurs (3), la grande et malheureuse nouveauté de ce scrutin est l’émergence de l’extrême-droite avec la création d’un nouveau parti par l’ancien chef d’état major de l’armée, Guido Manini Rios, que l’on compare au niveau des prises de position, au président brésilien, Bolsonaro...
Et pour sa première élection, il obtient 10,72% des suffrages ce qui lui permet d’avoir désormais 11 députés et 3 sénateurs et d’être le possible arbitre de toute majorité à la Chambre des députés.
Pour expliquer les résultats (baisse de la Gauche et montée de l’extrême-droite), on parle d’une économie avec une croissance au ralenti et d’un chômage en hausse ainsi qu’une hausse de la criminalité, même si le référendum issu d’une proposition du Parti national sur la création d’une garde nationale pour lutter contre l’insécurité n’a pas été approuvé par les électeurs.
Il faut, évidemment, y ajouter une usure normale du pouvoir.


Propos centristes. France – Mort d’al-Baghdadi; retraites; laïcité, islam, communautarisme; Brexit; hôpital; municipale Paris…

Voici une sélection, ce 28 octobre 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- La mort d'al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l'organisation terroriste soit définitivement défaite. C’est notre priorité au Levant.
- Depuis 2017, nous divisons par deux le nombre d'élèves par classe en CP et CE1. Est-ce que ça marche ? Prenons une classe de CE2 sur l'île de La Réunion : il y a deux ans, 25 élèves sur 30 ne maîtrisaient pas les savoirs fondamentaux. À cette rentrée, c'était 3 élèves sur 30.
- Je crois pour moi le fruit de ces deux années et demie de présidence, c’est à la fois une expérience qui s’est installée (...) mais aussi la volonté chevillée au corps de ne rien perdre de l’énergie vitale, de la volonté de transformation que j’ai. Donc ça me donne énormément de courage de détermination, avec beaucoup plus de patience, d’écoute et de respect.
- J'ai beaucoup appris et je n'en tire pas la conclusion qu'il faudrait arrêter de bouger et maintenant courir après les gens pour colmater les plaies.
- [Réforme des retraites] Cette réforme est juste parce qu'elle va permettre de corriger des inégalités que vous critiquez depuis des décennies et qu'on avait jamais eu le courage de traiter. Je pense que la solution n'est pas tellement de cotiser plus, ni de baisser les retraites. On va sans doute vers un modèle où on doit travailler un peu plus mais avec plus de visibilité et plus de clarté"
- J'ai mes cicatrices et je les frotte de manière régulière pour ne pas les oublier. Je n'ai ni regret ni remords, mais le temps passant formidablement vite, on n'a pas le droit de le perdre.
- [Retraites] Je veux aller au bout. C'est nécessaire pour le pays, donc je la défendrai, peut-être que ça me rendra impopulaire, mais si je ne le faisais pas, je ne respecterai pas une promesse et je ne serai pas au rendez-vous de ce dont notre pays a besoin.
- Dans certains quartiers, il y a un séparatisme qui s’est installé, c’est à dire la volonté de ne plus être dans la République, et au nom d’une religion, l’Islam, en la dévoyant.
- Notre sujet aujourd’hui c’est d’identifier les personnes qui sont radicalisées. Il y a une deuxième lutte essentielle que je ne confonds pas avec la première, qui est la lutte contre le communautarisme. Dans cette lutte contre le communautarisme, contre l’Islam politique, je serai intraitable.
- Il faut voir comment nos concitoyens dont la religion est l'islam peuvent vivre tranquillement leur religion en respectant absolument toutes les lois de la République. Je prendrai des mesures et je ferai des annonces ensuite dans les semaines qui suivent.
- [Les urgences, l'hôpital] est un sujet que je regarde avec énormément d'attention et qui me préoccupe beaucoup. Il va falloir qu'on remette des moyens, parce qu'il faut qu'on réponde à la souffrance des personnels de santé.
- [Il faut] rebâtir notre système de santé du XXI° siècle, en décloisonnant l'hôpital, la médecine de ville, en changeant la manière de tarifer, en faisant plus de prévention et moins de soins, en accompagnant mieux. Le problème qu'on a c'est qu'on fait une stratégie qui va mettre 5 à 10 ans à se déployer.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Il appartiendra à Lubrizol de prendre à sa charge l’ensemble des conséquences des événements qui sont intervenus depuis son site. C’est le principe du pollueur payeur. Comptez sur moi pour faire en sorte que la loi soit appliquée strictement.
- Lubrizol s’y est engagé : les dommages seront indemnisés. Je l’ai dit ce matin au président mondial de l’entreprise : nous serons extrêmement fermes et vigilants à ce que l’indemnisation soit complète, rapide et à la hauteur des attentes légitimes.
- Depuis quelques années, la Guadeloupe est touchée par un fléau écologique, économique et sanitaire : les algues sargasses, qui s’échouent en masse et émettent des gaz toxiques. (…)Face aux sargasses, nous aidons les collectivités à s’équiper pour les ramasser le plus vite possible et nous accompagnons les entreprises & commerces qui ont subi des préjudices économiques.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
L’Italie et la France doivent à nouveau se placer ensemble au coeur du projet européen pour bâtir l’Union de demain, solidaire et responsable.

