C’est dit: c’est à droite que l’UDI ira chercher ses
électeurs pour les élections européennes.
Devant des sondages catastrophiques (autour de 3% des voix),
son président, Jean-Christophe Lagarde drague tout ce qui est à droite et
rebuté par le LR de Laurent Wauquiez, lui-même en perdition dans les mêmes
sondages.
Ne vient-il pas, après avoir défini son positionnement de «nationaliste-européen»
(sic) de parler d’une prétendue «ligne classique de la droite gaulliste et
humaniste» (resic) pour tenter d’attirer les électeurs de cette droite vers lui.
Et d’ajouter: «je constate que la droite traditionnelle,
celle de Chirac et Sarkozy, n'aura pas de liste pour la représenter aux
élections européennes»
Le rêve de Lagarde serait d’unir sous sa bannière
personnelle (il sera la tête de liste UDI au scrutin de mai prochain) tout ce
qui est au centre-droit et à droite de ce dernier.
Pour l’instant, à part quelques personnalités de second
rang, il n’a trouvé aucun écho à sa proposition de «liste ouverte» qu’il ne
cesse de promouvoir en l’accompagnant d’un discours anti-Macron de plus en plus
violent.
Parce que, justement, cette droite libérale et
pro-européenne représentée par Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, le parti Agir
et les membres du Gouvernement tels le Premier ministre, Edouard Philippe ou
les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Franck Riester, est un soutien
d’Emmanuel Macron dans son combat en faveur d’une Union européenne réformée et
renforcée.
Et les diatribes contre la liste LR et ses trois «têtes» (sensées
représenter les différents courants à l’intérieur de la formation de droite) où
il affirme, entre autres, que «la direction des LR a confié la liste à
l'extrême droite» auront sans doute du mal à convaincre ceux qui sont fidèles à
LR et ceux qui ont déjà choisi Macron.
L’espace politique de l’UDI – qui, en l’occurrence, joue
contre son propre camp –, est aujourd’hui réduit comme une peau de chagrin
d’autant que la formation centriste n’a jamais réussi à s’imposer auprès des
Français comme un acteur majeur de la vie politique nationale.
Surtout, alors qu’un pouvoir central-centriste est au pouvoir,
elle s’est positionnée contre lui, paradoxe qui risque de lui coûter cher.
Ces élections européennes seront ainsi un véritable test, peut-être
pas sur la viabilité du parti, en tout cas sur sa capacité à être autre chose qu’un
simple cartel électoral.