jeudi 26 septembre 2019

Propos centristes. Réactions au décès de Jacques Chirac

Jacques Chirac (1932-2019)

Voici une sélection de réactions de personnalités centristes au décès de l’ancien président de la république, Jacques Chirac, survenu ce 26 septembre 2019.

● Gouvernement
Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Dans le plus petit de nos hameaux, comme au cœur de sa capitale, Jacques Chirac était chez lui et voyait la France en grand. 
Sans jamais transiger avec les valeurs de notre Nation, il
tissa un lien unique avec ses compatriotes et ce pays qu’il aimait autant qu’il
les aimait.


Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
Le corrézien à jamais lié à sa terre d’élection. Le Président du non à la guerre en Irak. Le défenseur des valeurs de la République. Le précurseur sur le climat. L’homme d’Etat au lien si charnel avec les Français. Pour moi, comme pour beaucoup, Jacques Chirac c’était cela.

● LaREM
Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Jacques Chirac fait désormais partie de l’Histoire de France. Le peuple français perd un inlassable républicain, visionnaire, attentif aux grands débats de son temps. Je ne peux oublier son ultime message adressé aux Français : ne jamais composer avec l'extrémisme ou le racisme.

Stanislas Guerini (délégué général)
Jacques Chirac s'en est allé. Son attachement à la réconciliation des Français, au dialogue entre les civilisations, son engagement pour la paix, en ont fait un grand homme d'État de notre Histoire. Il avait la France et les Français au cœur. Pensées pour ses proches.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Hommage des députés LaREM à Jacques Chirac, président qui avait la France au cœur et dans les tripes. Homme de terroir, homme du peuple doué d’un grand sens de l’État, il a toujours voulu défendre les intérêts supérieurs du pays dont il s’était fait une si belle et haute idée

●MoDem
François Bayrou (président)
[Jacques Chirac] a toujours choisi autant que possible l’unité du pays. Il a choisi de maintenir les valeurs républicaines comme lien entre les Français.

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le groupe MoDem s’incline devant une des figures marquantes de la V° République. Il avait su incarner la France. Il restera dans l’Histoire comme celui qui a refusé la guerre en Irak et celui qui, le premier, avait attiré l’attention sur notre Maison qui brûle.

●UDI
Jean-Christophe Lagarde (président)
Nous rendons hommage à un grand Français qui a toujours choisi l’humanisme, combattu les extrêmes et au Président qui a dit non à Bush et sa folle guerre en Irak.

●Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
Jacques Chirac aimait la France et les Français. Membre de son gouvernement, je partageais la même vision d'une France républicaine, laïque, décentralisatrice et éprise de justice sociale.

● Autres
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre de Jacques Chirac)
Très peiné par la disparition du Président Chirac. Pendant 3 ans à Matignon j'avais construit avec lui une relation de confiance et d'affection. Il m'a beaucoup donné, son attachement à la cohésion sociale, son goût de la Chine...Ma gratitude est immense.

Jean-Louis Borloo (ancien président de l’UDI & ancien ministre de Jacques Chirac)
- Le Président Chirac a tiré sa révérence. Si chaque français est ému et triste aujourd'hui, c'est pour l'homme chaleureux humain et visionnaire. Au-delà des grands moments, «La Maison brûle et nous regardons ailleurs» prononcé à Johannesburg sur le climat, le refus de la guerre en Irak symbolisé par le discours de Dominique de Villepin son Ministre des affaires étrangères à l’ONU, je veux témoigner que c'est lui qui m'avait fixé comme feuille de route le grand plan de rénovation urbaine de nos banlieues, la politique de nos quartiers et des territoires ruraux et d'outre-mer abandonnés, et le plan de cohésion sociale. Je suis fier de l'avoir servi cinq ans. Fier du Président qu’il fut. Fier de l’image qu’il donnait de la France.
- Il connaissait au plus profond la culture chinoise dans son incroyable diversité, il était amoureux du Sumo et des arts japonais. Personne ne connaissait aussi bien le proche, le moyen et l'Extrême-Orient, et quel européen connaissait et aimait comme lui l'Afrique les africains des déserts, ceux des bassins forestiers du centre, comme du littoral les tribus et les familles ? C'est cette connaissance si intime des autres qui expliquent sa vision. Johannesburg et la maison brûle, le discours de l'ONU prononcé par Dominique de Villepin le plan de cohésion sociale, la rénovation urbaine de nos quartiers, le plus grand chantier civil de notre histoire, la lutte contre les faux médicaments c'est le même Jacques Chirac.



