Voici une sélection, ce 8 juin 2019, des derniers propos tenus par
des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France et dans le
monde.
► France
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
En cette Journée mondiale des océans, je tiens à réaffirmer
avec force l'engagement de la France pour protéger nos océans et notre
biodiversité. D'ici 2025, 100 % du plastique produit sera recyclé.
● Gouvernement
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- [Cérémonie d’hommage aux morts pour la France en Indochine]
Nous rendons hommage aujourd’hui à ces hommes qui ont opposé une résistance
aussi héroïque que méconnue à des troupes déterminées et supérieures en nombre.
Des hommes qui sont morts pour la France. Souvent loin de leur famille et,
parfois, loin de notre souvenir.
- Ces soldats ne sont pas morts pour l’impérialisme. Ils ne
sont pas morts pour une idéologie, ni pour des combinaisons diplomatiques. Ils
sont morts pour la France. En ce jour, c’est tout ce qui compte.
- Cette guerre nous oblige à poursuivre le travail de
mémoire. Une grande nation, c’est une nation qui regarde son histoire en face,
sans altération, ni réécriture. Pour avancer.
Christophe Castaner (ministre
de l’Intérieur)
- Notre priorité est celle de la réinstallation de réfugiés
en France, afin de les protéger. Aujourd’hui, il y a deux façons d’accompagner
une personne qui demande un statut de réfugié. Soit par instruction de son
dossier par l’Ofpra sur le territoire national -122.000 personnes ont ainsi
déposé un dossier l’année dernière-, soit au nom de l’engagement qu’a pris la
France d’aider à réinstaller sur notre sol 10.000 réfugiés entre 2018 et 2019.
Il s’agit de personnes identifiées en dehors de nos frontières: 7000 au Levant
et 3000 en Afrique. Grâce à un travail étroit avec le Haut Commissariat aux
réfugiés (HCR), nous avons d’ores et déjà atteint 75% de cet objectif, avec
7500 réfugiés qui ont été réinstallés en France dans ce cadre.
- [Gestion des flux de clandestins] Il s’agit aussi d’une
question de souveraineté européenne. Il a été décidé de passer de 2000 à 10.000
agents de Frontex d’ici 2027, la France souhaitant d’ailleurs aller plus vite,
pour assurer le contrôle des frontières de l’Union, nous accompagner dans la
gestion des migrations et de la lutte contre la criminalité transfrontalière.
Ils doivent aussi nous aider à lutter contre les frontières «gruyère» de
l’Union, car il en existe.
- [Non-respect du «secret défense» par la presse] Nous
parlons d’enquêtes judiciaires. Certains veulent politiser le débat en s’en
prenant au ministère ou au ministre de l’Intérieur. Mais cela ne relève pas du
ministère de l’Intérieur. Les enquêtes pour compromission du secret défense
sont au cœur même de notre sécurité intérieure et extérieure. Et la DGSI est le
service compétent dans de telles affaires. Il est donc normal que le procureur
l’ait saisie. Sur le fond, je suis convaincu que dans les protections que je
dois assurer, il y a celle de la liberté de la presse. Elle n’est pas
incompatible avec la protection des intérêts fondamentaux de la nation.
- La répression des trafics [de drogue] reste notre priorité
et, à ce titre, je présenterai un vaste plan de lutte national contre les
stupéfiants dans quelques semaines. C’est d’abord un fléau qui menace, voire
ruine, la sécurité de certains États. Au niveau français, on sait très bien que
le trafic de la cage d’escalier est le dernier maillon de filières
internationales. Pour les démanteler, le renseignement est capital et nous
échangeons des informations en permanence avec l’armée, qui a l’avantage de
rayonner sur la surface du globe. Nous travaillons sur des filières issues
d’Albanie ou des Balkans sur la question de la production de cannabis, ou sur
les transits de cocaïne et d’héroïne avec les pays d’Afrique de l’Ouest.
Florence Parly (ministre
des Armées)
- Vendre des armes répond à plusieurs objectifs. C’est
d’abord illustrer une volonté politique et diplomatique, un partenariat que
l’on souhaite avoir avec un certain nombre de pays, en particulier dans le
cadre de la lutte contre le terrorisme. Il ne s’agit pas de vendre des armes
pour vendre des armes. La France promeut le respect du droit international et
le multilatéralisme. Elle est soucieuse du respect de ses engagements
internationaux. Nous ne faisons pas n’importe quoi, nous avons un processus
extrêmement rigoureux d’examen des demandes des industriels de l’armement avant
de donner ou pas l’autorisation d’exporter. Nos partenariats s’inscrivent dans
un cadre large qui peut inclure des solutions économiques, culturelles,
éducatives… En matière de défense, ces partenariats peuvent se concrétiser avec
un certain nombre de pays par des ventes d’armes, mais pas seulement. La France
dispose aux Émirats arabes unis de trois bases militaires pour les armées de
terre, de l’air et pour la marine, et l’on comprend bien l’importance d’un tel
partenariat: ces bases ont joué et continueront à jouer un rôle dans la lutte
contre le terrorisme car nous savons tous que la fin du «califat territorial»
ne signifie pas la fin du terrorisme dans cette région. Le second objectif est
économique. Nous vendons des armes car nous ne pouvons pas financer seuls de
très grands programmes d’équipement militaire. Il nous faut élargir ce marché.
