Les
différents leaders centristes ont sacrifié à la tradition des vœux pour la
nouvelle année qui commence.
Si
l’on devait résumer leurs propos, ils ont tous prôné l’unité et le
rassemblement du pays qu’ils estiment divisés.
Si
François Bayrou (Mouvement démocrate) veut un «un nouveau modèle de société»,
Jean-Christophe Lagarde (UDI) veut «un nouveau pacte républicain» et Stanislas
Guérini (LREM), «un projet de société où c’est l’intérêt général qui doit
prévaloir».
A
noter que si Jean- Christophe Lagarde, Laurent Hénart (Mouvement radical social
libéral) et Stanislas Guérini ont parlé d’Europe et des élections européennes
de mai 2019, importantes pour le pays et l’avenir de l’Union européenne,
François Bayrou n’en a pas dit un mot.
Mais
Lagarde ne s’est pas contenté d’une simple évocation, il a commencé sa campagne
avec des propos particulièrement mal venus vis-à-vis d’Emmanuel Macron.
Ainsi, selon lui et sans preuve aucune, ce sont les «euro-mondialistes
ultralibéraux» (sic!) qui seraient réunis autour d’Emmanuel Macron tandis que de
son côté, ce sont des improbables «nationaux-européens», qui semblent désigner
plutôt des gaullistes que des centristes alors que l’UDI tente de nous vendre
son projet fédéraliste pour l’Union européenne depuis des mois!
Voici
leurs vœux:
-
Stanislas Guérini (délégué général LREM)
On vient de vivre une année 2018 intense. Intense parce que
de nombreuses réformes ont été conduites et pour certaines, elles vont
transformer nos vies dès demain. (…) Et vous pouvez compter sur nous dès 2019
pour que toutes les décisions qu’on a prises, elles s’appliquent effectivement,
concrètement dans nos vies.
Mais en 2018 comment ne pas avoir entendu ce ras-le-bol
profond, cette colère qui a explosé ces derniers mois. Si on a été nombreux à
la comprendre, en manifestant parfois de la sympathie pour ce mouvement, c’est
qu’on a tous compris que cette colère-là, elle n’était pas feinte. Que cette
colère-là, elle était bien réelle.
Et c’est pour cela qu’en 2019, on a besoin de se rassembler.
Dans cette nouvelle année, on doit accepter de dépasser nos
aspirations individuelles. On doit construire un projet de société où c’est
l’intérêt général qui doit prévaloir.
(…)
On doit participer au grand débat qui s’ouvrira dès le début
de l’année, parce que cette année, plus que jamais, on doit faire des choix
pour notre pays parce qu’on doit continuer à le transformer.
(…)
En 2019, on devra décider tout simplement si on veut
continuer le projet européen. Et vous pouvez compter sur nous, sur LREM, pour
faire des propositions audacieuses, pour refonder l’Europe.
Et puis, en 2019, nous devrons faire des choix pour notre
planète. Parce qu’on ne peut pas continuer à suivre un chemin qui nous mène
droit dans le mur.
(…) Ces choix, tous ces choix, on devra les faire ensemble.
(…)
Continuer à transformer notre pays en profondeur. Travailler
à la refondation de l'Europe. Faire des choix forts pour sauver notre planète.
Voilà nos objectifs pour 2019. Nous les atteindrons ensemble. Rassemblés. Unis.
À toutes et tous : nous vous souhaitons une excellente année 2019 !
-
François Bayrou (président MoDem)
Les vœux, cela signifie que nous sommes ensemble, que nous
ne sommes pas étrangers les uns aux autres et que ce qui arrive de bien aux uns
sera bienfaisant pour les autres dans l’année qui vient.
Ces vœux pour 2019, nous savons bien qu’ils interviennent
dans une période où le pays tout entier est parcouru d’interrogations, de
doutes, de désarroi parfois.
