Le Centrisme est un humanisme du juste équilibre.
Le populisme est un radicalisme de l’excès.
Ces deux définitions lapidaires montrent leur impossible
convergence, hier, aujourd’hui et demain.
Et ceux des centristes qui prennent des accents populistes
pour surfer sur la vague actuelle des revendications irresponsables et
démagogiques de mouvements foule qui essaiment à travers la planète jouent un
jeu dangereux, pas pour eux-mêmes, mais pour l’avenir de la démocratie
républicaine libérale dont ils se doivent, au regard des valeurs qu’ils
devraient défendre sans dévier, être les garants.
Cependant, il faut bien s’entendre sur l’opposition
irréversible entre le Centrisme et le populisme.
Il ne s’agit pas d’une opposition entre élite et peuple
«d’en bas».
Il ne s’agit pas, non plus, d’une opposition entre liberté
et égalité.
Il ne s’agit encore moins d’une opposition entre
méritocratie et solidarisme.
Il s’agit avant tout d’une opposition entre une pensée
hautement respectueuse de la dignité de l’autre et de la responsabilité de soi
et une idéologie où la haine, l’envie et l’irresponsabilité sont les émotions
et les comportements qui dominent ceux qui s’y rallient dans la rue, sur les
plateaux télés ou en adhérant dans des formations politiques qui en font leur
fonds de commerce.
Quand des individus se prétendant centristes épousent la
cause du populisme ou soutiennent ses revendications les plus démagogiques et
poujadistes, ils tournent le dos à cette volonté de consensus et de juste
équilibre qui doit animer leur agir et leurs propos.
Quand les ennemis du Centre présentent ce dernier comme une
idéologie «d’en haut» qui n’aurait aucune compassion pour tous ceux qui ne
réussissent pas ou qui ont du mal à s’intégrer, ils n’ont certainement pas lu tous
les penseurs centristes qui ont parlé de cet impératif moral qui est d’aider
tous ceux qui sont fragilisés pour leur permettre, in fine, de retrouver la
confiance en eux et pour réussir leur projet de vie.
De même, ils n’ont toujours pas compris ce qui anime les
centristes: ce qui marche pour construire la meilleure société possible où l’on
puisse donner le plus de ce que l’on peut à chacun tout en servant tout le
monde.
Ainsi, les centristes ne sont pas idéologiquement pour qu’il
y ait des riches, voire des très riches.
Mais ils savent, en revanche, qu’une des motivations pour
qu’une personne entreprenne, c’est la volonté de reconnaissance qui passe très
souvent par la réussite matérielle.
Dès lors, la liberté d’entreprendre qui est à la source de
toutes les sociétés qui ont permis à leurs populations un bien-être matériel,
permet à ceux qui créent des centaines, des milliers, voire des dizaines de
milliers d’emplois, c'est-à-dire qui font vivre des centaines de milliers de
personnes, de s’enrichir.
On peut trouver légitimement que la répartition actuelle de
la richesse est mauvaise et qu’il faut se mettre d’accord au niveau mondial
(sinon cela ne marchera pas) sur un changement de paradigme en la matière.
Néanmoins, ceux qui prônent un égalitarisme des rémunérations
savent que cela ne marche pas et n’a jamais marché pour faire fonctionner
correctement l’économie, tuant dans l’œuf toutes les volontés de se dépasser
pour une grande majorité de personnes (qu’on regrette ou non cet état de fait).
Si nous vivons, en France et en Europe, dans des sociétés, certes
imparfaites, qui ont permis des avancées extraordinaires dans l’hygiène, la
santé, l’alimentation, les loisirs, les sciences, l’espérance de vie, la
liberté, l’éducation, l’information, etc., c’est grâce à la démocratie républicaine
libérale.
Quand on compare ce bilan au fiasco des régimes fasciste et
nazi de l’Italie et de l’Allemagne, au régime communiste de l’URSS et de Cuba,
aux régimes populistes comme celui qui est en train de tuer et d’affamer sa
population au Venezuela, comme l’on dit familièrement, il n’y a pas photo!
Alors, oui, le Centre et le Centrisme vont continuer à
s’opposer au populisme et à la démagogie, au radicalisme et à l’extrémisme
parce qu’il sait où les aventures que ces derniers proposent peuvent nous
conduire et nous ont déjà conduits.
Mais, oui, le Centre et le Centrisme vont également et
surtout continuer à demander que la société évolue et se réforme pour qu’elle
progresse dans tous les domaines afin de proposer la meilleure vie possible à
tous ses membres.