Sélection des derniers propos tenus par des centristes dans
les médias ou sur les réseaux sociaux à propos de l’Europe et des élections au
Parlement européen du 26 mai.
► France
● Gouvernement
Edouard Philippe (Premier
ministre)
- Maintenant qu’Emmanuel Macron est élu, on voit la gauche
et la droite nous dire qu’il faut sanctionner le président de la République
comme si le sujet des européennes, ça n’était pas plutôt de s’intéresser à
l’Europe.
- C’est à nous qu’il revient de construire la nouvelle
Europe, l’Europe renaissante que nous appelons de nos vœux!
- Ma conviction c’est que les Français s’intéressent à
l’Europe, qu’ils savent que c’est une part de ce que nous sommes et une part
des solutions que notre pays peut mettre en œuvre.
François de Rugy (ministre
de la Transition écologique et solidaire)
Demain au Parlement européen, il faudra des député-e-s qui
travaillent au cœur d’une majorité pour mettre en œuvre des propositions
efficaces pour l’écologie. Si la majorité se constitue autour des nationalistes
anti-européens, l’écologie reculera.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
Ne vous y trompez pas, la seule personne qui porte
l’héritage européen, républicain, français, qui fait notre identité, c’est Emmanuel
Macron. Donc soyons basique, faisons simple, pour continuer la transformation
du pays, on a besoin de cette élection européenne.
Emmanuelle Wargon,
secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire)
- C’est important que toute la majorité se mobilise pour le
projet européen. Cette élection européenne est déterminante. C’est l’Europe que
nous voulons construire. C’est la possibilité pour la France de déployer son
action en Europe.
- [Campagne de Nathalie Loiseau] Je suis assez frappée de la
quantité d’insultes qu’elle reçoit, je trouve qu’il y a aussi une part de
sexisme là-dedans.
● LREM
Nathalie Loiseau (tête
de la liste Renaissance aux élections européeennes)
- Notre programme vise à bâtir une Europe puissante , car
sans Europe forte il ne peut pas y avoir une France forte dans le monde
d'aujourd'hui. Nous voulons en priorité faire de l'Europe une puissance verte,
à même de réussir sa transition écologique. Nous proposons ainsi de créer une
banque européenne du climat qui orientera l'épargne des Européens vers les
investissements verts indispensables pour lutter contre le dérèglement
climatique mais aussi créateurs d'emplois. Ensuite, nous voulons bâtir une
politique industrielle commune. Pour cela, nous appelons à choisir des secteurs
stratégiques pour lesquels il est urgent de revoir les règles de la
concurrence. Dans un marché mondial, nous devons encourager l'émergence de
champions dotés d'une taille critique suffisant et capable de faire face à des
géants qui bénéficient parfois de subventions publiques. La Commission vient de
donner son feu vert à un projet d'alliance dans les batteries électriques, sur
une impulsion franco-allemande. Nous voulons encourager d'autres projets en
commun, autour de l'intelligence artificielle par exemple, où l'Europe dispose
des talents nécessaires et de la taille du marché.
- Nous voulons sortir de la naïveté dans le domaine
commercial. Nous nous battrons pour que l'Europe se fasse respecter et fasse
entendre sa voix pour peser dans le monde. L'attractivité du marché européen
doit nous permettre de fixer nos conditions: réciprocité dans les marchés
publics, pas d'accord de libre-échange avec un pays qui sort des accords de
Paris, interdiction de l'accès au marché́ européen à toute entreprise ne
respectant pas les exigences sociales et environnementales fondamentales.
- Notre modèle de croissance doit être respecté par nos
partenaires. Le dispositif de surveillance des investissements étrangers dans
les secteurs stratégiques que nous avons poussé est un premier pas dans la
bonne direction mais il est encore insuffisant, puisqu'il se fait sur une base
nationale et volontaire.
- Sur le travail détaché, nous avons gagné l'acte I de la
réforme, en instaurant le principe «à travail égal, salaire égal». C'était une
première victoire. Mais nous voulons un acte II où «à travail égal, le coût est
égal pour l'employeur» entre un travailleur national et un travailleur étranger
détaché, c'est-à-dire, que les cotisations sociales seront celles du pays le
plus généreux. Leur montant serait reversé au pays d'origine du travailleur
détaché pour lutter contre le dumping social et aider à la convergence sociale
par le haut en Europe. Entre-temps, nous avons signé des accords avec un
certain nombre de pays de l'Est pour lutter contre la fraude et ces accords
portent leurs fruits.