Florence Parly (ministre des Armées)
- [Mort de Baghdadi ] Retraite anticipée pour un terroriste, mais pas pour son organisation. Nous poursuivrons le combat sans relâche contre Daech, avec nos partenaires, en nous adaptant aux nouvelles circonstances régionales. Je félicite nos alliés américains pour cette opération. J'ai aussi aujourd'hui une pensée particulière pour toutes les victimes de la folie de Baghdadi et des criminels qui l’ont suivi.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Mario Draghi est l’homme qui a sauvé l’euro en 2011. Christine Lagarde est la femme de la situation. Il y a urgence pour les États à créer un budget de la zone euro, à renforcer l’union bancaire et créer plus de croissance en Europe.
- L’intérêt des Français, c’est une réforme des retraites qui soit mise en place, juste, équitable et qui garantisse la pérennité d’un système de répartition auquel nous sommes tous attachés. Rien ne justifie le maintien des régimes spéciaux. Poursuivons le dialogue.
- Objectif atteint ! Grâce à l'impulsion d'Emmanuel Macron à l'ONU, le Fonds vert pour le climat atteint près de 10 milliards de $. Il aidera les pays en développement à s'adapter au défi climatique. Une excellente nouvelle pour la planète.
- L'état de nos finances publiques justifie que si on dépense de l'argent pour l'hôpital nous trouvions des économies en face.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- En Guadeloupe avec Edouard Philippe, nous réaffirmons l’engagement total de l’Etat aux côtés des collectivités dans la lutte contre les sargasses: pour mieux anticiper les échouages, pour mieux les collecter et traiter, pour soutenir la recherche.
- L’objectif d’autonomie énergétique est une priorité de notre action pour la Guadeloupe et dans les outre-mer. Les énergies renouvelables en sont un pilier.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- L'autonomie du budget de la Sécurité Sociale est une condition essentielle de sa pérennité. Nos débats ont rappelé que le Budget de financement de le Sécurité sociale est un acte de responsabilité et 1 outil politique au service d'une vision moderne de l'Etat social.Des principes que nous défendrons en novembre au Sénat.
- Pour un accès aux soins toujours plus sécurisé : Toute femme enceinte résidant à plus de 45 minutes d'une maternité bénéficiera d'une proposition de logement ou transport remboursée. Médicaments: les industriels ont désormais l'obligation d'avoir des stocks de sécurité.
Avec le Budget de la Sécurité sociale pour 2020 le gouvernement agit contre les inégalités sociales: la prime soutenant le pouvoir d'achat sera reconduite; en luttant contre la précarité des familles monoparentales: la CAF versera directement les pensions alimentaires en cas d'impayés.
- Pour une meilleure prévention, le budget de la Sécurité sociale prévoit: l'extension de la taxe sur les premix; la prise en charge intégrale des frais liés à la contraception des mineures de moins de 15 ans.
- Fin de la première lecture du Budget de la Sécurité sociale. Je me réjouis que ce texte permette : de lutter contre les inégalités sociales; une meilleure prévention; un accès aux soins plus sécurisé et innovant; l'amélioration du fonctionnement de notre système de santé.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Évidemment, et c’est notre position depuis des mois, les Européens ne s’opposeront pas à un report du Brexit lié à une clarification démocratique, comme de nouvelles élections. Nous ne sommes ni dans l’ingérence ni dans l’indifférence.
- Face aux crises l'Europe doit se doter d'une capacité militaire d'intervention.  Emmanuel Macron l'a proposé il y a deux ans et le projet avance. Nous ne pouvons pas subir les décisions des autres grandes puissances. C'est une question de crédibilité et de souveraineté.
- [Mort d'Al-Baghdadi ] Nous n’avons pas participé à l’opération. (…) La coalition internationale doit se réunir parce que le combat doit encore durer.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- La question qui se pose aujourd'hui vis-à-vis des plateformes : est-ce que nous sommes capables de faire respecter le droit sur notre territoire ? Nous ne laisserons aucun acteur être au-dessus des lois.
- [droits voisins] Le gouvernement soutient la démarche des médias français. La directive européenne a pour objectif de mieux partager la valeur. Google contourne cette directive aujourd'hui car il a une position quasi-dominante. Nous ne laisserons pas faire.
- [Loi conte la cyberhaine] Evidement que nous ne voulons pas tomber dans la censure. Nous avons la responsabilité de protéger les libertés fondamentales, mais également de protéger les Français face à la haine en ligne.
- La proposition de loi contre la cyberhaine pose une question de santé publique, celle de la haine en ligne. En tant que citoyen nous y sommes tous confrontés. Le rôle premier de l'Etat est de protéger le citoyen en ligne et hors ligne. Les plateformes doivent se doter de modérateurs efficaces.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Je salue chaleureusement le maintien du principe de laïcité dans la charte du Planning familial voté lors de son congrès. Les droits des femmes ne diffèrent pas en fonction des croyances religieuses. Les membres du planning l’ont affirmé ici avec courage de leur propre chef.
- J’ai envie de dire aux femmes qui veulent s’engager en politique mais qui, peut-être, n’osent pas : vous en êtes capables!

