mardi 8 janvier 2019

Actualités du Centre. Jean-Christophe Lagarde continue de s’en prendre à Emmanuel Macron

Jean-Christophe Lagarde
Réagissant aux violences et aux revendications souvent peu démocratiques des gilets jaunes, Jean-Christophe Lagarde tout en menant sa campagne pour les élections européennes où il sera tête de liste de l'UDI, a fait, lors d'un entretien au quotidien Le Figaro, d’Emmanuel Macron sa principale cible.
«Disons les choses très clairement, a-t-il ainsi signifié à la question de savoir s’il participerait à la marche du 27 janvier en faveur de la démocratie, «je ne vais pas devenir un soutien du gouvernement», parlant de «toutes les erreurs qu’il a commises» et accusant le président d’«être sourd» à toutes les demandes de l’UDI.

Reprenant l’antienne d’un président «jupiter», il a parlé du «mépris» de ce dernier «vis-à-vis du peuple» et de son refus de parler à ce peuple avant d’organiser le grand débat national.

Il a continué dans ce sens en parlant de son «nouveau pacte républicain».

Il expliqué que c’était «d’abord un pacte démocratique qui fasse que tous les pouvoirs ne soient plus concentrés dans les mains du Président de la république parce qu’on voit bien que lorsqu’il déraille et qu’il veut être le seul élu du peuple, c’est dangereux».

De même lorsqu’il a parlé d’Europe puisque, selon lui, «beaucoup de gens veulent construire une Europe efficace, mais pas voter pour Emmanuel Macron pour autant.»

Il a même accusé ce dernier de «vouloir tromper les Français» en présentant un projet pour l’Europe et en voulant faire un référendum le jour du scrutin des européennes, ce qui serait pour Lagarde, une manière de mélanger le vote des européennes et un référendum pour ou contre sa présidence.
Sans oublier cette charge improbable où, dérapant une nouvelle fois, il a accusé Emmanuel Macron d'être de mèche avec Bernard Tapie pour encourager les gilets jaunes à créer leur propre parti afin de gagner les élections européennes!

A part ces attaques devenues constantes à chacune de ses interventions contre le Président de la république mais qui montent en agressivité, le président de l’UDI a estimé qu’«il faut restaurer l’ordre. Où est-on arrivé pour que 3 500 manifestants dans Paris ne soient pas contrôlables? C’est inacceptable.»

En outre, il a plaidé pour l’organisation d’une Assemblée constituante pour mettre en place une VI° République avec «un exécutif fort et un parlement indépendant et une capacité des citoyens à intervenir dans le débat entre deux élections. (…) On ne peut plus avoir un système où les citoyens disparaissent pendant cinq ans».

Allant encore plus loin, il a affirmé, parlant des pouvoirs trop importants du président dans la Constitution de la V° République, qu’en France, «nous ne sommes pas en démocratie, nous sommes en république, la démocratie ce n’est pas ça».

La raison est qu’ «en démocratie, il y a un équilibre des pouvoirs» entre l’exécutif et le parlement et «dans la V° République, il n’y a pas cet équilibre».

Par ailleurs, il s’est dit «pour le référendum d’initiative citoyenne, avec quelques filtres : 500 000 signataires et 50 parlementaires ou 1 million de signataires sans parlementaires.»

Enfin, il a déclaré que l’UDI est« pour la proportionnelle depuis longtemps. La solution idéale pour nous serait d’avoir la moitié des députés élus au scrutin proportionnel, et l’autre moitié au scrutin majoritaire.»


L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Gilets jaunes, exemple de l’autonomisation irresponsable des individus