- L'Europe a construit un marché sans barrières intérieures
mais elle n'a pas progressé sur la convergence sociale. C'est une attente forte
des travailleurs et des entreprises. Un certain nombre de pays sont proches du
plein-emploi aujourd'hui et souffrent de pénuries de main-d'œuvre. C'est le bon
moment pour proposer une démarche de hausse des salaires minimums européens
adaptée à chaque pays. Il est évident qu'on ne mettra pas le Smic bulgare au
niveau du Smic luxembourgeois en six mois mais les pays de l'Est ne peuvent pas
continuer à mener un dumping social inacceptable.
- Depuis quelques années, la droite européenne est devenue
plus conservatrice. C'est vrai en France avec Les Républicains. C'est vrai
aussi en Allemagne. Cette droite européenne prône le statu quo. Si nous
utilisons le mot de progressisme c'est que nous pensons que le statu quo n'est
pas tenable dans l'Union européenne et qu'elle a besoin d'un nouveau souffle,
d'une nouvelle énergie. Il y a par ailleurs un contexte politique allemand dans
lequel la chancelière a annoncé qu'elle quitterait le pouvoir à l'issue de son
mandat, ce qui l'incite à la prudence. En Europe, le leadership d'Emmanuel
Macron est une réalité. La liste que je conduis rassemble au-delà de la
majorité présidentielle d'origine. Notre ambition est d'aller porter au
Parlement européen cette capacité de répondre aux défis auxquels l'Europe est
confrontée.
- Il y a deux manières de répondre aux inquiétudes de nos
compatriotes et des Européens: certains veulent se protéger de l'Europe, ils se
trompent. C'est à l'Europe de nous protéger. Dans quinze ans, aucun pays en
Europe ne comptera parmi les dix premières puissances mondiales. L'Union
européenne est en revanche la deuxième puissance économique et la première
puissance commerciale du monde. Face à la Chine, à la Russie, aux Etats-Unis,
aux géants de l'internet, seule l'Europe a la capacité de peser. C'est la bonne
échelle pour répondre en matière commerciale, de puissance industrielle, de
défi climatique, de défi migratoire et de défense.
- La défense européenne, on en a parlé pendant des
décennies. Depuis deux ans, elle est en train de devenir une réalité car ce qui
paraissait impensable devient réalisable: des financements européens, des
coopérations entre 25 Etats de l'Union européenne. Les différences de culture
entre la France et l'Allemagne n'empêchent pas de travailler ensemble sur le
projet d'avion de combat ou de char de combat du futur , ou d'être présents
ensemble au Mali. Oui, il se passe quelque chose.
- Nous avons besoin de capacités d'intervention européennes
dotées de matériels communs, des armées qui savent mieux travailler ensemble.
Il ne s'agit pas de faire concurrence ou de se débarrasser de l'Otan, mais d'en
être un puissant pilier européen et surtout de répondre à des menaces qui ne
sont pas considérées comme des priorités par notre partenaire américain. Quand
Donald Trump parle de hausse des budgets de défense européens, il attend surtout
que nous soyons les clients des entreprises d'armement américaines. Ce n'est
pas notre vision des choses. Nous devons développer des armements européens.
- La campagne européenne a à peine commencé et personne n'a
véritablement parlé d'Europe. Ce que j'entends du RN pour l'instant, c'est «carton
rouge à Macron, faites échouer Macron!» et sur l'Europe, jusqu'ici, c'était «nous
sommes pour une Europe différente que nous ferons avec nos alliés.» Le 1er mai, le vrai visage du RN a fait
son retour: Marine Le Pen a comparé l'Union européenne à l'union
soviétique dans un discours résolument anti-européen. Les extrêmes ne
s'accordent sur rien sinon sur la destruction du projet européen. Il y a
urgence à lutter contre ce parti qui est la première formation politique
française au Parlement européen. Si les Français veulent peser en Europe,
veulent que notre modèle de société l'emporte en Europe, nous leur disons de ne
pas confier leur voix à un parti anti-européen qui s'est opposé à tous les
progrès au cours de ces dernières années. Le parti de Marine Le Pen a voté
contre le Fonds européen de défense, contre le renforcement du contrôle des
frontières extérieures, contre la lutte contre le dumping social et contre la
lutte contre le terrorisme. Le bilan de cinq ans de présence massive du RN au
Parlement européen, c'est un recul de l'influence française en Europe.