Et nous nous efforçons de l’élargir prioritairement aux Européens. C’est ce que
nous faisons en développant des projets avec des partenaires comme l’Allemagne
et d’autres pays. Tant que nos partenaires européens achèteront minoritairement
des équipements militaires européens, nous devrons nous tourner vers le marché
mondial. L’industrie de l’armement en France, c’est 200.000 emplois répartis
dans toute la France et des milliers d’entreprises de toutes tailles. Cela
représente 13% de l’emploi industriel de notre pays, un emploi diffus qui
irrigue l’ensemble du territoire.
- Face aux trafiquants qui empruntent les voies maritimes,
notre riposte est facilitée par le déploiement de la Marine nationale sur de
nombreux océans. Je rappelle que la France est un pays «indopacifique» dont la
zone économique exclusive s’étend sur une superficie de onze millions de
kilomètres carrés, dont huit se trouvent dans les océans Indien et Pacifique.
Les bâtiments qui y sont déployés ont notamment pour mission d’intercepter des
bateaux suspects. Et les prises sont impressionnantes. Dans l’océan Indien,
nous avons ainsi confisqué plus de 8 tonnes de stupéfiants depuis début 2019!
Les armées sont aussi très actives dans les départements d’outre-mer. C’est
particulièrement vrai à Mayotte, à La Réunion ou encore en Guyane, où les
forces armées luttent aussi contre l’orpaillage clandestin.
Jacqueline Gourault (ministre
de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités
territoriales)
[Maisons France services] Notre ambition est de rapprocher
les services publics au plus près des citoyens en collaboration avec les
collectivités locales.
Brune Poirson (secrétaire
d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire)
Si ça continue, il y aura plus de plastique que de poissons
dans les océans en 2050. L'Etat interdira des plastiques à usage unique dès
2020 mais rappelons-nous que partout sur nos territoires toutes les initiatives
comptent.
● LREM
Depuis lundi, une grande concertation à propos du Revenu universel
d’activité s’est ouverte. L'objectif? Repenser notre système d'aides sociales
pour qu'il soit plus lisible, plus équitable et plus efficace dans la lutte
contre la pauvreté.
Gilles Le Gendre (président
du groupe à l’Assemblée nationale)
- Nous sommes dans l'action et nous accélérons la mise en œuvre
des réformes. Dès mercredi, nous
engageons l'Acte II du quinquennat avec la présentation, par le Premier
ministre, de la feuille de route du Gouvernement que soutiendra l'ensemble de
la majorité parlementaire.
- Les européennes terminées, Marine Le Pen retrouve cette
âme triste de la politique qui considère que jamais elle ne se portera aussi
bien que si le pays va mal ! Nous voulons exactement l'inverse, que le pays aille
de mieux en mieux et c'est à cela que nous œuvrons.
● MoDem
Bruno Millienne (député)
- Une partie de la réponse aux revendications sociales
actuelles passe par la problématique de la mobilité. On y travaille dans le
cadre du projet de la loi Mobilités pour désenclaver les territoires notamment
en milieu rural.
- Il est essentiel que nous parvenions à mieux expliquer ce
que nous faisons. On s'aperçoit que quand c'est le cas, cela permet de répondre
à de nombreuses incompréhensions qui étaient sources de mécontentements
injustifiés.
► Union européenne
ALDE
Donald Trump devrait prendre
des leçons d'histoire: l'Union européenne a été créée pour abolir les murs et
favoriser une réconciliation durable entre les citoyens européens. Nous disons plus de murs, sur l'île d'Irlande ou ailleurs!
● Belgique
Maxime Prévot (cdH, président)
- [Erosion de l’électorat cdH] On n’a pas encore le recul
nécessaire pour poser un regard analytique crédible. Il faudra un débriefing
franc. Il y a une trame de fond puis des événements conjoncturels qui n’ont pas
aidé à chaque élection. On ne peut pas continuer à considérer que nous avons le
meilleur projet et, quand les résultats ne sont pas là, se contenter de dire que
les électeurs ne l’ont pas compris. On doit oser poser la question inverse:
notre offre politique est-elle en adéquation avec les aspirations des citoyens?