On sait très bien que ces interrogations et ces doutes
viennent de très loin: vingt ans, vingt-cinq ans, trente ans peut-être. A
chaque période électorale, ils sont apparus et puis on les a oubliés une fois
les élections passées et que cette fois-ci, nous allons devoir y répondre.
On sait très bien de quoi sont faits ces doutes et ces
interrogations: il y a un aspect social, les difficultés à vivre, les fins de
mois, le sentiment qu’on n’y arrive plus quelle que soit sa place dans la
société, en difficulté ou dans les classes moyennes. Cette interrogation
sociale est évidemment au cœur des difficultés.
Mais il y une autre interrogation, qui est démocratique et
civique: une grande partie du pays a le sentiment qu’elle n’est pas
représentée, qu’elle n’est pas écoutée et que ce sont toujours les mêmes qui
s’expriment.
A tout cela, il va falloir trouver une réponse.
Le Président de la république a annoncé un grand débat
national. Ce grand débat, il va être organisé dans chacune des communes de
France, grâce aux maires qui sont les élus des citoyens et en même temps qui
peuvent faire le relais avec les décideurs nationaux. Et nous-mêmes à Pau, nous
allons organiser ce débat de la manière la plus fructueuse et la plus ouverte
possible.
Mais à tout cela, il est une condition indispensable. C’est
de retrouver l’unité du pays!
Un pays uni, rien ne lui résiste! Un pays divisé, il va
droit à l’échec!
Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas laisser grandir ce
sentiment d’agressivité tous azimuts, tout le monde contre tout le monde; le
sentiment que tout le monde est jaloux de ce qu’il considère comme le privilège
des autres, qu’on attaque les forces de l’ordre, nos institutions, la
démocratie dans laquelle nous vivons, les élus comme s’ils étaient coupables de
quelque chose.
On a besoin de retrouver l’unité du pays!
Si nous retrouvons cette unité, si nous prenons conscience
de ce que la France cherche: c’est à dire pour moi un nouveau modèle de
société, qui soit plus humain, moins dépendant des forces économiques et de
l’argent même si on sait très bien que l’économie et l’argent c’est très
important…
Si nous savons rebâtir notre Etat alors je suis certain que
l’année 2019 sera une bonne année pour nous tous!
-
Jean-Christophe Lagarde (président UDI)
Après la fin d’année agitée, bousculée et même dramatique que
nous venons de traverser, nous nous interrogeons tous sur ce que l’année 2019
nous réserve, à la fois pour chacun d’entre nous, pour nos familles et pour
notre Nation.
La crise sociale que nous avons vécue est un révélateur du
trouble de notre peuple qui s’interroge sur son identité démocratique, sur le
respect de ses valeurs notamment celle du travail, et sur la répartition
équitable des efforts et des richesses que nous produisons.
En somme, notre pays se demande comment nous faisons encore Nation
ensemble.
Nous avons toujours été un pays qui a du mal à se réunir, sauf
dans de grands moments comme quand nous gagnons la Coupe du Monde ou lorsque
nous sommes victimes d’attentats terroristes. Et nous sommes sûrement, à l’aube
de cette nouvelle année, dans un de ces grands moments, un moment où nous
devons réécrire un nouveau pacte Républicain entre nous, en évitant ce qui
blesse, ce qui choque, ce qui divise.
Un pacte qui libère les énergies mais qui fasse une place
équitable à chacun, un pacte qui ne laisse de côté ni les banlieues ni nos campagnes,
un pacte qui s’inscrive résolument dans une nouvelle Europe, différente parce
que capable de défendre ensemble nos Nations pour ne pas subir le reste du
monde. Chacun d’entre nous doit participer à écrire ce nouveau pacte
Républicain.
Cette année 2019 sera bien sûr marquée par les élections
Européennes.
Et je veux vous dire ici que faire Nation ensemble n’a rien
de contradictoire avec la volonté de faire l’Europe ensemble. Au contraire, les
deux sont indispensables pour reconstruire une France forte au moment où M.
