mercredi 18 septembre 2019

Actualités du Centre. Israël – Législatives : victoire de la coalition centriste

Benny Gantz & Yaïr Lapid

Ce sont les centristes de la coalition «Bleu Blanc» (Kahol Lavan) qui ont remporté les élections législatives israéliennes qui se sont tenues le 17 septembre (après dépouillement de plus de 90% des suffrages).
Emmenée par Benny Gantz et Yaïr Lapid, la coalition a remporté 32 sièges à la Knesset (parlement à chambre unique) alors que le parti de droite radicale, le Likoud du premier ministre Benjamin Netanyahu est, lui, crédité de 31 sièges (même si certaines projections le mettent également à 31 députés, les résultats définitifs officiels ne seront connus que dans quelques jours).
Mais cette victoire – qui est aussi et avant tout une défaite cinglante pour Netanyahu et son discours extrémiste et anxiogène – est loin de permettre aux centristes de pouvoir gouverner puisque la majorité absolue est de 61 sièges.
En l’état, ni Bleu Blanc, ni le Likoud ne peuvent revendiquer de diriger le gouvernement même avec leurs alliés potentiels (la première formation pourrait coaliser 56 députés et la deuxième 55).
Du coup, c’est le leader du parti nationaliste Beytenou – et ancien membre du Likoud mais adversaire acharné de Netanyahu –, Avigdor Liberman qui devrait être faiseur de roi en penchant d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique avec ses neuf députés.
Sa préférence, il l’a réaffirmée après les résultats, va évidemment du côté du Likoud mais c’est l’impossibilité se s’entendre avec Netanyahu sur la formation d’un gouvernement et les postes qu’il voulait obtenir qui ont conduit à de nouvelles élections.
Une autre possibilité serait la formation d’un gouvernement d’union nationale avec Bleu Blanc, le Likoud et Beytenou.
Le problème est que Gantz, s’il est favorable à cette option, a répété qu’il ne gouvernerait pas avec Netanyahu.
La situation politique israélienne pourrait donc être une nouvelle fois bloquée…


Actualités du Centre. Grande Bretagne – Les centristes veulent non seulement empêcher un Brexit mais diriger le pays

Jo Swinson, présidente des Lib Dems
Le Parti Libéral démocrate (Lib Dems) connait une nouvelle jeunesse en s’étant positionné comme la formation anti-Brexit ou, plus positivement, des «Remainers», ceux qui veulent demeurer dans l’Union européenne.
Les dernières élections (tant locales qu’européennes) ont été des succès, le parti ayant réussi – notamment aux européennes – à devancer les Conservateurs et les Travaillistes.
Fort de ce regain de popularité après un passage catastrophique au pouvoir dans une coalition avec les Conservateurs alors dirigés par David Cameron – l’instigateur du référendum sur la présence du pays dans l’UE… –, ils  sont devenus les champions d’un Royaume Uni ouvert et intégré à l’Europe face aux extrémistes de droite du Parti du Brexit de Nigel Farage, mais aussi de ceux qui sévissent, non seulement, chez les Conservateurs mais aussi chez les Travaillistes du marxiste Jeremy Corbyn.
Comme le dit un tweet des Lib Dems :
«Nous continuerons à nous battre pour un vote populaire sur le Brexit, ce que nous réclamons depuis trois ans. Cependant, si une élection générale est déclenchée, nous sommes clairs : les libéraux démocrates veulent arrêter le Brexit une fois pour toutes. »
Un message relayé par le député Chuck Umunna, transfuge récent du Parti travailliste qu’il a quitté en dénonçant sa dérive radicale et anti-européenne:
«La force de notre parti est que nous avons un message fort, clair et sans équivoque sur le plus grand problème du moment: Le Brexit. Nous sommes clairs sur le fait que nous voulons arrêter le Brexit.»
Jo Swinson, la toute nouvelle présidente du parti centriste a ainsi expliqué, lors de la conférence annuelle de ce dernier:
«Les deux vieux partis [Conservateur et Travailliste] ont échoué. Ils se recroquevillent vers l'intérieur en période de crise nationale. Le pays a besoin des libéraux démocrates en ce moment précaire. Il n'y a pas de limite à notre ambition.»
Concernant le Brexit, elle estime qu’il «va sérieusement nuire à notre économie. Le gouvernement veut faire payer pour son idéologie les emplois d'autres personnes.»
Néanmoins, comme elle le précise, les Lib Dems ne veulent pas être seulement des «Remainers» mais sont prêts à gouverner le pays en cas de nouvelles élections législatives qui seraient convoquées par Boris Johnson (il n’a pas la majorité pour actuellement) ou en cas de démission de celui-ci:
« Seul un gouvernement libéral-démocrate peut assurer un avenir juste, inclusif et ouvert que nous méritons.»
Et d’ajouter:
«Les libéraux démocrates progressent. Nous sommes le parti qui peut arrêter le Brexit, réparer notre système politique cassé et construire un avenir meilleur pour la Grande-Bretagne.»
Elle a même, en temps que présidente du parti, acte de candidature pour diriger le pays : «je me tiens devant vous en tant que candidate pour le poste de premier ministre.
Autre grand thème des Lib Dems, le changement climatique.
Pour Swinson :
«Comment pouvons-nous regarder nos enfants dans les yeux si nous n'agissons pas maintenant pour arrêter la crise climatique ? L'urgence climatique est une menace existentielle et seul notre parti a le plan audacieux et détaillé pour relever ce défi.»
A noter qu’elle plaide également pour la rédaction d’une Constitution après la décision du Premier ministre Boris Johnson de fermer de lui-même le Parlement pour ne pas avoir à rendre compte sur sa politique de Brexit aux élus du pays, utilisant pour y parvenir une faille dans le système politique britannique:
«Oui, nous aurions du le faire [rédiger une Constitution], idéalement, il y a plusieurs années, avant ce désordre. C’est en partie pourquoi nous sommes dans cette position maintenant. Une Constitution non écrite crée de la confusion, manque de clarté et crée des possibilités d'abus. C’est ce que notre premier ministre s’est préparé à faire. Notre constitution non écrite fonctionne sur la base de conventions. La plupart des députés s'y conforment. Boris Johnson est prêt à fermer le parlement en période de crise nationale. L’envoi de quatre membres du conseil privé à Balmoral pour forcer la main de la reine la place dans une position impossible - un premier ministre responsable ne l’aurait pas fait. Et bien sûr, le Parlement sera fermé pendant 5 semaines. Un premier ministre qui peut se présenter devant les policiers avec un visage droit et dire qu’il mourra dans un fossé au lieu d’obéir à une loi adoptée; c’est un moment dangereux où cela arrive. Une constitution écrite nous protègerait de cela.»
Les sondages actuels montrent que si une élection législative avait lieu, les Libéraux démocrates doubleraient leur score (partis de moins de 10%, ils sont maintenant proches des 20%) et seraient ainsi les faiseurs d’un nouveau gouvernement.


