Voici une sélection, ce 21 octobre 2019, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux dans
l’Union européenne et dans le monde.
► Union européenne
Renew Europe
Dacian Ciolos
(président)
[Tribune] Aujourd’hui, j’aurai le plaisir d’accueillir une
réunion de Renew Europe avec les dirigeants de notre famille politique,
réunissant sept chefs d’État et de gouvernement, et des dirigeants représentant
près de 90 partis politiques à travers l’Europe, occupant d’innombrables postes
au niveau local, régional, national et européen. Pour la première fois, le PPE
et les socialistes n'ont plus de majorité active par eux-mêmes. Cette nouvelle
réalité à elle seule est une chance de changement, tant pour le Parlement que
pour l'Europe! Sans nous, il pourrait y avoir une majorité pour rejeter les
progrès, mais aucune majorité pour construire et pousser l'Europe vers l'avant.
Nous voulons utiliser cette force pour briser le statu quo, pour construire une
nouvelle Europe. À ce carrefour de notre continent, reconnaissons ceci :
l'histoire de l'Europe au cours des 20 dernières années a été une histoire de
prévention, de compromis représentant trop souvent le plus petit dénominateur
commun, de longs débats sur ce qui n'est pas possible. Il est maintenant temps
de définir ce qui est possible et d'y aller. C'est l'inaction et l'incapacité à
répondre aux défis concrets auxquels l'Europe est confrontée qui alimentent la
frustration des électeurs. Renew Europe veut utiliser sa force pour aller de
l'avant, proposer et guider le projet européen. Parce que nous sommes
convaincus que la force individuelle de chacune de nos nations dépendra de la
pertinence et de la puissance collectives de nos actions au niveau européen.
Oui, l'Union est une force. L'Europe doit nous permettre de protéger notre
indépendance stratégique et culturelle, nos libertés et la diversité de nos
identités. Le conflit en Syrie rappelle constamment la nécessité urgente d'une
plus grande autonomie en matière de sécurité et de défense. L'Europe doit nous
permettre de construire l'économie de demain par l'innovation,
l'approfondissement du marché unique et la stimulation de l'émergence de
leaders économiques européens à dimension mondiale. L'Europe doit œuvrer à la
reconstruction de notre climat et à la création d'une nouvelle relation
vertueuse entre la croissance économique et la préservation des ressources
naturelles. De plus, l'Europe ne pourra avancer qu'à une condition : que ses
représentants élus soient plus profondément enracinés dans leur territoire que
jamais auparavant. L'Europe n'appartient pas à une élite dans une tour
d'ivoire, mais à tous les Européens. C'est pourquoi la Conférence sur l'avenir
de l'Europe est si importante pour nous. Cette conférence doit être un moment
de refondation, donnant aux Européens une voix en dehors du cadre des élections
européennes. Le chemin vers une nouvelle dynamique pro-européenne n'est
peut-être pas toujours facile. Mais il est de notre responsabilité d'agir
ensemble pour nous assurer que chaque choc nous rend plus forts et plus unis et
qu'ils aident à structurer nos actions. Nous, dirigeants pro-européens, avons
le devoir de proposer une voie de renouveau pour l'Europe. Nous avons la
responsabilité de nous unir pour peser et construire un avenir européen
collectif, en recherchant le soutien des familles politiques prêtes à s'engager
dans un dialogue constructif et véritablement pro-européen. La question clé qui
se pose au sein du Parlement européen est de savoir comment ? Serons-nous en
mesure de construire des relations fortes et fiables entre les groupes
pro-européens, ou bien au contraire devrons-nous rechercher des majorités au
cas par cas basées sur un spectre politique plus large ? Il est clair que Renew
Europe privilégie une majorité stable, responsable et pro-européenne, non
seulement avec le PPE et les socialistes, mais aussi avec les Verts s’ils le
souhaitent. Déjà en juillet, nous avons demandé la négociation d'un accord de
coalition. Ce processus a nourri, pour la première fois, les orientations
politiques du président élu de la Commission, qui constitue une grande
amélioration démocratique pour notre Union. Une majorité au cas par cas,
cependant, ouvrirait la voie à des incertitudes permanentes et favoriserait les
réticents à construire. La confiance des Européens ne peut pas être construite
sur la base d'accords politiques étroits sans une vision globale commune. Ceux
qui refusent de forger une forte majorité pro-européenne prennent la
responsabilité de renoncer à l'opportunité de construire et de créer une
nouvelle dynamique européenne.