L’Editorial du CREC. Jacques Chirac et le Centre

Jacques Chirac (1932-2019)

La disparition de Jacques Chirac a, comme le veut la tradition républicaine, suscité nombre de d’hommages sur celui qui anima la politique de la fin des années 1960 jusqu’à son départ de la présidence après son second mandat en 2007.
Et c’est bien normal pour celui qui fut un incontestable et incontesté démocrate et républicain.
Mais à qui a-t-on rendu hommage ?
A quel Jacques Chirac ?
A quelles autres facettes de son long parcours politique ?
Au gaulliste nationaliste qui lança l’«Appel de Cochin» contre le «parti de l’étranger» celui de Valéry Giscard d’Estaing et des ses soutiens, essentiellement centristes ?
Au combattant sans faiblesse de l’extrême-droite qui fut un adversaire déterminé du Front national ?
A celui qui reconnut la responsabilité de la France dans la déportation des juifs pendant la Deuxième guerre mondiale ?
Au représentant de l’«ancien monde politique» où les libertés prises avec les règles et les financements occultes étaient légions ?
A l’homme qui sut se relever de la trahison de son «ami de trente ans», Edouard Balladur, pour enfin réaliser son ambition de devenir président de la république ?
Au pourfendeur de la guerre en Irak de George W Bush ?
Au premier chef d’Etat à venir à New York immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001 ?
A l’anti-européen virulent ou à l’Européen convaincu ?
Au maire de Paris ou au député de la Corrèze ?!
Et l’on pourrait continuer tellement la carrière politique, politicienne diraient certains, a été oxymorique et ne s’est jamais embarrassée des contradictions qui, par exemple, ont laissé sur le carreau, le fidèle des fidèles, «le meilleur d’entre nous», Alain Juppé, envoyé au casse-pipe des réformes en 1995 avant que celles-ci soient retirées sans aucun égard pour le premier ministre d’alors, prié d’avaler son chapeau mais aussi le costume, les sous-vêtements et les chaussures qui allaient avec...
Parce que s Chirac a été un politique jusqu’aux bout des ongles malgré ses affirmations, même si ses intuitions n’ont pas toujours été à la hauteur de sa réputation comme la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997 qui a permis à une gauche en perdition de revenir au pouvoir.
Et il est difficile de dire si son bilan est «globalement positif», les historiens trancheront lorsqu’il sera temps.
Tout ce que l’on peut dire, ici, sur ce site dédié au Centrisme, c’est qu’il fut un homme de droite traditionnel avec peu de considération pour les centristes mais les utilisant pour faire des majorités lui permettant de gouverner.
Certes, il fut moins irrespectueux envers le Centre que Nicolas Sarkozy (qui instrumentalisa les centristes comme son «maître») mais il s’agit plutôt d’une question de nuances de que de degrés.
Du coup, la réaction du président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, ressemble à l’hommage que nous pourrions faire :
«Nous rendons hommage à un grand Français qui a toujours choisi l’humanisme, combattu les extrêmes et au Président qui a dit non à Bush et sa folle guerre en Irak.»
Et nous pourrions ajouter, à l’instar du président du Mouvement démocrate, François Bayrou :
«Il a toujours choisi autant que possible l’unité du pays. Il a choisi de maintenir les valeurs républicaines comme lien entre les Français.»