- J'ai bien écouté Michel Barnier. Il a parlé de
souveraineté européenne, il a salué l‘action du président de la République. Il
a aussi reconnu qu'il est minoritaire dans son parti et parlé d'un vote de
loyauté. Je n'ai pas ressenti un vote d'enthousiasme ou d'adhésion.
- Monsieur Bellamy semble oublier que pour commencer nous
avons un bilan, celui de notre action depuis deux ans. Il feint d'oublier la
tribune du président de la République publiée dans la presse européenne pour
une renaissance européenne. Il paraît ignorer que nous avons déjà fait
connaître aux Français nos positions sur la transition écologique,
l'agriculture, l'Europe sociale ou en matière de politique commerciale. Mais
parlons de messieurs Bellamy et Wauquiez: ils sont les alliés de la CDU et de
sa nouvelle dirigeante «AKK» qui veut que l'on renonce au siège du parlement
européen de Strasbourg. Ils sont les alliés de Viktor Orban qui fait du dumping
social au détriment des entreprises et travailleurs français et qui veut faire
alliance avec Matteo Salvini. Leur projet ne dit rien ou presque sur l'Europe
sociale, l'innovation ou la transition écologique. Quant à leur crédibilité quand
ils disent vouloir changer l'Europe, le droit de la concurrence … Pourquoi leur
parti ne l'a-t-il pas fait, eux qui gouvernent l'Europe depuis quinze ans! M. Bellamy
en réalité veut le statu quo, c'est un souverainiste qui a voté «non» en 2005
et refuse de dire pour qui il a voté au second tour en 2017. Pour moi, voilà un
gros problème démocratique.
- Nous serons le groupe incontournable pour construire une
majorité et nous travaillerons avec tous ceux qui veulent faire avancer
l'Europe.
- Le président de la République est impliqué dans les
affaires européennes à sa place, celle de chef de l'Etat. Il a fait la campagne
présidentielle comme européen convaincu et exigeant. Il a un leadership sans
précédent en Europe. C'est au moins aussi fort que de participer à un meeting.
- J'ai envie de dire aux Français que nous voulons ramener
le progrès en Europe: réussir la transition écologique, créer des emplois et
des champions industriels européens, être autonome dans un monde qui est
instable.
- Nous voulons bâtir une Europe puissante, car sans Europe
forte il ne peut pas y avoir une France forte dans le monde d'aujourd'hui.
- Certains veulent se protéger de l'Europe, ils se trompent.
C'est à l'Europe de nous protéger. Dans quinze ans, aucun pays en Europe ne
comptera parmi les dix premières puissances mondiales.
- Le parti de Marine Le Pen a voté contre le Fonds européen
de défense, contre le renforcement du contrôle des frontières extérieures,
contre la lutte contre le dumping social et contre la lutte contre le
terrorisme.
- Dans 20 jours, vous aurez le choix entre le repli ou la Renaissance
de l’Europe. Vingt jours pour convaincre les Français de donner une réponse
claire, un oui franc à l’Europe car nous voulons la changer ensemble.
- Je voudrais vous parler d’un mot qu’on n’entend plus
beaucoup, qu’on ne prononce plus beaucoup, auquel les déclinistes ne veulent
plus croire. Je voudrais vous parler de progrès.
- [Du progrès écologique] C’est maintenant ou jamais. Il y a
devant nous un péril immense. Ne tremblons pas, ne nous résignons pas, agissons!
Faisons de l’Europe une puissance verte.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Il nous reste 20 jours pour défaire les contradictions des
nationalistes. 20 jours pour convaincre que voter pour la liste Renaissance,
c'est permettre à la France de reprendre tout son poids en Europe. 20 jours
pour faire gagner la France et faire gagner l’Europe.
- Il nous reste 20 jours, 20 jours pour convaincre que le 27
mai, ça peut être soit le 1er jour du délitement du projet européen, soit le 1er
jour de sa refondation.