Il y a un problème d’adhésion. Nous avons de grandes difficultés à faire passer
nos messages dans un univers médiatique peu commode pour les formations
centristes. Nous avons toujours cultivé l’art de la nuance sans vouloir flirter
avec la politique slogan et le populisme. Les partis qui ont gagné sont les
partis slogans.
- Le parti Ecolo n’est pas moins dans le slogan, il est dans
un autre type de slogan qui n’est pas populiste. J’ai fait le test de
questionner une série de jeunes dans la rue. Pourquoi votez-vous Ecolo? Il y a
ce slogan du climat mais quand on leur demande trois mesures concrètes qu’Ecolo
souhaite mettre en œuvre… Ils en sont incapables. Mais il faut reconnaître
qu’Ecolo a réussi la bataille de la com’ sur un enjeu de fond majeur. Si cela a
permis de faire progresser une prise de conscience sur la question climatique,
il faut s’en féliciter collectivement.
- On se donne deux ans pour réaliser un travail de refonte
doctrinale.
- Les gens sont désenchantés par rapport au fonctionnement
particratique, mais dans les grandes démocraties, on n’a pas trouvé meilleure
alternative. Nous devons entrer dans une réflexion liée à un mouvement
centriste important. Dans l’état actuel des choses, rien ne m’amène à vouloir
en sortir, mais je l’ai dit, il n’y a pas de tabou. Je veux me nourrir du
regard des autres formations centristes d’Europe.
- Ces dernières années, le cdH n’est pas parvenu à montrer
son profil le plus enchanteur. Nous avons été trop régulièrement des
gestionnaires. Nous fûmes de bons gestionnaires mais hélas ça ne paye plus.
- On ne va pas demain devenir moins bon par contre, nous
sommes confrontés à des réalités qui se vivent de manière plus intense
qu’avant. Je pense au phénomène migratoire, à la question de
l’interculturalité, avec ces phénomènes de crainte et de conflits religieux. Le
choc démographique pèse également. Quatre générations cohabitent: une qui ne
travaille pas encore, une qui bosse et deux qui ne travaillent plus. La
question des pensions est une préoccupation majeure. La révolution digitale
affecte notre quotidien et nous pousse à inventer un nouveau rapport à
l’emploi. Le sens de l’effort doit être réhabilité. Les questions climatiques
vont affecter nos relations aux autres, le secteur du tourisme, de la mobilité,
du bâtiment. Voilà ce qui nous mobilise.
- Certains partis ont mieux incarné que nous les réponses à
ces peurs. Mais l’enjeu du cdH n’est pas de se réinventer par rapport aux défis
d’aujourd’hui, mais d’être avant-gardiste, novateur par rapport aux défis de
demain. Copier les autres n’a aucun intérêt. Je n’ai pas de tabous à l’égard
d’une recomposition politique mais aujourd’hui ma préoccupation n’est pas de
voir avec qui je devrais m’acoquiner. C’est le genre conclusion à laquelle on
arrive au terme d’un processus long et partagé. L’idée n’est pas de dire avec
qui on va se marier ou phagocyter. On doit se reconstruire pour nous-mêmes.
- La solution pour nous ne passera pas par une reconquête
sur les terres chrétiennes. (…) La dimension philosophique ne doit pas être
l’élément clé, créer une offre politique sur base de cet élément discriminant
va à contre-courant.
- Certains adversaires ont commencé à dire que le choix de
l’opposition allait ajouter de la crise à la crise fédérale. Il n’en est rien.
Avec nos 5 sièges sur 150, on n’a même plus le droit de vote en commission,
nous ne sommes plus mathématiquement nécessaires pour construire ou contrarier
une majorité. Mais si dans les mois qui viennent, pour sortir d’une crise,
assurer la paix communautaire, faire barrage aux extrêmes ou participer à de
grandes réformes relatives au climat, à l’énergie ou à la mobilité, nous serons
au rendez-vous de la responsabilité sans besoin d’intégrer un exécutif. Nous ne
sommes pas demandeur d’une réforme institutionnelle mais si cela s’avère
indispensable, nous resterons disponibles.
- Politiques et journalistes doivent changer de logiciel.
Gérer à droite ou à gauche, le paysage politique est plus complexe que cela.
Les citoyens ne choisissent pas de facto l’extrême droite ou l’extrême gauche,
ils ont perdu confiance dans les partis traditionnels, et j’y inclus Ecolo. Ils
disent ‘on va essayer autre chose. (…) La question n’est pas «left or right» mais
«right or wrong». C’est l’enjeu: faire ce qui est bon et juste, peu importe de
savoir si c’est qualifié de gauche ou de droite. Ce qui ne va pas c’est que le
paysage médiatique et politique réhabilite ce clivage. Jusqu’aux
extrêmes."
