Voici une sélection, ce 28 juillet 2019, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Je ne crois pas du tout que ce qui a un moment donné créé
la colère sincère d'une partie de la population soit derrière nous. Il y a une
partie à laquelle nous avons su répondre, et une partie à laquelle nous n'avons
pas encore répondu parce que ça prend du temps. Il y a aussi une colère à laquelle
il n'y a pas forcément de réponse immédiate.
- Il y a des problèmes profonds dans notre pays qui sont
liés à l'injustice, aux difficultés économiques qu'on connaît depuis très
longtemps, parfois aux doutes qui existent, aux défis qu'on a devant nous liés
au vieillissement, au numérique, à l'écologie. Ceci crée des peurs, parfois ces
peurs sont exploitées et donc notre défi est d'y répondre. Il faut continuer à
agir concrètement pour nos concitoyens à la rentrée, c'est ce que j'ai demandé
au gouvernement, et à redonner du sens à l'action parce qu'il faut, non pas
chercher à éteindre les peurs, mais à redonner une perspective, un cap de ce
qui est vivre ensemble entre Français de manière apaisée.
- La Tunisie perd un grand Président.
Nous perdons un ami. Les combats de Béji Caïd Essebsi ne sont pas terminés.
C’est au peuple tunisien qu’il revient aujourd’hui de continuer à porter une
Tunisie ouverte, tolérante et patriotique. Une Tunisie qui aime la liberté et
la défend.
● Gouvernement
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
C’est notre intérêt collectif de
parvenir à une juste taxation du numérique dans le monde. Nous avons bien
progressé avec l’accord au G7Finance. Avec Emmanuel Macron, nous souhaitons maintenant travailler avec nos amis
américains à une taxation universelle du numérique au G7.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
[Fake news des médias sur un dessin d’enfants en l’honneur
du ministre soi-disant réalisé par les services du ministère] Une petite histoire qui en dit long sur les mésusages des
réseaux sociaux. Ou comment une petite polémique fondée sur un mensonge
enflamme des milliers d’internautes avant que l’auteur ne reconnaisse le
mensonge. Essayons d’en tirer des leçons. Et vive les colonies de vacances!
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
[Vandalisme de permanences et de
domiciles de députés LaREM] Soutien et solidarité avec Romain Grau. Tout est mis en
œuvre pour identifier les lâches auteurs de ces faits inexcusables. Ils devront
répondre de leurs actes devant la Justice.
Marc Fesneau
(ministre des Relations avec le Parlement)
Le Président nous a rappelé à la
sobriété. Il n'y a pas besoin d'être complètement ascète. Mais il faut que nous
soyons sobres car nous conduisons le pays et pour que cette exemplarité soit à
l'œuvre tous les jours.
● LaREM
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
- [Accusations médiatiques contre De Rugy] Les rapports ont
révélé un grand écart entre la réalité et la présentation des faits. La mise en
cause de leurs auteurs m'a profondément choqué. Je ne l'accepte pas. Le
secrétaire général de l'Assemblée nationale, le plus haut fonctionnaire de la
maison, a effectué un travail irréprochable, tout comme la déontologue,
autorité indépendante, inamovible et non reconductible. Aucun doute ne peut
être émis sur leur sérieux et leur légitimité, a fortiori si la motivation de
cette critique est que leurs conclusions ne vont pas dans le sens souhaité par
les accusateurs.
- [Accusations médiatiques contre De Rugy] Que les ministres
ne puissent plus résister à la pression née d'un seul soupçon, oui, c'est
inquiétant. Cette pression qui s'installe à partir d'accusations, répétées sans
cesse et relayées sur les réseaux sociaux, crée des situations intenables. Ce
n'est pas une avancée démocratique, mais une brutalité insupportable. La
République est un État de droit. Pas un État dans lequel le soupçon et le bruit
doivent l'emporter sur la vérité établie au regard de la loi. C'est valable
pour tous les citoyens.
Stanislas Guerini
(délégué général)
[Vandalisme de permanences et de
domiciles de députés LaREM] Au nom d’En Marche et de l’ensemble des marcheurs,
j’adresse tout mon soutien à nos collègues , victimes d’actes de vandalisme
intolérables. Cette bêtise sans nom n’aura jamais raison de notre détermination
à poursuivre notre action.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Loi bioéthique] J’ai confiance dans le travail concerté de toutes les forces
politiques. Le débat à l’Assemblée Nationale sera à la hauteur des enjeux de ce
projet de loi. Le droit à la PMA pour toutes sera accordé et voté.
- Le sujet des retraites préoccupe toutes les
générations. Notre système actuel est profondément injuste : il faut le
réformer pour plus d’équité, plus de solidarité, plus de lisibilité. Le projet
de réforme porté par Jean-Paul Delevoye est un modèle de concertation!