- Quand la France veut faire bouger l'Europe, la France peut
faire bouger l'Europe. Prenez la question du glyphosate, nous étions partis
pour une prolongation de 15 ans et c'est grâce à la France qu'elle a été
réduite à 5 ans.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
- [Une victoire du Rassemblement national aux élections
européennes] ne serait pas un échec pour La République en marche. Ce serait un
échec pour le pays.
- L'issue du scrutin est encore incertaine et qu'à trois
semaines de l'élection les Françaises et les Français n'ont pas encore leur
avis tranché donc il faut mener campagne résolument parce que deux visions de
l'Europe s'opposent radicalement en tête de cette élection. Le RN a pour seul
objet de défaire l'Europe alors que la liste LREM porte une vision positive,
progressiste du projet européen avec la volonté de la refonder en profondeur.
- Ce que défend ou prétend promouvoir Marine Le Pen sur la
protection des frontières, la lutte contre le terrorisme, sur une Europe plus
sociale, pendant cinq années, elle s'y est systématiquement opposée. Je ne me
place pas d'un point de vue strictement partisan, je pense que c'est dans
l'intérêt du pays qu'on soit capable de porter un véritable projet de
refondation.
● MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
- Nous choisissons le 9 mai jour de l'Europe pour présenter
notre programme qui répondra aux défis de l'écologie, de la souveraineté
européenne ou d'une Europe sociale. Nos propositions répondront aux attentes
des français vis à vis de l'Union européenne.
- Emmanuel Macron est déjà en campagne, car la liste Renaissance
est dans la continuité de son discours de la Sorbonne, de sa lettre aux
européens et nos troupes sont mobilisées et rassemblées pour faire gagner Nathalie
Loiseau.
●UDI
Jean- Christophe
Lagarde (président, tête de la liste Les Européens aux élections européennes)
- Nous proposons de supprimer totalement les contributions
des Etats, ce qui permettrait de rendre 91 milliards d’euros aux français dans
le prochain cadre budgétaire. La moitié doit être affectée au désendettement du
pays.
- Nous proposons la fin des contributions nationales que
chaque pays donne à l'Europe pour la faire fonctionner et qui alimentent les
égoïsmes nationaux. On n’aura pas d'Europe puissante si chacun demande à retrouver
sa mise en permanence!
- Nous avons toujours porté nos idées européennes, derrière
Valéry Giscard d'Estaing, derrière Simone Veil, derrière Jean-Louis Borloo et,
vous voulez simplement qu'on s'efface derrière une liste qui n'a pas de projet?
- Le SMIC européen, c'est de la poudre de perlimpinpin. Vous
voyez Monsieur Macron ou Madame Loiseau expliquer aux suédois qu'ils doivent
adopter le modèle français ?
Nous sommes à trois semaines des élections et on n’a pas de
programme chez LREM: ils veulent esquiver le débat alors que l'Europe est en
danger et qu'on regarde sur les ronds-points.
- L'Europe ne fonctionne qu'à partir de projets fédérateurs.
Elle est en panne comme dans les années 80 où Jacques Delors avait réussi avec
des projets fédérateurs à sortir l'Europe de l'ornière.
- Face au réchauffement climatique, Emmanuel Macron propose
une banque. Monsieur Glucksmann propose une taxe: il est socialiste, c'est
logique. Nous proposons un livret d'épargne populaire, un livret E comme Europe
et Environnement.
- Seule l'Europe nous permet d'engager un rapport de force
face aux GAFA pour imposer un droit de propriété sur les données numériques
afin qu'ils rémunèrent les Européens pour les données qu'ils leur volent.
- Si nous faisons 300 000 voix de plus que ce que les
sondages nous accordent aujourd'hui, il y a 3 élus FN en moins et 5 eurodéputés
pro-européens de plus !
Daniel Leca
(secrétaire général)
Résumer le débat des européennes à un affrontement LREM/RN,
c’est une insulte à la démocratie. Médias et politiques s’y livrent à outrance.
C’est dangereux!!
► Union Européenne
● Royaume Uni
Liberal democrats
- Nous combattons les élections
européennes en tant que le parti le plus important et le plus puissant de «Remain».
Nous avons combattu le Brexit pendant près de 3 ans. Un vote pour les libéraux démocrates est le moyen le plus clair de
voter pour arrêter le Brexit.
- Pour panser leurs plaies après
les élections locales, Corbyn et May s'apprêtent à se mettre d'accord sur un accord
à propos du Brexit à huis clos.