● Belgique
cdH
Maxime Prévot
(président)
- [Journée de lutte contre la pauvreté] Les communes et les régions sont asphyxiées et ne
disposent pas des moyens pour lutter contre la précarité. Le nouveau dérapage budgétaire du gouvernement annonce-t-il
un nouveau report de charges?
- La ministre du budget annonce un dérapage
budgétaire à cause du vieillissement de la population, une donnée prévisible.
Cela annonce-t-il de nouveaux reports de charges vers les communes et les régions?
- Ces cinq dernières années, les
bénéficiaires du RIS
[Revenu d’intégration social] ont augmenté de 74% et les dépenses qui y sont
liées pour les régions de 58%, avec des transferts de charges du fédéral vers les
pouvoirs locaux.
- Les revalorisations du RIS [Revenu d’intégration sociale]
dont se targue le gouvernement sont bien inférieures aux besoins de refinancement. Le ggouvernement a donné d'une main
aux communes mais l'a repris de l'autre avec son tax-shift, les pensions,...
Laurent de Briey (Président
de commission à la Fédération Wallonie-Bruxelles)
- On est dans un contexte de montée des populismes. Aucun
parti traditionnel ne va bien. Il y a un besoin urgent de redéfinir un
imaginaire politique, pour répondre à cette peur de l’avenir que l’on sent dans
la population. Pour une personne qui estime que son enfant vivra mieux qu’elle,
cinq pensent le contraire.
- Notre objectif est de retrouver une conception du progrès
qui fasse gagner tout le monde. Le message centriste, c’est l’idée qu’on ne va
pas faire gagner les uns au détriment des autres. Ces cinquante dernières
années, on a cru que tout le monde aurait plus car le gâteau ne cessait de
grandir. Il y a eu une première phase de croissance qui est celle de
l’avènement de l’État providence et puis la période néolibérale avec l’acceptation
par la gauche du jeu de la compétitivité. Même si des inégalités perduraient,
cela permettrait que d’améliorer le sort des plus pauvres. Une fois qu’il n’y a
plus de croissance, il n’y a plus ce fameux ruissellement de la richesse dans
les classes sociales. Restent les inégalités et la question du partage du
gâteau redevient cruciale. Sans cette redéfinition du progrès, les centristes
resteront chèvre-choutistes. Le processus de refondation doit interroger sur ce
qui pourrait être mieux pour tout le monde. Un processus participatif doit
mener à la construction de quelque chose de positif en fonction des capacités
de chacun. Il ne faut pas se contenter de dire qu’on change un rapport de
force, car cela crée des résistances. Nous ne voulons pas construire un nouveau
rapport de force mais réduire le rapport de force.
- On ne l’a pas assez incarné. L’humanisme doit être porté
par un certain nombre de propositions radicales. Mettre l’humain au cœur des
préoccupations demande des changements très importants. Cela fait 15 ans que le
cdH était au pouvoir sans être un parti dominant. Nous n’avons pas joué la
participe-opposition ce qui nous a permis d’avoir un beau bilan. Mais cela ne
nous a pas rendu plus lisible. C’est pour cela que le choix de l’opposition
apparaissait nécessaire. Il faut retrouver une audace et la clarté du message.
- [La stratégie d’opposition du parti] doit être cohérente
avec le processus de refondation. On doit faire une opposition participative.
Eviter la critique permanente, rester sur nos fondamentaux en soulignant ce qui
manque. L’assurance autonomie est un bel exemple de ce qui manque.
- Il faut quatre éléments. D’abord un nouveau récit
politique: dire où l’on va. Il faut des propositions structurantes dans des
domaines clés comme le climat, le vieillissement, l’expansion du numérique par
exemple. Il faut ensuite des mesures ‘quick win’. En mobilité, il y a moyen de
changer les choses en quatre ou cinq ans. Il faut enfin une dimension
participative pour obtenir l’adhésion des citoyens. C’est ce qu’on essaye de
faire à notre échelle.
- Nous devons nous ouvrir, nous n’avons pas pu aller
jusqu’au bout de la radicalité de notre ambition. Il faut actualiser des pans
entiers du projet, notamment au regard des questions climatiques, des
inégalités, du numérique. Ce mouvement devra se traduire par une remobilisation
du parti et la fin de ce décalage important entre ce que nous voulons être et
la manière dont nous sommes perçus. Beaucoup de gens nous voient encore comme
un parti chrétien alors que ce n’est pas du tout cela qui est fondamental pour
nous.