Actualités du Centre. Italie – Un nouveau parti centriste va voir le jour

Matteo Renzi a donc décidé de partir du Parti démocrate qui regroupe actuellement plusieurs courants allant de la gauche radicale au centre libéral, une formation fourre-tout, de plus en plus éloignée de son positionnement libéral.
Même s’il a expliqué qu’il voulait créer un mouvement citoyen un peu à l’image en France d’En marche !, c’est bien ce centre libéral qu’il veut incarner, c'est-à-dire un espace politique laissé vacant et qui se divise dans plusieurs formations politiques dont le Parti démocrate mais aussi Forza Italia, la formation créée pat Silvio Berlusconi.
Cette décision doit permettre de réunir ce courant idéologique mais aussi de donner un nouvel élan à Renzi qui, depuis son départ du pouvoir, a été marginalisé par la direction du Parti démocrate.
L’ancien Président du conseil (premier ministre) veut donc se relancer tout en faisant triompher ses idées qui étaient, elles aussi, marginalisées au Parti démocrate dont, d’ailleurs, il dénonce les dérives gauchistes et qui n’a plus rien à voir avec une formation de centre-gauche libérale.
Rien ne dit, pour l’instant, s’il réussira ou échouera dans son entreprise.
De même, il a tenu à rassurer le nouveau gouvernement (issu d’une alliance improbable voici quelques semaines entre le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate, appelée de ses vœux par… Renzi!) en affirmant que lui et ses amis – une trentaine de parlementaires, affirme-t-il – vont continuer à le soutenir jusqu’aux prochaines législatives prévues théoriquement en 2023.
Certains observateurs doutent que ce soit le cas car il faut rappeler que le Mouvement 5 étoiles et son leader, Luigi Di Maio, avaient fait de Renzi l’homme à abattre quand il dirigeait le pays et l’ancienne coalition entre le mouvement et la Ligue de Matteo Salvini s’était formée après sa défaite électorale et le non catégorique de di Maio et de Renzi de faire alliance.
Toujours est-il que Matteo Renzi dit vouloir faire de sa nouvelle formation celle de «l’Italie du oui et de la croissance» et estime «qu’il y a de la place pour quelque chose de neuf qui ne soit ni du centre, ni de gauche, mais qui occupe l’espace le moins occupé par la politique italienne: celui de l’avenir».
A noter que celle-ci n’a pas de nom pour l’instant.