Boris Johnson, le nouveau premier ministre conservateur,
connu pour son ambition, sa démagogie, son inconstance et son amitié pour Donald
Trump, champion d’un Brexit dur, commence bien mal son mandat avec une défaite
retentissante lors d’une législative partielle au Pays de Galles, dans une
circonscription qui avait pourtant voté majoritairement pour ce même Brexit.
En revanche, il s’agit d’une victoire éclatante pour le
parti centriste des Liberal democrats et de sa nouvelle stratégie payante
d’être le champion des «Remainers», ceux qui veulent que le pays demeure dans
l’Union européenne en organisant un nouveau référendum et qui, ad minima, veut
un Brexit avec un accord conséquent avec Bruxelles.
Ainsi, après un très bon score lors des dernières élections
locales et une deuxième place lors de l’élection des députés européens (devant
les Travaillistes et les Conservateurs), c’est sa candidate dans la
circonscription galloise de Brecon et Radnorshire, Jane Dodds qui a battu un
conservateur, réduisant la majorité de Johnson à la Chambre des communes, à une
seule voix.
La nouvelle présidente des Lib Dems a déclaré:
«La majorité de Boris Johnson qui s'amenuise montre
clairement qu'il n'a pas mandat pour quitter l'UE sans accord. Je ferai tout ce
qui est en mon pouvoir pour stopper le Brexit et offrir une alternative, une
vision positive. Nous avons désormais un député de plus qui votera contre le
Brexit au Parlement.»
Rappelons que Boris Johnson a récupéré le poste de Premier
ministre après la démission de Theresa May et le seul vote des militants du
Parti conservateur, ce qui lui donne une légitimité minimum et pourrait l’amener,
à conte-cœur à devoir convoquer des élections législatives avant la sortie du pays
de l’UE, le 31 octobre prochain.
Dans le même temps que se déroulait cette élection, la livre
sterling dévissait.