Justin Trudeau |
Le 21 octobre prochain, les Canadiens se rendront aux urnes afin
d’élire pour quatre ans les 338 députés de la nouvelle législature de la
Chambre des communes.
Situé au Centre, le Parti libéral au pouvoir avec Justin Trudeau comme
Premier ministre, est donné favori pour remporter l’élection qui devrait
néanmoins être plus serrée qu’en 2015 où il avait réussi à prendre le pouvoir
au Parti conservateur et à obtenir la majorité absolue.
Même s’il est un peu en retard en matière de vote populaire dans
les derniers sondages (mais la différence entre dans les marges d’erreur) après
une remontée qui l’avait fait passé en tête, le Parti libéral est donné
vainqueur au nombre de sièges ainsi que dans la probabilité d’une victoire.
Les électeurs devront se décider entre un programme
progressiste porté par un Parti libéral qui l’est particulièrement en matière
sociétale et un Parti conservateur qui a modernisé le sien notamment en matière
sociale.
Le bilan du gouvernement actuel est plutôt positif avec des
avancées sociales et sociétales notables ainsi qu’avec la mise en place d’une
politique volontariste en matière d’environnement qui fait du Canada un des
pays leaders en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
C’est plus mitigé en matière économique avec une croissance
estimée à 1,3% pour 2019, une baisse comme dans les autres pays avancés, par
rapport à celle de 2018 qui s’était établie à 1,8% et celle de 2017 à 3%.
Pour 2020, les analystes prévoient un léger rebond à 1,5%.
Ce qui risque de jouer également, c’est la personnalité du
Premier ministre sortant.
Si Justin Trudeau, 47 ans, est populaire dans les zones
urbaines, il a plus de mal dans les provinces rurales plutôt acquises aux
conservateurs.
Mais un élément supplémentaire semble également pouvoir
jouer sur le résultat.
Il s’agit de la divulgation, notamment par le magazine
américain Time, de photos montrant Trudeau, il y a quelques années, se grimant le
visage en noir lors de fêtes costumées.
Or, cette pratique est désormais condamnée moralement en Amérique
du Nord, surtout aux Etats-Unis (où elle est associée au blackface, une
pratique largement raciste de comédiens blancs se grimant en noirs au XIX° et
au début du XX° siècle pour se moquer des Afro-américains) mais également au
Canada.
Pour autant, comme l’a rappelé la Ligue des Noirs du Québec,
une association de défense des droits de la communauté noire, le bilan de
Justin Trudeau est largement positif en matière ethnique et a considéré qu’il n’était,
non seulement, pas raciste mais qu’il n'avait pas à s'excuser pour ses blackfaces
de jeunesse.