François Bayrou |
Lors d’une interview sur BFMTV, François Bayrou a, de
nouveau, joué de sa petite musique personnelle, celle qui lui permet d’être à
la fois en dedans et en dehors de la majorité présidentielle.
C’est notamment le cas sur l’affaire Benalla et le rapport de
la commission d’enquête du Sénat qu’il ne fustige pas.
A l’inverse des responsables LREM qui n’y voient qu’une grossière
manœuvre politicienne pour attaquer Emmanuel Macron, il affirme qu’«au lieu de
se sentir agressé, il faut se servir des remarques pour corriger ce qui ne va
pas».
De même, il se pose toujours en observateur avisé de la société,
ce qui lui permet d’envoyer des piques au Président de la république, au Gouvernement
et à la majorité présidentielle avec une dramatisation extrême de la situation dont
l’avenir nous dira si elle était justifiée.
Extraits de son intervention:
- Le pays a mal à son âme, j'espère que le Président de la
République répondra à ces attentes historiques de la société. C'est l'un des
temps les plus tourmentés que nous connaissons depuis des décennies, tant en
France et tout autour de nous.
On a un peuple de citoyens qui est dans incompréhension,
dans la rancœur parfois (...)- Notre pays a perdu son unité, sa sève (...)
Emmanuel Macron a une profonde conscience de l'attente historique.
- Je n'étais pas favorable au référendum en même temps que
les européennes. Cet enjeu européen majeur ne doit pas être dissimulé.
- voyons régulièrement sur les réseaux sociaux des tonnes
d'abjections dans tous les domaines, cela met à mal notre idée de la
République. Il faut réfléchir à une action de ces plates-formes, tout en préservant
la liberté d'expression. Il faut sanctionner ce qui est inacceptable. Ce n'est
pas seulement en France, mais c'est plus cruel en France, parce que la France
est une unité.
- L'affaire Benalla est très difficile à suivre, elle révèle
un certain nombre de fragilités dans l'organisation de l'Etat à la française,
au sein du pouvoir. Preuve que nous avons besoin d'un équilibre des pouvoirs et
d'une représentation juste des citoyens.
- Le Sénat est un contre-pouvoir qui est plus «contre» (...)
il y a une certaine délectation à pointer du doigt certains dysfonctionnements.
Au lieu de se sentir agressé, il faut se servir des remarques pour corriger ce
qui ne va pas. Il faut se servir de cette affaire pour corriger la façon dont
sont organisées nos institutions et leurs pratiques.
- Ce que Trump veut, ce que Poutine veut, c'est l’éclatement
de l'Europe pour imposer sa loi pour l'un, sa vison du monde pour l'autre.