● Royaume Uni
Liberal democrats
Les libéraux démocrates
reviennent en force. Nous venons d'avoir nos meilleurs résultats électoraux aux
niveaux local et européen Les sondages nous ont mis en tête. Nous avons recruté
17 000 nouveaux membres au cours du mois écoulé Le moment n'a jamais été meilleur
pour rejoindre les Libéraux démocrates.
► Monde
● Canada
Justin Trudeau
(Premier ministre)
- Notre plan fonctionne : 1 million de nouveaux emplois
depuis 2015, une économie en croissance et le plus bas taux de chômage jamais
enregistré. Il reste encore du travail à faire, et on continuera d’investir en
vous pour réussir à le faire.
- Grâce à notre Plan de protection des océans sans
précédent, on a fait des progrès pour assurer la sécurité de nos eaux et la
propreté de nos côtes.
- Nos côtes abritent les ressources des pêches, attirent le
tourisme, appuient les communautés et jouent un rôle clé dans la croissance de
l’économie canadienne. On doit les protéger – et c'est exactement ce que fait
notre Plan de protection des océans.
- Les océans sont essentiels à notre mode de vie, et on a
tous la responsabilité de les garder en santé. Aujourd'hui et chaque jour, on
doit contribuer à protéger nos océans, nos côtes et nos mers.
Catherine McKenna (ministre
de l’Environnement)
Que ce soit l'air que nous respirons, les aliments que nous
consommons ou le territoire où nous vivons, la vie sur Terre dépend des océans.
Hier, à Tuktoyaktuk, j'ai visité l'océan Arctique et j'ai constaté son
importance pour tous ceux qui y vivent.
Ralph Goodale (ministre
de la Sécurité publique & de la Protection civile)
Bonne nouvelle: plus de 27 000 nouveaux emplois ont été
créés le mois dernier et le taux de chômage au Canada est le plus bas jamais
enregistré! Les investissements judicieux de notre gouvernement dans la classe
moyenne ont aidé les Canadiens à créer plus d’un million d’emplois depuis 2015.
● Etats-Unis
Joe Biden (Parti
démocrate, candidat à la primaire de la présidentielle 2020)
- Ne vous y trompez pas, notre façon d'agir au cours des 12
prochaines années déterminera la qualité de vie même de notre planète. Nous
ferons l’investissement le plus important de l’histoire américaine pour lutter
de front contre l’urgence climatique et protéger notre planète pour les
générations futures.
- Cette campagne consiste à écouter les communautés et à
travailler avec elles pour trouver des solutions aux problèmes qui les préoccupent.
Hier, nous avons organisé une table ronde dans ce but.
- Aujourd'hui, c'est le journée nationale contre la violence
des armes à feu. Notre équipe, ainsi que des citoyens des quatre coins du pays,
portent des vêtements orange à la mémoire d'innombrables vies qui ont été
interrompues par des actes insensés de violence armée au moyen de violence
armée en Amérique.
- Je sais comment battre la NRA [association de défense des armes
à feu] parce que je l’ai déjà fait deux fois. J'ai aidé à l'adoption du projet
de loi sur le contrôle des antécédents en 1993 et l'interdiction des armes
d'assaut et des magasins à grande capacité en 1994. En tant que président, je
vaincrait la NRA.
- Nous ne pouvons pas laisser un groupe d’intérêts spécial
dicter la sécurité du reste du pays. C’est pourquoi la défaite de la NRA est un
élément clé de notre politique éducative que nous avons présenté la semaine
dernière.
- Nous allons déployer des politiques visant à réduire la
violence par arme à feu dans les mois à venir, mais il est clair que nous
devons: éliminer l’échappatoire qui permet aux individus d’acheter des armes à
feu en ligne ou lors d’expositions sans vérification de leurs antécédents; interdire
la vente d'armes d'assaut et de magasins de grande capacité.
- Le Congrès peut prendre des mesures dès à présent s'il voit
que la majorité des Américains veulent que notre gouvernement agisse pour
mettre fin à la violence armée.
- Nous n'avons pas besoin de convaincre le public américain
que des mesures de bon sens pour réduire la violence armée sont une bonne idée.
Deux personnes sur trois estiment qu'il faut des lois plus strictes sur les
armes à feu.
- C'est la politique à son pire. Nous devrions tous nous
sentir en sécurité dans les rues de nos propres villes et villages. Nos
travailleurs devraient se sentir en sécurité au travail. Nos étudiants
devraient toujours se sentir en sécurité à l'école.
- Nous avons besoin d'agir. Mais le NRA et les fabricants
d’armes à feu ont une telle emprise sur les républicains au Congrès qu’ils
refusent d’envisager des réformes sensées des armes à feu.