Trump rêve de la fin de l’UE pour mieux s’imposer à nous, où la Chine achète
nos infrastructures stratégiques et où la Russie se fait plus menaçante.
Il n’y a qu’à voir le désarroi de nos amis britanniques, désormais
seuls face au monde, pour comprendre qu’isolés nous ne pourrions rien.
Une nouvelle Europe doit être celle où nous combattrons
ensemble le terrorisme et la grande criminalité avec un FBI et un parquet
Européen, où nous protègerons nos frontières et gèrerons les migrations
ensemble, où nous partagerons ensemble les moyens de notre Défense.
Une nouvelle Europe qui n’accepte plus la concurrence
déloyale entre nous, comme celle des travailleurs détachés par exemple, et qui
rapproche nos fiscalités en même temps que nos normes sociales.
Une Europe qui s’investisse à 100% dans la protection de
notre environnement et dans la protection du climat, qui s’investisse aussi
dans un vrai développement de l’Afrique, dont nous sommes les seuls voisins.
Un nouvelle Europe où l’Euro nous libèrera du Dollar, une nouvelle
Europe qui, réunissant nos chercheurs et nos industriels, peut être à la pointe
des innovations et bouleversements technologiques en cours.
Une Europe où une nouvelle Politique agricole commune
donnera à la fois un revenu aux agriculteurs, une garantie de qualité aux
consommateurs et un meilleur respect de la nature.
C’est une année importante et nous avons, nous les
représentants du Centre et de la droite de progrès, décidé de nous engager
pleinement dans ces européennes.
A l’heure où le projet européen est en danger de mort, cet
engagement que nous vous proposerons, c’est notre devoir en tant
qu’héritiers des combats de Valéry Giscard d’Estaing, de Simone
Veil et de Jean-Louis Borloo.
Et je vous mets en garde chers concitoyens: cette élection
ne doit pas se transformer en match retour de la présidentielle, ni en
référendum pour ou contre M. Macron.
Car la question posée est : qui défendra le mieux la vision européenne
de la France et des Français? Les euro-populistes comme M. Mélenchon et Mme Le
Pen qui veulent détruire l’Europe, ou comme M. Wauquiez qui veut la détruire à
moitié? Les euro-mondialistes ultra-libéraux autour de M. Macron? Ou les
nationaux-européens que nous voulons rassembler et qui croient que nos pays ne
seront plus forts que si l’Europe le devient elle aussi?
Reconstruire un pacte Républicain en France et définir
une nouvelle Europe: c’est à ce débat que l’année 2019 nous invite.
En attendant, je vous souhaite une excellente année 2019,
pleine de santé pour vous, pleine de réussites dans vos familles, en espérant
la reconstruction de notre Nation et de notre continent.
-
Laurent Hénart (coprésident du Mouvement radical)
(2018),
une année éprouvante pour les plus modestes qui ont manifesté avec les gilets jaunes,
pour nos concitoyens qui ont vue cette montée de violence avec crainte mais qui
ont aussi perçu qu’elle traduisait la fragilité de notre pays.
(…)
2019
ouvre une nouvelle année que le Gouvernement veut placer sous le signe du débat.
Allons-y, engageons ce débat. Un débat qui doit nous permettre de trouver des leviers
de justice sociale alors que nous voulons tous moderniser notre économie.
La
croissance que nous trouverons, il faudra savoir la partager avec ceux qui ont les
plus petits salaires et les plus petites retraites.
(…)
Je
souhaite que les valeurs radicales permettent de retrouver la voie de la confiance
ett permettent dans ce débat d’apporter des idées neuves.
Je
suis convaincu que notre humanisme et notre foi européenne seront, en 2019, indispensables
pour faire avancer notre pays.
(…)
L’Europe
n’a jamais été aussi menacée et pourtant elle n’a jamais été aussi nécessaire. (…)