● Espagne
Ciudadanos
Albert Rivera
(président)
- [Manifestation contre les émeutes des indépendantistes
catalans] Hier, j'étais à Barcelone avec des milliers de citoyens qui
réclamaient la liberté. Je voulais vous remercier et rendre hommage aux
policiers et à leurs familles. Ils n'ont pas besoin de se battre pour être sur
la photo après ce qu'ils ont subi, mais d’avoir plus de médias, de décisions
courageuses et d'unité.
- [Manifestation contre les émeutes des indépendantistes
catalans] Nous n'arrachons pas de pavés, nous marchons seulement sur eux. Nous n'avons
pas attaqué des policiers, nous les aimons. Nous ne menaçons pas ceux qui pensent
autrement, nous les respectons. On ne se cache pas, on se montre. Et nous ne brûlons
pas les rues, nous exerçons notre citoyenneté.
- Comme l'explique Ines Arrimadas le processus séparatiste
[en Catalogne] a commencé il y a des décennies dans les médias publics, dans
les écoles, dans les «ambassades», etc. avec l'argent de tous. L'inaction des
gouvernements de PP et PSOE nous a amenés ici. Si nous voulons une Espagne
unie, changeons de stratégie.
- Monsieur le directeur de l'information de TVE, je suis
solidaire de tous les journalistes attaqués par les séparatistes, et vous le
savez. C'est précisément pour cette raison que vous devriez signaler
l'agression grave d'un policier et ne pas dire qu'une pierre lui est tombée sur
la tête venue du ciel.
● Italie
Italia Viva
Matteo Renzi
(président)
- Je revendique le droit à la compétence.
- Le positionnement de Forza Italia [parti de Silvio
Berlusconi] était basé sur l'européanisme mais est désormais basée sur les
positions de la Ligue [parti de Matteo Salvini]. Il y a de la place pour un nouvel
espace [politique] dans lequel nous pouvons faire des propositions.
- Je soutiens volontiers le gouvernement, car il sert à
endiguer le souverainisme et le populisme. Mais ça ne suffit pas.
- Salvini m'accuse d'être un voleur de démocratie et un
ballon de baudruche. Mais pourquoi ne pas me l'avoir dit à la télé? Seuls les lâches
font ça. Je pensais qu'il était Don Rodrigo, mais c'est Don Abbondio [deux personnages
du célèbre roman d’Alessandro Manzoni, «Les fiancés», le premier étant un méchant,
le second un lâche].
- Nous allons faire une politique différente lorsque nous
cesserons de considérer les femmes comme elles s'habillent et nous les
apprécierons pour ce qu'elles font.
- Je suis et nous resterons toujours du côté des femmes
kurdes. Ceux qui ne sont pas avec les femmes et les filles kurdes ne méritent
pas de se définir comme un homme aux valeurs occidentales.
● Royaume Uni
Liberal democrats
- Selon l'Institute for Fiscal Studies, le Brexit a déjà
coûté plus d'un milliard de livres sterling par semaine à l'économie
britannique. Cet argent aurait dû aller à nos écoles, hôpitaux et forces de
police. L'accord de Johnson frappera encore plus l'économie et les services
publics. Nous devons l'arrêter.
- L'accord de Boris Johnson est mauvais pour la
Grande-Bretagne. C'est mauvais pour les emplois britanniques, mauvais pour nos
services publics et mauvais pour la protection de l'environnement. Les Libéraux
démocrates voteront contre cet accord et lutteront pour construire un avenir
meilleur pour la Grande-Bretagne dans l'UE.
- Malgré ses tentatives mesquines de bloquer une extension
du Brexit, Boris Johnson a échoué. Maintenant, remettons le Brexit au peuple
pour le dernier mot, y compris l'option de mettre fin une fois pour toutes au
chaos du Brexit.
- La seule manière de mettre fin à l'impasse du Brexit est
de voter pour le peuple qui inclut l'option de rester. Les Libéraux-démocrates
continueront à se battre pour donner le dernier mot au peuple britannique.
- Les Libéraux démocrates ne voteront pas pour l'accord de
Boris Johnson. Nous avons mené la lutte pour mettre fin au Brexit pendant trois
ans et continuerons à nous battre pour un vote du peuple pour mettre fin à ce
désordre
- Les Libéraux-démocrates sont unis. Nous voterons contre
l'accord désastreux de Boris Johnson. Nous croyons que la Grande-Bretagne se
porte mieux à l'intérieur de l'UE et nous continuerons à nous battre pour un
vote populaire afin de mettre un terme au Brexit.
► Monde
● Canada
Justin Trudeau
(Premier ministre)
- Les conservateurs n’ont rien à
offrir aux Canadiens outre des coupes de 53 milliards $. Les libéraux vont
continuer d’investir dans VOUS. Demain, le choix est clair. Votez libéral.
