Charles de Courson |
Charles de Courson vient de se tailler une petite réputation
en comparant Emmanuel Macron et son Gouvernement au régime de Vichy pour avoir
fait voter la loi anti-casseurs (qui veut empêcher les personnages violents de
transformer des manifestations en champs de bataille) et en estimant que le
ministre de l’Intérieur, dans sa stratégie contre les casseurs lors des
manifestations des gilets jaunes était la même que celle des généraux en 1940
qui avait conduit la France au désastre…
Et il le fait, déclare-t-il dans tous les médias en mémoire
de son grand-père, seul député de droite à voter contre les pleins pouvoirs à
Pétain, et de son père, résistant.
Bigre!
Voilà donc les grands mots prononcés et le procès public
instruit au nom des valeurs fondamentales et la lutte contre l’occupant nazi
contre un pouvoir à la tentation totalitaire avec un président dont il conteste
presque la légitimité puisqu’il estime qu’il a été élu «plus par dépit que par
adhésion», reprenant ainsi les critiques venues des extrêmes.
Voici donc le député de Haute-Marne devenu le héraut de
certains libertariens extrémistes en demandant à l’Etat de défendre la liberté
plutôt que la sécurité et non, à la fois, la liberté et la sécurité, diptyque
centriste.
Surtout, un nouveau critique virulent d’Emmanuel Macron
comme les aiment tellement les médias de nos jours.
Bon, mais monsieur de Courson serait nettement plus crédible
dans sa dénonciation d’un pouvoir liberticide s’il n’était pas l’allié du LR de
Laurent Wauquiez, parti auquel nous devons cette loi anti-casseurs déposée par
le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.
Un Bruno Retailleau qui fut le coordonnateur de la campagne
présidentielle de François Fillon, candidat qu’a soutenu le même de Courson (il
avait soutenu Sarkozy en 2007) et dont les prises de position au niveau
sécuritaire n’ont rien à envier à cette loi anti-casseurs.
De plus, de Courson, qui appartenait jusqu’à il y a peu à
l’UDI, a décidé de s’affilier au groupe Liberté et Territoires à l’Assemblée
nationale où l’on retrouve les indépendantistes corses…
En cela, il a suivi fidèlement son chef de file, Hervé
Morin, qui s’affiche avec tout ce qui est le plus à droite dans LR et qui tape
sans arrêt sur Emmanuel Macron pour se donner de la visibilité dans les médias.
Un exemple pour le député dont le centrisme semble avoir
suivi celui d’un Hervé Morin qui a disparu dans les limbes de l’opportunisme.
Sans doute que Charles de Courson devrait se remettre à sa
spécialité, les finances publiques, lui l’énarque et ancien membre de la Cour
des Comptes plutôt qu’à la politique politicienne.
Et peut-être que l’aridité des chiffres lui fera retrouver
raison, celle qui empêche un centriste proclamé de comparer un gouvernement
centriste à des fascistes.
Oui, monsieur de Courson, encore un petit effort pour
(re)devenir centriste.
Centristement votre.
Le Centriste