C’est fini: nombre de radicaux de gauche (centre-gauche) ont
décidé de quitter la Mouvement radical, formation qu’ils avaient créée avec les
radicaux valoisiens (centre-droit) fin 2017 dans une volonté de réunir toute la
famille radicale qui était divisée depuis la signature du Programme commun de
la Gauche en 1972.
Cette séparation actée par une simple déclaration sur
Facebook de la coprésidente du Mouvement radical et ancien présidente du Parti
radical de gauche, Sylvia Pinel a été aussi abrupte que peu étonnante.
Ainsi, depuis la réunification des deux familles radicales,
non seulement le radicalisme n’a bénéficié d’aucune attention médiatique
particulière mais également d’aucun engouement de la part des Français.
Pire, les deux pôles radicaux n’ont cessé de se confronter
et de se concurrencer au sein du mouvement afin de prendre le pouvoir, une
question autant idéologique que de personnes.
Ainsi, il est très vite apparu que les deux coprésidents (et
leurs troupes respectives) avaient des lignes politiques très différentes
notamment en matière de soutien à Emmanuel Macron et à son gouvernement.
Alors que Laurent Hénart (ancien président du Parti radical
valoisien) s’est positionné dans un soutien critique et une volonté de se
rapprocher de la majorité présidentielle (avec la possibilité de faire liste
commune avec LREM, le MoDem et Agir lors des élections européennes), Pinel,
elle, a constamment critiqué les choix du Président de la république, se plaçant
sans aucune hésitation dans une opposition dure, proche de celle du PS et des
radicaux de gauche qui avaient refusé de rejoindre le Mouvement radical lors de
la fusion en décembre 2017..
Laurent Hénart a déclaré regretter la décision de Sylvia
Pinel alors même que celle-ci n’a même pas été annoncée sur le site du
Mouvement radical.
Quand à cette dernière, elle a expliqué les raison de son
départ en affirmant sur son compte Facebook que «Partageant le choix de la
grande majorité des anciens radicaux de gauche, je rejoins donc le Parti radical
de gauche, notre formation d'origine (...) à laquelle je veux, avec beaucoup
d'autres, donner le nouvel élan qui lui permettra d'être au premier rang de la
reconstruction, pour la République et pour la France.»
Selon elle, «La tentative de regroupement des radicaux de
gauche et des radicaux valoisiens engagée avec la création du Mouvement
radical/social-libéral, qui avait vocation à constituer une nouvelle formation
politique pleinement indépendante, n’a pas abouti».
Le prétexte qu’elle invoque pour cette séparation est une
soi-disant alliance entre le Mouvement radical et LREM pour les élections
européennes alors même qu’aucun accord n’a été conclu sur le sujet.
Guillaume Lacroix, secrétaire général du Mouvement radical
et proche de Sylvia Pinel, a décidé de quitter lui aussi la formation centriste
en affirmant qu’il y avait «incapacité du Mouvement Radical social-libéral à
exister politiquement depuis un an», tout en expliquant que c’était à cause d’«un manque de cohérence
idéologique et stratégique au sein d’un mouvement radical qui n’est pas parvenu
à organiser la convergence des idées».
Mais, quel que soit le motif de cette séparation, constat
doit être fait que les radicaux ne sont plus capables de parler d’une seule
voix alors même que le radicalisme est de plus en plus en déshérence après ses
heures de gloire lors des III° et IV° républiques.
A noter que l’on ne sait pas encore quelle sera l’ampleur des
départs, certains affirmant qu’elle concernera une grande partie des ex-militants
du PRG, d’autres que cela ne concernera que peu de monde…