Les Britanniques aiment bien vivre dans l’idée que leur pays
est encore la grande puissance qu’elle fut au XIX° siècle et du début de XX°
avant de laisser le leadership mondial aux Américains et voir leur «empire» se
fracasser.
De même, ils aiment croire à leurs propres constructions
historiques, l’une étant que leur île serait une forteresse imprenable.
Rappelons-leur, en toute amitié, que non seulement les
Romains et les Vikings ont envahi leur pays avec succès mais que leur royauté
vient d’un duc normand, vassal du roi de France, qui s’en rendit maître.
Et si, dans les temps modernes, la Grande-Bretagne échappa à
l’envahissement, c’est souvent plus par chance ou incurie de leurs adversaires
qu’à leur capacités de résistance, que ce soit lors de l’épisode de la Grande
armada, lors de son conflit avec l’Espagne, celle de la Grande armée de
Napoléon, lors de sa guerre contre le France et même lors celle de la Bataille
d’Angleterre lors de la Seconde guerre mondiale (sans remettre en cause leur
héroïque résistance et leur lutte contre le nazisme, bien évidemment).
Mais, pour en revenir à mon sujet, aujourd’hui, par cette
confiance en soi démesurée, cette hubris destructrice, les Britanniques ne
menacent pas simplement leur pays mais l’Europe toute entière et son avenir de
paix, de prospérité, d’indépendance ainsi que sa capacité à compter dans le
monde.
Bien évidemment, la sortie du pays de l’Union européenne ne
sera pas la mort de cette dernière ni même l’implosion de cette construction
unique et si nécessaire portée depuis toujours et avec honneur par les centristes,
d’Aristide Briand à Simone Veil.
Merci d’ailleurs à l’exemple détestable et catastrophique de
leur incapacité à agir avec responsabilité dans ce cas qui refroidit les
ardeurs de tous les ennemis de l’intérieur de cette construction, les
extrémistes et les populistes qui ont pris le pouvoir dans certains pays de
l’UE!
Rappelons en passant que ces mêmes Britanniques ont été des
adversaires constants d’une Europe unie, d’abord en la combattant ouvertement
et en créant une organisation rivale (la zone de libre-échange européenne) pour
l’abattre puis, une fois, à l’intérieur de l’UE (afin d’assurer leur avenir
alors que le pays était en décrépitude économique) où ils ont toujours joué
contre elle, allant même jusqu’à demander des règles spéciales en leur faveur
ainsi que de récupérer au shilling près toutes leurs contributions qui vont
normalement dans un pot commun et sont redistribuées sur des critères
objectifs.
Or donc leur départ que tout vrai défenseur de l’Union
européenne soutient parce qu’il éliminera un ennemi de l’intérieur (à moins que
les Britanniques comprennent enfin que l’intégration et la solidarité
européenne est une chance unique même pour eux), se fera malheureusement dans
le désordre et impactera tous les Européens qui n’ont rien demandé.
Encore une fois, le comportement irresponsable des
Britanniques vis-à-vis de l’Union européenne est une honte.
Alors, ce qu’il faut espérer maintenant c’est que le
gouvernement et le parlement du Royaume-Uni vont se ressaisir et accepter
l’accord, encore trop avantageux pour eux, qu’ils ont négocié avec les
autorités de Bruxelles avec, à leur tête, le français Michel Barnier.
Au vu de ce qui se passe actuellement à Londres, ce n’est
évidemment pas la tournure que prennent les évènements alors que le Brexit doit
trouver son achèvement en mars prochain.
Espérons que l’«exemple» britannique raisonnera dans les
cerveaux de tous les populistes et démagogues dans l’ensemble des démocraties
républicaines, surtout dans leurs électeurs pour qu’enfin ces derniers se
rendent compte où leur irresponsabilité est en train de mener les pays où ils
sont présents et de plus en plus puissants.
Voilà enfin ce qui serait la première contribution positive
des Britanniques à l’Union européenne!
J’exagère, sans doute, mais si peu…
Centristement votre,
Le Centriste