«Et moi, et moi, et moi», semblent dire en cœur les manifestants revêtus de gilets jaunes qui s’en prennent avec hargne et obscurantisme à un système dont ils veulent, «en même temps» qu’il les laisse tranquille (pas d’impôts) mais qui les materne totalement (plus de dépenses étatiques)!
Car ils ne disent pas «et nous, et nous, et nous», parce que leur motivation est essentiellement leur intérêt personnel et non le bien de la communauté, ni même celui de leur voisin s’il n’est pas identique au leur, on le voit avec cette absence totale de tolérance vis-à-vis des opinions contraires (avec des journalistes pris à partie parce qu’ils ne seraient pas dans la «bonne ligne» éditoriale).
Nous voilà donc dans un mouvement de foule caractéristique de la montée inquiétante et qui semble inexorable de ce que j’ai appelé, l’«autonomisation égocentrique assistée irresponsable irrespectueuse insatisfaite» de l’individu.
De plus en plus prégnante elle fait de lui une bombe qui risque, à tout moment, de faire imploser la démocratie républicaine représentative pour laquelle il représente un défi libertario-hédoniste majeur.
Cette autonomisation non médiatisée par la responsabilité personnelle et le respect de la dignité de l’autre, assise souvent sur un manque de savoirs et des comportements puérils destructeurs pour le vivre ensemble, crée l’atomisation des intérêts personnels qui ne se retrouvent plus ou peu dans cet incontournable agrégat qui permet de donner une base commune pour identifier et faire vivre des intérêts collectifs afin de fonder un dessein collectif.
Absence donc de ce dessein indispensable à toute communauté réunie mais montée en puissance de cette simple recherche immédiate de la réalisation de ses désirs et de ses revendications personnelles sans se soucier un seul instant des conséquences pour les autres, donc, in fine, pour soi également.
Précisons que la fameuse «colère du peuple» martelée depuis des années par les extrémistes et les populistes pour leurs combats antidémocratiques et relayés trop souvent par certains médias complaisants, a donné des idées à des cerveaux malléables et influençables, surtout à des individus en pertes de repères qui cherchent des responsables extérieurs à leur situation personnelle qu’ils ne trouvent pas à leur goût mais qui n’est souvent que de leur responsabilité.
Quand ce n’est pas tout simplement une incapacité à analyser réellement dans quel monde ils vivent.
Précisons immédiatement que l’individualisme n’est pas responsable de cet état de fait mais bien sa perversion.
L’individualisme comme notion et comme mode de vie n’est pas un comportement égocentrique, irresponsable et irrespectueux, bien au contraire.
Pour qu’il existe réellement, il faut justement de la solidarité et de la tolérance envers l’autre, de la responsabilité dans ses actes et dans ses choix de vie et du respect pour la dignité humaine.
Suite aux agissements de ce «nouvel individu», la démocratie républicaine est en danger de délitement, voire de disparition.
Elle peut d’abord devenir une «médiacratie médiocratique démagogique populiste consumériste» puis un simple régime autocratique avant de basculer dans le totalitarisme.
Cependant, cet individu autonomisé et atomisé, s’il prend conscience de la nécessité d’un bien vivre ensemble, c'est-à-dire l’indépassable coopération entre tous pour faire société, peut aussi façonner positivement la nouvelle démocratie républicaine qui se mettra en place dans les prochains temps si cette dernière parvient à surmonter ce défi d’un comportement autolâtre et du «tout, tout de suite» dans une constante insubordination de tout ce qui empêche cette recherche de la plus grande jouissance possible égotiste.
Mais, ne nous le cachons pas, le combat sera rude, sans répit et la victoire n’est pas inscrite, loin de là. Mais l’optimisme doit être de règle si l’on veut sauver la démocratie républicaine, le meilleur système que l’on peut mettre en place au regard des réalités humaines, système qui ne pourra être dépassé que le jour (encore indéfinissable) où l’humain se sera vraiment émancipé dans la responsabilité et le respect.
Et le spectacle que nous montre les gilets jaunes (après d’autres mouvements du même acabit comme celui du Tea party aux Etats-Unis, né en 2009) ressemble fort à cette autonomisation mortifère, bien loin de l’individualisme responsable et de la nécessité d’un lien social assis sur les valeurs et les principes démocratiques.
Nous ne sommes donc plus dans une théorie de ce qui peut advenir mais bien dans la constatation de ce qui est, en tout cas, de ce qui émerge.
Ce défi libertario-hédoniste porté par les gilets jaunes doit être relevé par une démocratie républicaine sans peur et sans faiblesse parce que les individus qui le portent sont bien incapables de proposer une alternative crédible au système actuel.
C’est donc bien, en créant le chaos, la disparition de cette démocratie républicaine qu’ils souhaitent et, comme la nature a horreur du vide, c’est bien un régime autocratique voire totalitaire qu’ils veulent voir prendre sa place, à moins que leur impotence ne leur permettre pas d’avoir une vision lucide de leurs actions.
D’où le pullulement de toutes les charognards d’extrême-droite et d’extrême-gauche qui instrumentalisent ce mouvement de foule et que les démocrates se doivent, non seulement, de dénoncer mais de combattre.