Aurore Bergé
(porte-parole)
[Vandalisme de permanences et de
domiciles de députés LaREM] Et hier et aujourd'hui des députés LaREM ont encore été pris pour
cibles en raison de leurs votes. Au pays de la déclaration des droits de
l'Homme et du Citoyen, «nul ne peut être inquiété pour ses opinions». Et on
respecte la démocratie.
●MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Propos injurieux de Trump à l’encontre de
Macron à propos de la taxe sur les géants du numérique] La différence entre les
GAFA et le vin
français, c’est que les vins français paient leurs taxes aux USA alors que les
GAFA fraudent en France. Pas qu’une affaire de goût...
- [Vandalisme de permanences et de domiciles de
députés LaREM] Cette fois ça suffit ! Ces agressions, revendiquées à visage
découvert, sont intolérables. La FNSEA doit se ressaisir et condamner ces exactions. Le gouvernement doit sanctionner
ceux qui les commettent. Voilà où mène la propagande.
Marielle de Sarnez
(députée)
Je salue la mémoire du président
tunisien, Bejid Caid Essebsi, partisan du dialogue et de la tolérance, francophile,
amoureux de littérature, défenseur acharné de l’égalité entre les femmes et les
hommes, profondément attaché à la démocratie tunisienne.
Marie-Pierre Vedrenne
(députée européenne)
- [Traité de libre-échange entre l’Union européenne et le
Mercosur (Marché commun de l’Amérique du Sud)] Plutôt qu'opposer avantages et
inconvénients pour analyser un accord commercial, je préfère parler d’opportunités
qu’il faut saisir ainsi que de points de vigilance et lignes rouges à défendre. Selon
les premières informations transmises par la Commission européenne sur l’accord
conclu, plus de 350 indications géographiques seront protégées par l’accord dont
63 françaises (Champagne et Roquefort par exemple). Nos entreprises pourront
également avoir un meilleur accès aux marchés des pays du Mercosur et notamment
aux marchés publics. Rappelons que les marchés publics européens sont ouverts à
hauteur de 85% alors que le taux d’ouverture est de 32% aux États-Unis et 28%
au Japon, ce qui fait de la réciprocité en matière d’accès et de relations
commerciales une des priorités de mon mandat. En revanche, nous restons
très vigilants quant au résultat des négociations pour les produits agricoles.
De nombreux produits européens sont sensibles et certains secteurs ont d’ores
et déjà déjà tiré la sonnette d’alarme comme c’est le cas pour la viande
bovine, la volaille ou encore l’éthanol. L’agriculture ne doit pas être une
monnaie d’échange et nous devons veiller à ce que les accords commerciaux ne
déstabilisent pas des filières qui rencontrent déjà des difficultés
économiques.
- [Traité de libre-échange
entre l’Union européenne et le Mercosur (Marché commun de l’Amérique du Sud)] Le
texte va entrer dans une phase de toilettage juridique, c’est à dire que le
texte de l’accord va être consolidé et connaître des ajustements techniques et
juridiques. En parallèle, les autorités françaises vont mener une analyse
technique et approfondie des textes transmis qui prendra plusieurs mois. Une
fois le toilettage juridique terminé et la traduction de l’accord réalisée dans
tous les langues, la Commission présentera le texte pour signature et le
processus de ratification pourra débuter. À mon avis, la ratification n’aura
pas lieu tout de suite et il s’écoulera plusieurs mois – au minimum un an – avant
que le Parlement européen vote sur le texte. De plus, et étant donné la nature
de l’accord commercial qui fait partie d’un accord d’association, tous les
parlements nationaux des États-membres de l’UE devront également le ratifier.
- L’opposition entre commerce et climat ne doit pas être
systématique. La lutte contre le changement climatique reste notre priorité.
J’ai à cœur de promouvoir l’Accord de Paris et de répondre à nos engagements
pour que nos ambitions deviennent réalité. L’Accord de Paris doit être partie
intégrante de nos accords commerciaux et ceci n’est pas négociable. C’est
pourquoi, l’accord avec le Mercosur doit contribuer à lutter contre la
déforestation et empêcher toute action du Président brésilien, Jair Bolsonaro, qui
irait en ce sens. L’accord de Paris est bien présent dans le chapitre sur le
développement durable de l’accord, il est donc contraignant ; nous devons
désormais nous assurer de sa mise en œuvre et de son respect. Plus
généralement, l’accord devra également servir de structure pour instaurer une
coopération en matière de protection de l’environnement et promouvoir des
normes élevées.