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Les députés votent à l’unanimité la mise en place d’un service public de versement des pensions alimentaires. Un progrès pour les familles monoparentales.

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
Heureuse d’avoir participé aujourd’hui à la deuxième étape du tour de France des projets qui marchent. J’ai pu échanger avec les acteurs du territoire qui font bouger les lignes: bravo à tous, vous faites vivre le progressisme et trouvez les solutions aux enjeux de demain!

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Le chômage continue de baisser, -2,4% en un an! Cette baisse s’accompagne d’une hausse des embauches, notamment en CDI: de bonnes nouvelles pour notre pays et nos compatriotes! Nous restons pleinement mobilisés pour que cette tendance soit amplifiée.

Stanislas Guerini (délégué général)
- La majorité a une ligne commune, et ce autour de deux principes : la liberté de croire ou de ne pas croire et le principe de neutralité de l’État et des services publics.
- Nous devons mener une bataille politique et culturelle contre les communautarismes. Une lutte sans concession contre le dévoiement de l'islam et un refus absolu de la stigmatisation des Françaises et Français de confession musulmane.
- Aujourd’hui, seuls 16% des maires sont des femmes. Nous ne nous satisferons jamais de ce chiffre et continuerons à travailler sans relâche pour le faire augmenter.
- Associations, élu(e)s, entreprises... Dans le Puy-de-Dôme comme ailleurs, chacun de nous, à son échelle, a un rôle à jouer pour relancer l’attractivité économique de son territoire. Face aux difficultés économiques, pas de fatalité, il y a des projets qui marchent !
- Il y a besoin d’élus locaux progressistes pour s’emparer des réformes et les transposer dans la réalité.

Aurore Bergé (porte-parole)
Comment l'université française peut elle plier devant les menaces de quelques uns et renoncer à permettre que le débat existe en son sein avec Sylviane Agacinski ou Mohamed Sifaoui? Si l'université ne sait plus accueillir le débat, qui le fera?

Laurent Saint-Martin (député)
- Le Président de la République a été très clair sur la laïcité: Il faut protéger la loi de 1905 de ceux qui remettent en question la libre expression de la foi, et de ceux qui entendent faire de leur foi une loi.
Dans ce budget pour 2020, avec mes collègues LaREM, nous avons supprimé plusieurs niches fiscales et nous en avons borné d'autres dans le temps pour les évaluer. C'est la meilleure façon de clarifier et de rendre plus lisible notre système fiscal.
- Nous rendons 17Mds d’euros de pouvoir d'achat aux Français: baisse de l'Impôt sur le revenu pour 5Mds d’euros, augmentation de la prime d'activité, suppression de la Taxe d’habitation Le budget pour protéger les Français n'est pas laissé de côté. Nous finançons le régalien, justice, armées, sécurité, mais aussi l'éducation ou l'écologie.
- Nous allons mettre fin à 42 régimes spéciaux, les négociations seront longues, les syndicats seront mobilisés. Mais nous le savons depuis le début! La réforme des retraites est essentielle. Nous devons montrer aux Français que nous pouvons transformer le pays.
- Si rien n'est fait concernant le détournement du droit de retrait à la SNCF, ce sera la chienlit. Ce n'est pas acceptable vis-à-vis des Français qui ont besoin de prendre le train, surtout en période de vacances scolaires.
- Le communautarisme, la radicalisation et la structuration de l'islam sont aujourd'hui les sujets qui doivent être traités. Mais il est surtout nécessaire de respecter tous les croyants qui vivent leur foi de manière normale et dans le cadre de la loi.

●MoDem
François Bayrou (président)
- A Paris, il faut une stratégie de large rassemblement qui va de l’essentiel de la droite républicaine à la majorité des écologistes en passant par le centre.
- Si on ne réussit pas un rassemblement, il n'y aura pas d'alternance à Paris.
- Je ne crois pas qu'une élection municipale soit une élection qui doive être politisée au sens des étiquettes de partis politiques : elle doit être politisée au sens des candidats et des valeurs qu'ils défendent.
- Thierry Breton est un bon choix comme commissaire européen. Ce portefeuille rassemble tous les enjeux du siècle à venir, il a l'expérience d'entreprises de ce secteur et il est imaginatif.

Bruno Fuchs (député)
Nous voulons une République des libertés, respectueuse et tolérante ou l’interdiction doit rester l’exception. A l’inverse la lutte contre l’islamisation et la radicalisation doit être totale et sans état d’âme.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Ce sombre crétin de Donald Trump  a réussi l’exploit de trahir ses alliés kurdes et français et finit contraint d’envoyer des GIs protéger les gisements pétroliers des bailleurs de fonds de sa présidentielle. Les kurdes ont raison de rallier les russes!
- Des français courageux ayant combattu Daesh, alertent eux aussi contre le danger de ce qui se déroule en Syrie sous la botte Erdogan et la complicité de Trump.


Actualités du Centre. Argentine – Présidentielle: Défaite du Centre et victoire du populisme

Mauricio Macri, la président centriste sortant
Ils ont beau se présenter comme le centre-gauche, c’est bien les populistes péronistes qui viennent de remporter l’élection présidentielle en Argentine, infligeant une cinglante défaite au président centriste sortant, Mauricio Macri.
Le nouveau chef de l’Etat, Alberto Fernandez,  est tout sauf un inconnu puisqu’il est dans les hautes sphères du péronisme depuis longtemps et a été premier ministre du pays du temps du populiste Nestor Kirchner – un des responsables de la situation économique catastrophique que vit actuellement l’Argentine – puis un proche de la femme de ce dernier, Cristina Kirchner, présidente à laquelle succéda Macri et qui est impliquée dans pas moins d’une dizaine d’affaires de corruption et de détournements de fonds qui, si elle n’était pas une élue, ferait qu’elle devrait être en prison et que sa présence sur le «ticket» présidentiel comme vice-présidente, va lui permettre de ne pas encore rendre des comptes à la justice de son pays même si le parti auquel elle appartient, elle ainsi que le vainqueur du scrutin, se nomme le Parti de la justice (sic!).

Ainsi, quand Fernandez affirme qu’il faut redresser le pays et qu’il espère que ses prédécesseurs qui ont mis le pays dans la situation catastrophique dans lequel il se trouve l’aideront à le faire, il parle sans doute également de lui-même et de l’icône de son parti, Juan Peron (mort en 1974 et qui instaura un Etat-clientéliste qui connut une faillite retentissante au début du XXI° siècle et qui continue à peser sur l’économie argentine…

Car la victoire du populisme nationaliste est une mauvaise nouvelle pour l’Argentine dont l’économie est en crise perpétuelle par l’idéologie même du péronisme que n’a su résoudre Macri pendant son mandat de quatre ans.

Si celui-ci avait bien débuté, les problèmes structurels aggravés par des éléments conjoncturels ont eu raison d’une volonté de libéraliser le pays à tous les niveaux et à faire en sorte qu’il ne vive plus à crédit et dans le système clientélisme qui vide systématiquement les caisses de l’Etat et qui l’oblige à demander sans cesse des lignes de crédit à qui veut bien lui prêter de l’argent dont le FMI (Fonds monétaire international).

Aujourd’hui, de par une politique suivie depuis des décennies et que n’a pas su ou pu changer Macri, on estime que l’inflation est à 54%, que 35% des Argentins vivent sous le seuil de pauvreté, que le chômage atteint plus de 10% et que plusieurs millions de personnes connaissent un stress alimentaire avec un PIB qui devrait baisser de 3,1% en 2019.

Selon les résultats quasi-définitifs (sur 97% des bulletins), Fernandez obtient 48,1% des voix contre 40,4% à Macri, le reste se dispatchant sur quatre autres candidats.

A noter, tout de même, que le candidat centriste a réussi à limiter les dégâts puisque lors des «primaires» (système hybride qui permet à la fois de sélectionner les candidats de chaque parti et de donner une image de ce que sera la présidentielle) qui s’étaient déroulées en août dernier, Fernandez avait devancé Macri de 16 points (47,79% contre 31,80%).