L’équipe du CREC



Présidentielle USA 2020. Parti démocrate – Primaires: vers un affrontement Biden (Centre) – Warren (Gauche)?

Joe Biden & Elizabeth Warren
Selon les sondages – qu’il faut prendre avec des pincettes, nous ne le redirons jamais assez tellement les résultats de certains instituts sont à l’opposé de ceux d’autres –, la tendance au Parti démocrate est que les deux favoris qui devraient animer le duel final des primaires devraient être le centriste Joe Biden et la « liberal » de gauche, Elizabeth Warren, cette dernière connaissant actuellement un «momentum» (une dynamique) qui la place en deuxième position dans les agrégats de sondages.
Au moment où les démocrates ont enfin décidé de lancer la procédure d’impeachment (destitution) contre Donald Trump suite au dernier scandale en date du populiste démagogue (avoir demandé à un Etat étranger une enquête contre le fils de Joe Biden), la course semble un peu se décanter en faveur de l’ancien vice-président de Barack Obama et de la sénatrice de Californie même si l’on ne peut pas dire que le socialiste et sénateur du Vermont, Bernie Sanders soient définitivement distancé ce qui semble être le cas pour tous les autres prétendants.
Même si le candidat démocrate quel qu’il soit est, pour l’instant, le favori de la présidentielle face à Trump – malgré les mensonges de ce dernier qui va jusqu’à inventer des sondages qui le donneraient vainqueur ! –, il est à noter que Joe Biden est le seul qui possède une avance conséquente sur ce dernier (14 points pour la dernière vague du sondage de Fox news, publié la 19 septembre, par exemple).
En outre, le positionnement à gauche revendiqué sans aucun état d’âme par Warren ne jouera sans doute pas en sa faveur si elle désignée comme la candidate démocrate pour l’élection générale.
Elle aura ainsi du mal à convaincre les républicains modérés (si, il en existe encore quelque uns !) et, surtout , les « independents» centristes qui sont souvent excessivement réticents à donner leurs voix à un(e) représentant(e) de la gauche.
En revanche, elle a créé une dynamique à l’intérieur du Parti démocrate qui pourrait lui être favorable lors des primaires d’autant que l’on sait que lors de la désignation de leurs candidats respectifs, tant au Parti démocrate qu’au Parti républicain, il y a une sur-représentation de militants radicaux qui votent.
Quoi qu’il en soit, la désignation d’Elizabeth Warren comme candidate démocrate à la présidentielle serait une victoire pour l’extrême-droite républicaine qui n’a eu de cesse depuis des années de se radicaliser en espérant radicaliser, en retour, le Parti démocrate et prouver qu’il n’est qu’un refuge pour gauchistes et pour Donald Trump qui estime que son duel avec une représentante de la gauche démocrate lui donnerait un avantage certain pour sa réélection en faisant fuir les modérés du Parti démocrate et en en récupérant une partie.
Les partisans de Warren réfutent évidemment cette analyse et estiment que les lignes politiques du pays ont bougé ces dernières années par la montée en flèche des inégalités et l’insolente richesse de quelques uns face aux difficultés de plus en plus grandes des classes moyennes, sans parler des plus pauvres.
Si la description de la situation économique et sociale du pays est exacte, ils oublient de dire qu’il s’agit bien d’une stratégie des républicains, en particulier pour faire du débat politique une scène d’affrontements durs où le compromis et le consensus n’ont plus cours, dénoncés comme une collaboration avec l’ennemi, et où la modération est pointée comme une faiblesse et une trahison.
Une de leur tactique en la matière a été de déplacer le Centre vers la droite, tant dans leurs agissements que leurs propos, afin de démontrer une soi-disant gauchisation des centristes démocrates, tactique dans laquelle est tombée malheureusement une partie des médias (et pas seulement ceux situés à la droite de la droite républicaine).
Une stratégie qui arrange bien, on s’en doute, la gauche radicale du Parti démocrate…