- Andrew Scheer [leader des Conservateurs]
est contre le mariage gai, contre le droit des femmes de choisir, contre le
contrôle des armes à feu et contre la lutte aux changements climatiques.
● Etats-Unis
Parti démocrate
- Rappel : Trump et les Républicains n’ont pas de plan de
santé pour remplacer l’ACA [la loi d’assurance-santé dite Obamacare]. ils
veulent simplement saboter les soins de santé abordables.
- Trump se vante d'utiliser son argent pour payer son mur
inutile. «Nous l'avons eu d'ici et nous l'avons obtenu de là.» Par «ici», il
signifie de notre armée et leurs familles. Par «là», il ne signifie pas le
Mexique.
- Nous devons au peuple américain de veiller à ce que nos
élections soient décidées par la volonté des électeurs. Les attaques de 2016
contre nos élections n’ont pas été la première tentative de saper notre
démocratie et elles ne seront pas les dernières. C’est pourquoi les Démocrates
prennent la sécurité électorale au sérieux.
Nancy Pelosi (speaker
de la Chambre des représentants)
- Les Républicains sont confrontés à une simple question :
le président est-il autorisé à faire pression sur un pays étranger pour qu'il
interfère dans nos élections? L'histoire se souviendra de leur réponse, ou de
leur silence.
- Le chef de cabinet du président dit qu’il n’y a «pas de
dissimulation». Mais les équipes du président Trump au département d'État, au
département de la Défense, au département de l'énergie et son vice-président
sont tous en train de défier des assignations et des demandes de documents
légitimes. S'ils n'ont rien à cacher, pourquoi ne pas s'y conformer ?
- Quel courage faut-il pour adopter une loi qui sauvera des
vies? Le leader de la majorité au Sénat Mitch McConnell doit cesser de faire
obstacle aux efforts visant à mettre en œuvre des solutions bipartites et de
bon sens pour prévenir la violence armée.
- Dieu a béni l'Amérique avec la vie et le leadership
d'Elijah Cummings [représentant démocrate qui vient de décéder]. Puissions-nous
tous être inspirés par son exemple pour aller de l'avant d'une manière digne de
nos serments de fonction, digne de la vision de nos fondateurs et digne des
aspirations de nos enfants.
Adam Schiff
(président de la commission du Renseignement à la Chambre des représentants)
- Mulvaney vient de dire que l’aide militaire américaine à
l’Ukraine a été suspendue en attendant l’enquête ukrainienne sur les
démocrates. Les choses sont simplement passées de très, très mauvais à
beaucoup, beaucoup plus mal.
- En 1950, un courageux sénateur républicain a demandé si son
parti s'appuierait sur une stratégie de «peur, d'ignorance, de sectarisme et de
diffamation». Comme l'écrit le New York Times, cette question est à nouveau posée.
Comment le gouvernement d’aujourd’hui répondra-t-il?
- Monsieur le Président, l’offensive de la Turquie en Syrie
a beaucoup à voir avec nous, car elle a été motivée par votre décision de
retirer nos troupes. Le massacre de nos alliés kurdes, la libération des
combattants de l'EI et le risque que l'EI reprenne constituent de graves
menaces pour la sécurité nationale américaine.
Barack Obama (ancien
président des Etat-Unis
J'étais fier de travailler avec Justin Trudeau en tant que
président. C'est un leader efficace et travailleur qui s'attaque à de grands
problèmes comme le changement climatique. Le monde a besoin de son leadership
progressiste maintenant, et j'espère que nos voisins du nord le soutiendront
pour un autre mandat.
Hillary Clinton (ancienne
secrétaire d’Etat)
- Il y a un effort délibéré et continu pour réduire au
silence des millions d'Américains. Protéger le droit de vote en Amérique sera
le combat le plus important de notre époque.
- «Il n'y a tout simplement pas d'autre choix d’être autre
chose que optimiste, même en ce moment d'horreur et de déception dans nos
dirigeants parce que nous avons eu des leaders comme Eleanor Roosevelt
auparavant et nous les aurons à nouveau.»
Quand votre fille le dit mieux que vous ne pourriez le faire. Chelsea, je suis
si fière de toi.
- Quand j'étais petite fille, j'ai écrit à la NASA et leur
ai dit que je rêvais d'être astronaute. Ils ont répondu en disant qu'ils ne
prenaient pas de filles. Une nouvelle génération de petites filles a regardé la
sortie historique [des premières femmes] dans l’espace d'aujourd'hui. Puissent
leurs rêves d'atteindre les étoiles sans limites.