Par Aris de Hesselin
et Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Les agissements de Donald Trump en matière de politique
étrangère, notamment le traitement des alliés des Etats-Unis (et nous ne
parlons pas seulement ce qui se passe actuellement en Syrie avec l’abandon
scandaleux des Kurdes) démontre l’absolue nécessité des Européens à approfondir
leur union et à, enfin, élaborer une vraie défense commune s’ils veulent, non
seulement, garder leur puissance mais leur liberté.
Aujourd’hui, la défense de l’Occident et de ses valeurs
n’est plus portée par une union transatlantique où un président de ce qui est
sensé être la plus grande démocratie du monde fait constamment des «deals» avec
les ennemis des régimes démocratiques comme messieurs Poutine, Erdogan ou Xi.
De même, plus personne ne sait désormais si les Etats-Unis
viendraient défendre leurs alliés en cas d’agression ce qui introduit un
élément d’instabilité chronique dont ceux cités plus haut sont en train de
profiter toujours au détriment de la démocratie.
D’où, pour les Européens, cette absolue nécessité de
renforcer leur union et de développer leur défense commune.
En tant que centristes, c'est-à-dire défenseurs
intransigeants des valeurs humanistes portées par la démocratie et la
construction européenne, nous demandons que des gestes forts aient lieu et que
des mesures soient être prises en ce sens, le plus vite possible serait le
mieux.
Cependant, le ver de la discorde est déjà dans le fruit avec
ces personnages et régimes populistes qui gangrènent l’UE et soutenus au grand
jour par Trump et son Administration, que ce soit Nigel Farage et Boris Johnson
au Royaume Uni, Viktor Orban en Hongrie, Matteo Salvini en Italie et Jarosław
Kaczyński en Pologne, pour n’en citer que quelques uns.
Ainsi, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne
est, d’un certain côté, une défaite pour cette dernière mais aussi pour les
valeurs démocratiques et la défense commune (même si on nous assure que les
Britanniques demeureront des alliés sûrs après le Brexit).
Nous, nous pensons que son départ est une chance pour
parvenir à régénérer une UE enfin débarrassée d’un pays qui a toujours mis
consciemment des bâtons dans les roues de la construction européenne tout en
profitant de ses bienfaits.
Certains penseront qu’il ne faut pas être aussi pessimiste
et que tout n’est qu’une question de temps pour que l’on se débarrasse des
dangereux populistes démagogues et autres extrémistes qui ont le vent en poupe.
Trump pourrait être destitué dans un proche avenir ou se
faire battre lors de la prochaine présidentielle de 2020 et l’on a déjà réussi
a écarté du pouvoir (pour l’instant…) Matteo Salvini.
Mais rien n’est moins sûr.
Et même si cela devait survenir, renforcer l’union et la
défense des européens solidifiera la démocratie et permettra enfin à l’Europe
de ne pas être à la merci d’un dérangé à la Maison blanche et d’autocrates et
autres dictateurs au Kremlin ou à Pékin.
Du gagnant-gagnant en quelque sorte.
Surtout l’émergence d’une Europe puissance que les
irresponsables veulent empêcher depuis des années et qui est la seule à pouvoir
nous assurer un avenir de liberté.
Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella