lundi 30 septembre 2019

Propos centristes. Etats-Unis – Réactions des centristes à la procédure de destitution de Donald Trump

Donald Trump

Voici une sélection, ce 30 septembre 2019, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux aux Etats-Unis dans le cadre de la mise en route de la procédure qui pourrait conduire à la destitution (impeachment) de Donald Trump suite à la demande de ce dernier au président ukrainien de trouver des preuves afin de discréditer le démocrate centriste et favori actuel de la présidentielle de novembre 2020, Joe Biden.

Parti démocrate
Au cours des deux dernières années, Donald Trump a trahi les personnes qu'il avait promis d'aider. Pour les 19 prochains mois, nous allons le faire savoir. Nous en avons marre.

Nancy Pelosi (Parti démocrate, speaker de la Chambre des représentants)
- Nous avons la responsabilité de protéger notre démocratie pour les générations futures. Nous ne devons pas abandonner ce devoir.
- Le Congrès ne doit pas renier son devoir de protéger les élections américaines et de défendre notre Constitution, comme l’ont déjà fait des générations avant nous.
- La chose la plus surprenante à propos du comportement de Donald Trump c’est son incapacité à reconnaître la gravité de ses abus de pouvoir.
- La dernière fois que j’ai vérifié, la Constitution ne dit rien sur le fait que les présidents soient autorisés à utiliser l’argent des contribuables pour faire pression sur les dirigeants étrangers dans le cadre d’enquêtes qui faciliteront leurs campagnes politiques.
- L'un des principaux points à retenir de la plainte du lanceur d’alerte: Le ministre de la Justice est devenu un voyou.

Hillary Clinton (Parti démocrate, ancienne secrétaire d’Etat)
- Le président des États-Unis a trahi notre pays. Ce n’est pas une déclaration politique, c’est une dure réalité et nous devons agir. Il représente un danger clair et présent pour les choses qui nous gardent forts et libres. Je soutiens sa destitution.
- «J'ai reçu des informations de plusieurs représentants du gouvernement américain selon lesquelles le président utilise le pouvoir de sa fonction pour solliciter l'ingérence d'un pays étranger lors des élections américaines de 2020». Tous les Américains doivent lire la plainte du lanceur d’alerte.

Adam Schiff (Parti démocrate, représentant de Californie, président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants)
- La démocratie ne signifie pas que vous pouvez utiliser l'aide militaire comme moyen de pression sur un autre pays pour obtenir de l'aide lors d'une élection. En fait, c'est la négation même de la démocratie. Surveillance, responsabilisation, protection des lanceurs d’alerte ... C'est la substance de la démocratie.
- La suggestion du Président selon laquelle les personnes impliquées dans la plainte de lanceur d’alerte devraient être traitées comme «nous avions l'habitude de le faire» pour «l’espionnage et la trahison» est une invitation répréhensible à la violence contre les témoins dans notre enquête [sur l’affaire ukrainienne]. Tous les Américains doivent dénoncer une telle intimidation de témoin.
- Si, comme l'indique ce procès-verbal d'appels téléphoniques, le président, au lieu d'exécuter fidèlement sa fonction, l'utilisait comme levier pour obtenir des boules puantes... Il est difficile d'imaginer un abus plus fondamental de cette fonction.

Joe Biden (Parti démocrate, ancien vice-président)
- Le désespéré Donald Trump sait que je peux le battre, alors maintenant, il sollicite l'aide d'un gouvernement étranger – encore une fois. C’est un abus de pouvoir et une violation de toutes les normes fondamentales de la présidence. Nous ne pouvons pas lui donner quatre ans de plus à la Maison Blanche.
- Le président Trump tente de prendre en otage cette élection. Nous ne pouvons pas le laisser s'en tirer.
- Je crois que nos élections devraient être décidées par le peuple américain – et non par des gouvernements étrangers.
- Chaque jour, il devient de plus en plus clair que les valeurs fondamentales de notre pays – notre démocratie même – sont en danger avec le président Trump à la Maison Blanche. Nous devons tenir Trump pour responsable. Nous ne pouvons pas le laisser détruire notre Constitution.
- Nous avons un président qui croit qu’il n’y a pas de limite à son pouvoir, qui croit qu’il peut tout faire et s’en tirer et qui croit qu’il est au-dessus de la loi. Ce n'est pas un problème démocratique ou républicain. C'est un problème national.

Michael Bloomberg (ancien maire de New York)
J'ai toujours pensé qu'un processus de destitution où vous n'allez pas le faire passer au Sénat, même si vous le faites à la Chambre, devient une affaire partisane. Et nous n'avons pas besoin de plus de partisanerie. (…) Nous avons une élection à venir. Le public a le droit de décider si le président reste en fonction ou si nous avons un changement. C'est un meilleur forum.

Kamala Harris (Parti démocrate, sénatrice de Californie)
- Ça pue la corruption. Ça pue le profit personnel. Ça pue la duperie. Trump est sans loi. Il doit être destitué.
- Les représentants Al Green et Maxine Waters disent depuis le début dit que la procédure de destitution doit être mise en route. C’est grâce à leur clairvoyance et à leur vision que nous en sommes là aujourd’hui.
- Donald Trump n’est pas fidèle à ce pays. Donald Trump est seulement fidèle à Donald Trump.
- Trump a dit aux Russes qu'il se fichait de l'ingérence électorale. Il a demandé au président ukrainien de salir un adversaire politique. Et la Maison Blanche a essayé de le dissimuler. Que cachent-ils d'autre?

Beto O’Rourke (Parti démocrate, ancien représentant du Texas)
- Le président Trump ne devrait pas attendre le vote du Congrès. Comme le président Nixon avant lui, il devrait démissionner.
- Le président des États-Unis menace de nuire à un fonctionnaire pour avoir dénoncé ses abus de pouvoir. Si vous ne voyez pas pourquoi il devrait être destitué, vous ne regardez pas ce qui se passe réellement.
- Comme le lanceur d'alerte l'a clairement expliqué: chaque jour que Trump est au pouvoir, notre démocratie est moins en sécurité. Nous ne pouvons pas attendre pour agir.

Cory Booker (Parti démocrate, sénateur du New Jersey)
- Ce n’est pas étonnant que Donald Trump ne connaisse pas la différence entre patriotisme et trahison.
- La plainte du lanceur d'alerte est explosive. Cela donne une image qui fait réfléchir: un président abuse de son pouvoir pour son propre gain politique contre les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis. Les Américains méritent de connaître la vérité. C’est pourquoi une enquête de destitution est si essentielle et notre obligation morale.

Julian Castro (Parti démocrate, ex-maire de San Diego & ex-ministre d’Obama)
- Donald Trump a abusé de son poste pour en tirer profit. Le Congrès doit immédiatement annuler ses vacances et entamer une procédure d'impeachment afin de le tenir pour responsable. L'avenir de notre démocratie en dépend.
- C'est ce que fait un dictateur. Cibler les opposants politiques. Suspendre une aide militaire pour faire en sorte qu’un pays étranger fasse à votre place le sale boulot politicien. Et ensuite, quand quelqu'un le dénonce ... suggèrer de tuer cette personne.
- Donald Trump se comporte comme un dictateur: il utilise sa fonction pour s'enrichir et attaquer ses adversaires, cibler les lanceurs d'alerte et appeler les médias des ennemis de l'État. Il n'est pas digne de la Maison Blanche.

Tim Ryan (Parti démocrate, représentant de l’Ohio)
J'ai lu la plainte du lanceur d’alerte. C’est absolument clair, le président a enfreint la loi. Ensuite, son Administration a essayé de le dissimuler. Le président dirige la Maison Blanche comme la mafia. Destitution.

John Delaney (Parti démocrate, représentant du Maryland)
Le président a clairement appelé une puissance étrangère à s'immiscer dans nos élections et a tenté de la dissimuler. Nous devons suivre l'exemple de la présidente Pelosi et mener à bien l'enquête d'enquête en matière de destitution.

Steve Bullock (Parti démocrate, gouverneur du Montana)
Si le président des États-Unis a utilisé le pouvoir de sa fonction pour extorquer un dirigeant étranger afin qu'il enquête sur un opposant politique, la Chambre doit le destituer.

Michael Bennet (Parti démocrate, sénateur du Colorado)
Je soutiens la décision d'ouvrir une enquête de destitution. En tant que membre du comité sénatorial sur le renseignement, je continuerai à exercer mon rôle de surveillance et de découverte des faits. Nous devons veiller à ce que le Congrès ait accès à la plainte du lanceur d’alerte et à ce que celui-ci soit protégé.

Amy Klobuchar (Parti démocrate, sénatrice du Minnesota)
- Il s’agit du fondement de notre démocratie. James Madison a déclaré que nous avions besoin d'une procédure de destitution, car un président pourrait «trahir la confiance [du peuple] avec des puissances étrangères». Ce n’est pas une question partisane, c’est notre obligation constitutionnelle.
- Cela ne devrait pas être une question partisane. Les républicains et les démocrates ont l'obligation de faire respecter la loi. Un président ne peut pas vendre notre pays pour son profit personnel.
- Un président cherche à salir un adversaire et se couvre ensuite. Cela vous semble familier?
- La plainte du lanceur d’alerte indique clairement que le président a demandé à plusieurs reprises à un gouvernement étranger de s'immiscer dans nos élections, après quoi la Maison-Blanche a tenté de le dissimuler. Le président abuse de son pouvoir et déchiquette la Constitution.

Joe Sestak (Parti démocrate, représentant de Pennsylvanie)
Après examen et preuve, le Congrès a pour devoir constitutionnel d’enquêter sur les démarches entreprises par le dirigeant américain – de manière non partisane – et de déterminer si un délit évident a été commis et de procéder en conséquence. Il n'y a pas de choix.

Tom Steyer (homme d’affaires, candidat à la présidentielle)
La mise en accusation signifie que chaque membre du Congrès doit figurer au compte-rendu officiel en se déterminant pour ou contre le comportement de monsieur Trump, c’est-à-dire pour ou contre la Constitution.



Actualités du Centre. Plaidoyer de Bayrou en faveur d’une démocratie qu’il estime en danger

François Bayrou
Lors de l’«université de rentrée» de son parti, le Mouvement démocrate, François Bayrou a clôturé, comme d’habitude, les débats par un long discours au cours duquel il a évoqué la mémoire de Jacques Chirac, gommant tous les désaccords politiques profonds qu’il avait eus avec l’ancien président de la république pour se concentrer sur un hommage à ses réussites.
Il a également parlé, devant le Premier ministre, Edouard Philippe, de l’agenda qui se présentait à la majorité présidentielle en assurant ce dernier de la loyauté des troupes du MoDem.
On passera sur l’autosatisfaction qu’il a largement développée sur sa soi-disant préscience des événements au cours de laquelle il a prétendu, avec emphase et un brin de réécriture de l’histoire, qu’il avait prévu la crise des gilets jaunes, devenue dans sa bouche, une grave crise sociétale et politique alors qu’elle fut avant tout un mouvement de foule d’une violence et d’une défiance envers la démocratie par des manifestants instrumentalisés par des extrémistes et des populistes, que ceux-ci viennent d’en haut ou de la base, cette dernière provenance ne leur donnant pas plus de légitimité de parler et d’incarner le «peuple» comme on l’entend souvent dans la bouche de certains responsables politique dont nombre de la majorité présidentielle.
Mais, justement, à propos de la démocratie, il s’est lancé dans un large plaidoyer en sa faveur ainsi que dans la mise en garde face aux dures attaques dont elle est l’objet en France et à travers le monde.
Une partie du discours (lire ci-dessous) d’une grande justesse et rappelant cette attachement du Centrisme et des centristes pour ce système politique.

► Extrait du discours de François Bayrou sur la démocratie

Les jours qui viennent ne seront pas de tout repos, pas seulement parce que la France est la France et que la France est indocile, et c'est très bien comme cela, mais car le monde est agité de forces puissantes. Il est un poète que, je suis sûr, vous aimez, qui a grandi à Pau, qui est un des plus grands de la littérature mondiale, qui s'appelle Saint John Perse et qui l'a dit beaucoup mieux que qui que ce soit. Il a dit : «C'étaient de très grands vents sur toutes les faces de ce monde, qui n'avaient d'aire, ni de gîte… Ah ! Oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !».
Or, comme il arrive dans l'histoire des hommes, de très grands vents se sont levés et ce sont, hélas, pour beaucoup d'entre eux, des vents menaçants.
C'est très important de voir à quel moment de l'histoire nous sommes. Nous avons vécu deux siècles en fait, deux progrès à peu près continus de l'idée démocratique.
Bien sûr, il y a eu des guerres terribles avec des dizaines et des dizaines de millions de morts pour barrer la route à cette idée, des dizaines et des dizaines de millions de femmes et d'hommes martyrisés pour barrer la route à cette idée, mais il ne faisait, au fond, pas de doute pour personne que la démocratie était l'avenir de l'humanité, que c'était l'horizon vers lequel on allait.
La démocratie, pour nous, c'est très important. J'ai formé et présidé des mouvements politiques, ils avaient tous un point commun, il y avait le mot démocratie dans leur titre :
- Union pour la démocratie française,
- Force démocrate,
- Mouvement démocrate,
- Parti démocrate européen, si important, je le dis aux Députés européens, dans la période qui vient.
Pour nous, cela a une signification très précise et nous aimons beaucoup faire référence à la formule de Marc Sangnier, grand philosophe et, au fond, initiateur de cette famille, il disait ceci : «La démocratie, c'est l'organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité des citoyens».
Et, nous, nous croyons que c'est un projet de société, nous croyons, nous, que chacun d'entre nous, membres du même peuple, peut prendre la mesure des défis qui sont devant nous et s'associer à la résolution de ces défis. C'est un horizon et c'est une idée optimiste, pour ne pas dire utopique, mais nous croyons que le monde a, pour avancer, besoin d'utopie.
Or, aujourd'hui, partout le doute s'est installé. Ce n'est pas seulement que l'on n'arrive pas à atteindre la démocratie, c'est que des peuples, par milliards de citoyens, ont décidé que la démocratie n'était pas le but à atteindre, que ce n'était pas cela qui devait faire rêver, que c'était, au fond, une opinion qui pouvait être dépassée, combattue, surpassée par beaucoup d'autres opinions et, si on m'avait dit dans ma vie que je verrais le Premier Ministre britannique suspendre les travaux du Parlement britannique pour faire plus facilement son affaire sur un sujet controversé et difficile, je dois avouer que je ne l'aurais pas cru.
Je dis au passage à ceux qui sont historiens ou qui s'occupent de sciences politiques que la décision que la Cour suprême britannique a prise à l'unanimité de ses onze membres en disant que la décision que Bois Johnson avait fait prendre à la Reine d'Angleterre était une décision illégale, nulle et non avenue et la Présidente de la Cour suprême a dit : «C'est comme si rien n'avait été écrit sur une feuille blanche».
Cette décision-là, tous ceux qui s'intéressent aux constitutions au travers du monde, dateront ce jour-là comme la naissance ou l'entrée de la Grande-Bretagne, du Royaume-Uni, dans un nouveau schéma institutionnel, cette fois-ci définitivement fixé et nous avons vu cela de nos yeux et je dois dire que, pour cette raison-là, nous avons été, moi en tout cas, remplis de gratitude à l'égard des défenseurs de la démocratie britannique.
Vous voyez le Brésil, vous voyez Donald Trump, vous voyez ce qui se passe autour de l'Iran, vous voyez la Russie, la Chine et, en prononçant «vous voyez la Chine», je pense «vous voyez Hong-Kong», ce qui se joue à Hong-Kong, c'est évidemment quelque chose qui concerne l'avenir de l'équilibre politique de la planète et de milliards de citoyens.
Vous voyez l'Algérie, plus près de nous, ce qui se joue tous les vendredis en Algérie, avec un peuple immense de citoyens ayant fait l'option de la non-violence, refusant de tomber dans le piège de la violence, manifestant aux yeux de tous leur volonté de résister à une oppression et, au fond, à un arbitraire, cela ne concerne pas seulement le destin de ce pays ami et tellement lié à nous, cela ne concerne pas seulement les citoyens algériens, cela nous concerne tous et je voulais, de cette tribune, envoyer une pensée aux démocrates algériens.
Partout dans le monde, la démocratie apparaît comme un embarras pour les puissants et un obstacle pour la puissance aveugle. Or, est arrivé le moment de rappeler que la démocratie, c'est d'abord la protection des faibles, car malheur aux faibles si la démocratie est affaiblie. Ce sont eux qui paieront les pots cassés en premier.
Or, la démocratie souffre d'abord de l'idée qu'elle est impuissante. Elle souffre de l'idée qu'elle est incapable de résoudre les problèmes à l'intérieur et qu'elle est incapable de trouver un équilibre pour les résoudre sur la scène du monde, à l'extérieur.
Et les citoyens ne voient que des grands-messes qui ne servent à rien, des débats dont ils ne comprennent pas le sens, des élections qui ne changent rien, qui ne changeaient rien, une incapacité à prendre en charge les attentes matérielles et les attentes morales, je n'ose pas dire spirituelles, bien que je croie que ce soit exactement de cela dont il s'agit, attentes de justice et attentes d'identité.
Alors, je dis cela, attentes d'identité, car nous allons ouvrir des débats sur ce sujet et je trouve ces débats justes, courageux et, pour tout dire, indispensables, parce que, lorsque des problèmes sont identifiés par tous les citoyens et que l'organisation du pouvoir paraît ne pas les saisir à bras-le-corps, alors se développe une défiance et cette défiance est proprement mortelle.
Je regarde donc cette évolution du monde avec les menaces qui viennent de partout et j'observe qu'il existe un pays dans le monde, une voie dans ce pays qui résiste à cette dérive, à ce glissement continu vers l'échec et vers l'impuissance, ce pays, c'est la France et, cette voix, c'est celle du Président de la République française.
Je veux partager avec vous ce sentiment très simple : j'ai été très fier au moment du G7, pas seulement parce que l'on était au Pays Basque, que la lumière était magnifique et que les Pyrénées à l'horizon, déployaient un feston qui rendrait inoubliable cet événement, pas seulement pour cela, j'ai été très fier, car, aussi loin que je m'en souvienne, ces grands événements, ces grandes messes, ces mises en scène, elles ne débouchaient sur rien et, pire encore, sur rien de surprenant.
C'était du business as usual, comme disent les Anglais et, pour une fois, grâce au Président Emmanuel Macron, on a vu le scénario de l'impuissance écrit à l'avance démenti dans les faits, car un homme est allé prendre par la main le chef d'État supposé le plus puissant de la planète et des interlocuteurs qui sont parmi les plus incommodes, dangereux parfois, pour essayer de les mettre en présence les uns des autres et de montrer à tous les citoyens du monde qu'il y avait quelque chose à faire, car, au fond, les positions politiques se divisent en deux.
Il y a les gens qui baissent les bras, car ils croient que, finalement, au bout du compte, il n'y a rien à faire et il y a les gens qui, comme nous le faisons ici et aujourd'hui, dans l'organisation de la démocratie française, croient que l'on peut et on doit, si on est un citoyen, choisir de changer le monde.
C'est de la résistance, mais ce n'est pas de la résistance, comment dirais-je, bêtement, angélique, bisounours, c'est de la résistance active, infatigable et, d'une certaine manière, ce simple geste et cette simple journée prolongée lors de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies ont changé un peu encore, seulement un peu, mais c'est décisif, les relations internationales.