●Mouvement radical
Dominique Riquet
(député européen)
[Tribune publiée dans Confrontations Europe] Afin
d’appréhender les grands enjeux de cette nouvelle législature pour le Parlement
européen, il est nécessaire de revenir sur les changements qu’ont apporté les
élections européennes. Marquées par une participation inédite à travers le
continent européen, ces élections ont mis un terme au bipartisme majoritaire
qui dominait au Parlement depuis les premières élections en 1979. Ce duopole
historiquement assuré par les conservateurs (le PPE) et les socialistes
(S&D) n’est plus, et de nouvelles lignes de démarcation semblent remplacer
la traditionnelle opposition « droite-gauche». Se dessine plutôt un nouveau
clivage avec d’un côté les progressistes, pro-européens, attachés aux valeurs
républicaines et démocratiques, et de l’autre, les populistes, détracteurs de
l’Union européenne et séduits par le repli nationaliste. Sans majorité
traditionnelle, il s’agit désormais pour le Parlement de former une coalition
sur la base de ce noyau progressiste. La tâche se révélera difficile –
s’entendre à quatre groupes (PPE, S&D, Verts et les Centristes de Renew
Europe [ex-ALDE]) plutôt qu’à deux, nécessitera davantage de diplomatie – mais
pas impossible. Les parlementaires européens sont particulièrement entraînés à
composer avec la diversité (politique, géographique, économique, culturelle,
etc.) de leurs collègues, afin que d’équilibres diplomatiques subtils se
dégagent des compromis politiques solides. Du côté des forces populistes en
revanche, et malgré des annonces répétées pendant la campagne, le raz-de-marée
n’a pas eu lieu, et les partis eurosceptiques peinent à se rassembler en une
grande coalition cohérente. Rien de très surprenant : ces partis aux ADN
nationalistes s’accommodent difficilement des coopérations européennes, même
populistes. En tout état de cause, les forces populistes et eurosceptiques ne
seront pas en mesure de changer la donne. C’est donc bien sur cette coalition
d’idées progressistes, que l’essentiel du projet politique du Parlement
européen va se fonder, et nous pouvons, dès à présent, selon moi, dégager trois
grands chantiers à réaliser. Tout d’abord, l’urgence environnementale, qui
devient chaque jour plus impérieuse, nous oblige à nous réinventer. À cet
égard, il est impératif de comprendre que la transition écologique est
nécessairement une transition économique et que seule une réponse européenne
peut être à la fois cohérente et satisfaisante. En témoignent par exemple les
propositions que nous avons portées sur la taxation du kérosène ou la taxe
carbone. En ce sens, le Parlement porte une lourde responsabilité : les efforts
vers cette transition sont à intensifier et chaque député européen doit être à
la hauteur de cet enjeu. Opérer cette transformation économique nous oblige à
améliorer le fonctionnement du marché unique et à renforcer la coordination des
politiques publiques nationales. En particulier, la recherche de la convergence
sociale et fiscale devient impérative. Pour y parvenir, il nous faut éliminer
un verrou institutionnel – la règle de l’unanimité au Conseil sur ces questions
– qui est bien souvent le clou sur le cercueil des idéaux européens. Enfin, la
souveraineté. Pour perdurer, l’Union doit gagner sa souveraineté, le reste
n’est que commentaire. Tous les dossiers futurs aborderont cette problématique.
On pense bien évidemment aux domaines traditionnels de la souveraineté : la
mise en place d’une véritable politique européenne de défense, de
l’immigration, et des thématiques plus récentes, comme la lutte contre le
terrorisme ou la cybercriminalité. Mais la notion de souveraineté européenne
traverse tous les pans de notre société : l’industrie, afin de permettre
l’émergence de champions européens capables de rivaliser avec les géants
mondiaux, l’énergie afin de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles
importés ; l’instauration d’une véritable réciprocité dans l’accès aux marchés
; l’union monétaire ; la régulation et la taxation des GAFAM, la fin du dumping
environnemental avec nos partenaires commerciaux… La souveraineté européenne
devra être le fil conducteur de notre réflexion dans ces dossiers. Urgence
environnementale, convergence sociale et fiscale, souveraineté : on le
comprend, tous ces enjeux sont interconnectés, indissociables et nécessitent
d’être conjointement appréhendés et traités afin d’y apporter une réponse
efficace et cohérente au niveau de l’Union. Car un même état de fait s’impose à
nous tous : l’Europe est la seule échelle pertinente pour traiter de toutes ces
questions au sein de la mondialisation. Comme le prophétisait déjà Paul-Henri
Spaak, « il existe deux sortes de pays européens. Ceux qui sont petits et qui
en ont conscience, et ceux qui n’en ont pas encore conscience ». Or, par un
saut qualitatif, l’Europe saura sortir grandie et l’Union renforcée. C’est là
le vœu politique que j’exprime pour cette mandature qui débute.